TRAHISON(S) : "Nerëa ou le Prix de l'immortalité", T.1 : Chapitre 1 au chapitre 12.

Résumé : Une fangirl transportée dans un autre monde ? Peu original... Mais quand cette femme, qui n'aime pas Tolkien et Peter Jackson et préfère de loin la saga "Harry Potter", est embauchée en tant qu'espionne par le Mal en personne, ça devient plus intéressant, non?

TRAHISON(S) : "Sohalia ou la fille d'une Traîtresse", T.2 : Chapitre 13...

Résumé : Sohalia n'est pas une fille comme les autres. Souillée par la trahison de sa mère, elle devra se battre et surmonter de lourdes épreuves. Mais comment survivre quand on vit sous l'emprise d'un meurtrier avec lequel un secret vous lie jusqu'à la mort ? Comment vivre quand un passé enfoui et un futur incertain s'entremêlent dans un quotidien chaotique ?


DISCLAIMER : Toute copie, adaptation, traduction, arrangement ou modification de tout ou partie de ce texte, est interdite sans l'autorisation préalable de l'auteur. L'univers du Seigneur des anneaux ne m'appartient pas ni même les personnages sauf quelques-uns. Ce disclaimer est valable pour tous les chapitres. (disclaimer inspiré de celui de Delphlys car clair, concis et complet.)

CORRECTRICE GENERALE : Delphlys qui a eu le courage de corriger des centaines de pages !

BETA-READERS : Belthyiel, Azria, Eagles qui ont travaillé sur cette fiction également.

S'adresse au public féminin, très romancé.


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TRAHISON(S)

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"Nerëa ou le Prix de l'immortalité"

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Bienvenue à toi, lecteur !

Nerëa ou le prix de l'immortalité est un véritable défi pour moi. Je voudrais prouver que l'on peut incorporer une personne venue d'un autre monde sans pour autant faire appel à des origines, des prophéties, des liens avec la Terre du milieu. Mon héroïne sera plutôt une anti-héroïne. Elle se trompe, s'énerve, râle, a parfois des tendances dépressives. Mais elle peut aussi se montrer aimante, douce ou même naïve. Tout comme dans la vraie vie, si l'on y pense. Vous-même avez des journées où vous serez de bonne humeur, d'autres non ? Parfois, vous faites des bétises ; parfois, vous aimez. Et bien, Nerëa est comme vous. Personne ne sera parfait dans cette fiction.

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Bievenue à toi !

Nerëa ou le prix de l'immortalité n'est en réalité qu'un commencement, le début d'une saga nommée "Trahison(s)".

J'aurais aussi pu la nommer :"comment un enchaînement de choix, de sottises et d'événements heureux peut conduire à cette fin", mais ceci est une autre histoire.

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Mises au point

L'arrivée de mon personnage en Terre du Milieu ne se fera qu'à partir du Livre II. J'ai besoin de quelques chapitres pour mettre en place les éléments :). Ceux-ci seront très importants (surtout pour la fin). En gros, mon perso ne va pas transplaner sans aucune raison d'un point A à un point B en se faisant percuter par une voiture.

Message du 25/12/2014 : Les premiers chapitres représentent mes débuts dans la fanfiction. La qualité est médiocre (je ne pensais pas non plus que cette fiction prendrait une telle ampleur !) mais les derniers chapitres sont beaucoup mieux écrits.

Message du 14/10/2016 : 400 reviews, je vous remercie sincèrement pour toutes vos reviews, les favos et les follows qui ont suivi la fin de Nerëa. Actuellement, je travaille sur l'histoire de Sohalia. Merci encore pour votre soutien !


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NEREA OU LE PRIX DE L'IMMORTALITÉ

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LIVRE 1 : ABANDON

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PROLOGUE : «Si tu ne suis pas tes rêves, quelqu'un t'engagera pour que tu l'aides à suivre les siens»

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J-63

L'image de Privet Drive était exactement celle que je m'en faisais. Typique des banlieues britanniques, chaque maison s'alignait au garde à vous, avec une perfection militaire. Bien que toutes uniformes, l'atmosphère n'en était pas pour autant morose. Des jardins méticuleusement entretenus, des rues dénuées de détritus et saletés en tout genre, un voisinage tout sourire. Cela respirait bon vivre à Privet Drive.

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Oui, c'était un petit coin de paradis. Et j'y vivais avec ma tante maternelle, Miss Figg. Nous habitions une petite maison au 5 Privet Drive, aux allures…non en fait peu importe ! La décrire se révélait absurde étant donné le caractère identique des habitations de ce quartier.

Miss Figg était la seule de mes parentes ayant eu la charmante idée de fuir la France, sans doute pour échapper aux histoires de famille afin de s'installer à Londres dans ce quartier. Je n'en savais pas plus.

J'osai jeter un regard par la fenêtre. Qu'est-ce qu'il était craquant ! Mon voisin du 4 Privet Drive était assis sur le petit rempart qui clôturait son jardin, l'air désemparé, la tête entre les mains. Il venait quelques fois respirer l'air frais s'aérer dans le jardin.

J'avais remarqué qu'il ne sortait qu'une fois son oncle et sa tante partis. D'ici je pouvais le voir retirer ses lunettes pour se frotter les yeux que je savais d'un vert émeraude.

Pour une raison inconnue, je me sentais attristée pour lui. Peut-être était-ce son visage qui en disait long sur un passé lourd de conséquences. Je restais accoudée à ma fenêtre tandis qu'il secouait ses cheveux noirs jais avant de se lever.

J'aurais voulu qu'il lève les yeux vers ma fenêtre. Ses yeux verts… Je collais ma main à la vitre comme pour essayer de l'attraper. De l'autre, j'étais sur le point d'ouvrir la fenêtre dans l'espoir que…

« – Laura !

Laura ? Oui c'était mon nom. D'ailleurs la voix qui m'appelait m'était familière !

Au diable cette voix ! Je forçai la poignée mais cette fichue fenêtre ne s'ouvrait pas.

« – LAURA! Tes cours commencent dans vingt minutes !

Les cours !

Je me réveillai en sursaut et me précipitai sur mon armoire pour m'habiller en vitesse.

Si seulement je pouvais continuer à vivre mon rêve…


CHAPITRE I :

« On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter »

Jean de la Fontaine

J-44

Fatigue, dégoût, angoisse, mon visage exprimait tous les sentiments que je tentais, d'habitude, d'intérioriser du mieux que je pouvais. Je caressais du bout des doigts les deux valises de cernes sous mes yeux. Quel regard ! J'en restai pétrifiée, retenant mon souffle, témoignant du masque d'atrocités reflété par le miroir.

Vivement demain, la fin des partiels et du stage ! Je commence à avoir des airs de Bellatrix Lestrange!, songeais-je en grimaçant, écœurée par mon propre reflet.

Je me passai un peu d'eau sur le visage en espérant avoir une mine plus fraîche. Mais, rapidement, je piquai un fard en me regardant à nouveau dans la glace. Je lâchai l'affaire puis retournai à ma place dans la salle de cours. A peine assise, je regardai déjà mon portable pour vérifier l'heure.

« – Toujours aussi intéressée par les éléments rétro péritonéaux, Miss Misley ? » Me demanda une voix d'un ton moqueur.

Je relevai la tête. Mr Smith, mon charmant professeur de cours particuliers de médecine, un livre d'exercices à la main, me toisait de haut en bas. Mes joues s'empourprèrent. Hochant négativement la tête je lui balbutiai quelques mots d'excuses. Il esquissa un sourire satisfait puis revint au tableau où était illustré un magnifique schéma des collatérales de l'aorte abdominale.

« – Je disais donc que l'aorte abdominale descend devant le rachis puis elle se divise. D'une part, il y a les artères iliaques primitives, droite et gauche ; et de l'autre, l'artère iliaque externe. », reprit-il.

Mon portable vibra dans la poche de mon jean. Je le sortis discrètement par crainte d'attirer de nouveau l'attention sur moi, une chose dont j'avais d'ailleurs horreur. J'aimais passer inaperçue, me faufilant dans le quotidien avec la dextérité d'une souris. Mes doigts glissèrent sur l'écran tactile pour composer le code de sécurité et la boîte de réception s'ouvrit : un sms de Matthew, mon meilleur ami, qui me proposait une petite sortie dans Londres après mes cours particuliers de biologie renforcés. J'envoyai rapidement un message en catimini, le portable caché sous la table. Je n'espérais qu'une chose : ne pas être en retard à ce rendez-vous.

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(Point de vue omniscient)

Au même moment, un jeune homme était perché sur un muret juste en face d'un lycée privé français, le Charles de Gaulle sur Cromwell road. Derrière lui, à quelques mètres, un homme hélait les passants pour vendre ses marrons chauds. L'odeur sucrée et la chaleur qui se dégageaient de la grillade lui faisaient venir l'eau à la bouche. Son estomac gargouillait et il roulait des yeux d'envie. Il avait beau mourir de faim, il ne pouvait pas se déplacer tant que son amie n'était pas arrivée.

Un peu impatient, il croisa les bras sur sa poitrine, sa sacoche Bottega Veneta en cuir matelassé noir posé sur ses genoux. Il remonta ses lunettes qui glissaient sur son nez et regarda la lourde porte en bois du vieil immeuble dans lequel Laura prenait ses cours particuliers. Un élève sortit, le pas pressé, puis s'élança dans la rue. Matthew crut reconnaître un des camarades de la promotion de Laura. De toute évidence, les cours le faisaient fuir. Mais pourquoi son amie n'était-elle toujours pas sortie ? Il vérifia l'heure sur sa montre.

« Ah Laura, toujours égale à elle-même. », songea Matthew.

En relevant la tête, il vit Laura, prête à traverser les passages cloutés et le rejoindre. Le jeune homme se laissa glisser du muret puis s'avança pour rejoindre la jeune femme.

« – Excuse-moi, je suis en retard ! », soupira Laura en arrivant à son niveau.

Elle s'empressa de se jeter au cou de son ami et de lui coller un baiser mouillé sur la joue. Matthew sourit. Douze années qu'ils se connaissaient, déjà. Jamais en ces douze ans, Laura n'était arrivé à l'heure, c'était un de ses traits de caractères immuables. Il prit le bras de sa meilleure amie pour se frayer un passage dans la foule londonienne.

« – On pourrait remonter et se balader sur Regent Street ?», proposa Laura.

Matthew acquiesça avec enthousiasme et, entourant son amie de son bras autour des épaules, il l'entraîna dans les rues bondées et polluées de Londres, noyées sous le vacarme de la circulation, la cacophonie des klaxons et les voix gueulardes des passants. Mais ils furent rapidement ralentis, vite bloqués devant un groupe de jeunes adolescentes sautillant sur place et trépignant de bonheur, flashant avec leurs portables une affiche de taille conséquente sur un mur. L'océan humain était tel qu'on ne pouvait plus continuer à marcher sur le trottoir. La marée noire de taxis anglais les dissuada également de mettre un pied sur l'avenue. Les voitures déferlaient la rue avec fracas, de la fumée noire s'échappant de leurs pots d'échappement.

« – Mais qu'est-ce qu'elles font, arrêtées en plein milieu du trottoir ?! Comme si la rue n'était pas assez bondée !», marmonna Laura.

Passablement énervée, celle-ci commença à jouer des coudes.

« – Allez, poussez-vous ! S'il vous plait…merci…pardon ! », dit-elle d'une voix criarde.

Soudain, les deux amis tournèrent la tête en même temps et se trouvèrent nez à nez avec l'objet de cette excitation. L'immense affiche illustrait un petit homme brun insignifiant et poilu avec un anneau à la main, un vieux croûton à la barbe blanche et un chapeau ridicule puis un blondinet à l'air efféminé tendant un arc vers le ciel. Laura leva les yeux au ciel.

« – Ça y est, ils remettent ça ! Ils vont encore nous rabâcher les oreilles avec leur histoire assommante. », dit-elle en s'adressant à Matthew qui la suivait de près.

Ce dernier gloussa. Son amie se mettait toujours en pétard lorsqu'on faisait allusion au Seigneur des Anneaux. Mais elle ne haïssait pas ce film sans raison ; elle avait quand même essayé de le regarder chez lui. Matthew sourit en se souvenant de cette nuit-là où son amie s'était pour la première fois endormie devant un film. Assez mythique venant de Laura!

« – Je te rassure, c'est le dernier volet ! », dit-il en lui pinçant une joue.

« – Mais je n'ai jamais compris comment les gens pouvaient rester trois heures assis à regarder une histoire qui n'avance pas le moins du monde. D'ailleurs, elle n'a aucun intérêt. Ils se décarcassent à envoyer sept bonhommes dans la nature avec un bijou ayant tout pouvoir afin de le jeter dans la lave… »

« – Désolé de te couper, ma chère amie, ils sont neuf en fait… enfin au départ… », émit Matthew, perplexe.

Laura roula des yeux.

« – Non mais explique-moi l'intérêt de jeter une bague dans la lave en terrain ennemi à des milliers de kilomètres de chez eux ! Ils ne pouvaient pas faire fondre l'anneau dans une de leurs fonderies, non ? Cela aurait été plus simple, non ? », reprit-elle.

« – Enfin… si on suit ton raisonnement, tu sais bien que le film ne durerait même pas trente minutes ! », dit-il en s'esclaffant.

« – Et puis ces groupies du blondinet, je ne peux plus les encadrer ! Non mais faut ouvrir les yeux, honnêtement ! Il est maigre comme un clou, des muscles inexistants ! »

« – Tout comme ses répliques d'ailleurs ! », fit Matthew.

Tous les deux s'étranglèrent de rire en même temps.

« – Tu te souviens quand on avait essayé de regarder le premier film, tu m'avais demandé s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. » , reprit-il tout sourire.

« – Et tu m'avais répondu peut-être les deux ! Non mais honnêtement, je ne comprends pas cette attirance pour cet être, franchement ! Mais que veux-tu ? On ne va pas refaire le monde. Tiens, j'aimerais essayer le T-Shirt noir là. », déclara-t-elle en indiquant un vêtement sur le mannequin dans la vitrine d'un magasin en face.

Matthew prit la main de son amie puis l'entraîna vers l'autre rue fuyant ainsi la foule toujours plus grouillante devant la nouvelle affiche.

(Fin du point de vue omniscient)

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Plus tard, dans la soirée, Matthew me conduit au village de Bulphan où je vivais.

« – Je te remercie de m'avoir ramenée. », lançai-je à Matthew avant de claquer la portière. Maintenant, dépêche-toi ! Ton père sera mécontent si tu arrives en retard à tes cours de violon.

« – Laura, tu vis dans un patelin éloigné de tout. Je n'aurais pas été très gentleman de ne pas te ramener en pleine soirée. Tu es sûre que tu ne veux pas que je te dépose juste devant chez toi ? »

Je refusai poliment avant de prendre congé de mon ami puis me mis à marcher en direction de ma maison.

Le jour déclinait déjà. Contre le crépuscule, les maisons de campagne à l'air rustre et simple projetaient de noires silhouettes. Les rues désertes, mêlées au silence pesant de la nuit, ne me rassuraient pas. Un froid limpide et sec annonçait l'automne et c'est toute grelottante que je refermai mon gilet jusqu'au cou afin de garder un peu de chaleur. Bon sang, j'étais à deux doigts de mettre une écharpe et des gants ! Heureusement, j'arrivai bientôt à destination. Cependant, depuis que j'étais sortie de la voiture de Matthew, je me sentais mal à l'aise. Comme observée.

« – Allez, presse le pas, songeais-je. Plus qu'une rue. »

Soudain, j'entendis le son d'une voix derrière mon dos qui me stoppa net dans mon élan. Je risquai un regard en arrière. Une ombre de taille moyenne, aussi étrange que funèbre, me suivait. Prise de panique, la peur me paralysait peu à peu. L'ombre s'avançait sous un réverbère laissant alors apparaître une petite femme potelée. Elle avait une face anguleuse, des yeux perçants d'un bleu presque transparent, une bouche mince et un nez court et fin.

« – Vous ! Ce sera vous, affirma cette femme en me désignant du doigt.

– Pardon ? », balbutiai-je, les yeux écarquillés par tant d'étrangeté.

Elle s'approcha et me prit la main pour me remettre un objet.

« – Il vous suffit de penser à un univers dans lequel vous désirez vivre pour y appartenir. Un rêve, un livre, un film, peu importe. Choisissez votre monde avec précaution ! »

Je demeurai muette face à ses paroles. Avant même d'avoir eu de temps de bégayer quelques mots, elle avait déjà disparu. Je dépliai mes doigts pour découvrir une petite boule scintillante ornée d'or reposant au creux de ma main. Une sorte de vif d'or.

Non mais alors là… C'est la meilleure !


CHAPITRE II :

« Tomber de Charybde en Scylla »

« – Tu es pâle ma petite, tu es sûre que ça va ? »

C'était les premiers mots prononcés par ma grand-mère à mon arrivée. Mes parents étant morts d'une maladie alors que je n'avais que cinq ans, elle était le dernier membre de ma famille qu'il me restait. Je n'avais jamais vu le reste de ma famille. Sans doute jugeaient-ils inutile de me voir. Il faut dire que Mamy et moi vivions à plusieurs centaines de kilomètres du premier membre. Aussi, par ces caractéristiques, je me sentais plus proche de mon idole : Harry Potter. Sans compter que j'avais moi aussi une cicatrice ! Certes, ce n'était pas dû à un sortilège mais plutôt à une chute de vélo et elle se trouvait non pas sur mon front mais sous ma lèvre… Mais c'était tout de même une cicatrice !

D'un coup de pied, je refermai la porte d'entrée derrière moi avant de pénétrer dans la cuisine où je jetai nonchalamment mon gilet sur le dossier d'une chaise et mes clés sur la table. Sans prendre le temps de me poser, j'enfilai aussitôt un tablier de cuisine pour me mettre à l'ouvrage. La silhouette fragile de ma grand-mère apparut dans l'encadrement de la porte.

« – Ça va, ça va, Mamy. Mais toi ? Je vais te faire à manger. De quoi as-tu envie ? », la questionnais-je.

Tremblante, elle s'approcha du mieux qu'elle put avec son déambulateur puis en décrocha une main pour la poser sur mon bras.

« – Heureusement que tu es là, ma petite fille ! Que serais-je sans toi ? »

J'esquissai un sourire. Au fond de moi, je ressentais une profonde tristesse, cette question était à double sens : que serais-je sans elle ?

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J-15

Elizabeth était autrefois une belle femme, sans nul doute. En dépit de ses 85 ans, on pouvait discerner sa beauté passée. Je remis en place le plaid sur ma grand-mère, allongée sur le canapé, pour qu'elle ne prenne pas froid puis soulevai sa longue cascade de boucles argentées afin de les replacer correctement sur le côté. Ma grand-mère s'était encore endormie devant le premier opus de Harry Potter. J'étais certaine que le lendemain elle allait encore me demander la fin, ce film qu'elle avait déjà vu au moins une centaine de fois avec moi. Je ris à cette pensée.

« – Qu'est-ce qu'elle est belle ! » Songeai-je en la regardant attentivement, assise sur la table basse face au canapé.

Elle tenait son air bourgeois de sa mère : des pommettes hautes et racées, des sourcils bien dessinés, une grande bouche fine et un nez aquilin. L'air serein, son visage était solennel et long. Elle aurait pu être reine dans une autre vie.

« – Ça fait drôle de rentrer chez soi, pas vrai Harry ? Je ne rentre pas chez moi. Pas vraiment. » Beugla la télé au son maximal.

Fin du film. Il était temps d'aller se coucher !

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J-11

Les jours se ressemblaient tous autant les uns que les autres. Le matin, j'allais à la Faculté puis je rentrais des cours pour m'occuper de Mamy Beth. Le weekend, je sortais de temps en temps avec Matthew mais ces promenades se raréfiaient au fur et à mesure du déclin de la santé d'Elizabeth. Son cancer des os gagnait du terrain et les personnes de son âge survivent rarement à cette maladie. Elle me souriait mais au fond, j'avais l'intime conviction qu'elle aurait souhaité mourir plutôt que de souffrir chaque jour. Elle préférait garder le silence, se laissant doucement glisser sur le chemin de la mort. Comme si je n'avais pas remarqué les mouchoirs de crachats de sang qu'elle cachait au fond de ses poches, ses grimaces au moindre mouvement ou encore ses cernes marquées par les nuits de douleur.

Etudiante à l'université de Médecine, l'Imperial College London qui plus est, je comprenais exactement ce qu'il se passait sous mes yeux. Phase terminale. Un tantinet orgueilleuse, ma chère Mamy refusait de finir sa vie à l'hôpital qu'elle avait tendance à appeler « le mouroir ». Et je respectais son choix ! Dans notre monde, nous avons trop tendance à ranger chaque personne : les petits à la maternelle, les adolescents dans les lycées, et les personnes âgées dans les maisons de retraite. Et chaque catégorie interagissait avec d'autres membres de sa catégorie. Au final, après avoir passé sa vie à changer de tiroirs pour être classé puis reclassé, nous sommes placés à nouveau parmi nos dits-pairs. Et nous mourrons en ayant au final jamais eu le bonheur de vivre aux côtés des siens, de sa propre famille. Mamy Beth refusait d'être classée. Ses souffrances importaient peu par rapport à la fin qu'elle s'était choisie: vivre et mourir auprès des siens, dans sa demeure.

Ayant toujours été présente, je ne me voyais pas finir ma vie seule, sans elle. Mais, à mon plus grand désespoir, Mamy Beth n'était pas immortelle. Je le savais, j'en avais conscience. Par peur d'une imminente solitude, je fuyais la réalité et me plongeais dans le monde que j'idolâtrais, celui d'Harry Potter.

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J-10

Arrivée dans la grande salle de Poudlard, un sentiment d'admiration me saisit. C'était bien plus grand qu'on ne pouvait l'imaginer en regardant la télé ! Les tables étaient vides pour le moment mais je savais que le repas gargantuesque allait apparaître d'un coup de baguette magique si tôt le moment crucial terminé. Le choixpeau… J'étais infiniment stressée. Drago était à mes côtés. Je me retournai. Derrière moi, se trouvait « la bande des trois » Harry Hermione et Ron, Seamus à leur gauche. Je n'eus cependant pas le temps d'observer les autres personnes.

- Misley Laura, tonna la voix de Dumbledore.

Je m'avançai timidement vers le tabouret. Enfin assise face à tout Poudlard, le professeur Mc Gonagall posa le chapeau sur ma tête.

- Un esprit clair et vif ainsi qu'un désir de réussite très prononcé…mmh j'ai trouvé : SERPENTARD !

« – QUOI ?! » Hurlai-je en me réveillant en sursaut.

Encore un vilain cauchemar ! Haletante et me frottant les yeux, je m'assis sur le lit. Il faisait déjà jour dans ma chambre… Étrange ! Je me levai puis enfilai ma robe de chambre et mes chaussons. Il me semblait pourtant avoir cours aujourd'hui. Hier, comme tous les dimanches, Matthew et moi avions promené Mamy Beth dans le village pour lui faire prendre l'air. Par inférence, le lundi suivant le dimanche, nous devions être lundi. Et comme tous les lundi matin, j'avais cours. Pourquoi donc Mamy Beth ne m'avait-elle pas appelée comme à l'accoutumée ? Elle était sans doute endormie, exceptionnellement. Ou sur la chaise devant la porte à observer les passants.

En descendant la volée d'escalier, je descendis les escaliers. La télévision était allumée et Mamy Beth était, comme à son habitude, profondément endormie sur le canapé. Je me dirigeai vers la cuisine. Céréales, lait, un verre de jus d'orange, ou plutôt deux pour me réveiller un peu. Rien ne valait un bon petit déjeuner pour bien démarrer la journée. J'apportai le plateau dans le salon pour le déposer sur la table basse. C'était un de nos péchés mignons avec Mamy Beth que de manger devant la télévision.

Oh mince, j'allais oublier le jus d'orange ! Je retournai dans la cuisine. La bouteille se trouvait à côté des plaques chauffantes. J'allai m'en saisir lorsque je remarquai une chose étrange. L'eau était en train de bouillir. Mamy Beth ne laissait jamais bouillir l'eau de son thé matinal ! Je jetai un coup d'œil à son pilulier : elle n'avait pas non plus pris ses médicaments ce matin ! Dans un moment de panique, je regardai l'horloge : 10H30.

« – Mamy ? Mamy ? Mamy ! M'époumonai-je en me précipitant vers elle.


CHAPITRE III :

« Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive. »

Montaigne

J-9

Nous avons toujours tendance à oublier que la vie n'est pas éternelle. Nous sommes des hommes et, par conséquent, des hommes doués de raison. Pourtant, nous oublions.

Elle est morte.

Mamy Beth est morte et je n'ai rien pu faire alors que je vivais sous le même toit.

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J-8

J'avais échoué à mes derniers examens qui auraient pu remonter ma moyenne assez légère cette année. Ma licence en médecine me passait sous le nez… et je m'en fichais totalement. Une seule et unique personne de mon entourage était venue à l'enterrement aujourd'hui : Matthew.

Avant les funérailles, une amie de Mamie Beth avait entrepris de contacter les membres de la famille. Je n'en avais pas eu le courage après toutes ces années sans nouvelles. Malheureusement, ils étaient tous ironiquement très occupés et ne pouvaient « se permettre de faire un trajet aussi long sous peine d'arriver, en plus, en retard à l'enterrement ». J'étais dépassée par les événements.

J'enfouis ma tête dans le duvet. Six jours que j'avais élu campement dans le canapé du salon. Les trognons de pomme commençaient déjà à pourrir et émettre une odeur désagréable. De petites bestioles volaient autour de la table du salon, attirées par les immondices accumulées depuis la mort de Mamy. Je changeai de position, tournant le dos à la télévision ; je n'avais même pas envie de regarder les deux films de « Harry Potter » déjà sortis. Mon portable se mit à vibrer sur la table basse. Sûrement Matthew.

Je ne décrochais pas.

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J-7

(Point de vue omniscient)

Matthew tambourinait à la porte pour la quatrième fois. Comme tous les jours, il passait voir son amie après le travail. Jamais il n'avait vu Laura dans cet état. Quand elle daigna enfin lui ouvrir, il s'occupa d'elle de son mieux. En effet, voyant l'état dépressif et la saleté environnante dans lequel vivait Laura, il décida de prendre les choses en main. Cuisine, vaisselle, rangement, nettoyage, tout y était passé ! Il aéra la maison, astiqua les meubles, sortit les détritus. La maison revivait. Une seule chose restait insensible et tourmentée par tous les malheurs de la terre : Laura.

« – J'ai pris ma douche. », fit Laura d'une voix dénuée d'émotions.

Le jeune homme la prit dans ses bras. Elle était si frêle, si fragile. La mâchoire contractée, les yeux embués, elle leva les yeux vers son ami.

« – Veux-tu que je desserre mon étreinte ? » Demanda Matthew.

Pour seule réponse, il eût un hochement négatif. Ses bras n'entourèrent que plus fort son amie. Il enfouit son nez dans la chevelure brune s'enivrant de l'odeur de monoï. Il posa quelques doux baisers sur le haut de sa tête pour la rassurer mais sa douceur n'eût pas l'effet escompté. Laura se remit à sangloter de plus belle. Elle posa sa main sur son torse pour le repousser.

« – Arrête, s'il te plait. » Souffla la jeune femme.

Matthew s'écarta ne souhaitant incommoder plus encore son amie. Celle-ci tourna la tête puis se faufila dans la cuisine pour y dévorer le dîner qu'il venait de préparer. Ce regain d'appétit le fit sourire. Il ne connaissait que trop bien sa meilleure amie. Au-delà de cette apparence chétive se cachait une femme forte qui recouvrira vite ses forces.

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J-6

Dans une pizzeria lambda de Londres…

Une serveuse s'approcha de leur table.

« – Bonjour, que souhaitez-vous commander ? »

Matthew referma le menu et se tourna vers la jeune femme.

« – Une végétarienne, commanda-t-il, avec un supplément d'anchois et un verre de jus d'orange. Oh, et un peu de piment aussi! Serait-il possible également d'avoir la bouteille à table, s'il vous plaît.»

La serveuse prit note puis se tourna vers son amie. Celle-ci détourna les yeux pour fixer le ciel par la vitre. Elle devait se sentir trop mal pour s'exprimer alors il prit la parole à sa place.

« – Pour mon amie, une Margherita et de l'eau, ce sera tout. »

Il se mit à fixer son amie : le deuil à l'état pur. Son regard semblait obnubilé par le ciel. Peut-être souhaitait-elle rejoindre Mamy Beth. Il est vrai que Matthew craignait que son amie ait un caractère déviant, mais il savait, au fond de lui qu'elle ne pouvait en venir à cet acte dédaigneux. L'idée de la perdre lui était simplement épouvantable.

« – Je voulais te sortir un peu de la maison. Tu te sens mieux ? » Lui demanda-t-il.

Son regard plongea dans celui de son ami. Elle avait hérité d'un vert sombre – semblait-il de sa mère au souvenir de la photo qu'il avait vue sur un buffet – qui rehaussait l'éclat de ses yeux. Ses boucles brunes qu'elle n'avait pas pris le temps de lisser contrairement à son habitude, prenaient un air bouffant, elle n'avait pas dû prendre la peine de les coiffer avant de partir. De simples bijoux en argent paraient ses poignets, ses doigts et son col. Laura lui décocha un sourire oblique.

« – Je te remercie. Je ne supporte plus d'être dans cette maison. Elle… elle est morte à l'intérieur. »

« – Je comprends Laura, ne t'inquiète pas. Je pensais parler à mes parents pour que tu viennes quelques jours chez nous.»

Si bref, si furtif qu'eût été le regard étincelant qu'exprima Laura, il le saisit. Après quoi, la jeune femme sembla se perdre à nouveau dans sa contemplation du ciel. Le retour de la serveuse coupa court à ce silence.

(Fin du point de vue omniscient)

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J-1

« – Si je ne broyais pas du noir, je pourrais lui dire à quel point je trouvais que c'était un ami extraordinaire », songeai-je.

Cela faisait six jours que je vivais chez les parents de Matthew. Bien que je continuais à déprimer, je sentais une amélioration dans mon « malheur ». Toutes les fins d'après-midi, Matthew et moi allions nous promener dans les rues de Londres. Le soir venu, nous rentrions pour manger avec ses parents. Ceux-ci étaient toujours de bonne humeur, l'air jovial et le cœur sur la main. Sa mère me choyait comme si j'étais la fille qu'elle n'avait jamais eue et son père, professeur de philosophie à l'université, se plaisait à m'expliquer la thèse kantienne selon laquelle la métaphysique est une science. Je ne pourrais en dire plus, c'est tout ce que j'avais retenu. Même si Kant n'était pas le remède à mes soucis, les longs discours de Monsieur Young m'anesthésiaient le cerveau, m'empêchant de réfléchir à autre chose.

Cependant, ce jour-ci allait être bien différent de tous les autres. Dès le matin, Matthew insista pour que je me mette sur mon 31 afin de m'emmener dans un endroit « très chic et insolite » selon ses propres mots. Je compris alors qu'il souhaitait une conversation sérieuse. Mon ami et son habituel apparence « un-peu-trop-décontractée » jurait même avec le terme luxe. Il aimait toujours porter le même type de jean : gris. Avec un pull large noir et des chaussures en cuir également noires. Ajoutés à cela, un visage aux traits fins, une petite barbe de deux jours, des cheveux roux courts toujours ébouriffés, et deux yeux bleus océans en amande surmontés par de petites lunettes aux armatures noirs. Sa peau était très blanche, constellée de petites taches de rousseur sur les pommettes. Sa corpulence était moyenne. Bien que son apparence soit commune, Matthew avait un petit plus qui le rendait attirant. Peut-être était-ce dû à son large sourire qu'il arborait sans cesse.

Quelques heures plus tard, l'heure du rendez-vous avait sonné. Une apparence commune. Qu'avais-je pensé? Une fois de plus, je me trompais. Dans son smoking, Matthew était tout simplement magnifique Pour le coup, il m'avait bluffé ! Il m'aida à m'asseoir dans la voiture. Je n'avais ni l'habitude des robes cocktails moulantes ni des talons. J'avais voulu mettre le paquet comme il me l'avait dit et j'avais l'air d'une gourde. Décidément !

Sur le trajet, comme à son habitude, il me parla de son travail, des ragots de ses collègues et j'en passe. A l'accoutumée, je l'écoutai d'une oreille attentive, bercée par le son de sa voix grave et suave. Mais, aujourd'hui, je n'y parvins pas. J'avais un mauvais pressentiment sur ce dîner.

OoOoOoOoOoOoO

Le même soir, à Londres

(omniscient)

Matthew s'amusait du regard de Laura. Elle n'aurait jamais eu un seul soupçon concernant le lieu de rendez-vous : « Le Sketch ». Voilà, des mois qu'il économisait son argent pour cette soirée.

Laura, quant à elle, rayonnait de beauté dans sa robe cocktail couleur parme. Elle était aussi gracieuse et élégante : sa taille fine, ses bras et ses jambes minces mais tout en muscles dénotaient un passé de danse classique. Quelle dommage qu'elle ne se mette jamais en valeur !

« – Nous sommes arrivés ! Le Sketch, Madame.» S'enorgueillit Matthew.

Laura lui décocha un léger sourire tandis qu'il lui ouvrit la portière.

« – Après vous.» , fit-il en lui tirant maladroitement une petite révérence.

« – Merci ! Dis donc, je vois que Monsieur n'a pas lésiné sur le choix ! A 170 euros le menu, j'avais intérêt à sortir ma robe du soir ! » Déclara Laura, les yeux écarquillés en sortant de la voiture.

Le moment était enfin arrivé. Matthew ne pouvait plus reculer. Il savait fermement au fond de lui qu'il devait se lancer. Après tout, il n'aurait plus l'occasion. Le moment était mal venu mais il n'avait pas le choix de toute façon. Bras dessus bras dessous, ils passèrent le pas de la porte.

(Fin du point de vue omniscient)

OoOoOoOoOoOoO

Trente minutes plus tard…

J'avais réussi à avoir un taxi rapidement. Il était déjà plus de minuit lorsque j'arrivai chez moi. J'avais déserté la maison depuis quelques jours, elle semblait tellement vide. J'avais ôté ma tenue chic pour quelque chose de plus simple : un vieux jogging bleu, un haut de pyjama vert portant l'inscription « Geek d'un jour, geek toujours », un de mes gilets et une longue écharpe rouge et grise que j'avais commandée sur un site destiné aux fans d'Harry Potter.

Une tasse de chocolat en train de chauffer dans le four à micro-ondes, un plaid étalé sur mes genoux et la télécommande posée sur un accoudoir du canapé, j'étais prête pour une nuit Harry Potter. D'ailleurs, à la télévision, l'école des sorciers et la chambre des secrets passaient ce soir. Cet univers avait la capacité de me faire oublier ma vie présente. Cela tombait plutôt bien. Je voulais oublier ce qu'il venait de se passer au restaurant. Oublier Matthew. Oublier ma tristesse. Oublier Mamy Beth. Oublier ma vie loupée.

A la télé, Harry recracha le vif d'or.

« – Harry Potter reçoit 150 points pour avoir attrapé le vif d'or. », hurla Lee dans le micro.

Le professeur et actuel arbitre du match, Mme Bibine, annonça la fin de la rencontre. :

« – Gryffondor l'emporte ! » S'exclama-t-elle en levant la main.

Un tonnerre d'applaudissements retentit du côté des estrades des élèves portant les couleurs rouge et or de Godric Gryffondor. Je ne me lassais décidément pas de regarder ce match de quidditch pour la énième fois.

Instinctivement, je caressai un objet perdu dans la poche de mon gilet. Je le sortis et le reconnus de suite : la petite boule scintillante ornée d'or. J'avais complètement oublié que je portais ce même gilet le soir où cette étrange femme m'adressa la parole ! D'ailleurs, les mots de celles-ci résonnaient encore dans ma tête :

« – Il vous suffit de penser à un monde dans lequel vous désirez vivre pour y appartenir. Un rêve, un livre, un film, peu importe. Choisissez votre monde avec précaution ! »

Je reposai l'objet sur la table basse.

« – Foutaises ! Songeai-je en fixant à nouveau l'écran de télé. Dire que j'ai failli me faire avoir. »

« – C'est Levioooosa, pas Leviosaaa ! C'est un vrai cauchemar cette fille-là ! », se moqua Ron en imitant Hermione. On comprend qu'elle n'ait aucun ami.

Cette réplique cinglante et blessante laissa place aux publicités.

« – Comme moi, marmonnai-je. Même mon meilleur ami se barre à plus de mille kilomètres de moi. »

L'objet rond scintillait sous la lueur qu'émettait la télévision. Ses couleurs dorées attiraient mon regard. Après tout, pourquoi ne pas tester ? Qu'est-ce qui j'y perdais ? Vu ma situation actuelle, le bilan était vite fait. Pas grand-chose. Si cela ne fonctionnait pas, la vie pouvait toujours continuer. Et dans le cas contraire … je serais auprès de mon bien-aimé Harry ! Qui sait, peut-être pourrais-je mettre le grappin dessus ! Je me saisis de l'objet.

La méthode semblait simple : penser à un monde. Okay ! Préparation mentale. Je serrai fermement l'objet dans le creux de ma main en tentant de penser à l'être cher à mon cœur lorsque j'entendis la télé beugler :

« – Fan d'Harry Potter ? Fan du Seigneur des anneaux ? Vous en trouverez pour tous les goûts dans nos magasins ! Des objets, des figurines, des déguisements pour le public de Harry Potter tout comme celui du Seigneur des anneaux ! Retrouvez-nous au…»

La boule me chauffait la main.

« Non mais comment osent-t-ils mélanger Harry Potter avec le Seigneur des anneaux, songeai-je. Non mais je ne comprends pas. Je me souviens avoir lu le Seigneur des anneaux quand j'étais petite. Shame on me ! Le Seigneur des anneaux en film n'a rien à voir avec le livre de Tolkien en plus ! Les livres étaient beaucoup plus détaillés et d'un point de vue… »

Il y eût un éclair. Puis je ne ressentis plus rien.

FIN DU LIVRE 1 –