Coucou tout le monde :)

Je vous présente ma première fiction longue en hommage à Fred. J'avoue être un peu stressée, j'ai hâte d'avoir vos avis. J'espère sincèrement qu'elle vous plaira et je vous souhaite une bonne lecture.

Des bisous, on se retrouve en bas

Chapitre 1

"Pourquoi tu ne souris pas Georgie ?"

Une voix lointaine tel un spectre que l'homme ne peut pas voir prononce ces mots. Il ne les entend pas, ses paroles appartiennent au néant.

Aucune réponse ne se fait entendre. Un jeune homme de 39 ans, les cheveux roux, assis au bord de son lit passe et repasse sa main dans ses cheveux. Le jour qu'il redoute le plus chaque année vient d'arriver, nous sommes le 1er avril 2017. Il vient d'avoir 39 ans ; l'autre aussi, enfin pas vraiment, il aurait simplement dû avoir le même âge mais ce n'est plus le cas.

Deux bras se lient tendrement autour de sa taille et une tête vient s'accoler contre son dos.

"Joyeux anniversaire mon amour !" lui murmure Angelina.

Cela fait longtemps qu'ils sont mariés depuis le 2 mai 2001. Le couple avait voulu que leur union est lieu à une date marquante de la vie de l'autre alors cela avait été décidé qu'exceptionnellement au lieu de pleurer sa mort, ils commémoreraient sa perte en montrant que la vie continue, même s'il n'était jamais totalement parti.

Un homme et l'autre, ou plutôt Fred et George. On ne dit pas Fred sans dire George et on ne dit pas George sans dire Fred, c'est Gred et Forge. Ou du moins ça l'était. Maintenant il n'y a plus que George et ce spectre qu'il n'entend pas et qui chaque année lui souhaite son anniversaire, leur anniversaire. Mais dans le monde réel, il n'y en a qu'un et cela parait invraisemblable surtout pour lui. Pourquoi doit-il exister sans Fred ? Des frères, des jumeaux, des joueurs, des farceurs, d'adorables rouquins prêts à l'humour en toute circonstance. Mais le dernier soir que s'étaient-ils dit ?

"C'est Gred et Forge, l'un n'existe pas sans l'autre. Alors on s'en sortira à deux ou non."

Et pourtant si cela avait été ainsi peut-être que le 1er avril ne serait pas le cauchemar de la vie de George. Peut-être que Fred pourrait toujours sortir des blagues à ses côtés. Leur famille serait moins triste, Ginny retrouverait ses jumeaux préférés, Hermione son amant et Harry son frère adoptif. Mais non il en a été ainsi. Et s'ils étaient partis tous les deux ? En ne voyant plus George, les autres ne s'imagineraient pas à chaque fois qu'il en manque un. Mais deux pertes auraient été trop pour tout le monde sauf George qui aurait été infiniment soulagé de ne pas devoir vivre sans son acolyte.

George n'a pas répondu à Angelina. Elle s'en moque un peu, elle sait que l'homme avec qui elle partage sa vie depuis bientôt dix-sept ans a ses moments de silence, instants où Fred et lui sont de nouveau réunis. D'ailleurs, il y en a un autre, de Fred. Leur enfant à tous les deux portent le même prénom que le jumeau disparu, que deux jumeaux disparus d'ailleurs puisque son deuxième prénom est Gideon, l'un des frères de Molly. Depuis quinze ans environ, il existe cet autre Fred, ce Fred Gideon Weasley, qui vient d'ailleurs de débouler dans la pièce.

"Bon anniversaire Papa !" crie-t-il en serrant son père contre lui.

Puis il se penche à l'oreille de son père et lui murmure les yeux brillants :

"Bon anniversaire Fred !"


Elle pleure toutes les larmes de son corps. Et l'homme à ses côtés ne sait plus quoi faire, ou tout du moins n'a jamais su. 1er avril, cela évoque beaucoup de choses pour lui : des souvenirs douloureux et des crises de larmes à gérer. Et puis surtout dormir avec sa presque-fille qui vit chez lui en plus de son fils.

Tout le monde l'a cru mort, assassiné dans la nuit du 2 mai au 3 mai 1998. Mais son cœur n'a jamais cessé de battre, son pouls était juste presque indiscernable. Mais la force de lycanthrope laissé par Greyback l'avait maintenu en vie, laissant sa femme derrière lui. Désormais il a son fils à ses côtés et sa fille adoptive, une jolie famille inattendue mais qui ne manque pas d'amour à vendre.

La jeune fille ou désormais jeune femme depuis le nombre d'années remue et prononce un prénom sans discontinuer. "Fred, Fred, Fred…", douce litanie ou refrain douloureux.

Hermione Granger était amoureuse du rouquin depuis très longtemps, peut-être depuis l'été avant sa troisième année lorsque George lui avait révélé que Fred passait la voir tous les jours alors qu'elle était pétrifiée. Ca l'avait décidé à apprendre à mieux connaître le rouquin, qu'elle reconnaissait néanmoins depuis la première année, son côté observateur lui ayant appris à les distinguer. Un grain de beauté à un endroit différent, quelques taches de rousseur en plus et un nez légèrement plus fin, le tour était joué.

Leur petite aventure d'adolescents avait commencé pendant ce fameux été et avait cessé lorsque la Mort en avait décidé. Hermione s'était brisée se raccrochant au père adoptif qu'elle avait trouvé dans le monde sorcier qui, lui, avait survécu. Ses parents ne se souvenant plus d'elle, elle était restée dans ce monde qui était le sien même si elle n'était plus que son ombre. On l'appelle désormais Hermione Jean Granger Lupin.

1er avril 2017. Elle a le cœur tout retourné et vide son corps de ses larmes auprès de son père. Elle sent d'ailleurs une autre main lui caresser les cheveux et un corps se coller à son dos, fin dont elle sent les os. C'est Teddy et elle n'a nullement besoin de se retourner pour connaître la couleur de ses cheveux, ils sont roux, comme Fred.

Aujourd'hui est un grand jour. L'homme de sa vie aurait dû avoir 39 ans, il est temps de commémorer son absence et de respecter la tradition annuelle que représente cette fameuse date.

Elle laisse une dernière larme couler silencieuse puis se reprend. Elle ne doit pas pleurer devant eux et puis surtout tout doit être prêt pour commémorer dignement la mort de Fred.


Elle entend du bruit à l'étage et bientôt tous ceux qu'elle a hébergé cette nuit descendent un à un pour venir l'embrasser. Cette attention la touche et elle aurait souri, en d'autres circonstances. Parce qu'il en manque un, il en manquera toujours un. L'un de ses fils, son Fred, lui a été arraché pour s'être trouvé dans une guerre qui ne le concernait que de trop loin, dans laquelle il était tellement jeune, peut-être trop.

Il y a cette douleur qui ne la quitte plus, présente chaque jour au plus profond de son cœur et qui restreint le nombre de sourires chaleureux qu'elle offrait auparavant. Mais il y a aussi la culpabilité d'avoir laissé son fils se mêler à la guerre, se faire tuer dans la plus terrible bataille du monde sorcier. Elle avait déjà perdu ses précieux frères, elle avait laissé son fils mourir.

Molly jette un coup d'œil à la vaisselle et se tourne vers sa famille venue la serrer contre elle. Tout d'abord s'avance le plus jeune rouquin, la mine un peu débraillée, les cheveux en épis lui donnant un air de vieux fou électrocuté. Ses yeux sont rougis et il tient la main de sa fille d'un côté et de sa femme de l'autre. Ron serre brièvement sa mère contre lui, Pansy embrasse Molly sur la joue et Penny se colle contre ses jambes un instant.

Après lui, vient l'éternel célibataire de la fratrie, bien trop solitaire pour construire un semblant de vie avec une femme. Il n'a pas l'air d'avoir pleuré mais son regard est vague, perdu dans des lointains souvenirs qui n'appartiennent qu'à lui. De sa main bandée pour protéger les brûlures causées par un de ses protégés, Charlie caresse la joue de sa mère avant de déposer un baiser sur son front.

Un nouveau couple et son enfant le suit de près. La jeune fille est née un 2 mai, un an avant le mariage de l'un de ses oncles. Elle n'a jamais connu Fred pourtant Merlin sait qu'elle aurait aimé. Elle a tant entendu d'histoires sur lui et à travers les souvenirs de sa famille, elle l'adore du plus profond de son cœur. Elle serre fort la main de sa mère qui pleure, sensible à la tristesse de cette grande famille à qui elle appartient désormais. Son homme laisse d'une unique larme traîtresse briller les cicatrices qui le défigurent. Bill, Fleur et Victoire offre une étreinte à Molly, d'un même mouvement.

Un nouveau petit groupe se présente devant eux. Trois jeunes enfants, dont les deux plus vieux auraient dû être à Poudlard un jour ordinaire et une petite fillette rousse portant un air trop grave et mature pour son âge accompagnent leurs parents. L'Elu a cessé de pleurer depuis bien longtemps, depuis cette guerre qui l'a brisé, depuis la mort de l'illustre directeur de Poudlard. Mais ses yeux vert émeraude sont éteints et la tristesse est peinte sur ses traits. Il serre contre lui la benjamine des Weasley sanglotant et effondrée, celle qui avait eu le privilège d'être la plus proche des jumeaux. Une embrassade générale les enveloppe un instant, Molly et les Potter, Harry, Ginny, James, Albus et Lily.

Arthur vient se placer au côté de Molly pour voir arriver devant eux le dernier fils. Celui qui les avait trahis. Celui qui avait fait honte. Mais celui qui s'était battu au côté de son frère et l'avait vu mourir. Percy ne s'en était jamais remis. Il n'est pas fou, non mais il ne parle plus, il respecte seulement la tradition annuelle. Les conversations intellectuelles ne font plus partie de son quotidien, seulement sa peine et ses remords. Il embrasse ses parents et se recule avec les autres sans sourciller. Il ne pleure pas ; son regard n'est pas vide. Il n'y a juste plus rien en lui.

D'un même mouvement toutes les personnes présentes lèvent les yeux vers l'horloge familiale. L'aiguille de Fred indique Poudlard, lieu où il repose désormais. Dans quelques heures arriveront les Lupin et le dernier jumeau avec sa famille. Dans peu de temps la tradition du 1er avril commencera, dans peu de temps des souvenirs de Fred afflueront dans les esprits.


Les retrouvailles ont été douloureuses, comme toujours lors de ce jour si spécial. George a serré Hermione contre lui, échangeant par cette étreinte toutes leurs larmes et toutes leurs peines. Ils ont tous mangé sans un mot ou presque et se trouvent désormais assis sur des chaises devant le chêne préféré de Fred prêts à faire revivre la tradition.

Molly se lève de son siège et se place devant l'assemblée émue.

"Merci d'être là, comme chaque année. Chacun votre tour vous allez nous raconter un souvenir partagé avec lui. Je te laisse commencer Percy."

D'une démarche éteinte, Molly retourne s'assoir passant devant les Lupin tandis que son fils se lève.

Hermione a déjà les yeux embués. Sa tête repose sur celle de son frère et elle serre la main de Remus dans la sienne. Harry et Ginny sont effondrés à l'intérieur mais tente de ne rien laisser paraître pour respecter ce jour si précieux. Bill pleure doucement, essayant vainement de maîtriser sa tristesse qui ne cesse de l'emporter, sa femme et sa fille partageant sa peine. Charlie reste stoïque, attendant que son frère parle. Molly ne pleure pas non plus mais elle sait que lorsqu'elle entendra sa famille parler ça ne sera plus le cas. Arthur caresse ses cheveux, le visage brisé. Ron pleure et shoote l'herbe dans un coup de pied rageur, faisant s'élever une motte de terre ; la main de Pansy sur son genou ne semblent pas le calmer. Quant à George il pleure à chaudes larmes sans discontinuer.

Et puis il y a cette personne adossée contre l'arbre prêt à écouter mais personne ne le voit. Il connaît la tradition, il y assiste chaque année. Ce jour a été marqué pour lui, sa famille a décidé de lui rendre hommage chaque année. Après tout chacun en ce monde, moldu ou sorcier doit avancer, et si l'envie lui manque, il n'a plus qu'une raison, qu'une devise : vivre pour se souvenir.

Me revoilà :) J'espère que ce premier chapitre vous a plu. Je le poste aujourd'hui parce que nous sommes le 2 mai et que nous fêtons les 19 ans de la bataille de Poudlard sinon je posterai le samedi. Merci d'avoir lu :)

A bientôt les loulous