Mot de l'auteur : Court mais une suite arrive.
Théo ne l'avait jamais dit mais il détestait les adieux. Ils signifiaient la fin d'une aventure, d'une relation – romantique ou amicale –, d'une page de son histoire, de sa vie. Les adieux signifiaient bien trop souvent à son goût la perte de quelqu'un qui parfois, il affectionnait énormément. Les adieux étaient synonymes de détachements, de ruptures, d'éloignements et Théo haïssait cela par-dessus tout il voulait, souhaitait, désirait, quelque chose de stable.
Et ce soir, plus que tous les soirs il détestait les adieux. Ce soir, il les haïssait avec une force sans nom alors que le corps de Stiles roulait entre ses doigts, alors que ses gémissements lui parvenaient en une douce mélodie et alors que son dos se faisait malmener – et il s'en fichait éperdument. Il tenait Stiles entre ses mains, entre ses doigts. Ce soir il sentait Stiles vibrer au creux de ses bras, grâce à lui, pour lui. Ce soir, Stiles s'abandonnait complètement à lui pour la première et pour la dernière fois.
Plus qu'usuellement, il haïrait les adieux plus qu'usuellement il aimerait Stiles.
Et peut-être que s'il lui prouvait physiquement, peut-être que s'il lui disait à l'oreille, Stiles resterait. Mais la conscience de Théo le rattrape bien vite, il ne peut pas. La chimère ne peut pas retenir Stiles avec lui, arracher Stiles à sa vie et le garder uniquement pour lui. Stiles lui a dit, il a été clair sur ce point : ce soir et seulement ce soir. Théo détestait ça, il détestait la fin des choses pourquoi les choses devaient-elles avoir une fin ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas tenter un compromis ? Stiles et lui étaient plutôt bon pour ce genre de chose après tout.
Pendant qu'il contracte ses muscles pour maintenir le rythme du balancement de ses hanches contre celles de Stiles, il se permet de rêver, de croire un instant que Stiles, que cet humain insipide est à lui. Il se prend à imaginer la vie qu'ils auraient pu avoir, et Théo aurait été prêt à acheter une maison pour recevoir la meute chaque dimanche, parce que les choses lui semblaient bien comme ça et parce qu'il savait que ça serait bien le truc de Stiles ça, réunir la meute tous les week-ends ou aussi souvent qu'il le pourrait. Parfois ils se seraient disputer et puis vite réconcilier parce que l'amour c'est ça. Ils se seraient promener dans la rue et Stiles – parce que ça aussi ça lui semblait normal – l'aurait traîné partout en lui hurlant dessus de se dépêcher, et Théo l'aurait fait.
« Théo. » Stiles gémit et Théo frisonne.
Il balance plus fort ses hanches, Stiles s'agrippe plus fermement à lui. Théo à l'impression de suffoquer, son corps est en feu et il serre l'humain toujours plus contre lui. Il ne veut décidément pas le laisser partir, pas après ça. Il désire Stiles, il désire cette vie avec lui, cette stabilité qu'il est susceptible de pouvoir lui apporter il est prêt à tout supporter pour ça. Au diable cette Lydia Martin, c'est avec lui que Stiles prends son pied, c'est son prénom que Stiles hurle depuis plusieurs minutes, c'est pour lui que Stiles est là, à perdre pied, à oublier le reste du monde.
Il ne veut pas être amoureux de lui juste pour la nuit. Pas d'adieux, pas cette fois. Alors il laisse son corps parler pour lui, il lui laisse le soin de communiquer à Stiles tout ce qu'il ne peut pas dire de vive voix.
Stiles est allongé de tout son long sur lui. Théo le serre contre lui et guette l'heure qui défile, il voudrait que le temps s'arrête. L'heure des adieux approche de plus en plus et beaucoup trop vite. Il ne sait pas si son corps à parler pour lui, il ne sait pas ce que Stiles à comprit. Il ne sait pas ce que Stiles va faire, va dire. Il redoute ce moment, comme il redoute cet « au revoir » définitif, il n'est pas prêt.
Il agrippe l'épaule de Stiles pour s'empêcher de paniquer, tout va bien il est encore avec lui pour quelques heures mais il est encore là.
« Hum, mon épaule n'a rien fait stupide chimère. », grogne Stiles.
Théo sursaute et lâche rapidement le membre de l'humain.
« Désolé. », il murmure.
« Et arrête d'angoisser, ça m'empêche de dormir. »
Théo rigole doucement. Lui aussi, ça l'empêche de dormir. La peur, les adieux lui enserrent le ventre et il veut en profiter le plus possible.
« On en reparlera demain matin, rien ne presse. », marmonne Stiles alors qu'il se colle un peu plus à lui.
La chimère sent la respiration de l'humain dans son cou et la sienne se calme, sa peur se calme, son ventre se décontracte doucement. Stiles a probablement raison, ils parleront demain et il devrait profiter de sa nuit auprès du brun. Peut-être que le matin durera éternellement, qui sait.
« De toute façon, moi aussi je n'aime pas les adieux. »
Cette fois, Théo rit plus franchement. Peut-être que le message était passer, peut-être que finalement tout n'était pas terminer.
