QUAND L'ON VA D'ETONNEMENT EN ETONNEMENT

Il n'y a rien de bizarre à croiser un enfant dans un TGV le premier Septembre, il doit rentrer chez lui pour la rentrée des classes. Cependant, si on vous dit qu'au contraire, il ne rentre pas chez lui, mais que malgré cela, il rejoint bel et bien son école ? Il doit être en pensionnat, c'est logique, non? Vous auriez raison, mais tort. Bizarre, n'est-ce pas ? En fait, il va vivre à son école car cet enfant n'est pas un être humain normal. En effet, Charles COURAUD, ainé des enfants de la famille COURAUD est sorcier, il l'a appris avec étonnement, il y a un mois et demi. Et maintenant, il va à Beauxbatons, avec le sortilège de reconnaissance posé sur lui. Il ne semble d'ailleurs pas surexcité comme on pourrait croire qu'il devrait l'être en allant vers une école telle que Beauxbatons. En fait, il est juste perdu dans ses pensées.

PDV DE CHARLES

C'est trop, …. bizarre, bien ? Je ne sais pas trop. Dire que début Juillet, je discutais avec Marion de la 6ème, de savoir si ce serait bien. Et dire que j'étais mort de peur à l'idée de devoir à nouveau supporter ce petit crétin, bouffi d'autosatisfaction malvenue, de William Merhier, ses insultes, ses coups, ses «amis» ou plutôt ses toutous. Et là, je suis dans un train pour aller dans une école où je vais faire de la magie. Et, le mieux, Marion y sera aussi, même si j'ai eu peur de la réaction du papa poule qu'est Antoine, enfin bon, elle vient et c'est le principal. Elle va être totalement surexcitée. Vivement Dijon. J'ai encore du mal à réaliser ce que signifie tout ça, même s'il faut avouer que ma présence dans ce train constitue une preuve irréfutable. De plus je ne crois pas perdre beaucoup à choisir de changer totalement de voie dans ma vie, à part...

Au bout d'un moment où il était vraiment perdu dans ces pensées, le jeune Charles leva la tête. Il fut alors étonné, de ce qu'il observait trois rangs devant lui. En effet, deux lettres d'or, deux B flottaient au-dessus d'un siège. Puis en regardant mieux, il vit que le phénomène était très visible dans tout le wagon, il y avait beaucoup de «BB» qui flottaient dans les airs. Charles se souvint alors que l'homme qui était venu lui parler du monde de la magie et de sa lettre lui avait parlé de ce sortilège. Il était lancé sur chaque première année au moment ou il entrait dans le train, et faisait apparaître, visible aux yeux de tous les autres sorciers, deux BB au-dessus de chaque élèves, pour qu'ils puissent se reconnaître les uns les autres dans le train. Il se leva donc, décider à aller discuter avec ses futurs camarades.

Alors qu'il se dirigeait vers le premier d'entre eux, il eut un choc en le reconnaissant, à tel point qu'il retourna s'asseoir. Un petit blond au menton pointu avec un air dur sur le visage, William, et un grand noir aux cheveux frisés, Olivier. Ce n'était pas possible, pas Lui, pas Eux, mais pourquoi ? Comment ces deux là pouvaient-ils se retrouver dans ce train ? Cependant, il n'était pas question que ses deux ennemis de toujours lui gâche la vie et l'empêche de discuter avec d'autres camarades. D'autant plus que, fait exceptionnel, les deux ne semblaient pas l'avoir remarqué, en même temps qui irait le leur reprocher.

Par conséquent, Charles décida d'aller voir de l'autre coté du wagon si l'air était plus respirable. Et cette fois-ci encore, il eut un choc. Mais si le choc précédent lui avait fait mal, celui-ci était le bienvenu bien que totalement inattendu. En effet, devant lui, se trouvait, plongées dans une conversation – Tiens ça ne m'étonne pas pensa Charles- deux filles, mais pas n'importent lesquelles. Elles semblaient vraiment joyeuses. En fait, il s'agissait ni plus ni moins des deux meilleures amies de Charles, Gwendoline Arvril et Cécile Dranet. Assises à coté de la fenêtre, Gwendoline est une petite brune aux yeux bleus océans, qui semble toujours prête à rigoler. A sa droite, Cécile, elle, est assez grande pour un enfant de 11 ans, brune aux yeux marron, elle est très jolie, et fait battre bien des cœurs.

Évidemment, ils n'avaient pas été dans la même classe l'année précédente parce que Charles avait déménagé. Mais cela n'avait absolument rien changé entre eux, si ce n'est qu'ils étaient encore plus heureux de se voir. Certaines personnes disaient que Charles avait un faible affirmé pour Cécile, mais seul deux personnes savaient la vérité. Charles, évidemment, et la jeune sœur de Cécile qui avait découvert le secret en trois jours. Cela faisait d'ailleurs beaucoup rire Charles à chaque fois qu'il y pensait. Elle l'avait bien eu ce jour là.

En fait, Charles était plutôt amoureux de Gwendoline. Et ceci depuis la fin du CP et leur saut commun de classe. Ce même saut qui leur avait fait rencontrer Cécile, même si Charles soupçonnait les deux filles de se connaître depuis plus longtemps que cela. Dire que Charles était heureux de les voir l'une et l'autre était un énorme euphémisme. Il avait été très déçu quand elles lui avaient dit qu'elles allaient dans un institut privé pour jeunes filles. Mais maintenant, il comprenait mieux, il avait lui aussi dû mentir à deux ou trois personnes, à commencer par son parrain. Le fait de les savoir toutes les deux à ses côtés diminuait grandement le choc que lui avait apporté la vue des «deux autres crétins» comme il les appelait.

L'accueil qui lui fut réservé, prouva définitivement qu'elles étaient contentes de le voir. Il s'approcha en silence et dit:

-«Devinez qui vient diner ?

-Charles! S'exclama Cécile avant de le serrer dans ses bras.

-Mais… mais comment, balbutiait Gwendoline, avant de se lever et de le serrer à son tour dans ses bras.

-Oh comme je suis heureux de vous voir. Je ne savais pas que vous seriez là.

-Mais toi, comment se fait-il que...

-Et bien, un type est venu chez mes grands-parents quand j'y étais et voilà, il avait une lettre, des preuves et tout et tout.

-Donc tu viens avec nous, c'est bien ça, mais heu, Cécile paraissait embarrassée, tu as vu qui d'autre est dans le train ?

-Si tu parles des deux chefs taches, oui, malheureusement, ils sont dans le train. Comment tu sais ?

-Les deux sont issus de grandes familles sorcières. Donc c'était forcé qu'ils soient là. De même que nous descendons de parents sorciers.

Une voix qui n'était pas la bienvenue vint s'ajouter:

-Et ouais le mioche, on est là. Par contre je me demande ce que tu fiches là? Beauxbatons ne recrute pas à l'âge biberon.

**Ça, pensa Charles, c'est le prix à payer quand on fait 1,35m et qu'on a sauté une classe. **

-T'inquiètes pas Willou chéri, Charles pourras t'apprendre à compter si tu y tiens, défendit Cécile.

-On t'a demandé quelque chose l'arriéré ? Intervint Olivier.

-Justement, je me posais la question à votre sujet, dit Cécile en se levant et en sortant sa baguette, et si vous ne voulez pas savoir à quel point je me suis avancée pendant les vacances, vous sortez.»

Prudemment, les deux garçons décidèrent de s'en aller.

Ayant enfin la paix, les trois amis se mirent à discuter se racontant leurs vacances respectives, ce qu'ils avaient fait et ce qu'ils avaient vu. Cependant un malaise latent était visible dans le groupe.

Au bout d'un certain temps, alors que la conversation était plus ou moins «en pause», Gwendoline prit la parole:

-«Écoutes Charles, on est désolé de ne rien t'avoir dit pendant les 4 dernières années. On avait rien le droit de dire. Tu es notre meilleur ami, mais les lois sur les restrictions de la magie et le code du secret sont très claires, et tu le sais. On ne se doutait absolument pas que tu serais à Beauxbatons.

-T'inquiètes pas Gwen, pourquoi est-ce que je vous en voudrais ? Pour avoir respecter la loi ? Franchement, je serais un bien mauvais ami si je faisais ça. Et puis au moins, maintenant, j'ai deux excellents points de repères, et deux mines d'informations pour m'aider à tout apprendre de ma nouvelle école et du monde que je vais découvrir.

-Oh, tu n'as pas trop à t'inquiéter de cela. Franchement, on est tous à peu près au même niveau. Les enfants de sorciers connaissent juste un peu mieux les légendes, et sont aussi en partie informer du fonctionnement de l'école. Et encore pas beaucoup parce que l'administration tient fermement à surprendre les nouveaux. On a des connaissances mais superficielles. Et, si le code du secret français est l'un des plus souples, ça ne veut pas dire que nos parents sont fans du fait que nous fassions de la magie à tort et à travers. Sauf les petits péteux, du style de notre bon ami William et sa clique.»

Dés ce moment la tension latente disparue totalement et un nouveau sujet fut lancé par Cécile cette fois-ci.

-«Au fait Charles, ça c'est passé comment pour ta baguette ?

-J'imagine que ça doit être comme pour vous, je suis allé à la voie Vivaline, à Versailles, chez Martin's Wand. Monsieur Martin vend des «Ollivander» et des «Gregorovitch» ou alors les baguettes qu'il a conçu lui-même. La mienne est une Martin: Bois de Saule et plume de phénix des glaces, 30,6 centimètres. Idéal pour les duels et les métamorphoses. Et vous ?

-Moi, répondit Gwendoline, 28,9cm, un crin d'un Pégase et bois de Hêtre,parfaite pour les guérisons et les enchantements.

-Et moi, termina Cécile, 31cm, bois de Sureau et ventricule de dragon, idéal pour les malédictions et les invocations.

-D'accord, reprit Charles. Et sinon, j'aurais une question, vous savez comment on est répartis ?

-Et bien, narra Cécile, tu as les cinq maisons: Merlin, Viviane, Morgane, Saint Louis et la nouvelle qui est un peu plus jeune et ne date par conséquent que de 450 ans, la Léonard de Vinci.

-Mais Morgane n'était-elle pas...

-Je t'arrête tout de suite, le coupa Cécile, mes parents et mon frère m'avait prévenu. Morgane a effectivement sur la fin de sa vie été maléfique, mais elle était alors sous l'emprise d'une malédiction et une de ces invocations avait pris possession d'elle. Cependant, durant la majeure partie de sa vie, elle a œuvré pour le bien. C'est elle qui a créé le spero patronum.

-Le sort pour les détraqueurs ?

-Comment tu connais ? Ah oui, je sais, c'est le livre que publie Matt Firemann, sous un pseudonyme anglais.

-Okay, désolé de vous avoir coupé, continuez.

-Pas de problème. Donc les 5 maisons. Chacune a ses particularités, mais être dans l'une des maisons ne signifie pas que les autres ne nous iraient pas, cela te permet juste de … d'être avec des gens qui te ressemblent au moins un peu, tandis que sans répartition tu pourrais être avec n'importe qui. Et comme les cours sont souvent communs tu côtoies souvent tous les élèves. Donc on n'est pas juste par groupes. Mais c'est mieux de diviser le lot pour mieux le gérer et qu'on soit avec des gens avec qui on a plus d'affinités.

-Donc la première maison est la Merlin, reprit Gwendoline, c'est une maison de sage. Ils sont en général d'excellents analystes, que ce soit pour des situations de la vie de tous les jours ou pour des moments particuliers. Ils sont calmes mais féroces. Leur représentant est le loup blanc.

-La maison de Viviane que tu entendras aussi parfois être appelé maison de Nému, regroupe des élèves qui sont plutôt des fonceurs. Ils aiment l'action et recherchent la gloire et le combat. Ils sont représenté par un dragon rouge.

-Dans la maison de Morgane, on trouve surtout des gens dont la quête principale est d'exister, ils veulent trouver quelques choses d'utiles à faire. Ce qui fait d'eux des alliés et des ennemis redoutables. Ils sont représentés par le corbeau.

-Saint-Louis est la maison du cœur. Là vont ceux qui croient en la magie du cœur comme étant la plus belle et la plus forte. Ils se battront jusqu'au bout pour leurs valeurs. Leur emblème est évidemment...

-La colombe ? demanda Charles.

Oui, relança Gwendoline, enfin, finissons par la De Vinci. Leurs traits de caractère dominants sont leur envie de création, et leur cohésion. Ne te fie pas au fait qu'ils peuvent sembler solitaire. S'attaquer à l'un d'eux c'est prendre de gros risques. Leur animal est le lion.»

Ils étaient tellement plongés dans leurs discussions qu'ils n'avaient pas remarqué qu'ils approchaient de leur destination, et c'est la voix du conducteur qui, les tirant de leurs conversations leur indiqua qu'ils arrivaient:

-«Mesdames et Messieurs, nous arrivons en gare de Dijon Ville. Dijon ville, cinq minutes d'arrêt.

-Oups, il faut descendre là. Prenez vos bagages les amis.»

Tout en prenant leurs bagages et en descendant du train, les trois amis continuèrent à discuter, échangeant des nouvelles, lorsque Charles se frappa le front:

-«Oh, j'ai complètement oublié de vous dire, il y a ma cousine qui vient à Beauxbatons elle aussi.

-Ah bah, tu vas enfin pouvoir nous la présenter, depuis le temps que tu nous en parles. C'est Marion ou Charlotte ?

-Marion, si Charlotte vient, ce sera dans deux ans.

-Oki, bon aller, direction le quai.»