Auteur : Lenvy.
Titre : Demain dès l'aube.
Circonstances : After tome 34.
Disclaimer : Belongs to Masashi Kishimoto
Fait en écoutant : The Arcade Fire – In The Back Seat.
Demain dès l'aube…
La nuit est un entracte. Tout ce qui s'y passe ne peut-être réel. Il l'a décidé il y a longtemps, après cette nuit-là, alors que le sang venait à peine de sécher, sans vraiment le formuler à voix haute, le serment que jamais plus il ne craindrait la nuit. Pas plus que la pleine lune, comme ce soir. Il a l'impression que ce n'est pas lui qui se tient là, le souffle court, calme-toi, tout ceci n'est qu'un rêve. Ignorant les battements de son cœur qui s'accélèrent, il ferme brièvement les yeux, et fait un pas, juste un.
Quand il les rouvre, il vacille un peu. Les rayons de la lune frappent la vitre, la teintant d'argent. Lentement, ses yeux s'habituent à l'éclat, et derrière le rideau d'argent qui s'atténue, il devine une silhouette, plus grande que ce à quoi il s'attendait. Un nuage passe devant la lune et là il sent vraiment ses jambes flageoler. Il jure silencieusement. Il est là, sur le bâtiment jouxtant celui de l'appartement, et, sur le toit de l'édifice, il a une vue plongeante sur la chambre et ce nuage vient d'en révéler l'occupant, dormant innocemment, la bouche entrouverte dans un sourire à peine esquissé. Cela lui semble si irréel qu'il en a le vertige. La surprise passée, il reprend ses esprits, et ses yeux se concentrent sur le visage, l'étudiant. Ce qu'il a toujours détesté chez Naruto, c'est ce sourire stupide, naif, parfois innocent quand il croit que personne ne l'observe, parfois carnassier quand il se prépare à se battre. Les marques sur ses joues sont devenues plus acérées, lui donnant un air encore plus sauvage, même dans les profondeurs de son sommeil. Le visage est plus adulte, tout en ayant gardé cette candeur enfantine, qui l'agace toujours autant. Les cheveux sont un peu plus longs mais toujours aussi ébouriffés, encadrant son visage. L'ébauche d'un sourire moqueur passe sur ses lèvres quand Naruto s'agite dans son sommeil, enlaçant son oreiller, une expression béate étirant à présent ses lèvres. On ne change pas un abruti, même en trois ans, pense-t-il. Son regard descend sur le torse, s'arrêtant, les sourcils froncés, sur le sceau se déployant sur son ventre que le mouvement vient de révéler. Il ne peut le voir entièrement, mais il le devine, sachant à présent quel est exactement ce sceau, sa signification et surtout, ce qu'il renferme. Il se revoit, il y a quelques mois à peine, les yeux écarquillés sur le parchemin, hésitant entre la stupéfaction et la colère de n'avoir rien deviné. Pourtant il aurait dû voir, d'où venait cette force phénoménale, ses pupilles trop rouges, ses canines trop longues quand Naruto se mettait en colère. On ne voit que ce qu'on veut voir, hein, ricane une voix dans sa tête, qu'il fait taire d'un mouvement impatient de la main, comme s'il chassait une mouche importune. Naruto bouge encore, s'étalant un peu plus sur le lit, froissant les draps, marmonnant quelque chose d'inintelligible. Il ne sourit plus, et son visage se tord dans une grimace de souffrance. Le jeune homme est sorti de sa torpeur par son prénom qu'il a deviné sur les lèvres de celui qu'il observe en contre-bas depuis trop longtemps, songe-t-il. La réalité, jusqu'ici suspendue entre deux souffles, lui revient alors douloureusement. S'arrachant à sa contemplation, Sasuke tourne les talons et dans un mouvement gracieux quitte le sol, se fondant dans la nuit.
A plusieurs kilomètres de là.
« Orochimaru-sama, était-ce bien prudent de l'envoyer sur une mission qui se déroule aussi près de Konoha ? Il a du retard, cela ne lui ressemble pas, dit Kabuto, le regard tourné vers la lune qui illuminait la forêt d'une aura surnaturelle.
- Oh, tu ne sauras jamais à quel point, murmura le serpent, un sourire indéfinissable ornant ses lèvres.
- Que dites-vous ? Et s'il s'était fait attaquer ?
- Ne dit pas de bêtises, il s'est invité de son propre chef dans son village, pour quelques minutes tout au plus. Dans une poignée d'heures il sera de retour.
- Pourquoi l'avoir envoyé là-bas si vous saviez qu'il s'introduirait dans Konoha ? demanda le disciple dans un souffle.
- Parce que les papillons de nuit ont toujours besoin de se gorger de lumière, et puis ils reviennent, armés d'une folie encore plus destructrice qu'auparavant, c'est ce que j'ai appris en observant Sasuke. »
Au loin, les premières lueurs dissipent la nuit, le temps d'un rêve
OWARI
Une petite histoire écrite vite fait avant d'aller au lycée. Il est 5h du mat' et le soleil se lève, d'où le titre, mon inspiration me prend n'importe quand et surtout n'importe où ( en l'occurrence devant mon bol de corn flakes'.) J'ai envie de faire un petit recueil de drabbles, donc une autre histoire devrait venir, dès que mon inspiration fugueuse me fait l'honneur de revenir me rendre une petite visite ;)
Merci d'avoir lu.
