Bonjour à tous !

Voici ma toute première fanfiction à chapitres. Sachez que c'est un UA, même si l'univers est quasiment le même. En vérité, le plus gros changement consiste en l'absence totale de Voldemort en Angleterre : il sévit uniquement en Espagne, n'a jamais pris connaissance d'une prophétie quelconque et n'a pas tué les parents d'Harry. Alors forcément, ça perturbe énormément le cours de l'histoire, surtout les Années Poudlard de nos héros : pas de pierre philosophale, de serpent géant, d'évadé fou à lier ou de Tournoi qui vire au cauchemar(même s'il a bel et bien eu lieu).

C'est une manière à moi de me réapproprier l'histoire, j'ai fais attention à bien noter les changements - certes légers - pour ne pas trop vous perdre sans que ça ne fasse trop lourd mais si je vous perds, n'hésitez pas à me le dire !

Sachez également qu'Harry n'est pas resté chez les Dursley donc c'est un jeune adolescent de 15 ans qui des préoccupations de jeunes et qui sera particulièrement puéril au départ. D'ailleurs, le ton de cette fanfic sera très léger, même si je compte bien faire mûrir notre héros ! Cette histoire n'est pas basée sur la romance, il n'y aura qu'un très léger fond. Pas de drarry : c'est les deux personnages principaux mais ils ne sont pas en couple.

Ah, et aussi, je risque de publier de manière très irrégulière, pour la simple(et mauvaise) raison que j'écris cette fanfiction exclusivement... En cours. J'y peux rien, sans écrire cette fanfic je risque de perdre mon sang-froid et arrêter tout bonnement d'être un minimum attentive en classe. J'ai quelques chapitres d'avance sur papier, il faut surtout que je les recopie sur l'ordinateur mais j'ai bon espoir de ne pas mettre une année entre chaque chapitre.

Disclaimer : je me suis inspirée de l'oeuvre de J.K Rowling, la majeure partie du contexte lui appartient ainsi que les personnages. Je ne touche heureusement rien en publiant cette histoire.

Voilà, je pense que vous connaissez l'essentiel pour démarrer la lecture du premier chapitre !


C'est la guerre.

Chapitre 1 : Une occasion de cesser cette petite guerre Serpentard-Gryffondor

La masse humaine parlait, riait et criait dans une atmosphère empressée sur le quai 9 3/4 de la gare de King's Cross. Le départ des enfants pour Pourdlard suscitait toujours le plus vif émoi chez les sorciers, surtout quand les tous nouveaux élèves s'apprêtaient à quitter pour la première fois le cocon familial. Les parents vérifiaient une ultime fois que rien n'avait été oublié de leur minutieuse analyse : fournitures, vêtements, balais, animaux de compagnie, panier-repas ( le charriot de friandises n'était définitivement pas équilibré pour leurs petits trésors, qu'attendait donc Dumbledore pour le supprimer, pour l'amour de Merlin ! ) et autres bricoles. Sans oublier évidemment les sempiternelles recommandations, tellement râbachées que les jeunes adolescents pouvaient les réciter par coeur sans buter une seule fois :

"Habille-toi chaudement surtout ! "

"Si jamais j'apprends que tu as eu une retenue, attends-toi à recevoir une Beuglante, je me suis bien fait comprendre?"

"Et envoie-moi un hibou chaque semaine ! "

"Surtout, surtout, ne t'approche pas de Rusard, le concierge ! "

Et autres conseils que les étudiants s'affranchiraient sitôt le pied posé dans le Poudlard Express rutilant. Harry Potter, lui, avait la "chance" d'échapper à cet ennuyeux rituel. Sirius Black, son Auror de parrain, se contentait de lui dire toujours la même chose :

"Amuse-toi bien ! Fais en voir à Rogue de toutes les couleurs ! "

Et pour tout dire, Harry préférait largement cette version à celle de Mme Weasley qui pourrait lui parler pendant des heures et des heures si son mari n'était pas là pour l'arrêter, lui dire qu'elle avait déjà cinq enfants à sermonner et que Sirius s'occupait déjà très bien de son filleul.

Un sifflement strident parvint à leurs oreilles, annonçant le départ prochain du Poudlard Express. Harry mit ses valises à l'intérieur avec l'aide de Sirius.

"On se revoit pour Noël, petit.

-Je ne suis pas petit ! "

Son parrain éclata de rire, lui ébouriffa les cheveux sous les plaintes du brun et le planta dans le couloir, retrouvant la terre ferme. Le jeune garçon grogna un instant puis sourit doucement. Si légalement, Sirius était son parrain, Harry le considérait d'avantage comme un grand frère. De vingt-cinq ans son aîné, certes, mais un grand frère quand même.

De toute façon, il n'avait jamais essayé de combler les figures parentales qui lui manquaient depuis la mort de ses parents, il y avait de cela six ans. Le métier d'Auror était dangereux, il n'avait jamais eu les détails mais il savait que même en étant les meilleurs de leur promotion, James et Lily Potter n'étaient pas immortels.

Harry secoua vivement la tête pour chasser la vision de leurs corps blanchâtres dans leurs cercueils poli, dernière image qu'ils lui avaient laissés. Il alla retrouver Ron Weasley et Hermione Granger, ses meilleurs amis, dans le wagon des Gryffondors. Il ne faisait aucun doute qu'ils seraient dans le compartiment où lui et Ron avaient rencontré Hermione, en Première Année. Le plafond était encore carbonisé par le sortilège que les deux garçons avaient voulu lancer en même temps en combinant leurs magies pour impressionner la petite brune.

Il sourit à ce souvenir et repensa à la formation de leur amitié. Désormais, ils avaient acquis une certaine notoriété à Poudlard, semblable à celle que son propre père avait instauré aux côtés de son parrain, Remus Lupin et Peter Pettigrow. Tandis que James Potter faisait parti des Maraudeurs, les élèves faisaient référence à lui, Hermione et Ron sous l'appellation Le Trio d'Or. Sur cette pensée, il ouvrit largement la porte de son compartiment.

"Alors, je vous ai pas trop manqué?

-Ouais, tu imagines pas à quel point !"S'exclama Ron, un grand roux déginguandé, une Chocogrenouille dans une main.

"Harry, on s'est vu hier..."Soupira Hermione – sans réussir à masquer son sourire cependant.

L'adolescente était assise contre la fenêtre, un chat roux sur ses genoux. Harry parvint difficilement à distinguer Disparate, le caméléon de Ron, parmi les longs poils du matou. Il ne se souvenait pas d'une seule fois où il avait vu les deux créatures magiques l'une sans l'autre. Elles étaient un peu comme Fred et Georges, les jumeaux de la famille Weasley : à jamais inséparables, surtout quand il fallait faire des bêtises.

"Bon, les garçons je suis désolée mais je dois vous laisser. Avec Dean on doit...

-Retrouver les autres préfets, on sait Hermione."Achevèrent Ron et Harrry avec un sourire. Ils savaient à quel point leur amie était fière de sa position d'autorité, récompense de son indéfectible culte pour l'école de magie. Qu'elle soit préfète était une véritable bénédiction pour les deux larrons : ils allaient pouvoir enfreindre le réglement sans se faire prendre, avec le soutien d'Hermione. Du moins, ils l'espéraient.

La nouvelle Préfète les quitta et aussitôt, l'expression de Ron se fit plus malicieuse :

"Tu les as?

-Evidemment ! "

Harry sortit de sa poche trois Bombabouses devant le rouquin, plus que ravi.

"Prêt à parfumer le compartiment des Serpentards?

-J'attends que ça depuis le début des vacances..."

Il était de notoriété publique que les Gryffondors excécraient les Serpentards, et ces derniers les leur rendaient très bien. Ils étaient passés maîtres dans l'art de faire des coups bas et de provoquer les serpents, qui quant à eux usaient de tous leurs mépris et sarcasmes en échange.

"Allez, on y va."

Harry lui donna les trois Bombabouses, en gardant quatre autres dans la poche de sa robe et ils sortirent dans les couloirs du train. Il ne restait plus qu'une jeune fille aux longs cheveux blonds, presque blancs. Harry fronça les sourcils en s'apercevant qu'elle portait un masque rose vif qui dissimulait la moitié de son visage.

"Euh, ça va?"Demanda Ron à la blonde – une Serdaigle s'il en jugeait l'insigne sur son uniforme.

"Oh, oui merci. J'ai été infestée par des mains de Reiglaces alors je dois mettre ce masque pour me soigner. Rassurez-vous, ce n'est contagieux que si cela n'est pas traité avant la pleine lune.

-... Des quoi?

-Des mains de Reiglaces,"répéta la jeune fille de sa voix cristalline, presque iréelle." Ce sont des créatures qui s'infiltrent dans la peau et gèlent vos vaisseaux sanguins. Vous n'en aviez jamais vu?"

Les deux adolescents hochèrent négativement la tête, dans une parfaite synchronisation qui fit sourire l'étrange sorcière.

"Vous devriez lire d'avantage le Chicaneur dans ce cas."

Là dessus, elle les quitta pour aller dans le wagon des Serdaigles, de sa démarche dansante et le nez en l'air.

"Complètement débile... Si elle croit tout ce qu'il y a marqué dans ce ramassis d'âneries, c'est qu'elle est vachement crédule ! Elle aurait pu aller à Poufsouffle !"Grogna Ron en la regardant partir. Harry acquiesça d'un vigoureux signe de tête en réponse.

"Ah, vous avez rencontré Loufoca Lovegood à ce que je vois !" S'exclama une voix goguenarde dans leur dos.

Les deux amis se retournèrent et virent Seamus Finnigan, un brun au visage pâle constellée de tâches de rousseur et Dean Thomas, un brun à la figure légèrement rebondi et à la peau d'ébène, qui sortaient de leur compartiment. Les deux inséparables de Gryffondors, capables de se lancer pendant plus d'une heure dans une conversation que strictement personne ne pouvait comprendre si ce n'est eux. Une fois, Dean leur avait avoué qu'ils faisaient de très nombreuses références à une culture moldue trop rétro pour les sorciers nés de parents moldus comme Hermione, ainsi que des clins d'oeil à la sorcellerie d'autres pays qu'ils avaient visité ensemble. Leurs origines moldues les avaient tout de suite rappochées quand ils étaient arrivés à Poudlard et depuis ils ne se quittaient plus.

"Loufoca? Rassure-moi, ce n'est quand même pas son vrai nom?

-Non Harry, si ça avait été le cas alors ses parents seraient soit cruels, soit devins. En vrai elle s'appelle Luna mais elle dit des trucs tellement bizarres qu'on s'est dit que Loufoca convenait mieux."Expliqua Dean avec un léger sourire.

Le brun était convaincu de la pertinence de ce surnom après avoir adressé la parole à Luna. Les quatre amis se racontèrent leurs vacances dans le couloir, bercés par le tangage du Poudlard Express. Seamus était parti voir sa famille en Irlande puis il avait rejoint Dean au Dakar et Harry et Ron leur firent promettre de leur montrer leurs trouvailles ,une fois dans leur dortoir dans la Tour de Gryffondor. Eux-même étaient restés chez eux et n'avaient donc rien d'intéressant à raconter. A la place, ils leur firent part de leur projet "Nettoyage" chez les Serpentards.

"Ce serait une bonne façon de commencer la rentrée ! "Approuva aussitôt Seamus." Mais vous avez intérêt à vous dépêcher si vous ne voulez pas vous faire choper par les préfets, ils vont bientôt quitter leur salle de réunion je pense.

-Oui on va y aller, à toute ! "

Harry et Ron les saluèrent d'un rapide signe de main et traversèrent le wagon des Poufsouffles jusqu'à atteindre la porte battante qui les séparait de celui des Serpentards.

"Prêt?

-Prêt !"

Le brun sortit de la poche intérieure de sa robe une cape d'Invisibilité, patrimoine des Potter légué de génération en génération à leur entrée à Poudlard ( dans le but de commettre les quatre cent coups, évidemment).

En échangeant un sourire de connivence, les deux adolescents s'enveloppèrent dedans, désormais invisible aux autres, et pénétrèrent dans le wagon des Verts et Argents. A l'intérieur, les adolescents discutaient dans un calme relatif, propre aux enfants de bonne famille(ce qu'ils étaient tous d'ailleurs). La baguette d'Harry le démangeait : qu'ils profitent d'être dans l'oeil du cyclone, cela n'allait pas durer...

Ils ouvrirent le premier compartiment à leur portée et aussitôt la conversation se stoppa.

"Qu'est-ce que c'est encore?" Demanda une jeune fille à la peau mate coiffée en une myriade de tresses. Elle tenait dans ses mains un Scrutoscope qui se mit à siffler bruyamment en tournant sur lui-même.

"Aucune idée. Mais si ton joujou sensé nous avertir des dangers réagit comme ça, c'est qu'il vaut mieux refermer la porte, tu ne trouves pas?"Ricana un élève de Septième Année, apparemment prompt à donner des réponses mais pas à les exécuter.

Un garçon a la peau blanche constellée de tâches de rousseur détacha son attention d'un gros grimmoire posé sur ses genoux – qui aurait fait envie à Hermione, il en était sûr – et se leva pour la refermer.

Harry ne put retenir un sourire sadique en voyant la moue hautaine du Serpentard dangereusement proche de la sienne, effleurant presque la cape d'Invisibilité. Il était sûr que le sorcier vivait dans un petit manoir avec des elfes de Maison à ses basques lui répétant à quel point il était intelligent à lire des livres dont il ne devait même pas saisir le sens. Heureusement que les Gryffondors étaient là pour déglonfler ses chevilles, quand même non? Plus tard, on le féliciterait!

Dans un parfait timing, Ron jeta une Bombabouse dans le compartiment en même temps que la porte se refermait. Aussitôt, des exclammations étouffées leur parvinrent et Harry laissa échapper un petit rire. Les deux Gryffondors accélérèrent le rythme : le brun ouvrit les portes de l'autre compartiment à la volée et le roux jeta une bombabouse avant de repartir à l'assaut. Ils courraient presque et les cris qui suivaient à quelques secondes d'intervalles leur donnaient des ailes. Il avait l'impression de n'avoir jamais rien entendu de plus jouissif que les cris écoeurés des petits Serpentards coincés aux ongles manucurés.

Quelques élèves sortirent à l'intérieur du couloir et une fois tout le wagon envahi de cette insupportable odeur propre aux Bombabouses, les deux petits Rouges et Ors durent slalommer entre les robes à l'écusson vert et argent furieuses qui s'accusaient entre eux.

"Qui est le crétin qui s'est amusé à faire ça?

-MacYelon, tu recommences déjà, enfoiré !

-Ca ne peut pas être un Serpentard, réfléchissez deux secondes !"S'exclamma parmi la masse de cris un adolescent à l'allure frêle et aux yeux légèrement rentrés dans leurs orbites.

Il s'avança vers deux armoires à glace qui jouaient des muscles pour manifester leur mécontentement – Harry reconnut sans mal Vincent Crabbe et Grégory Goyle, deux crétins de son année. Un peu déconcentré, il percuta le Serpentard quand celui-ci se ravisa et recula brusquement. L'autre écarquilla ses petits yeux et laissa échapper un cri indigné :

"Merde, c'était quoi ça?"

Ron ne put se retenir d'avantage et éclata de rire, faisant sursauter les deux armoires et le garçon a l'air malade. Son rire résonna légèrement avant qu'un brouhaha assourdissant ne l'emporte dans son flot de paroles. Quelques sorts lancés à l'aveuglette fusèrent, rebondirent sur les fenêtres du couloir et une petite fille s'écroula par terre.

Les perturbateurs se remirent alors à courir, bousculant sans ménagement les élèves de Serpentard, et les deux garçons ricanèrent en entendant Miles Bletchley, le poursuiveur de leur équipe de Quidditch, glapir et pousser un cri aigu quand ils le bousculèrent. Ils auraient en sortant du wagon des révélations crous-tit-lan-tes à revendre aux Gryffondors !

Même s'il savait qu'il devait être un minimum discret s'il voulait survivre à cette attaque de front aux Serpentards, Harry ne pouvait s'empêcher de pouffer face aux têtes indignées de ces "Nimbus-dans-le-cul"(marque déposée Finnigan) tout en luttant pour ne pas respirer par le nez l'immonde puanteur qui s'était abbatue dans tout le wagon. Sept bombabouses pour un seul wagon, cela tenait du record ! Et il n'en était pas peu fier.

Il avait un point de côté et il était persuadé que Ron était tellement plié en deux à force de rire que l'on pouvait voir leurs pieds dépasser de la cape d'Invisibilité comme s'ils étaient des pieds coupés d'un cadavre en train de s'agiter – vision quelque peu déroutante pour la Serpentarde de Deuxième Année qui ouvrait et refermait la bouche sans que rien n'en sorte.

Enfin, ils arrivèrent devant la porte du wagon. Ils échangèrent un sourire satisfait puis Ron fit coulisser l'entrée sans que personne ne s'en rende compte. Ils quittèrent le capharnaüm qu'était devenu le "prestigieux" et "respecté" wagon des Serpentards.

Enfin, essayèrent.

A peine avait-il posé le pied dehors qu'Harry se prit quelqu'un en pleine tête et manqua de tomber lamentablement sur Ron. Le jeune Gryffondor cligna bêtement des yeux et remit ses lunettes à sa place avant de reconnaître l'abruti qui s'était mis en travers de son chemin.

"Drago?"Minauda une voix féminine derrière l'importun."Qu'est-ce qui se passe?"

Avant que l'un d'eux ne puissent ne serait-ce que bouger le petit doigt, la main de Drago Malfoy se tendit et tira brusquement la cape d'Invisibilité. Le sourire fier des Gryffondors se fana doucement, à mesure que celui, hautement plus sarcastique, de Malfoy s'épanouissait.

"Tiens tiens, les Gryffondors n'ont pas perdu de temps pour vouloir se rendre intéressant, à ce que je vois. Vous êtes quoi? Des Troisièmes Années?

-Drago... C'est Potter et Weasley, ils sont de notre année."La voix derrière lui s'était placée à sa gauche, dévoilant la désagréable Pansy Parkinson, une fille au carré strict, qu'ils surnommaient "affectueusement" Bulldogue.

La machoire du brun se contracta : s'il devait y avoir une hiérarchie à Serpentard – et il ne serait même pas étonné que cela soit vraiment le cas – Drago Malfoy et Pansy Parkinson seraient à sa tête.

L'arrivée des deux Serpentards avait réussi à ramener le calme que Ron et Harry s'étaient efforcés avec amour et passion de détruire, en quelques secondes à peine. S'il ne craignait pas autant pour sa vie en cet instant, Harry en aurait grogné de frustration !

"Ah, je crois que ça me revient maintenant."Répondit finalement Malfoy d'un air théâtral." Weasley, c'est bien gentil d'avoir voulu nous faire partager la délicieuse odeur de la porcherie qui te sert de maison, mais épargne-nous ça la prochaine fois d'accord?"

Les ricanements fusèrent chez les Serpentards. Harry se rapprocha inconsciemment de son meilleur ami, il avait l'impression qu'ils étaient deux souris dans une cage à serpents. Il serra ses poings de rage : dire qu'il n'y avait même pas une minute, c'étaient eux les maîtres du jeu ! Et ces aristos de pacotille semblaient brusquement l'oublier. Dans le creux de sa tête, il entendait déjà la mélodie d'une chanson nommée Vengeance.

"Je pense qu'une semaine de retenue avec le professeur Rogue devrait vous mettre un peu de plomb dans le vide sidéral qui vous sert de cerveau."Continua le Serpentard blond aux gris métalliques.

Sa voix traînante teintée de moquerie lui fit grincer les dents. Pourquoi fallait-il qu'il soit une pareille tête à claques? C'était encore plus dur de résister à la tentation ainsi et le Gryffondor avait la nette intuition que Malfoy le savait pertinemment.

"Ouh là, calme-toi Malfoy."Répliqua sèchement Ron en s'avançant droit sur le Serpentard, le surplombant de cinq bons centimètres."Faudrait pas s'y croire trop non plus ! Depuis quand tu peux donner des retenues, la fouine?"Il accompagna sa remarque en pointant son doigt sur lui.

Parkinson se mit à ricaner sèchement et Harry fronça les sourcils en voyant le petit insigne sur sa poitrine. Puis la conversation avec Dean et Seamus lui revint brusquement en mémoire.

Et merde...

"Euh Ron...

-Vois-tu Weasel, contrairement à toi je ne passe pas le peu d'argent que ma famille peut m'offrir chez Zonko. Et contrairement à vous, je suis Préfet. Et croyez-moi, je n'ai pas l'intention de fermer les yeux sur vos frasques digne d'un Moldu de 4 ans. Sérieusement, vous avez demandé à vos arrière-grands pères de vous trouver cette idée tellement vous étiez désespérés?"

La mâchoire du jeune homme manqua de s'écraser sur le sol. Drago Malfoy, surnommé le Prince des Serpentards, était Préfet. Lui, le pire rabat-joie de Poudlard, loin devant Hermione qui était pourtant une professionnelle, le petit chouchou de Rogue...

L'année allait être longue.


"Asperte."Dit Drago, aspirant l'odeur pestilentielle des Bombabouses. Quelques soupirs de soulagement s'élevèrent parmi les étudiants Verts et Argents dans l'étroit couloir. Enfin, ils pouvaient respirer ! Ils discutaient désormais avec animation des deux gryffons qui venaient de leur déclarer la guerre et bientôt plus personne ne put distinguer une conversation du brouhaha ambiant.

"Allez les Serpentards, retournez tous dans vos compatiments, maintenant ! "Ordonna Pansy Parkinson, les mains posés sur les hanches dans une attitude autoritaire. Le rôle de Préfète que venait de lui conférer Dumbledore, c'était lui donner son cadeau d'anniversaire et de Noël réunis ! Son égo de reine n'avait jamais été aussi flatté de toute sa vie.

Drago, quant à lui, grimaçait de manière significative : il regrettait déjà d'avoir accepté d'être préfet. Il perçut la lueur goguenarde dans le regard de Théodore posé sur lui. Ce type avait les yeux partout où ils ne devaient pas être. Drago n'avait jamais été aussi sur le qui-vive que depuis qu'il avait rencontré le Serpentard. Le blond redevint impassible, trop tard cependant.

"Alors, cette réunion de Préfets?"Demanda Blaise Zabini, un garçon a la peau aussi sombre que la sienne était pâle, en se penchant vers lui.

Ils étaient rentrés dans leur compartiment au calme, lui entouré de Crabbe et Goyle alors que Pansy, Théodore et Blaise avaient pris place sur le banc en face. Crabbe et Goyle étaient excessivement grands par rapport à lui, et Drago savait qu'il aurait du se sentir ridicule ainsi encerclé. Mais lui-même était suffisamment imposant pour que l'on comprenne qu'il était le chef et que les deux armoires n'étaient que des "sbires"(surnom ô combien original donné par Potter – a moins que ce ne soit Weasel, il n'en était plus très sûr).

"Je vais pouvoir officiellement sortir, mieux, je dois sortir dans les couloirs après le couvre-feu. Je crois que ce vieux fou de Dumbledore n'a pas vraiment compris les conséquences de ses pensées fantasques. Les cuisines vont nous voir très très souvent, déjà qu'en Première Année on ne s'embarrassait pas de savoir si le couvre-feu était dépassé ou non..."

Le Prince des Serpentards s'amusa du sourire insolent de Blaise. Il savait ce qu'il avait en tête : le brun ne le laisserait pas faire ses rondes tout seul...

"On est sensé veillé à ce que le couvre-feu soit respecter et faire appliquer le réglement comme des gardes-fous. J'ai hâte de pouvoir interrompre en pleine action cette pouffiasse de Brown avec un horrible Poufsouffle et leur donner une retenue..."

S'il avait eu un coeur, Drago aurait compati avec Lavande Brown en entendu le ton quasi-extatique de son amie. Heureusement, il n'en avait pas – et puis, cette fille était vraiment superficielle... Et c'était une Gryffondor, ne l'oublions pas.

La brune se mit alors à ricaner et Blaise se dandina légèrement à côté d'elle, soudain pas très à l'aise. Le blond planta ses prunelles aciers dans celles, marrons, de son meilleur ami, lui faisant clairement comprendre qu'il se souvenait très bien de la fois où le Serpentard avait admis avoir couché avec la poufiasse en question.

"Quoi qu'il en soit,"Intervint Blaise pour se redonner contenance,"on va pouvoir pourrir la vie aux Gryffondors ! Je compte sur vous pour les traquer, surtout le Trio d'Or. Je n'ai toujours pas digéré le coup qu'il m'ont fait l'année dernière.

-Quel coup?"Demanda soudain Goyle qui ouvrait la bouche pour la première fois de la journée.

"Ces abrutis ont osé ensorcerlé mes cheveux !

-Oh, ce n'est que ça."Dédramatisa Pansy, légèrement déçue.

Elle adorait Blaise mais si elle pouvait avoir une arme de plus pour l'humilier de temps en temps, elle ne se serait pas gênée.

"Il avait les cheveux roses flashis, bouclés, qui lui arrivaient jusqu'à la taille."Déclara gravement Drago, à la manière d'un médicomage.

Cette fois tout le monde éclata de rire, sauf Blaise qui fusillait Drago du regard. Le préfet lui rendit un sourire innocent pour toute réponse.

Il fallut quelques minutes pour que Pansy se calme. Il avait toujours été impressionné par sa capacité à ricaner toute seule jusqu'à faire rougir de honte sa victime. Dommage pour elle, si Blaise venait à rougir – ce qui n'arrivait pratiquement jamais – ce serait d'avantage de colère que de honte. Elle s'attaquait à un Serpentard, tout de même.

Enfin, quand elle estima l'humiliation suffisante, elle repartit dans un long discours contre les Poufsouffles, ces petites gamines justes bonnes à se déhancher et à rouler des pelles, incapables d'accorder son haut avec...

Drago décrocha à cet instant de la conversation et se plongea dans ses pensées, bien loin des élucubrations de son amie.


"Une semaine ! Avec Servilus !

-J'ai entendu, Harry...

-Avec Rogue... Non, pitié...!

-Pas la peine de faire de l'écho Ron, un seul est largement suffisant."Soupira Hermione alors que ses deux amis bougonnaient dans leur coin.

Le Trio d'Or était assis à la table de Gryffondor entre les autres élèves qui bavardaient avec enthousiasme. Eux détonaient largement avec leurs têtes de chiens battus et leurs murmures moroses. Hermione les regardait d'un air sévère, celui qui voulait dire vous-l-avez-mérité-et-vous-le-savez. Mais Ron et Harry ne semblaient pas comprendre le message et continuaient à se plaindre.

"Oh arrêtez de geindre, vous l'avez cherché de toute façon !

-Quoi?

-... Comment ose-tu?...

-...Blasphème...

-... Abomination... Traîtrise...

-... Une semaine avec Servilus..."Marmonnèrent-ils en prenant l'air de Kreattur, l'Elfe de Maison grincheux d'Harry.

La Préfète lâcha un long soupir bien bruyant mais les deux gamins n'en eurent cure, continuant de grogner en agitant leurs mains en l'air, scandalisés et blessés. Même Mimi Geignarde, le fantôme qui hantait les toilettes des filles(et les douches des garçons...) n'était pas aussi puérile que ces deux gros balourds de meilleurs amis.

La jeune Née-Moldue chercha des yeux la chevelure de feu de Ginny, sa meilleure amie et accessoirement la soeur de Ron. Mais cette dernière se contentait de leur jeter quelques coups d'oeil amusés – et absolument pas compatissant à son égard – avant de se retourner vers Parvati Patil et Lavande Brown qui s'imaginaient une romance avec Cédric Diggory, le capitaine de l'équipe de Quidditch des Serdaigles. Hermione poussa un profond soupir : elle détestait quand les trois filles se lançaient dans des scénarios improbables et guimauves qui les mettaient en scène avec un garçon : c'était absolument malsain. Elle ne pouvait décemment pas délaisser Harry et Ron pour... Ca.

"Il faut se venger ! "Décréta soudain Harry, la faisant sursauter.

"Oui, on ne peut pas laisser passer une injustice pareille ! "Approuva vigoureusement Ron, soudain remit d'aplomb."Il faut trouver un plan pour faire regretter Malfoy de nous avoir puni... Sinon il va en profiter et ça va se retourner contre nous ! "

Hermione les fixa, interloquée, râler contre Malfoy et ses attitudes orgueilleuses. Elle voulait bien comprendre que la haine qui agitait la famille Weasley et les Malfoy dâtait du Moyen Âge(au moins ! ) et Drago ne cachait pas non plus son mépris envers le Trio d'Or.

Mais il fallait reconnaître qu'il ne mordait jamais le premier et la plupart du temps il se contentait de leur jeter des regards méprisants. Les quelques fois où il se permettait des remarques sarcastiques, elles avaient le don de clouer le bec à ses cibles et de les humilier grassement. Ce type pouvait, elle ne savait comment, trouver tous les points faibles de ses victimes, les révéler au grand jour et remuer le couteau dans la plaie. Néanmoins, il le faisait rarement, et seulement quand on s'attaquait à sa Maison dont il était le plus fidèle représentant.

Mais il avait fallu qu'Harry Potter, son idiot de meilleur ami, posât ses yeux sur lui pour qu'il le haïsse. Avant même que l'aristocrate blond ait ouvert la bouche. Elle ne saurait dire si c'était Crabbe et Goyle qui l'entouraient, son père Lucius Malfoy que James Potter avait détesté... Ou alors le fait que Ron, Fred et George l'ait largement encouragé dans ce sens.

Hermione devait reconnaître que la haine d'Harry à l'égard de Malfoy avait pris des proportions inquiétantes. Ginny lui assurait qu'elle se faisait du souci pour rien mais la brune n'en démordrait pas : il était forcément arrivé quelque chose pour que le brun, qui d'habitude était toujours enclin à tendre la main malgré son comportement "polisson"(comme dirait sa mère), ait décidé de détester Malfoy.

Perdue dans ses pensées, elle faillit ne pas entendre les deux Gryffondors parler d' "isoler dans un coin sombre" et d'un certain "Sort Cuisant". Quand enfin les deux éléments ensemble s'emboîtèrent enfin dans son esprit, elle explosa :

"Ne dîtes pas n'importe quoi enfin ! Vous n'allez pas vous venger sur Malfoy alors que c'est entièrement votre faute !

-Quoi? C'est faux !

-Ah oui? Alors dîtes-moi : qui a jeté des Bombabouses dans tout le wagon Serpentard? Lui peut-être?

-Non mais...

-Qui a enfreint le réglement sans avoir mis un seul pied dans l'école de l'année? Drago Malfoy ou Ronald Weasley et Harry Potter?

-Nous..."Soupira Ron en relevant la tête de son poulet frit." Mais Hermione, les Serpentards sont loin d'être innocents ! Aurais-tu la mémoire courte? Rien qu'en comptant l'année dernière : Marcus Flint avait volé l'Eclair de Feu d'Harry, Parkinson m'a jeté un Crache-Limace et Bullstrode t'a mordu l'oreille !

-Certes, mais n'oublie pas que j'ai arraché une des tresses de Millicent. Je m'en souviens comme si c'était hier, cette pétasse..."

Ses yeux se firent un instant rêveur, comme si elle ressassait sa haine pour la boxeuse des Serpentards. Puis, se rendant brusquement compte qu'on la regardait, elle reprit un air détaché.

"Enfin, de toute façon on s'est déjà vengé de tout ça ! D'ailleurs Ron, il me semblait que si Pansy t'avait lancé ce sort, c'est parce que tu l'avais insulté de pékinois ! "

A ces mots, les oreilles du roux se mirent à rougir furieusement, sous l'oeil appréciateur d'Hermione.

"C'est une nouvelle année, vous devriez cesser dès maintenant vos idioties avant que les Serpentards ne se sentent particulièrement agressés et vous attaquent à leur tour. C'est l'occasion d'arrêter cette petite guerre entre les Serpentards et les Gryffondors et franchement, ça ne peut être que bénéfique ! "

Ron et Harry se jetèrent un regard entendu mais laissèrent Hermione monologuer joyeusement et se bercer de douces illusions. Illusions qu'elle entrenait depuis sa Deuxième Année, d'ailleurs. Harry soupçonnait un léger béguin pour Adrian Pucey, un poursuiveur de l'équipe de Serpentard plutôt bien foutu.

Il se souvenait de ses regards qui suivait le Quatrième Année à l'époque quand ils se croisaient et elle lui avait avoué avoir discuté avec lui à la bibliothèque – la bibliothèque ! Quel pire endroit pour rencontrer l'amour de sa vie? - quelques mois après qu'ils aient cassé ensemble, tous les deux. Leur propre idylle avait duré presque un an puis ils s'étaient rendu compte d'être allé trop vite en besogne. Si l'un comme l'autre continuait à trouver son ex mignon et gentil, ils étaient fait pour être amis, et non pas amoureux. Ils s'étaient donc quittés à l'amiable, plus proches même qu'au début de leur relation.

Toujours était-il que depuis, la miss n'avait jamais renoncé à son histoire de rapprochement inter-maisons, quand bien même elle se laissait parfois... Déborder lorsque les Serpentards s'en prenaient à elle.

Mais ils ne lâcheraient pas l'affaire.


Voilà pour le premier chapitre ! Il n'est pas particulièrement mouvementé mais j'aime prendre mon temps.

Dîtes-moi ce que vous en pensez s'il vous plaît ! Je sais que c'est chiant, j'ai moi-même du mal à reviewer parce que j'ose généralement pas écrire une review en disant simplement : j'adore, j'aime pas trop mais je lirai quand même ou un méchant j'aime pas du tout. Mais sincèrement, ne vous gênez pas avec moi ! Je ne risque pas de me plaindre parce que vos commentaires sont trop courts, pas assez constructifs ou quoi que ce soit... A part quand il s'agit de me clasher, j'accepte les critiques surtout quand elles sont argumentées, sinon j'ai tendance à prendre ça pour de la méchanceté gratuite. Enfin, ce que je veux dire c'est... Une review s'il vous plait?^^'

Merci de votre lecture !