Poison d'avril

Raoul de Chagny en voulait encore au Fantôme, et ce, depuis pas mal de temps...l'immonde créature infernale de l'Opéra avait tant fait souffrir (c'est ce qu'il croyait) la pauvre Christine, son cher et tendre mari Raoul a décidé de la venger. En ce 1er avril, il s'habilla d'un costume de deuil, s'arrangea pour faire semblant de pleurer à chaudes larmes. Ensuite, il descendit dans les sous-sols...

Erik n'était pas vraiment dans son assiette, à vrai dire, depuis que Christine lui avait fait mettre les pieds dans le plat, rien n'allait...donc, malgré que ce 1er avril fut le jour des farces, Erik n'avait pas le coeur à traumatiser les directeurs, ni à effrayer la Carlotta, ni à faire une petite farce innocente aux machinistes (enfin...innocente à ses yeux, n'est-ce pas M. Buquet?), ni à rien... il avala un peu de soupe à contrecoeur...juste pour éviter les maux de ventres atroces dûs à sa presque grève de la faim depuis le départ de Christine...
Donc le Fantôme semblait nous faire une petite dépression...
La seule chose qui pourrait peut-être lui mettre du baume au coeur...tuer Raoul de Chagny? Non, mieux, le faire souffrir...souffrir comme lui avait souffert...il souhaita de tout son coeur que Raoul amène ses grosses fesses d'aristocrate dans son antre, car le fait qu'il n'ait plus rien avalé (ou presque) depuis un mois et demi ne jouait pas en sa faveur, du moins au niveau santé...Il était à peine assez fort pour se lever...

Et la chance souriait (enfin) au Fantôme, puisque Raoul arriva quelque temps plus tard...Lorsqu'il le vit, de loin, traverser le lac à pied, Erik se redressa, éberlué... comment cet idiot de vicomte osait-il venir le trouver? Oh, et puis...ça servirait ses intérêts! Il sortit prestement de son cercueil, sortit une fiole de cigüe, qu'il mélangea en un savoureux (AHEM) cocktail avec de la mort aux rats, de l'arsenic, du vitriol et encore d'autres trucs pas vraiment appétissants (mais il m'a expressément demandé de garder sa recette secrète). Il en préleva quelques gouttes, en versa dans un verre de vin et espéra de tout coeur d'âppater le vicomte.

-Le Fantôme? Vous êtes là??, cria Raoul d'un air désespéré qu'Erik ne lui connaissait pas.
-Qu'y a t'il pour votre service, vicomte? (n'oublions pas qu'Erik est un galant homme )
-Christine, elle...ellle...

Raoul fondit en larmes, et Erik s'inquiéta soudain...les vêtements de deuils, les larmes, Christine...non?!...

-Parlez!
-Elle est...décédée...

Erik paniqua...CHRISTINE!! Il ne l'avait tout de même pas...perdue à jamais...non?

-NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON...

Raoul éclata de rire...Il l'avait bien eu, le Fantôme!

-Poisson d'avril, monsieur le Fantôme!

Au lieu de lui sauter à la gorge, Erik rit à son tour et invita le vicomte à entrer

-Venez donc prendre un verre...

La cruche de vicomte le suivit sans crainte. Erik versa donc un peu de son poison dans le verre du vicomte.

-A votre santé, monsieur!

Raoul et Erik portèrent un toast à Christine...Ensuite, le vicomte prit congé, mais dans sa voiture qui le ramenait chez lui, il ressentit un étrange malaise...qui se transforma en mort le lendemain matin, après avoir bien souffert.

Erik semblait revivre, depuis lors...il avait tout ce qu'il voulait: Christine, la paix, bientôt un enfant, la maison de Raoul...LA VIE EST BELLE!!

Christine ne se douta jamais que l'homme qui partageait désormais son lit avait tué son 1er mari.