Bonjour à tous. Je vous présente ma nouvelle fanfiction. Je l'ai commencée il y a maintenant plus d'un an et aujourd'hui, je peux me permettre de commencer la publication. J'en suis plutôt fière, cela dit, je vous invite évidemment à la critiquer et j'espère, à l'aimer.

Disclaimer : rien ne m'appartient, si ce n'est l'histoire en elle-même.

Il s'agit d'une fic en partie sur le couple Severus/Hermione, qui n'arrivera pas immédiatement. J'espère ne pas avoir fait d'OOC et que l'intrigue vous plaira. J'y ai beaucoup réfléchi avant d'écrire quoi que ce soit.

Bonne lecture à vous !


-Miss Granger, pouvez-vous aller porter ce plateau à Madame Diggins ? Elle affirme que son steak était encore trop cuit, s'agaça le Médicomage.

Hermione se pencha par dessus le chariot repas et attrapa le plateau sur lequel se trouvait un steak saignant et des haricots verts.

-J'y vais tout de suite, Monsieur Adams, lui sourit-elle.

Elle regarda la petite note accrochée au plateau repas et releva le numéro de la chambre de Madame Diggins. Hermione leva les yeux pour regarder les portes entrouvertes des chambres des patients de l'étage réservé au Service des blessures par créatures vivantes. Marchant d'un pas vif, la jeune femme dénicha la porte de la vieille femme et frappa deux coups avant d'entrer.

Madame Diggins était une sorcière très âgée qui s'échinait à vivre seule en dépit de sa vieillesse avancée. Entourée d'animaux en tout genre pour s'occuper, elle finissait régulièrement à Sainte Mangouste pour cause de morsure ou de griffure toxique. Cette fois-ci, Madame Diggins avait décidé de recueillir un serpencendre sauvage dont elle avait hérité une méchante brûlure sur l'avant-bras.

-Bonjour, Madame Diggins, la salua gentiment Hermione. Je vous apporte votre repas du midi.

La vieille femme se tourna vers elle et leva soudain sa canne en la menaçant d'une voix suraiguë et ridicule :

-J'espère que vous n'avez pas trop cuit mon steak, petite. Je sais que vous voulez m'empoisonner mais je vous survivrai ! s'exclama-t-elle.

Hermione retint un ricanement, lui offrit un joli sourire et posa le plateau sur le lit que Madame Diggins rejoignit prudemment, louchant sur la viande.

Elle avait l'habitude des extravagances de Madame Diggins et Hermione se plaisait à relever les différentes menaces qu'elle pouvait proférer à son encontre.

-Bon appétit, Madame Diggins.

Hermione repartit dans le couloir, entendant brièvement les malédictions saugrenues de la vieille sorcière derrière elle. Amusée, la jeune femme rejoignit le chariot à nourriture près du Médicomage Adams. Très affairé, celui-ci demanda sans la regarder :

-Comment va-t-elle ?

-Elle a râlé et m'a insultée, répondit Hermione.

-Donc elle va bien, conclut le Médicomage.

Il écrivit quelque chose sur un dossier avant de demander :

-Je sais que ça n'est pas votre métier, Miss Granger, mais j'aimerais que vous apportiez ceci au guérisseur-en-chef Montgomery au quatrième étage. Vous en profiterez pour manger dans votre chambre, ajouta-t-il en lui tendant le dossier en question.

-Bien sûr, fit-elle en prenant les papiers. Rassurez-vous, ce n'est pas mon métier, mais ça me tient occupée !

Elle s'éloigna du Médicomage, déjà préoccupé par le repas du prochain patient, tandis qu'Hermione rejoignait l'ascenseur magique qui la mènerait trois étages plus haut. Elle esquiva un homme couvert de verrues violettes et un enfant à la peau jaune avant d'entrer dans l'ascenseur. Celui-ci se mit en branle puis la mena au quatrième étage.

Un guérisseur la vit du coin de l'œil et la salua :

-Bonjour, Hermione. Vous faites encore la messagère ?

Elle avisa l'homme à la moustache proéminente et répondit :

-Bonjour, Derrick. Je devais m'occuper des repas mais un dossier est à transmettre.

-Vous devriez vous reposer dans votre chambre au lieu de vagabonder au service des Médicomages de Sainte Mangouste, lui fit-il en s'approchant, éloignant un chariot plein de potions contre un mur à l'abri du passage.

Hermione entendait cette phrase depuis près d'un an de la bouche de Derrick. Elle soupira mais tenta de ne pas être trop sèche dans sa réplique.

-Si je reste allongée à ne rien faire pendant une journée, vous pouvez être certain que je ne fermerai pas l'œil de la nuit. J'ai besoin de me fatiguer un peu pour dormir, vous savez, ajouta-t-elle devant son regard sceptique.

Derrick acquiesça, incertain. Il finit tout de même par la saluer et il s'éloigna avec le chariot de potions. Hermione le regarda partir et elle soupira. Derrick était un excellent guérisseur. Mais les patients avaient plutôt intérêt à être interner pour une courte durée, au risque d'être pris pour des grabataires à l'article de la mort qu'il fallait couver.

La jeune femme rejoignit la salle réservée aux guérisseurs. On y entreposait les blouses vertes de l'hôpital, les affaires personnelles des guérisseurs et des Médicomages ainsi qu'une machine à café magique pour les gardes de nuit. Hermione frappa à la porte, jeta un coup d'œil et ne vit personne. Embêtée, elle regarda autour d'elle et aperçut au bout du couloir le guérisseur qu'elle cherchait. Elle courut à travers le couloir pour intercepter l'homme empressé.

-Guérisseur Montgomery ! l'interpella-t-elle.

Il fit volte-face, identifia la personne et il s'exclama, rouge :

-Vous êtes debout !

Hermione ralentit lorsqu'elle fut devant lui et rétorqua, sarcastique :

-Manifestement.

Le guérisseur-en-chef prit très mal la remarque. A la place, il demanda, agacé :

-Que voulez-vous ?

Elle ne répondit pas et préféra tendre le dossier sur lequel figurait une note du Médicomage Adams. L'homme le prit rudement, observa la note et fit :

-Retournez dans votre chambre. Vous m'aviez promis de vous ménager pour les examens médicaux de demain.

Hermione lui répondit, un peu boudeuse :

-Je sais. Mais je m'ennuie, si vous saviez.

Le guérisseur Montgomery perdit son air revêche et sembla pensif un instant. Hermione était habituée à ses sautes d'humeur quotidiennes. Il s'agissait du guérisseur qui s'occupait d'elle depuis qu'elle avait été admise à Sainte Mangouste un an plus tôt. Il remplaçait la guérisseuse-en-chef Miriam Strout qui avait souhaité prendre une retraite anticipée suite à la guerre pour partir à Cuba. L'homme bedonnant semblait souvent agacé par la bêtise autour de lui mais il s'investissait toujours pour la santé de ses patients, chose qui permettait à Hermione de passer au dessus de sa mauvaise humeur.

Il l'observa alors de haut en bas, la jaugeant. Hermione lui sourit gentiment quand son regard revint sur son visage. Il leva les yeux au ciel, comme vaincu et lui lança :

-Allez au premier étage et donnez cette poche au guérisseur stagiaire. C'est une petite blonde, pas bien futée et rondouillarde.

Après cette succincte description, Hermione repartit avec la poche en plastique. Alors qu'elle atteignait l'extrémité du couloir, elle entendit le guérisseur Montgomery lui crier :

-Et prenez l'ascenseur magique !

La jeune femme lui fit un petit signe de la main, effrontée, puis elle emprunta l'ascenseur. Les escaliers étaient de toute façon beaucoup trop longs à utiliser, l'ascenseur lui faisait gagner du temps lorsque les messages étaient importants.

-Vous êtes au premier étage : Service des blessures par créature magique, fit la voix automatisée.

Hermione sortit de la cabine magique et chercha cette petite blonde rondouillarde et peu futée. Elle fureta dans le couloir, en fit le tour et entendit une voix qui lui rappela de désagréables souvenirs :

-Monsieur, je vous prie de retourner à votre chambre. Un Médicomage viendra s'occuper de vous.

-Je vous dis que je vais perdre mon pied si personne ne fait rien, s'insurgea l'homme.

Hermione se retourna et découvrit Lavande Brown en blouse grise de dos, tentant d'empêcher un homme de courir nu dans le couloir. La jeune femme fut partagée entre l'hilarité et l'agacement.

Finalement, elle décida de s'approcher pour l'aider.

-Monsieur Douglas, vous vous souvenez que vous avez marché sur une grenouille venimeuse ? La sensibilité de votre pied droit reviendra mais vous devez rester au lit.

L'homme plissa les yeux en l'observant et finit par abdiquer. Il retourna dans sa chambre, non sans claquer la porte derrière lui en maugréant.

Hermione retint un sourire et se tourna vers Lavande. Elle retint une exclamation choquée quand elle vit son visage. Elle se souvenait du jour où la bataille de Poudlard avait eu lieu un an plus tôt. Au détour d'un couloir, elle avait assisté à l'attaque de Fenrir Greyback sur certains élèves, dont Lavande. Hermione avait oublié que passer sous ses griffes entraînait nécessairement des séquelles. Le visage de Lavande était strié de larges cicatrices blanchâtres et irrégulières, marquant profondément sa peau.

Lavande lui sourit doucement en détournant les yeux, gênée par la situation tandis qu'Hermione ne savait que dire, encore frappée par les cicatrices de son visage.

-Euh … merci, fit enfin Lavande, les yeux baissés. Je viens de commencer ici et je ne connais pas encore les patients.

Hermione opina de la tête et se secoua enfin.

-Oh, ça viendra rapidement. C'est toi la nouvelle guérisseuse stagiaire ? s'enquit-elle, incertaine.

Les yeux de Lavande brillèrent.

-Oui, c'est moi.

Une petite blonde, peu futée et rondouillarde … Hermione confirma la description et lui sourit tout en lui tendant la poche.

-Le guérisseur-en-chef Montgomery m'a demandé de te donner ceci.

Lavande la prit, sembla perplexe un instant avant de s'exclamer :

-Oh, bien sûr. Je devais aller la chercher. Tu es aussi en stage à Sainte Mangouste ?

Hermione haussa un sourcil, surprise. Elle avait pensé que Lavande serait au courant mais finalement, elle s'avoua qu'il y avait peu de chance pour que cela arrive. Seuls ses amis connaissaient son internement à l'hôpital et elle refusait systématiquement les interview de Rita Skeeter.

-Non. Je suis une patiente du quatrième étage, répondit-elle, la voix blanche.

Lavande haussa les sourcils en dévisageant franchement le visage d'Hermione, chose qu'elle avait évité de faire jusqu'à présent. Elle semblait avoir développé une timidité qu'elle ne possédait pas à Poudlard. Ce devait être le résultat de son attaque, probablement.

-Oh, pardon, fit Lavande, embarrassée.

Elle semblait sur le point de demander des précisions mais elle se retint au dernier moment et détourna le regard, cherchant un autre sujet. Hermione remarqua évidemment son attitude et un élan de sympathie pour Lavande lui tint le cœur. Une personne moins sensible aurait sûrement demandé pourquoi elle était internée à l'hôpital.

Hermione l'aida alors :

-Veux-tu que je m'occupe de la poche ? Je peux remplacer celle du patient.

Lavande hésita franchement.

-Je ne sais pas si je peux te faire faire cela, avoua-t-elle.

La jeune femme lui sourit et la rassura :

-Oh, ne t'inquiète pas. Je fais ça tous les jours. J'aide les guérisseurs pour passer le temps.

Lavande avait perdu son sourire et l'observait, inquisitrice. Elle semblait chercher ce que faisait Hermione dans l'hôpital à aider des guérisseurs alors même qu'elle était une patiente. La jeune femme la laissa tergiverser avant de la pousser un peu.

-S'il y a un problème, j'en prendrai l'entière responsabilité, ajouta Hermione.

Lavande céda et lui sourit en tendant la poche. Elle attrapa la note attaché et lui apprit :

-C'est une poche d'antidote et d'anti-inflammatoire. C'est pour …

Lavande haussa les sourcils, surprise par ce qu'elle lisait. Hermione fronça les sourcils et demanda :

-Ça doit être pour le Professeur Rogue, c'est ça ?

Relevant les yeux de ses notes, la jeune stagiaire demanda, surprise :

-Il est encore à Sainte Mangouste ?

-Lors de la bataille, il a subi la morsure du serpent de Tu-Sais-Qui. Le venin était chargé de magie noire et il récupère encore de sa blessure. Mais ça va beaucoup mieux, lui expliqua-t-elle en prenant délicatement la poche d'antidote.

-Oh, souffla Lavande, compatissante.

-J'y vais, fit Hermione. A plus tard.

Elle se détourna de la stagiaire et s'éloigna. Mais elle avait à peine faire quelques pas que Lavande l'interpella encore, timidement. Hermione fit volte-face, curieuse.

-Hum, comme tu as l'air de bien connaître les patients ici, ça t'embêterait de me faire un topo sur ceux qui sont ici depuis longtemps ? Histoire de bien m'intégrer, ajouta-t-elle vivement.

En voyant la volonté de la blonde, Hermione sourit légèrement.

-Bien sûr. Si tu as du temps, pourquoi pas dans la semaine après ton service dans le salon de thé du cinquième ?

Le visage de Lavande s'éclaira tandis qu'elle répondait, ravie :

-Aucun soucis.

Hermione opina, souriante puis s'éloigna définitivement pour rejoindre le bout du couloir. Elle ne pensait pas un jour avoir une conversation civilisée avec Lavande. Celle-ci avait toujours eu des tendances écervelées qui agaçaient prodigieusement Hermione à Poudlard. La guerre avait été catastrophique mais étrangement, Hermione voyait du bon un peu partout depuis la fin de celle-ci.

Neville s'était révélé à lui-même et un courage assez impressionnant l'avait conduit à prendre la tête de la rébellion à Poudlard. Lavande, même blessée, avait apparemment gagné en maturité. Hermione replaça contre le mur un balai et une serpillière pleine d'eau pour éviter aux patients de tomber et secoua la tête, sortant de ses pensées.

Elle regarda la porte brune devant laquelle elle s'était arrêtée et toqua deux fois avant d'entrer. La pièce aux murs blancs était assombrie par des rideaux de velours beige entrouverts. Outre le lit et une table de chevet, une simple chaise agrémentait la pièce similaire à celle d'Hermione, sur laquelle se trouvait le patient de la chambre.

Severus leva la tête de son livre, éclairé par le rayon du soleil entre les rideaux, pour apercevoir Hermione entrer dans la pièce. Son regard se plissa alors qu'il sifflait d'une voix rauque et abîmée :

-Sortez d'ici.

-Bonjour, Professeur, le salua-t-elle, enthousiaste. Comment allez-vous depuis hier ?

-Mal maintenant que vous êtes là, rétorqua-t-il, sarcastique.

Hermione lui sourit, amusée par sa répartie rouillée. Elle côtoyait régulièrement le professeur depuis leurs admissions à Sainte Mangouste et leurs joutes verbales étaient toujours rafraîchissantes pour elle. Rogue ne semblait toujours pas capable de la supporter mais elle lui imposait sa présence au moins une fois par semaine. Les guérisseurs s'étaient vite tournés vers elle quand plusieurs stagiaires apeurés avaient refusé d'entrer dans sa chambre. Hermione était habituée à sa mauvaise humeur et voir son professeur allongé dans un lit pendant des mois participait à cette absence de peur.

Il avait bien sûr beaucoup maigri durant sa convalescence mais heureusement, quelques mois suffirent pour le remplumer. Hermione l'avait vu évolué et le parcours fut curieux à observer. Rogue avait semblé faire une sorte de dépression pendant les deux premiers mois qui suivirent son admission à Sainte Mangouste. Heureusement, il s'était de lui-même remis sur pied. A l'époque, la jeune femme l'apercevait de manière irrégulière, elle même étant encore alitée. Peu à peu cependant, Hermione avait vadrouillé dans l'hôpital et elle avait pu constater que, malgré la répartie piquante de son ancien professeur, celui-ci avait paru beaucoup plus détendu. Moins sur le qui-vive peut-être. Cela étant, il n'en perdait pas son impolitesse récurrente et manifestait ouvertement son agacement à qui venait le déranger.

-Quelle est la cause de votre présence ici ? Vous êtes déjà venue hier, lui signala-t-il.

Ce qui avait le plus marqué Hermione, c'était le son de sa voix lorsqu'il s'était remis à parler à son réveil. Étant son élève pendant six ans, elle savait que sa voix était riche d'intonations profondes et grave sans être rauque. Mais la morsure de Nagini ayant atteint ses cordes vocales, Rogue se retrouvait avec une voix étouffée et éraillée par moment. Et suite à une dispute relative à l'heure à laquelle Hermione pouvait entrer dans sa chambre, elle savait que s'il voulait crier, sa voix s'évaporait, le laissant muet. Rogue en avait été aussi étonné qu'elle et la dispute avait fini ainsi.

-J'ai l'honneur de vous présenter votre nouvelle poche d'antidote, déclara-t-elle, faussement fière.

Rogue lui lança un coup d'œil blasé avant de faire un vague signe de la main vers ses perfusions, les yeux de nouveau sur son livre. Hermione se dirigea vers le pied à perfusion et entreprit de changer la poche presque vide par la nouvelle.

Jetant un regard vers le bas, elle lança l'air de rien :

-Que lisez-vous ?

-Le bouquin que vous m'avez prêté la semaine dernière, sur les anomalies magiques en équateur.

Hermione retint la danse de la joie qu'elle eut envie d'exécuter et sourit discrètement. Elle s'était mise à refourguer plein de livres à Rogue depuis quelques mois avec le vain espoir qu'il fasse la même chose pour elle. Elle savait qu'il était en possession de livres exceptionnellement rares et l'espoir d'en toucher un la poussait à lui donner tous ses livres.

Rogue referma sèchement l'ouvrage entre ses mains et souffla :

-Ce livre est ridicule.

Surprise, elle regarda le bouquin, le visage de Rogue et demanda, presque vexée :

-Pourquoi cela ?

-Ce que l'auteur appelle anomalie n'est qu'une conséquence de la ligne magique qui passe par l'équateur. Celle-ci étant importante, la magie en équateur y est proportionnelle.

Hermione plissa les lèvres en y pensant et lança :

-Alors que faites-vous des recherches qui ont été menées récemment au Japon ? Les mêmes anomalies magiques ont été répertoriées là-bas. Et à moins que vous m'appreniez qu'il peut se déplacer, l'équateur n'est pas au Japon.

Rogue leva les yeux sur elle, perdant un peu de sa sévérité. Il semblait pensif quand il affirma :

-Je n'ai pas eu connaissance des recherches faites au Japon. Mais cela pourrait tout à fait être le résultat du frottement des plaques tectoniques asiatiques.

-J'ai pensé la même chose avant d'apprendre que les anomalies ne sont récentes que depuis trois ans. Or, les plaques existaient bien avant, le contra Hermione en gardant contre elle la poche d'antidote vide.

Rogue réfléchissait, sourcils froncés. Il grogna doucement, comme pour admettre les paroles d'Hermione à contrecœur.

-Vous m'amènerez le périodique magico-scientifique dans lequel vous avez vu ces recherches, lui dit-il. Maintenant sortez.

La jeune femme sourit doucement devant son professeur, amusée par ce personnage dont l'autorité avait presque disparu au fil des mois. Se sentant observé, Rogue leva les yeux vers elle et la foudroya du regard.

-Veuillez cesser de me regarder avec ces yeux mièvres et sortez.

Hermione rit brièvement et lui lança en sortant :

-Je reviens demain vous apporter ce périodique. Bon après-midi !

Elle referma la porte rapidement quand elle aperçut l'homme ouvrir la bouche pour rétorquer de son habituel ton sarcastique. Elle ricana toute seule derrière sa porte et repartit pour prendre l'ascenseur. Elle devait retrouver le périodique.


-Encore deux mois et j'ai terminé ma formation d'Auror, déclara Ron, enthousiaste.

Les bras derrière la tête, le jeune homme roux regardait le plafond de la chambre d'hôpital tandis que les ressorts du lit grinçaient. Hermione sourit doucement devant l'image de son ami, assise sur la chaise près de la fenêtre.

-Je suis contente pour toi, lui avoua-t-elle.

-Je vais pouvoir avoir mon premier salaire.

A cette phrase, Hermione se sentit d'humeur taquine et lança :

-Tu te souviens de ce que tu dois faire de ce salaire ?

Ron entra dans son jeu et mine de rien, il répondit :

-Hum, payer mon loyer ?

La jeune femme lui fit un grand sourire attendrie et se pencha pour ébouriffer ses cheveux roux. Ron se redressa sur le lit d'Hermione pour s'éloigner de cette main inopportune et fit, espiègle :

-J'ai le droit de ne pas payer mon loyer ?

-Idiot, rit-elle. Tu as promis de m'offrir l'édition spéciale de l'Histoire de Poudlard, reliée et annoté.

Ron lui adressa un grand sourire, les yeux brillants.

-Je n'ai sûrement pas oublié.

Un silence s'étendit entre eux tandis qu'ils se souriaient sans rien dire. Le visage de Ron se décomposa lentement cependant et Hermione sut ce qu'il allait lui dire. Elle attendit qu'il prenne la parole, les mains serrées autour de sa tasse de thé.

Ron se redressa correctement pour s'asseoir sur le lit et lui demanda, penaud :

-Hermione ?

Elle lui sourit pour qu'il poursuive.

-Quand crois-tu que tu sortiras d'ici ?

Elle détourna le regard, incapable de soutenir ces yeux bleus trop insouciants. Observant sa tasse de thé, elle remarqua que l'infusion serait sans doute trop forte et le breuvage froid. Elle reposa la tasse sur sa table de chevet, près de la photo où Harry, Ron et elle se chamaillaient autour d'un jeu de bavboule. Hermione était certaine que Ron avait triché ce jour là mais Harry s'était à son tour énervé et Ginny s'était empressée de prendre une photo de leur querelle. Celle-ci s'était finie en bataille rangée dans le jardin des Weasley à se lancer des gnomes.

-Je dois faire des examens cet après-midi.

-Encore ? fit Ron, inquiet.

-Ils ne savent pas vraiment ce qu'il se passera à l'avenir. Ça pourrait être dangereux pour mon entourage.

-Mais jusqu'ici, rien ne s'est produit, insista-t-il.

-Parce que je n'ai pas refait de magie depuis l'année dernière, le contra-t-elle gentiment.

Ron n'ajouta rien à cela. Il savait tout aussi bien qu'elle que la situation était parfaitement inconnue pour tous. Il ne pouvait en vouloir aux Médicomages, eux-même s'arrachaient les cheveux avec le cas d'Hermione.

Ron repartit peu après, lui promettant de repasser dans la semaine avec Harry et Ginny. Ces deux-là avaient emménagé ensemble et cela semblait marcher entre eux à l'étonnement d'Hermione. Non pas qu'elle soit contre leur couple mais elle avait pensé qu'emménager à leur âge risquerait d'être trop tôt aussi bien pour Ginny que pour Harry.

Hermione en était là de ses réflexions, assise sur son lit, lorsque quelques coups secs frappèrent contre sa porte de chambre. La jeune femme leva les yeux en se redressant un peu sur son oreiller et fit :

-Entrez.

La porte s'ouvrit largement, laissant apparaître la silhouette inopportune de Rita Skeeters. Dès qu'elle la reconnut dans son tailleur vert armée d'une plume à papote rose, Hermione roula des yeux et lança, la voix sèche :

-Sortez d'ici, Skeeter.

La sorcière lui sourit d'un air hypocrite tout en refermant derrière elle la porte de chambre.

-Je suis moi-même ravie de vous revoir, ma chère, répondit Skeeter, d'une voix grinçante. J'ai tant attendu pour avoir une entrevue avec vous.

-Je ne vous ai pas invitée pour une interview, l'éclaira inutilement Hermione en soupirant. Et je ne vous en donnerai jamais.

Skeeter attrapa l'unique chaise dans la chambre de la jeune femme pour s'y asseoir derechef, avec une aisance démontrant l'étendu de son culot. Rita lâcha sa plume à papote qui s'envola autour d'elle et sortit un carnet tout neuf. Elle comptait vraiment avoir un scoop, réalisa Hermione.

-Vous savez, très chère, les lecteurs de la Gazette du sorcier se posent beaucoup de questions sur le devenir des amis d'Harry Potter. Un an après, ils attendent d'avoir de vos nouvelles. J'ai pu obtenir quelques croustillantes informations au sujet de votre ami Harry et du rouquin. Cependant, ils ne parlent jamais de vous ou de votre présence à Sainte Mangouste … c'est curieux, n'est-ce-pas ? expliqua-t-elle, la voix pleine de sous-entendus.

Rita conclut sa tirade d'un sourire éclatant à l'adresse d'Hermione. La jeune femme soupira en levant les yeux au ciel et se leva de son lit pour ouvrir la porte de sa chambre. Tenant la poignée, Hermione montra la sortie du doigt et fit, lasse :

-Dehors, Rita.

La journaliste grimaça moqueusement en secouant un doigt crochu et vernis de rouge.

-Vous pouvez tout me raconter, Hermione. Même vos plus grands secrets.

-Vous serez la dernière personne à qui je révélerai un quelconque secret, Rita. Nous le savons toutes les deux, fit Hermione, d'un air entendu.

Skeeter fit mine d'être attristée, une moue déçue sur ses lèvres peintes de rouge. Elle se leva de sa chaise et s'approcha d'Hermione.

-Les lecteurs m'envoient souvent des courriers dans lesquels figurent de grandes hypothèses quant à votre présence ici, commença Rita, doucereuse. Je pense personnellement que vos aventures ont provoqué chez vous une dépression post-traumatique que vous ne parvenez par à gérer seule, d'où votre internement prolongé. Évidemment, certains affirment que cette dépression serait accompagnée d'épisodes hallucinatoires et de crises d'hystérie. J'avoue avoir beaucoup aimé cette dernière approche de votre …

-Dehors, Rita. Sinon, j'appelle encore la sécurité. Et cette fois, je leur explique qu'il y a un nid de cafards dans l'hôpital. Je pense que la prochaine fois, vous risquez de mourir empoisonnée par un produit insecticide, ajouta Hermione, excédée.

Ce n'était pas la première fois que Rita venait prendre des nouvelles d'Hermione dans l'espoir de connaître la raison de son internement. L'information n'avait heureusement pas filtré, ce qui rassurait la jeune femme. Elle ne souhaitait pas devenir une attraction du grand public. Au début, Rita était parfaitement tolérée au sein de Sainte Mangouste jusqu'à ce qu'Hermione crie au harcèlement. Les Médicomages avaient semblait-il pris la réclamation au sérieux car le guérisseur-en-chef Montgomery avait demandé à ce que la journaliste ne puisse voir la jeune femme. Hermione avait été tranquille depuis trois mois. Mais le cafard avait encore frappé apparemment, songea-t-elle, lasse.

Rita fit un large moulinet du poignet en levant les yeux au plafond et dit avec emphase :

-Tout de suite les menaces. Vous n'êtes même plus amusante. Je repasserai un autre jour dans ce cas.

-C'est ça, marmonna Hermione.

Elle regarda méchamment Rita passer devant elle pour sortir de sa chambre. La journaliste rangea son carnet dans sa poche et salua la jeune femme d'un air faussement joyeux :

-Je reviendrai probablement le mois prochain. En espérant que vous soyez toujours en vie !

Hermione la vit se détourner, fière d'elle. Agacée par cette femme, Hermione claqua la porte de sa chambre et souffla lourdement.

-Cafard, cracha-t-elle à la porte close avant de se détourner à son tour.

L'après-midi, Lavande vint la voir pour lui demander qui séjournait dans la chambre voisine à celle de Rogue. Il s'agissait d'une vieille femme acariâtre qui pestait contre tout le monde sans arrêt. Hermione l'aurait probablement comparée à Madame Diggins si cette dernière ne lui inspirait pas tant d'amusement quand elle la voyait proférer des menaces dans le vent. Hermione accepta d'accompagner Lavande quand celle-ci lui apprit que la voisine de Rogue s'était mise à frapper contre les murs depuis deux heures.

Devant la porte, Hermione frappa avec le soutien de Lavande.

-Madame Jefferson, c'est Hermione. Vous vous souvenez de moi ?

-Allez-vous-en, petite idiote ! cria une voix hystérique. Je veux voir Dorothée.

Hermione réfléchit à toutes les patientes qu'elle connaissait et se tourna vers Lavande, interrogative. La blonde haussa les épaules, lui faisant comprendre qu'elle ne savait pas qui était Dorothée. Hermione demanda finalement :

-Qui est Dorothée, Madame Jefferson ?

-Je veux voir Dorothée ! Où est-elle ?

Hermione allait s'énerver contre la vieille quand une femme à l'autre bout du couloir s'exclama :

-C'est moi !

Lavande et Hermione se tournèrent de concert vers la nouvelle arrivante qui courrait comme elle pouvait, armée d'un lourd sac à main et d'un gros manteau. Celle-ci esquiva les chariots de potions et les malades qui erraient dans les couloirs à la recherche de potin sur les nouveaux patients. La femme s'arrêta près d'Hermione et, essoufflée, elle tenta d'expliquer :

-Je suis Dorothée … sa fille … je devais venir ce matin … mais j'ai eu … un problème au travail.

La femme inspira profondément en se tenant au mur, ses cheveux bouclés blonds-gris collés à son front par la sueur. Elle déglutit et, plus calme elle demanda :

-Qu'est-ce qui lui arrive ?

Avant qu'Hermione ou Lavande ait pu ouvrir la bouche, la porte s'ouvrit en grand pour laisser voir une vieille femme aux yeux globuleux sortir pour regarder la nouvelle arrivée. Elle s'exclama :

-Dorothée ! J'ai cru que tu m'avais oubliée !

La vieille tomba dans les bras de sa fille qui soupira de soulagement.

-Maman, je ne t'oublie jamais.

Dorothée remercia du regard les deux jeunes femmes éberluées et elle rentra dans la chambre de sa mère.

Hermione secoua la tête, encore surprise devant la porte close et le problème résolu.

-Bon, marmonna-t-elle.

-Désolée de t'avoir dérangée pour ça, fit Lavande, aussi surprise.

-Peu importe. On en rira ce soir, lança Hermione en s'éloignant.

Lavande répondit en riant à sa remarque puis elle retourna au travail. Le regard de la jeune femme tomba sur la porte voisine à celle de Madame Jefferson et elle décida d'entrer.

Cependant, dès qu'elle ouvrit pour faire un pas à l'intérieur, elle se souvint du périodique qu'elle devait lui amener. Embêtée, elle ne sut rien dire devant le regard noir de Rogue. Celui-ci leva un sourcil devant son mutisme et demanda :

-Vous avez enfin perdu la parole ?

-J'ai oublié votre périodique, avoua-t-elle.

-Et bien, ça vous donnera une raison de venir m'enquiquiner demain, lança Rogue, les lèvres vaguement retroussées en un sourire.

Hermione sourit devant son expression et rentra dans la chambre pour aller ouvrir plus largement un rideau. Exposé plein sud, la pièce chauffait très rapidement. Elle comprenait donc son professeur quand il s'échinait à fermer le rideau et ouvrir la fenêtre derrière pour apporter un peu d'air frais. Cependant, le ciel gris et maussade de la journée ne donnait pas de chaleur.

Jetant un coup d'œil à Rogue, elle le vit lire la suite du bouquin relatif aux anomalies magiques. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, il était comme elle. Un livre restait un livre, aussi ridicule soit-il. Et puis leur enfermement à Sainte Mangouste leur offrait un temps infini pour s'instruire au lieu de s'ennuyer ferme. Hermione avait pu lire et relire une quantité astronomique de livre, ce qu'elle n'avait pu faire à Poudlard ou lorsqu'elle était en vadrouille avec Harry et Ron. Souriant doucement, elle s'avoua intimement que Rogue l'appréciait peut-être un peu plus qu'avant. La relation professeur-élève étant abolie, la seule distance qu'ils entretenaient relevait de la politesse. Hermione se permettait aisément des piques qu'elle n'aurait osé lui lancer à Poudlard. Et Rogue le lui rendait bien.

-Veuillez cesser de m'observer ainsi, Miss Granger. Je ne suis pas un animal de compagnie, lui ordonna-t-il sans détacher son regard du livre.

-Vous avez raison, Monsieur. Un animal de compagnie peut brailler.

Rogue lui lança un regard sombre, comme pour l'avertir. Hermione sourit effrontément lorsque la porte de la chambre s'ouvrit à la volée sur le guérisseur Montgomery.

-Ah, Hermione, vous êtes là, dit-il en s'approchant.

-Je vous en prie, entrez, grinça Rogue dans sa barbe.

Hermione aurait ri si elle ne se souvenait pas soudainement des examens qu'elle devait réalisé.

-Mon Dieu, je suis désolé. J'ai oublié, dit-elle, affolée.

Cela eut le mérite d'attirer l'attention de Rogue. Le guérisseur bedonnant lui lança un regard sévère.

-Je comprends, vous êtes tellement occupée qu'un examen est vite oublié !

-J'arrive tout de suite, le rassura-t-elle.

-Vous avez intérêt, la menaça-t-il avant de partir en claquant la porte.

Hermione soupira et referma doucement le rideau qu'elle avait ouvert précédemment.

-Vous avez des examens médicaux à passer ? l'interrogea Rogue de sa voix de corbeau.

La jeune femme le regarda comme si elle venait de le voir puis avoua :

-Bien sûr. Comme tous les patients de Sainte Mangouste.

Rogue l'observait, les yeux agrandis. La jeune femme attendit un peu qu'il parle encore, sachant qu'il ne comprenait pas quelque chose.

-Vous êtes une patiente de Sainte Mangouste ? Mais qu'est-ce que vous avez ? fit-il soudainement, la voix dure.

Hermione fronça les sourcils, perplexe quant à ses questions.

-Que pensiez-vous que je faisais à traîner dans les couloirs de l'hôpital ?

L'homme semblait tellement surpris que son attitude choquait la jeune femme. Elle le vit se relever en s'appuyant sur le pied à perfusion dont il était l'heureux propriétaire depuis un an. Quand il fut debout, Hermione réalisa comme à chaque fois combien il était grand à côté d'elle. Sa tête n'atteignait pas ses épaules et son regard sombre suffit à l'impressionner pour le coup. L'autorité qui l'avait fui pendant si longtemps semblait soudain revenue.

Hermione se tassa un peu, inconsciemment.

-Je pensais que vous étiez l'une de ces stupides bénévoles qui pullulent depuis la fin de la guerre, lui apprit-il, clairement énervé.

La jeune femme ne savait que répondre. Rogue n'avait certes jamais cherché à savoir pourquoi elle était régulièrement dans les parages, mais elle avait pris cela pour de la subtilité de sa part. Visiblement, il s'était simplement trompé sur la raison de sa présence.

Hermione préféra désamorcer la situation en s'éloignant pour sortir de l'ombre de sa haute stature.

-Et bien, je n'ai jamais été bénévole. Je suis internée à l'hôpital depuis près d'un an maintenant au service de pathologie des sortilèges. Et comme je m'ennuie à mourir, je fais la messagère et l'infirmière, répondit-elle, faussement enthousiaste.

Chacune de ses réponses semblait accentuer l'étonnement et la colère de Rogue. Hermione savait qu'elle aurait déjà du se précipiter dans la salle d'examen mais les réactions de son ancien professeur étaient particulièrement surprenantes.

Lorsqu'il reprit, il semblait forcer sur sa voix rauque pour ne pas tenter de crier et ainsi se faire entendre d'elle :

-Mais qu'est-ce que vous avez pour être encore ici un an plus tard, bordel ?

Quand il se mettait à jurer, c'est qu'il était vraiment en colère. Hermione fronça les sourcils, se demandant si elle pouvait lui avouer la raison de son internement. Finalement, elle s'avoua qu'elle ne risquait pas grand chose à le lui dire. Après tout, Rogue avait toujours été un espion de l'Ordre du Phénix et Dumbledore lui avait toujours accordé sa confiance.

Hermione lui sourit alors en demandant :

-M'avez-vous vu avec ma baguette dernièrement ?

Rogue cligna des yeux, pencha un peu la tête et la secoua sèchement. Il sembla se réveiller et voulut vraisemblablement crier mais sa voix ne porta pas. Il s'arrêta en pleine lancée, leva les yeux au ciel pour s'évertuer à rester calme puis reprit, la voix sèche et dure :

-Granger, savoir où se trouve votre baguette est la dernière de mes préoccupations. Répondez- …

La fin de sa phrase fut sans doute criée car il ne put la finir. Hermione plissa les lèvres en l'entendant prononcer son simple nom. Il devenait impoli désormais. Vraiment, il ne prenait pas bien le fait qu'elle résidait à Sainte Mangouste.

-Pourtant, vous devriez vous le demander, répondit-elle, souriante.

Hermione ne le laissa pas réagir et attrapa le bas de son tee-shirt. Rogue suivit ses mouvements, perdu et il sembla vouloir l'arrêter quand Hermione le souleva suffisamment pour dévoiler la totalité de son ventre.

Elle regarda ses yeux se fixer sur un point précis et elle comprit qu'il voyait ce qu'il fallait. Rogue dévisageait avec effarement la fine cicatrice blanche et verticale au centre de son ventre, partant du bas de sa poitrine jusqu'à son aine et traversant son nombril. Une cicatrice de la taille d'une baguette.

Un lourd silence pesa dans la pièce. Rogue détaillait de ses yeux agrandis l'entaille sur le ventre d'Hermione. Celle-ci redescendit doucement son tee-shirt, cachant son ventre. Le regard de Rogue remonta sur son visage. Il semblait ne pas s'en remettre.

Hermione lui adressa un petit sourire, gênée.

-J'ai fait l'objet d'une malheureuse expérience scientifique lorsque j'ai été capturée au Manoir Malefoy l'année dernière. Harry et Ron se sont échappés. Moi, j'ai servi de rat de laboratoire.

-Votre baguette est dans votre corps, souffla Rogue, tellement bas qu'elle douta qu'il souhaitait se faire entendre.

Hermione haussa les épaules, détachée.

-C'est peut-être mieux que si elle avait été cassée.

Il ne répondit pas, sous le choc. La jeune femme patienta quelques secondes encore mais en voyant que Rogue n'avait plus rien à dire, trop stupéfait, elle préféra rejoindre le guérisseur Montgomery. Se détournant de Rogue, elle lui lança :

-A demain !


Je publierai chaque dimanche un chapitre. Je vous invite à commenter si le cœur vous en dit et j'espère que vous aimez ce début ^^.