Yop' mes p'tits n'anges !

Merci d'avoir cliqué sur ce lien, ça me fait tellement plaisir !

Evidemment, les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas, je pense que tout le monde l'avait deviné... J'ai juste un énorme crush sur Peter, et je ship totalement Peter/Wendy *-* (quelle originalité)

Bref, j'arrête de blablater pour ne rien dire, n'hésitez pas à me laisser une review, ça me ferait très plaisir !

Ah oui, c'est ma première fanfic' de tous les temps (en quelque sorte) : vous pouvez être indulgents... ou pas... Bref...

La main dans ses cheveux, agenouillée à même le sol à côté de son lit, une mère veille son enfant. Cela fait bien trois heures que la fillette s'est endormie, mais le temps importe peu pour une mère. Il est toujours temps de rester auprès de son enfant. A cette heure, tout le monde dort dans l'ancienne demeure familiale des Darling. Pour être plus précis, tout le monde dort dans le quartier entier de Bloomsbury, la jeune femme en est certaine. Mais, de son côté, le sommeil ne vient pas. Comment pourrait-elle dormir après tout ce que Jane lui avait raconté, tout ce qui s'était passé ce soir. Après l'avoir revu.

Le doux regard de la brune se pose sur le visage endormi de sa fille, hypnotisée par le souffle de vie qui s'échappe d'entre ses lèvres. Cette pauvre enfant est complètement épuisée, mais elle peut être fière. D'après ce que sa fille lui a raconté, Wendy a parfaitement compris quelle aventure Jane avait vécu, et aujourd'hui, elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter, chose qu'elle n'aurait probablement pas immédiatement fait quand c'était elle qui se rendait au Pays Imaginaire. Penser à cet endroit lui rappelait à quel point son enfance lui manquait. Il lui arrivait même -et oh, dieu savait qu'elle en avait honte- de se dire qu'elle aurait dû rester avec lui. Même si cela venait à penser que ses enfants n'étaient jamais venus au monde. Une bonne mère ne pensait pas à ces choses-là, alors elle s'ébroua légèrement pour se remettre les idées en place, avant de se redresser difficilement dans un soupir, la main toujours plongée dans la chevelure brune et rousse de sa fille. Celle-ci, se retournant dans son lit, ramena brusquement sa mère à la réalité, qui sortit sur la pointe des pieds de la chambre. Il était tard, mieux faudrait-il pour elle qu'elle essaie à nouveau de trouver le sommeil. Edward s'inquièterait si elle ne venait pas se coucher.

Le soleil brillait plus que jamais dans le ciel londonien, et ce simple petit évènement météorologique provoquait une hystérie monstrueuse chez les jeunes Jane et Danny. Ils courraient tous deux dans les couloirs de la maison depuis six heures ce matin, et n'avaient pas tardé à réveiller leur père par leurs bruits de pas dans les escaliers. Pas leur mère, évidemment, la brave femme étant debout à cinq heures, comme tous les matins, déjà préoccupée par la préparation du petit déjeuner de toute la famille, ou par une lessive importante à faire. Cela faisait des années qu'Edward la priait de prendre une femme de ménage, ils avaient bien assez d'argent pour ça, mais Wendy était absolument contre. Elle s'ennuyait déjà lorsque les enfants étaient à l'école et Edward au travail, pas la peine de lui retirer les quelques tâches dont elle avait la charge…. Mais quand elle exposait cet argument à son époux, celui-ci prétendait qu'elle n'avait qu'à inviter ses belles-sœurs à venir prendre le thé à la maison. Fatiguée de ce débat futile, Wendy ne le contredisait même plus en rajoutant qu'elle ne pouvait pas les faire venir tous les jours depuis l'autre bout de Londres. Déjà que les deux femmes avaient beaucoup à faire avec leurs propres enfants.

La jeune femme était particulièrement maussade en cette matinée printanière. Son mari avait émis l'idée d'un week-end en forêt, il y a de cela deux mois. Deux jours, juste lui et les enfants. A la base, le père de famille avait demandé à sa femme de venir également, mais celle-ci avait répliqué qu'elle ne pouvait pas laisser la maison pendant aussi longtemps. Excuse bidon, bien sûr, elle voulait juste éviter de devoir lui dire qu'elle trouvait que c'était une mauvaise idée, elle ne voulait pas partir en voyage. Puis, pour appuyer ses propos, elle avait ajouté qu'elle avait promis à son père de chercher des documents dans les vieux cartons entreposés au grenier. Egoïstement, Wendy s'était également dit qu'Edward serait trop occupé, comme il l'avait toujours été durant ces dernières années, et qu'elle n'aurait pas à être séparé de ses précieux bébés pendant un horriblement long week-end. Et pourtant, ce matin, elle dû préparer trois déjeuners à mettre dans des sacs, embrasser longuement Jane et se forcer à lâcher Danny. Elle avait retenu ses larmes en regardant la voiture s'en aller depuis le perron de leur maison désormais plus vide que jamais. Elle resta là, ignorant les regards curieux et parfois même dégoutés des passants, ne réagissant même pas lorsque le peigne qui retenait ses cheveux tomba et que ses épaisses boucles brunes lui retombèrent dans les yeux, ne semblant pas souffrir du froid qui pourtant pénétrait sa peau. Avant même qu'elle ne le comprenne, le soleil se couchait, et sa mère la tirait à l'intérieur de la maison.

Mary Darling n'avait pas perdu de sa grâce après tant d'années. C'était à peine si la vieillesse avait pu prendre sa place dans le corps de cette femme. D'un pas rapide, elle volait de la cuisine au living-room en quelques secondes, déposant d'une main habile des tasses et des biscuits sur la table basse, obligeait sa fille à s'asseoir dans un fauteuil… En prenant place sur le sofa, elle servit du thé à Wendy, qui n'avait toujours pas bougé, n'avait même pas réagi à la présence de Mme Darling Senior. Mary fixa avec inquiétude son unique fille, un léger air désolé sur le visage. Avec tendresse, elle dégagea de sa main libre le visage de Wendy.

« Chérie ? Wendy, ma puce, tu m'entends ? »

Sans un seul mot, la brune releva le regard, jusqu'à déposer ses grands yeux bleus sur le visage vieilli de sa mère. Alors, sans parvenir à retenir ses sanglots étranglés, elle enroula ses bras autour du cou de Mary et sembla s'accrocher à elle comme à une ancre. Cette bonne vieille femme comprenait, elle enlaça sa fille et déposa avec douceur un baiser sur son front, sans cesser un seul instant de lui caresser l'arrière de la tête. Elle avait vécu la même chose lorsque ces fils étaient partis en colonie de vacances pour l'été, ou dès que Wendy était invité à passer quelques jours chez sa meilleure amie d'enfance, en dehors de Londres. Ou, dans un registre moins léger, le jour où ses deux fils étaient partis pour combattre avec les autres hommes majeurs. Pour Wendy, c'était la toute première fois qu'elle se voyait séparée de ses enfants, et sa mère savait que c'était toujours un coup dur.

Le reste de la soirée, Mary s'occupa de tout, du repas au nettoyage, ou même de réconforter à nouveau sa fille. Cette dernière trouva finalement le sommeil après de longues heures de reniflements et de larmes, roulée en boule sur le même fauteuil. Sa mère resta encore, pour la veiller, un petit sourire émue stagnant sur son visage. Elle avait toujours perçu Wendy comme la petite fille rêveuse, celle qui racontait des histoires à ses jeunes frères afin de trouver plus facilement le sommeil, celle qui avait eu un caractère si difficile envers certaines choses, comme le fait que son père la pousse à grandir. Celle qui avait materné Michel et Jean quand leur propre mère devait materner leur père. En remontant dans ses souvenirs, Mary se demanda à quel instant la petite Wendy avait laissé place à la Wendy adulte, qui ne vivait plus que pour le bonheur de ses enfants et de son mari, qui protégeait aussi la maison du mieux qu'elle le pouvait. Pourquoi avait-elle finalement choisi de grandir ? Elle ne lui poserait jamais la question.

Le lendemain, Wendy se réveilla au son des oiseaux, éblouie par les rayons du soleil qui perçaient la barrière de dentelles qui pendait à chaque fenêtre. Le sourire qu'avait la jeune femme à cet instant ne resta pas longtemps car, malgré cette atmosphère digne d'un conte de fées, l'absence du reste de la famille se fit rapidement sentir. A cette simple pensée, la mère ressentit une vive douleur dans sa poitrine, et elle eut beau presser son poing contre son torse, cette blessure ne semblait pas vouloir disparaître.
Prise d'une furieuse envie de rester sur ce fauteuil pour encore une petite dizaine d'heure, elle se redressa tout de même à la pensée que le temps ne passerait pas plus vite en se rendant inutile. Et jamais elle n'avait eu plus envie que le temps file. En une poignée de secondes, elle fit disparaître toutes traces de son relâchement de la veille. Mary était partie pendant que Wendy était endormie, mais elle avait tout de même pris la peine de lui laisser une assiette pleine de biscuits faits maison. Se laissant aller à la gourmandise, la mère de famille en glissa un entre ses dents, avant de repartir à l'assaut des différentes tâches qui l'attendaient. Elle désirait tellement se sentir utile qu'elle refit plusieurs fois le lit de Danny, et réaménagea complètement la penderie d'Edward. Mais elle dû finalement admettre au bout de quelques minutes qu'il n'y avait plus rien à ranger, récurer ou réparer. Un regard vers l'horloge qui trônait dans l'entrée lui apprit qu'il n'était même pas midi. Encore plus d'une journée avant le retour de sa famille, et elle avait déjà épuisée toutes ses sources d'occupation… Que faisait-elle pour s'occuper avant Edward et les enfants ? Elle croisa son propre regard dans la glace. C'était une question sérieuse… Enfant, elle ne faisait les tâches ménagères que lorsqu'elle comprenait qu'elle devait le faire, pas parce que c'était son rôle. Mais était-ce son rôle aujourd'hui ? Elle avait grandi. Quand était-ce arrivé ? Où était la chemise de nuit bleue, et les grands rubans, et les anglaises ? Pourquoi ses yeux reflétaient-ils plus de fatigue, et moins d'étoiles ? Elle avait grandi…

Elle était dans son ancienne chambre, celle qu'elle partageait avant avec Jean et Michel. Comment était-elle montée là-haut ? Sa main serrait quelque chose de mou. Le doudou de Jane. Elle ne se rappelait pas être passée par sa chambre. Ce costume vert, ces collants, cette plume et cette grande frange brune… L'histoire de sa vie. Peter Pan, le Pays Imaginaire, les enfants perdus, la fée, les sirènes, les indiens et les pirates. Combien de fois en avait-elle rêvé, y avait-elle pensé, ou avait-elle juste raconté ces merveilleuses histoires ? C'était Jane, maintenant, qui les racontait. Elle avait passé le flambeau. Même si elle n'en avait pas eu envie. Le travail de mère lui avait rapidement pris tout son temps, elle ne s'était même pas rendue compte que, petit à petit, elle repoussait Peter et son monde dans un coin de sa tête. Où elle ne revenait plus aussi souvent que lorsqu'elle était enfant. C'était ça, grandir. Tout ce qu'elle avait appréhendé, et prié pour l'éviter, elle l'avait fait. Elle essayait de se justifier. Qui ne le tentait pas ? Elle se disait qu'elle ne pouvait pas être la mère de deux enfants, et la figure maternelle de tout un groupe de gamins abandonnés. Sa vie était sur Terre, c'était son choix, et elle devait s'y maintenir. Alors pourquoi se sentait-elle si triste et lâche ? Après tout, elle n'était pas une sorte d'héroïne qui réglait tous les problèmes… Une goutte tomba sur le visage de chiffon de Peter. Voilà qu'elle pleurait, pensa-t-elle en essayant tant bien que mal d'effacer les traces de larmes sur ses joues.

Elle fut interrompue dans ses pensées par des coups en bas. Quelqu'un frappait à la porte. Elle cria pour signaler qu'elle avait entendu et qu'elle descendait tout de suite, ce qui était bien inutile puisque trois étages la séparaient de l'entrée, impossible de l'entendre à cette distance. Wendy prit une profonde inspiration pour calmer ses pleurs. La main toujours serrée autour du corps du Peter de chiffon, elle se planta devant son ancienne coiffeuse pour se rendre à nouveau présentable. Quelques mèches glissées derrière ses oreilles, et un coup de chiffon mouillé sur le visage lui parurent être un effort suffisant. Personne ne pourrait deviner qu'elle venait de pleurer. Enfin, peut-être pas. Les coups redoublèrent en bas, ils la firent sursauter. La jeune femme se releva prestement tout en retirant grossièrement des moutons de poussières qui s'étaient accrochés à sa jupe. Elle dévala tellement rapidement les escaliers que ses pieds avaient à peine le temps de se poser sur le sol. La peluche de sa fille tomba sur les marches, entre le premier et le deuxième étage. Wendy continuait à marmonner qu'elle arrivait, elle ne semblait même pas s'en rendre compte.

Quelque peu essoufflée, elle fit claquer la porte pourtant lourde contre le mur en l'ouvrant, et se retrouva face à deux grands hommes, baraqués et à l'air jeunes, bien que plus vieux qu'elle. Tous deux cessèrent immédiatement leur discussion dès le moment où la mère de famille apparut sur le pas de la porte pour leur jeter un regard à la fois curieux, suspicieux et inquiet. L'un deux se pencha légèrement vers elle, un air vraiment désolé sur le visage, et trop, bien trop solennel au goût de Wendy. Ses sourcils se froncèrent tout seuls tandis qu'elle demandait d'une voix claire :

« Messieurs, puis-je vous aider ?

-Êtes-vous Wendy Moira Angela Anderson, née Darling ? »

Surprise, elle regarda le second policier qui venait de prendre la parole, le regard encore baissé sur le petit carnet dans lequel il semblait avoir inscrit le nom complet de Wendy pour s'en souvenir. Personne ne l'appelait Wendy Anderson, elle avait tenu à garder son lien avec le nom Darling, ce qui avait valu de longs et nouveaux débats avec Edward avant leur mariage. Néanmoins, elle fit comme si de rien n'était et répondit en levant fièrement le menton :

« Oui, c'est bien moi. Puis-je vous demander qui vous êtes ?

- Agents Stanley Wesson et Jake Urley ...

-Agents ? Pourquoi la police vient-elle toquer à ma porte ? »

Sa surprise s'était transformée en inquiétude. L'un des policiers, celui qui s'était penché vers elle plus tôt, lui jeta un regard étrange. Etait-ce… de la pitié ? Elle ne voulait pas qu'on ait pitié d'elle. Et surtout pas si elle n'en connaissait pas la raison. Elle se rendit compte qu'elle avait croisé ses bras sur sa poitrine, tellement serrés qu'elle en avait mal. Ses ongles, pourtant relativement courts, s'enfonçaient dans sa peau jusqu'au sang, et pourtant elle ne sentait rien. Quelque chose s'était passé, c'était évident, quelque chose de grave, sinon il n'y aurait pas deux policiers sur son perron. Les deux hommes la regardaient fixement, comme s'ils ne savaient pas trop quoi faire, avec toujours cet abominable air de pitié sur le visage, et leurs têtes penchées sur la gauche, ce qui aurait fait rire Wendy si elle n'était pas autant rongée par l'anxiété. Son regard se posa directement sur un des policiers, qui avait ouvert la bouche, prêt à reprendre la parole. Figée telle une statue, elle fixa ses lèvres bouger, tentant de mettre un sens sur chaque mot qu'il prononçait.

« Madame Anderson, j'ai l'immense regret de vous annoncer que votre mari, Edward Anderson, et vos deux enfants, Jane et Danny, ont eu un accident de voiture la nuit dernière.

-Non…

-Nous avons retrouvé la voiture de votre mari dans une fosse à la sortie de Londres.

-Non !

-Madame, je suis désolée, mais Edward, Jane et Danny Anderson sont morts hier soir. Nous vous présentons nos plus sincères condoléances… »

Elle n'entendit pas la fin de sa phrase, étouffée par le claquement de la porte d'entrée qu'elle venait de refermer sur les deux hommes. Hébétée, elle se laissa glisser contre le mur et enfonça son visage dans ses genoux avant de pousser le plus déchirant gémissement que l'on puisse entendre.

Merci d'avoir eu le courage de lire jusque là, c'est vraiment cool *3* A bientôt pour la suite, et vive les O.S qui partent en deux chapitres !