Rêver… quel petit mot pour en dire si long.
Un rêve, à quoi ça sert ? À vieillir, à grandir ?
Rêver d'amour, rêver d'avenir…
Rêver d'être princesse, magicienne…
Pourquoi rêver si ce n'est pas réalité ?
Un rêve, est-ce un espoir d'une vie meilleure ?
Où est la différence d'un rêve et d'un espoir, outre les lettres ?
L'espoir de guérison, de richesse, d'amitié. L'espoir d'être aimé…
Mais comment interpréter un rêve qui est impossible ?
Le rêve d'une famille, d'une table entourée d'enfants, de joie et d'amour.
Le rêve de pouvoir éteindre ce feu qui me brule quand je les regarde.
Le rêve de m'aimer moi-même.
Cet espoir grandissant d'un monde juste et équitable, où tous vivent également.
Cette vie impossible, mais dont tous ceux qui me ressemblent rêvent.
Mon rêve d'aimer et d'être aimée.
Ce rêve qui habite nos moments de solitude.
Qu'est-ce qu'un rêve, finalement, si ce n'est qu'impossible et tristesse ?
Pourquoi rêver si tout ce qui en reste n'est qu'un cœur brisé, une larme qui roule sur une joue.
Mais si notre cœur est déjà brisé depuis longtemps et que la dernière larme qui a roulée sur ma joue l'a fait il y a plus de soixante-dix ans, qu'est-ce qui nous reste ?
Est-ce la peine de ne plus pouvoir rêver d'une vie meilleure ?
D'être coincée dans un corps qu'on déteste ?
D'être immortelle ?
Lorsque j'avais dix-sept ans, je voulais avoir cinq enfants aux cheveux blonds, puis de chérir mes petits-enfants alors que j'aurais la tête parsemée de cheveux blancs.
Puis est arrivé ce soir-là. Le soir où mon désir le plus cher s'est évanoui en même temps que le dernier battement de mon cœur. Alors, j'ai su…
Un rêve, c'est une blessure à l'âme qu'on essaie de panser avec des espoirs impossibles.
Mais maintenant, j'ai un merveilleux ours qui ne pourra jamais m'aider à assouvir mon plus grand rêve. Ce sera celui qui servira de baume sur la blessure irréparable qu'est ce rêve.
Pourquoi rêver si ce n'est que pour en souffrir plus tard ?
