Bonjour à tous, alors ceci est la première fic que je poste sur ce site. Je vais maintenant vous sortir une phrase traditionnelle: J'espère qu'elle vous plaira :-) (C'est tout ce que je vous souhaite sinon vous aurez perdu votre temps à lire quelque chose que vous n'aimez pas et c'est vraiment dommage.)

Bref, j'accepte tous les commentaires négatifs, positifs, et je les aime encore plus quand ils sont constructifs. N'hésitez pas à dire ce que vous pensez de cette histoire, ça m'aide à l'améliorer.

A part cela je peux encore vous dire que les sorties des chapitres ne seront pas régulières, mais très aléatoires. Je n'ai pas énormément de temps pour écrire alors un nouveau chapitre ne sortira sûrement pas toute les semaines (par contre j'admire ceux qui sont capables d'être aussi régulier que ça, mais c'est peine perdue pour moi).

Maintenant une dernière chose avant de commencer la lecture, je ne voulais pas m'amuser avec des textes en gras et mille typographie différente alors quand les gens sont au Japon et parle japonais (ce qui est logique) l'écriture est normale, par contre dés qu'un personnage change de langue, c'est écrit en italique.

Même chose pour quand ils sont en Italie, l'italien est écrit normalement, mais n'importe quelle autre langue sera en italique. J'ai choisis ce système parce que ça aurait été embêtant de lire des passages entiers et immenses en italique.

Bref, ce sera tout pour cette fois, bonne lecture :-)


Voici un vendredi matin tout ce qu'il y a de plus banal et normal à Namimori, petite ville tranquille du Japon. Concentrons nous sur une sympathique villa en bord de ville d'une taille tout à fait respectable.

Dans celle-ci la maitresse de maison fut la première levée, s'activant dans les cuisines pour préparer le petit déjeuner. A l'étage, du mouvement commençait à se faire entendre. Une première porte s'ouvrit, rapidement suivit d'une seconde. Les deux réveillés se croisèrent dans le couloir, l'un clairement plus réveillé que l'autre. Celui encore à moitié endormi salua l'autre lève-tôt.

- Ciao Hibari

Ledit Hibari se contenta d'un signe de tête en guise de salut avant de descendre. Une fois dans la cuisine ils saluèrent en coeur la femme qui se tenait là.

- Ciao mamma.

- Ohayo Sawada-san.

- Ohayo Tsu-kun, Kyo-kun.

Ce petit surnom, seul Nana Sawada était autorisée à l'utiliser sous peine de se faire mordre à mort par le préfet de discipline. Celui-ci s'assit à table alors que Nana lui tendait une tasse de café bien noir. Tsuna par contre la rejoignit derrière les fourneaux pour lui donner un coup de main. La maitresse de maison sourit en voyant que son fils était en mode automatique. Comme tous les matins d'ailleurs.

Même si maintenant Tsuna avait prit l'habitude de se lever tôt et de descendre en même temps qu'Hibari, il n'était pas forcément plus réveillé. Elle finit par sortir de sa rêverie pour continuer le repas qui devrait sustenter toutes les personnes dormant encore à l'étage. Du coin de l'oeil Nana vit le préfet de discipline se lever, son fidèle oisillon sommeillant dans ses cheveux.

- Kyo-kun, n'oublie pas ton bento.

L'étudiant vint à ses côtés prendre sa pitance comme chaque matin et comme chaque matin Nana se hissa sur la pointe des pieds, attrapa le visage de l'adolescent entre ses mains, l'abaissa à sa hauteur afin de poser ses lèvres sur son front dans un baiser maternel. Hibari ne bougea pas d'un millimètre, seul une très très fine couche rosée sur ses joues prouvait que cette petite attention l'affectait.

- Passe une bonne journée et fais attention à toi.

Tsuna sourit discrètement dans son demi-éveil. Hibari finit par partir, ses obligations de préfet le requérant de bonne heure. Tsuna resta avec sa mère, finissant le repas et dressant la table pour tout le monde. Il s'assit à sa place, toujours aussi peu réveillé, se rendormant presque dans son bol de céréales. Les deux seuls parents par le sang dans cette maison profitèrent du peu de temps de calme qu'il leur restait.

Finalement une autre personne entra dans la cuisine et s'assit à la droite de l'adolescent, lui assénant au passage un violent coup de poing à l'arrière du crâne. Cela eut pour effet d'envoyer Tsuna dans son bol de céréales qui n'avait rien demandé. Celui-ci ressortit de son bain matinal beaucoup plus réveillé qu'avant.

- Ciao Reborn. Tu n'es pas obligé de me taper tous les matins tu sais? Je me lève à l'heure maintenant.

- Ce n'est pas parce que tu es à l'heure Dame-Tsuna que tu es réveillé. Un boss doit rester alerte constamment.

Le futur boss ne fit que soupirer. Cette leçon, il y avait droit tous les matins. Il retourna à son bol de céréales, mangeant celles qui avaient survécus au raz-de-marée. Alors que son tuteur entamait un café. Tsuna ne put s'empêcher de le regarder du coin de l'oeil durant son repas.

- Tu as encore grandi non?

Reborn n'eut qu'un petit sourire en coin alors qu'il ne pouvait s'empêcher de regarder ses mains. Beaucoup plus grandes que celles de bébé. Pour s'assurer de la bonne réponse à la question, le tueur se leva et alla se placer devant un mur où étaient dessinés plusieurs lignes horizontales. I-Pin, Lambo et Fuuta étaient écrits à côté des trois plus basses avant que n'apparaisse le nom de Reborn.

Le tueur observa sa ligne, constatant qu'elle lui arrivait au niveau du nez. Un nouveau sourire fleurit sur son visage. Oui, il avait encore grandit durant la nuit. Nana c'était approchée en voyant ce qu'il faisait. Elle lui retira son fedora pour dessiner une nouvelle ligne.

- Tu grandis vraiment vite Reborn-kun!

Tsuna ne put qu'acquiescer, son tuteur avait maintenant la taille d'un adolescent d'une douzaine d'année. Il était fin et élancé, toujours vêtu d'au moins une chemise blanche et un pantalon noir ainsi que de son éternel fedora sur lequel Léon reposait. L'adolescent ne put s'empêcher d'être heureux pour lui. Avant Reborn prenait son apparence de bébé comme une fatalité, il ne pouvait rien faire contre ça.

Mais depuis que la malédiction avait été levée, le jeune boss pouvait sentir la frustration du tueur de devoir subir cette enveloppe juvénile pendant encore longtemps. Au début ça avait été l'enfer pour tout le monde. Le bébé dégainait et tirait pour un oui ou pour un non. Tsuna avait du faire mille promesses à Verde avant que celui-ci n'accepte de partager les pilules qu'il avait conçu pour grandir plus vite.

Au départ, celui-ci pensait les garder pour lui, mais la perspective d'un nouveau laboratoire l'avait décidé à être d'humeur généreuse. Ainsi, tous les arcobalenos pouvaient en profiter désormais. De plus, une nouvelle fournée de pilules était arrivée il y a deux jours et étaient beaucoup plus performantes. La preuve, en l'espace de deux nuits Reborn avait gagné presque dix centimètres. Selon le scientifique, dans moins d'un an ils auraient tous retrouvés leur taille adulte.

Alors que Tsuna pensait à ça, un sourire au bord des lèvres, une balle siffla près de sa temps, l'évitant de très peu.

- Retire ce sourire ridicule quand tu me regarde Dame-Tsuna.

Une lueur dangereuse passa dans son regard. Le boss retint un frisson. Il avait l'habitude maintenant des menaces, mais celles de son tuteur le terrifiait toujours autant. Ne voulant pas risquer sa vie pour si peu, il retourna à son repas et le tueur finit son café.

Ils profitèrent encore quelques minutes du calme et ensuite... Ce fut l'apocalypse en version express.

La porte s'ouvrit violemment, manquant de s'arracher, des dynamites s'en échappèrent, fonçant vers Reborn, répandant de la fumée partout. Un cri guerrier résonna.

- JE VAIS T'AVOIR REBORN!

Les dynamites n'arrivèrent jamais à l'endroit voulu et furent retournées à l'envoyeur d'un simple coup de pied du tueur. Une explosion magistrale retentit dans l'entrée. Le jeune boss soupira avant de se diriger vers l'explosion. Il fut heureux que des matériaux beaucoup plus solides que la normale furent utilisés pour la construction de cette villa. Sans ça elle aurait déjà été détruite bon nombre de fois.

Tsuna s'accroupit devant le garçon qui c'était retrouvé au centre de l'explosion. Celui-ci se retenait tant bien que mal de pleurer. L'adolescent passa une main affectueuse dans les cheveux noirs. Sous le geste le plus jeune ravala ses larmes et commença frotter la poussière qui le maculait.

- Ciao Lambo. Tu ne t'es pas fais mal?

- No Tsuna-nii. Encore une fois j'ai raté...

- Non importa, tu as essayé c'est déjà bien. Vieni a mangiare.

- Con piacere! (avec plaisir)

Le jeune Bovino devança son aîné et s'assit à sa place, remerciant chaleureusement la Mamma alors qu'elle posait un paquet de tartines devant lui. Personne à table n'eut le temps de se remettre à manger que quelqu'un d'autre entrait en trombe dans la pièce.

- Espèce de bovin stupide! Qu'est-ce que t'as fais avec mes dynamites?!

- Ciao Gokudera. Désolé mais elles ont déjà explosés. On t'avait pourtant dis de mettre des protections et fermetures solides autour de tes réserves pour que les enfants ne touchent pas à tes explosifs.

- Ciao Tsuna, désolé, mais il y en a déjà beaucoup. Mais cette stupide vache fait éclater mes cadenas avec ses flammes!

- Lambo...

- Désolé nii-san...

- Laissons tomber, viens manger Gokudera ou tes oeufs vont refroidir.

Le bras droit renonça à s'énerver plus longtemps et prit place aux côtés de son boss, grommelant dans sa barbe à propos d'un bovin stupide qui ne pouvait s'empêcher de fouiller dans les affaires des autres. Le calme revint et resta toujours respecté quand Fuuta s'ajouta à l'équation. Mais l'accalmie fut de courte durée. La porte claqua une nouvelle fois laissant échapper un grognement plus animal qu'humain.

- Où est le stupide bovin qui m'a fait ça!?

Lambo avait déjà disparut sous la table, emportant son assiette avec lui et s'éclipsant à l'étage par une autre sortie. Dans la cuisine personne ne réagit à la crise de colère du nouvel arrivant. Seul Gokudera voulut lui crier de faire moins de bruit, ce qui était assez ironique. Mais l'adolescent fut coupé dans son élan par son supérieur.

- Ciao Ken. Lambo t'a encore dessiné sur le visage?

- Ca ne se voit pas assez peut-être?!

- Ken-nii, j'ai faim!

Le membre du gang Kokuyo s'arrêta tout de suite alors qu'il laissait descendre de son dos une petite fille chinoise connue de tous. Ils finirent par prendre place tous les deux à table, se préparant à manger le délicieux petit-déjeuner. I-pin put commencer, mais Ken du d'abord partir se débarbouiller sous l'ordre de Nana.

Le repas reprit dans un calme tout relatif puisque Ken ne cessait de se disputer avec Gokudera pour des broutilles. Les autres occupants évitaient avec l'aisance de l'habitude les divers objets du quotidien qui volaient en rase-motte.

La dernière occupante de la maison entra enfin dans la cuisine évitant au passage une petit cuillère. Tsuna sourit en la voyant bailler et se frotter les yeux pour tenter de se réveiller un peu plus. Il n'était pas le seul à avoir du mal le matin.

- Ciao Chrome, bien dormi?

- Très bien boss.

- Je suppose que Mukuro est en vadrouille.

- Oui, je ne sais pas où ni quand il va revenir précisément.

- C'est Mukuro... Viens manger Chrome.

La jeune fille fit le tour de la table, saluant tout le monde avant de s'arrêter près de Ken et de poser un baiser rapide sur sa joue. Tous les deux en rougirent mais la gardienne le faisait quand même.

Le repas continua, toujours ponctué d'agressions verbales et physiques entre les deux individus au sang chaud de la pièce. C'est Nana qui mit fin au simili de bataille en leur rappelant l'heure. Les adolescents se levèrent rapidement, sachant qu'ils risquaient d'être en retard si ils trainaient plus longtemps. I-pin retourna sur le dos de l'homme bête et l'étage fut soudain beaucoup plus bruyant.

Tout le monde s'activait pour trouver les morceaux d'uniformes manquants, les cahiers disparus et autres stylos jouants à cache-cache. Finalement toute la petite troupe se retrouva en bas, prête à rejoindre le temple du savoir. Tsuna était assis devant son gardien de la foudre, essayant de mettre son uniforme droit. Ken faisait de même avec la jeune chinoise. Celle-ci sautillait alors que l'homme bête tentait de nouer son noeud d'uniforme.

La relation entre ces deux là en avait surprit plus d'un. Elle ressemblait à celle qui liait Tsuna et Lambo. L'homme-bête c'était vite attaché à la chinoise à son arrivée dans la maison. Depuis, tous les matins c'était I-pin qui le réveillait et lui qui l'aidait pour un peu tout, sauf les devoirs.

Une fois que les plus jeunes furent prêts, tout le monde put sortir après avoir salué Nana. Sur le trottoir, Yamamoto les attendait, les saluant gaiement en les voyant arriver. Reborn disparut rapidement alors que le groupe prit la direction de l'école.

- Vous êtes presque à l'heure! J'ai bien cru qu'on serait encore en retard au lycée!

- Idiot de baseballeur! D'habitude t'es aussi en retard que nous!

- Mais c'est parce que je dois réceptionner les livraisons pour le resto.

Il partit dans un grand rire. Pendant ce temps, Tsuna était perdu dans ses pensées. Le lycée, ils y étaient maintenant. C'était leur dernière année à l'école. Ils allaient pour la majorité sur leurs dix-huit ans, les plus âgés avaient déjà dépassés ce stade et les plus jeune avait encore dix ans à attendre pour l'atteindre. Ils avaient tous grandis, même si lui était resté le plus petit.

Tsuna pouvait voir maintenant les adultes qu'ils avaient rencontrés durant leur voyage dans le futur. Gokudera avait grandi et son visage était plus dur, plus ferme. Des fines cicatrices de brulures ornaient ses bras à force d'utiliser des explosifs. Yamamoto était l'un des plus grand en taille, celui-ci avait reçu sa petite cicatrice au menton lors d'un combat contre une mafia ennemie. Chrome laissait pousser ses cheveux qui venaient maintenant lui chatouiller les omoplates. Mukuro avait fait pareil. Hibari avait grandi aussi mais n'avait pas beaucoup changé, toujours aussi froid. Ken était resté presque le même à part quelques centimètres en plus, un caractère plus renfermé et le tatouage d'une louve aux yeux bleus sur l'avant-bras droit.

Le chemin se fit presque dans le calme jusqu'à ce que les bâtiments du lycée soient visibles. Ils s'approchèrent de la masse grouillante d'élèves jusqu'à ce qu'ils entendent la pétarade d'une moto. Celle-ci s'arrêta à côté d'eux. La jeune fille à l'arrière descendit et retira son casque, libérant ses longs cheveux châtains. Elle salua chaleureusement le groupe.

- Bonjour vous tous.

- Bonjour Kyoko, salut onii-san.

Le motard retira son casque qui cachait ses courts cheveux blancs.

- Extrême bonjour Tsuna! Je te confie ma soeur comme tous les matins!

- Bien sûr onii-san, mais dépêche-toi où tu seras en retard à l'université.

- Pas de soucis! Je serais extrêmement à l'heure!

Le boxeur remit son casque avant de reprendre la route, saluant une dernière fois ses cadets sous les soupirs de sa soeur.

- Je ne vois pas pourquoi il s'obstine à vouloir me déposer. Il risque chaque fois d'être en retard.

- Laisse-le faire Kyoko-chan. Il veut juste passer du temps avec toi. Il est très pris par ses études et la famiglia, il ne peut plus passer autant de temps qu'il le voudrait avec toi alors il se rattrape dés qu'il peut.

- Je sais Tsu-kun, mais je ne veux pas qu'il compromette ses études pour moi. Après tout il n'a pas prit le plus facile.

- C'est sûr que personne ne c'était attendu à ce qu'il se décide à faire médecine.

Ca avait été la surprise de la rentrée pour tout le monde. Personne ne c'était attendu à ce qu'une tête brulée comme lui se lance dans des études aussi ardues que celles de médecine. Mais il l'avait fait et il réussissait. Il était capable de développer des trésors de patience et de réflexion durant ses cours et ses très nombreuses lectures que lui donnait Reborn.

Il avait eu droit à tout, médecines traditionnelles du monde, médecine par les plantes, comment se servir de sa flamme correctement, etc... Malgré le travail harassant, il ne c'était jamais plaint. Il était resté sérieux. Mais dés qu'il quittait ses livres ou ses cours, tout le monde retrouvait l'ancien Ryohei bon-vivant et fan de boxe, qu'il continuait à pratiquer assidument. Allant parfois jusqu'à s'entrainer le soir, n'ayant pas le temps en journée.

Dans sa famille personne à part sa soeur n'avait comprit une telle dévotion pour cette branche alors que jusque là le boxeur avait fait preuve d'une intelligence limitée ou en tout cas bien sous-exploitée. Cela avait donc été une surprise pour eux, mais pas pour les gardiens Vongolas.

Ceux-ci s'apprêtaient d'ailleurs à continuer leur route vers l'école, mais le groupe se scinda en deux. Tsuna et Ken partirent avec les trois enfants dans une rue parallèle où se trouvait l'école primaire. Fuuta salua une derrière fois son grand-frère avant de bifurquer dans une autre rue pour rejoindre le collège. Ken s'accroupit devant I-pin, ajustant une dernière fois son uniforme. La petite chinoise lui embrassa le front avant de rejoindre la cour des primaires, remplie d'élèves.

Tsuna sourit en les voyant faire. Il était le seul à savoir pourquoi Ken c'était attaché aussi vite à la jeune fille. Finalement il ne resta plus que Lambo, toujours attaché au pantalon de son boss. Celui-ci soupira alors que l'enfant regardait le sol. Il n'aimait pas décevoir son grand-frère. Celui-ci s'accroupit devant son cadet, prenant ses épaules en main.

- Lambo, tu ne me déçois pas quand tu fais ça. C'est normal et je te comprends.

- J'ai pas envie d'aller à l'école Tsuna-nii...

- Je sais Lambo, moi non plus je n'en ai vraiment pas envie. Mais on doit le faire quand même, c'est ce que veux le Nono.

- Mais ils sont tous méchants!

- Je sais... et crois-moi, si je pouvais faire quelque chose je le ferais.

- Ils disent des choses...Et j'ai envie de pleurer alors ils se moquent encore plus...

- Lambo, c'est normal d'avoir envie de pleurer, se moquer de ça est ridicule, c'est comme se moquer de toi quand tu ris. Ensuite, n'écoute pas ce qu'ils disent, ce sont juste des enfants idiots. Tout ce qu'ils disent est faux et stupide. Tu es le fils du chef d'une grande mafia et tu es mon gardien de la foudre. Un gardien de la mafia la plus grande existante. Ca c'est quelque chose qu'ils ne pourront jamais être. Lambo, tu vaux beaucoup mieux qu'eux alors je ne veux pas que tu les écoute.

Tsuna serra son petit-frère dans ses bras pendant quelques instants avant de le pousser doucement vers la porte.

- Forza Lambo! Coraggio. Ce sont tes derniers mois ici.

- Grazie.

Le Bovino finit par partir en trainant les pieds sous le regard fier de son boss. De là où celui-ci était il pouvait encore apercevoir I-pin. Elle avait grandie, mais était l'une des plus petites de sa classe et ne sera jamais bien grande dans le futur. Ses cheveux noirs avaient poussés recouvrant enfin tout son crâne. Aujourd'hui Ken les avait tressés.

Lambo, lui, c'était assis sur un banc à part, lisant une bande-dessinée. Lui aussi avait bien grandi, ses cheveux n'avaient plus leur coupe afro mais étaient redescendus pour ressembler à ceux de son lui adolescent. Il devait abandonner pour l'école ses cornes et son t-shirt à motif de vache, mais Tsuna était sûr qu'il le remettrait dés qu'ils seraient rentrés à la maison.

Les deux adolescents finirent par partir en courant, se rendant compte qu'ils allaient finir par être en retard. Par chance ils passèrent la grille juste au moment de la sonnerie. Ken rejoignit sa classe, différente de celle des autres où se trouvait entre autre Hana Kurokawa. Tsuna, lui, rejoignit ses gardiens pour leur premier cours de la journée.

En tout cas, malgré les années, si il y a bien une chose qui n'avait pas changé, c'était le peu d'attirance qu'avait le futur boss pour l'école. Il aimait toujours aussi peu ça. Même si maintenant il se débrouillait mieux avec l'aide de Gokudera et Reborn, il faisait tout pour rester un étudiant moyen. Beaucoup de leurs anciens camarades du collège étaient venus dans ce lycée, sa réputation de Dame-Tsuna l'avait suivit.

Au final, il ne préférait pas s'en défaire. C'était une protection de plus, car, malgré tout le grabuge qu'ils avaient fais depuis plusieurs années, encore très peu de famiglia étaient au courant pour la nouvelle génération. Très peu de familles, même alliées savaient qui étaient les gardiens et le futur boss.

En se comportant en parfait imbécile, Tsuna éloignait encore plus les soupçons de lui. Après tout, comment un empoté pareil pourrait devenir le dixième boss des Vongolas? Il conservait donc ce masque et ce jour-là ne fit pas exception. Il se cogna, tomba de nombreuses fois, rêvassa en cours et ne sortit jamais une seule bonne réponse aux questions qu'on lui posait, s'attirant ainsi sans mal moqueries et rires.

Cela faisait longtemps que ça ne le dérangeait plus, mais ses gardiens avaient plus de mal à se taire. Peu avant l'heure du repas Gokudera faillit exploser. C'était d'ailleurs déjà un exploit qu'il ait tenu jusque là. Il s'apprêtait à hurler sur un élève après une énième remarque désagréable, mais avant qu'il n'ait eu le temps de balancer son bureau et quelques dynamites, une mélodie bien connue résonna à ses oreilles.

Il regarda le banc devant lui, se rendant compte que c'était Tsuna qui sifflotait la musique du bout des lèvres. Si discrètement que personne d'autre ne l'entendit. Gokudera souffla un bon coup et laissa sa tête retomber sur son bureau, serrant et desserrant les poings pour se calmer. Il sentit sa ceinture Vongola chauffer légèrement, lui diffusant une calme vague de chaleur. La flamme de Tsuna, celle de son boss.

Il se laissa bercer par la sensation, laissa sa colère s'apaiser. Quand la sonnerie retentit et que les élèves s'en allèrent manger leur repas, les Vongolas se regroupèrent.

- Désolé Tsuna...

- Ce n'est rien Gokudera, tu es comme ça c'est tout. Mais tu n'as pas besoin de t'énerver pour ça, vraiment. Tu ne devrais même pas y prêter attention. De toutes manières, plus que quelques mois et c'est finis, nous serons diplômés. Au fait, mangez sans moi, je vais voir Hibari.

Personne ne protesta ou tenta de le retenir alors qu'il s'éloignait dans les couloirs. Les regards se firent tristes. Kyoko était inquiète.

- Il a encore mal dormi cette nuit?

Les regards inquiets des habitants de la villa répondirent à sa question. Ne voulant pas les voir s'apitoyer autant, Haru les poussa vers l'extérieur avec entrain.

- Ne vous en inquiétez pas autant, il va aller se reposer un peu et ça ira mieux. Maintenant allons manger! J'ai faim!

Les trois gardiens finirent par baisser les armes et à suivre les deux jeunes filles qui cherchaient un bon endroit pour s'asseoir.

- Mama Gokudera, tu as encore failli faire exploser quelque chose.

- Pas ma faute si ils sont si cons! Et puis tu peux parler! T'as endormi un type qui c'était moqué de Tsuna avec tes flammes. Le prof à du le gifler pour le réveiller!

- Tu t'imagine des choses Gokudera, il avait juste le sommeil trèèès lourd.

Personne ne manqua la petite lueur de satisfaction dans le regard de l'épéiste.

- Et puis Chrome aussi a utilisé ses flammes, une fille n'arrêtait pas de croire qu'il y avait une grosse araignée sous son banc.

- Et après c'est moi qui me fait rappeler à l'ordre. Le monde est injuste!

Alors que le petit groupe rejoint par Ken s'installait sous un arbre pour manger, Tsuna poussait les portes du bureau du comité de discipline. Créé par Hibari et ses seconds à son entrée au lycée.

Son gardien du nuage était là, trônant derrière son bureau. Celui-ci leva à peine le regard vers lui avant de retourner à ses papiers. Le futur boss ne dit rien, sachant qu'il valait mieux ne pas le déranger. Il déposa ses affaires avant de se coucher dans un des fauteuils.

- Tu devrais manger omnivore.

- Juste une petite sieste Hibari. Après...

Ses yeux se fermèrent rapidement et sa respiration ralentit. Lorsque quelques minutes plus tard Kusakabe entra, le jeune boss dormait déjà. Le second se tourna vers son supérieur.

- Il a encore eu une mauvaise nuit je suppose.

Il n'eut aucune réponse. Il n'en avait pas besoin, les cernes sous les yeux du brun parlaient pour lui. Il alla chercher une couverture qui trainait dans un tiroir pour recouvrir l'adolescent. Les membres du comité de discipline vaquèrent à leurs occupations, pas dérangés par la présence de l'intrus qui était devenue habituelle.

Mais après une demi-heure, Tsuna commença à s'agiter dans son sommeil, son visage se crispant. Avant de se réveiller brusquement, la respiration erratique, les yeux perdus dans le vide. Une main se posant sur son épaule le fit sursauter. Ses yeux croisèrent ceux de son gardien, accroupi à ses côtés. Prudemment il reprit pied avec la réalité, s'asseyant correctement. Un verre d'eau apparut dans son champ de vision.

- Grazie Hibari.

Il le prit, mais ses mains tremblaient tellement qu'il faillit le lâcher.

- Tu devrais manger.

Tsuna observa le bento tendu par son gardien. La simple vue de la nourriture le dégouta, les restes de son cauchemar flottant dans son esprit.

- Je peux pas Hibari...

Le jeune adulte n'insista pas, sachant que c'était inutile. Il avait tenté une fois et le boss n'avait pas gardé grand chose de son repas. Le silence resta jusqu'à la sonnerie. Tsuna du retourner dans sa classe en trainant les pieds. Il retrouva ses autres gardiens qu'il tenta de rassurer avec un pauvre sourire, mais ça ne marcha pas beaucoup.

La fin de la journée fut tout aussi normale et ennuyante que le matin pour les Vongolas. Eux qui avaient l'habitude des combats, l'école avait un côté dérisoire compte-tenu de la place qu'ils occupaient dans le monde. Mais ils étaient obligés d'être diplômés, c'était une condition du Nono et ils s'y tiendraient. Même si ça les embêtait profondément.

Pendant la dernière heure ils guettèrent la sonnerie qui annoncerait le week-end avec beaucoup d'entrain. Quand elle retentit, les sacs étaient déjà prêts et personne ne s'attarda plus que nécessaire. Les Vongolas se retrouvèrent dehors. Hibari les attendait avec un Ken couvert de bleus et de coupures. Sûrement pris en flagrant délit de séchage. Ils prirent ensemble la chemin de la villa.

La pétarade d'une moto bien connue retenti. Ryohei s'arrêta à leur niveau, un gros sac à l'arrière de son engin.

- Bonjour tout le monde! Je suis extrêmement prêt pour ce week-end!

- Moi aussi!

Yamamoto montra le sac de voyage qu'il trimbalait depuis le matin. Tsuna soupira.

- Les gars la moitié de vos affaires est déjà à la maison. Vous n'avez pas besoin d'en prendre à chaque fois avec vous.

- Tsu-kun, les amis, on va y aller. Nii-san, passe un bon week-end.

Haru et Kyoko se séparèrent du groupe pour rentrer chez elles. La famiglia continua sa route jusqu'aux abords de la ville, près de la forêt environnante. Ils rentrèrent dans la villa qui se tenait là. Ils furent accueillis par une Nana souriante qui portait un plateau de biscuits vers le salon. Ils la suivirent et trouvèrent Lambo, Fuuta et I-pin assis autour de la table basa, faisant leurs devoirs.

Enfin, fuuta et I-pin faisaient leurs devoirs, Lambo observait le plafond. Les différents membres de la famille s'éparpillèrent dans la demeure. Ryohei et Yamamoto allèrent poser leurs affaires dans leurs chambres, Hibari disparut à l'étage. Chrome suivit Nana. Ken s'assit aux côtés d'I-pin, l'observant travailler. Lambo observa son frère et son bras-droit se servir de biscuits, il se leva pour les rejoindre, cahier en main. Il se posa devant l'artificier, gêné et mal à l'aise.

- Qu'est-ce qu'il y a stupide vache?

- Hayato...

Le gris frissonna, quand Tsuna utilisait son prénom ainsi c'est qu'il était aller trop loin. Il se tourna vers son supérieur. Celui-ci le regardait, un brin désapprobateur quand à sa conduite envers le plus jeune.

- Bon... Qu'est-ce qu'il y a Lambo?

- Est... Est-ce que tu peux m'aider s'il-te-plait? Je ne comprends pas les exercices...

Gokudera soupira avant de lui faire signe de s'asseoir à côté de lui pour qu'il commence ses explications. Tsuna s'éclipsa, les laissant tranquille. Il monta les étages jusqu'à arriver au grenier, la plus grande pièce de la maison. Elle était recouverte d'un parquet clair rendant l'endroit lumineux en plus des nombreux vasistas présents sur le plafond.

Les murs étaient remplis d'étagères contentant des centaines de livres sur la politique, l'économie ou encore les lois mafieuses et leur histoire. Certaines contenaient des armes en tout genre, principalement celles de Reborn, Gokudera et Lambo. Le plafond triangulaire était recouvert de différentes cartes du monde, du Japon, de l'Italie et d'autres. Toutes remplies d'annotations et de post-it concernant des familles mafieuses. Sur une carte du monde, des petits points lumineux se déplaçaient, indiquant l'emplacement de chaque membre des Vongola, cette carte ne se retrouvait que chez les deux boss en service.

Des fauteuils sombres étaient disposés en U, une longue table basse remplissait le centre et l'ouverture donnait sur un grand bureau de bois sombre. Deux imposants ordinateurs trônaient dessus ainsi que de nombreux papiers.

- Tu as reçu un appel vidéo de Don Bovino.

Tsuna ne sursauta pas, ayant senti la présence du tueur à gage dés son entrée.

- Grazie Reborn. Je dois le rappeler?

- Non, il va le faire dans peu de temps.

- Devo fare altro? (est-ce que je dois faire autre chose?)

- Per ora. (Pas pour le moment.)

Le boss aquiesca et s'assit derrière son bureau, attendant l'appel. Reborn l'observa longuement, il venait encore une fois d'assister à quelque chose qu'il ne comprenait pas. L'italien. Il y a trois ans, juste après que la malédiction des arcobalenos eut été levée, Tsuna c'était mit à parler l'italien. Il le parlait sans accent ni aucun autre problème comme s'il l'avait toujours pratiqué. Il c'était mit à le parler couramment avec Bianchi, Gokudera, Lambo, Dino et le tueur.

Tout le monde avait été surprit, mais personne n'avait réussit à lui arracher des explications. C'était une des énigmes qui entourait l'adolescent. Et jusqu'à maintenant elle persistait. Tsuna mélangeait constamment le japonais et l'italien comme si c'étaient deux langues maternelles qui se battaient. Reborn le soupçonnait même de parler d'autres langues. Il l'avait entendu remercier quelqu'un en russe, en saluer une autre en français. Mais c'était les seuls exemples qu'il avait. Rien de très précis ni très concret.

- Tsuna où as-tu apprit l'italien?

- Ancora questa domanda (encore cette question)... Reborn je n'y répondrais pas.

- Perché? Qu'y a-t-il de mal à apprendre une langue?

- Reborn, c'est quelque chose qui se passe de parrains en parrains et je ne veux pas vous expliquer comment c'est possible.

Le tueur ne dit rien de plus, c'était toujours la même réponse et ce n'était pas aujourd'hui qu'il aurait autre chose. Quelques minutes de silence plus tard, la sonnerie de l'appel retentit.

- Don Bovino.

- Don Decimo, heureux de vous voir. Désolé d'avoir encore appelé trop tôt, j'ai encore mal calculé le décalage horaire.

- Il n'y a pas de soucis. Tout sera plus facile quand je serais en Italie. Sinon, pourquoi cet appel?

- Je venais prendre des nouvelles de mon fils et vous parler de deux-trois petites choses.

La conversation débuta et ce n'est que deux heures plus tard que le boss descendit pour le repas, retrouvant ses gardiens au complet. Apparemment Mukuro était revenu de sa petite promenade. Nana avait déjà finit de cuisiner et les différents plats étaient à table. Tsuna prit place et le repas put commencer.

Comme chaque fois l'ambiance fut violente et bruyante. Les menaces de morts volaient autant que les couverts et les assiettes. Mais tout ça ne dérangeait plus personne, c'était devenu habituel depuis la création de ce groupe très hétéroclite. Une fois le repas finit, les trois plus jeunes montèrent dormir, forcés par la matrone. Hibari les suivit, ne voulant pas rester plus longtemps avec autant de monde.

Mukuro voulut le suivre pour l'embêter mais fut arrêté par Chrome qui voulait s'entrainer. Ryohei et Yamamoto firent de même, rejoignant le complexe souterrain qui habitait les salles d'entrainements et l'infirmerie. Tsuna préféra la bibliothèque. C'était une grande pièce remplie de livres jusqu'au plafond. Des fauteuils et des coussins étaient installés un peu partout. Un piano à queue occupait une grande partie de l'espace devant la baie vitrée donnant sur le jardin et la forêt.

Le futur boss prit place sur un siège près de la fenêtre, un livre sur l'histoire de la mafia en main. Gokudera entra à sa suite, observant quelques instants le petit brun voûté par la fatigue. Il s'avança discrètement jusqu'au piano, prit place derrière l'instrument. Il entama une mélodie douce et calme, la même qu'avait siffloté son ami plus tôt dans la journée.

Tsuna ne resta pas longtemps concentré sur son livre. Il se laissa bercer par la mélodie. Ses sens s'engourdirent alors que ses yeux se fermaient tout seul. Son corps cherchât le repos qu'il lui manquait. Avant même la fin de la musique, il s'endormit. Gokudera continua jusqu'au bout pour son boss. Dans la pièce d'à côté, Nana et Reborn avaient arrêtés tout ce qu'ils faisaient pour se laisser porter eux aussi. Toute la maison s'arrêta, même Hibari profita de la musique depuis sa chambre.

Une fois le morceau terminé, l'artificier s'approcha de son supérieur, lui retira son livre avant de le prendre doucement dans ses bras. Il quitta la pièce et monta les marches calmement, ne voulant pas réveiller sa précieuse charge. Une fois dans la bonne chambre, il le coucha, retira ses chaussures et remonta la couverture. Alors qu'il s'en allait fermer les rideaux une silhouette se dessina à la porte.

- Il c'est endormi rapidement aujourd'hui... La fatigue se fait sentir.

L'épéiste portant encore son hakama d'entrainement s'avança dans la pièce, s'arrêtant aux côtés de son ami, souriant en le voyant détendu.

- Ta musique fait toujours des merveilles. En tout cas, la mauvaise période est bientôt passée. Cela n'a jamais duré plus que deux semaines et nous sommes à la fin de la deuxième.

- J'espère que ça ne continuera pas plus longtemps.

- Ne t'inquiète pas Gokudera, Tsuna est plus fort qu'il ne le laisse paraitre.

- Imbécile de baseballeur... Tu oublie qu'il ne nous parle jamais de ses problèmes et encore moins de ses cauchemars. Si ça se trouve c'est encore plus horrible que ce que l'on pense!

- Mama... Gokudera, je fais confiance à Tsuna et il sait qu'il peut nous faire confiance. C'est vrai qu'il ne nous dit pas tout, mais nous aussi nous avons parfois nos secrets et il les respecte. Je lui fais confiance et je sais qu'il nous parlera le jour où tout ça sera trop lourd pour lui. Tu devrais lui faire plus confiance Gokudera.

- Ce n'est pas une question de confiance! Je m'inquiète idiot!

- Ne pense pas une seule seconde que je ne m'inquiète pas.

L'ambiance refroidit brusquement alors que les yeux de l'épéiste devenaient meurtriers et son visage terriblement sérieux. L'artificier se tenait maintenant devant l'assassin né entrainé par Reborn. Il souffla. ses propos avaient été mal pris.

- Je n'ai jamais dis le contraire Yamamoto.

- Je sais, mais je ne voulais pas que tu en doute. Je m'inquiète, tu t'inquiète et les autres aussi. C'est normal. Tsuna s'inquiéterait aussi pour nous dans la même situation, c'est comme ça que ça marche. Nous sommes ses gardiens, lui notre boss. Il nous accepte et nous protège. Nous l'acceptons et le protégeons. L'inquiétude est une forme d'attention et de protection. Alors continuons d'être inquiets quand il va mal, qu'il sache que nous sommes là, prêts à l'aider.

L'ambiance était passée de pesante à presque solennelle. Gokudera ferma enfin les rideaux et retourna près du lit, rejoignant son homologue de la pluie.

- N'empêche, c'est une chance que Tsuna soit petit et léger, sinon aucun de nous ne serait capable de le porter dans son lit.

Un poing vint se loger dans son épaule sans vraiment l'intention de blesser.

- Idiot de baseballeur. Je ne comprends pas comment tu peux être autant bipolaire.

- Ne le sommes-nous pas tous un peu dans cette famille?

Il n'y eut pas besoin de réponse, chacun connaissait bien les différents gardiens. Yamamoto finit par bouger, attrapant son collier d'une main.

- Jiro...

La petite hirondelle bleue apparut et se posa sur la tête de lit du boss.

- Jiro, si jamais Tsuna s'agite dans son sommeil, utilise mes flammes pour le calmer. Toujours en petite quantité.

- Pourquoi tu n'as pas fait ça avant?

- Tsuna ne voulait pas. Quand je le fais c'est une sorte de sommeil forcé, sans aucun rêves. Et puis il m'a dit qu'il préférait affronter ses cauchemars, vouloir les éviter ne les ferait pas partir, par contre savoir comment les appréhender et commencer à s'en détacher ça ça lui sera utile. Alors je ne le faisais pas, mais juste pour cette fois j'espère qu'il ne me dira rien. Et puis il a besoin de repos.

Sur ces dernières paroles ils quittèrent la chambre, rejoignant les leurs, sachant qu'ils ne pouvaient rien faire de plus.

L'étage en bas, Nana c'était installée devant la télé, la regardant sans la voir. Reborn à ses côtés sirotait un café.

- Combien de temps avant que mon Tsu-kun s'en aille?

- Quelques mois. Après il ira prendre la place qui lui revient en Italie.

- Déjà... Il grandit si vite... J'ai l'impression que c'était hier qu'il venait pleurer dans mes jupes. Quand il était petit, ses grands yeux adorables étaient toujours pleins de larmes. Maintenant ils rayonnent. En tout cas, il ne me montre plus ses larmes... C'est bien, il a grandit. Il a trouvé des gens biens qui seront là pour essuyer ses larmes dans les moments difficiles. Tu sais Reborn, quand il était petit, il ne me lâchait jamais, il détestait aller à l'école. Les enfants peuvent être très cruels. Maintenant il se détache enfin, j'ai arrêté de lui tenir la main, ou c'est lui qui a arrêté. Je ne sais pas vraiment, ni vraiment quand c'est arrivé. Je ne sais pas pour qui de nous deux la séparation sera la plus difficile.

Le tueur observa Nana avec un oeil nouveau. Il l'avait toujours trouvée admirable et elle avait un grand coeur dont Tsuna avait hérité. Mais jusqu'à maintenant cette femme un peu naïve et joviale avait toujours parue décalée dans le monde de son fils et son mari. Mais là maintenant, Reborn se rendait compte qu'elle avait toujours su dans quoi elle vivait et qu'elle avait occupée la place qu'elle devait avec grandeur.

- Vous saviez.

- Bien sûr Reborn-kun, j'ai toujours su ce qu'allait devenir mon fils. Je n'allais tout de même pas laisser mon mari et le vieux Nono décider seuls de l'avenir de mon enfant. J'ai été très réticente. Après tout, qui souhaiterait à son fils de devenir parrain d'une mafia? J'ai demandé à Iemitsu le plus de détails possible. J'ai accepté quand il m'a parlé de la création des Vongolas et la première génération. J'espère que Tsuna suivra leur voie.

Le silence reprit place, juste brisé par le bruit de tasses qui se vident.

- J'ai élevée Tsuna comme j'ai pu en connaissant son rôle futur. Je voulais qu'il soit un gentil garçon capable d'amitié, d'amour, de compassion et toutes ces choses qui font défauts à la mafia. Je souhaitais qu'il puisse être un changement dans ce monde, quelque chose de différent et de plus humain. Mais je n'ai jamais pu lui apprendre le courage de faire valoir ses opinions. Et puis tu es arrivé. Bien plus vite que ce que j'avais pensé. J'ai eu peur, Tsuna n'avait que treize ans, pour moi c'était bien trop tôt. Mais je ne pouvais rien y faire. Tu lui a appris ce que je n'ai pas pu et je sais que maintenant il peut faire face sans craintes aux hommes de ce monde.

- Vous aviez déjà fait un travail remarquable. Tsuna sera un grand boss, un comme on en n'a plus connu depuis trop longtemps.

- J'étais sûr que tu l'aimais bien.

- Ne lui répétez pas. Je ne lui dirais jamais, même sur mon lit de mort.

- Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. De toute manière Tsu-kun le devinera un jour. Sinon, merci pour le compliment. Mais tu sais, mon rôle n'est pas finit. Tsuna vivra énormément de choses dans le futur, bonnes ou mauvaises. Moi je serais là et je resterais pour qu'il sache que n'importe quand il peut venir chez moi et se retrouver loin de tout ce qui l'accablera, même pour quelques instants.

- Vous pourriez l'accompagner en Italie.

- Pour quoi faire? Je suis bien ici et puis manger avec des couverts non-merci. Je n'arrive pas à les utiliser.

- C'est de vous qu'il tient cette maladresse avec sa fourchette?

- Je ne pense pas que cela soit génétique.

Et la conversation continua sur un ton plus léger alors qu'en haut différents ronflements se faisaient entendre. Ainsi que d'autres bruits d'une maison qui dort.

Le lendemain matin, l'ambiance au petit-déjeuner fut encore plus festive que la veille. Surtout que cette fois les animaux les moins volumineux de la troupe c'étaient invités. Néanmoins le calme revint un bref instant quand Tsuna apparut dans l'entrée, à moitié réveillé, la mine encore chiffonnée de son long sommeil. Natsu dormait sur une de ses épaules, la queue enroulée autour du cou de son maître. Jiro était perchée sur l'autre, mais descendit vite pour rejoindre son collègue canin.

- Salve a tutti (bonjour tout le monde). Pourquoi on ne m'a pas réveillé plus tôt?

- Tu avais besoin de dormir Tsuna et maintenant tu as besoin de manger, viens.

Le boss suivit l'injonction de son gardien de la pluie et prit place à la grande table. Dés qu'il fut assis, Hibari quitta la salle trop bruyante à son goût. Yamamoto se pencha à l'oreille de son ami.

- Il a attendu que tu te réveille pour être sûr que tu ailles bien. Maintenant qu'il est rassuré il part.

- Il est resté aussi longtemps avec vous tous réunis dans une même salle?

- Oui, il était inquiet, comme nous tous. Mais tu as l'air d'aller mieux.

- J'ai bien dormi. Merci pour Jiro mais il n'a pas servit.

- Tant mieux!

Et la journée commença de bonne humeur. La matinée s'écoula sous les cris de Ryohei s'entrainant avec Kangaryuu, ceux de Gokudera essayant de résoudre un problème particulièrement difficile avec un Uri aux griffes acérés lui lacérant le visage. Lambo manqua à plusieurs reprises de raser la maison avec Gyudon. I-pin faillit exploser plusieurs fois, le monde passa quelques instants en apesanteur lors d'un classement de Fuuta.

Hibari profitait du soleil sur le toit avec Hibird et Roll. Tsuna et Yamamoto partirent s'entrainer avec Reborn dans la base souterraine. En chemin ils croisèrent Irie, Spanner et Gianini dans la caverne d'Ali-Baba qu'était leur atelier.

Les mini-moscas allaient et venaient pour aider les mécaniciens. Ceux-ci ne firent pas attention, trop pris par leurs inventions. C'était toujours comme ça le week-end depuis que Spanner était arrivé au Japon. Les trois compères vivaient en colocation et étaient dans une Université pour les têtes de leur genre. Durant la semaine les mafieux voyaient rarement leurs mécaniciens à part sur le chemin de l'école.

Le week-end ils se voyaient plus souvent, ce n'est pas pour autant que les trois cerveaux faisaient attention à eux. Dés qu'ils partaient sur une nouvelle invention, impossible de leur faire sortir ne serait-ce un bonjour. Et apparemment c'était le cas aujourd'hui. Le gardien, le boss et le tueur les laissèrent tranquilles ne voulant pas voir un mosca défenseur les éloigner à coup de missiles.

Après avoir arpenté les longs couloirs encore en construction pour certains, ils atteignirent les terrains d'entrainements et purent commencer ce pourquoi ils étaient venus. Les heures passant, de plus en plus de gardiens se retrouvèrent à l'entrainement jusqu'à tous y être. La matinée passa normalement et tous ne s'arrêtèrent que pour le repas. Ils s'assirent en cercle dans la salle dévastée par les flammes du boss de la petite troupe.

Les conversations allaient bon train alors qu'ils avaient gardés le silence pendant de longues heures.

- Tsuna, tu as des nouvelles des Shimon?

- Oui, le Nono aide Enma à organiser les nouveaux arrivants de sa famille. Généralement ce sont des qui avaient travaillés sous les ordres de son père, il en connait certains, mais ça lui fait bizarre d'avoir autant d'hommes sous ses ordres alors qu'ils étaient un si petit groupe. Sinon Gokudera, quand revient Bianchi?

- Elle a trouvé les ingrédients qu'elle voulait dans ce petit village. Elle sera de retour demain ou après-demain.

- On sera bientôt au complet alors.

Des détonations se firent entendre. Tout le monde sut que c'était le signal de départ. Ils devaient retourner à l'entrainement sinon la prochaine balle de Reborn serait pour eux. Chacun retourna dans sa salle laissant leur boss avec son tuteur.

- Qu'est-ce qu'il y a Dame-Tsuna? Ton front est trop plissé pour que ce soit normal. Tu va avoir des rides avant l'âge.

- Mon intuition... Quelque chose de gros va arriver... Bientôt...

- Quand?

- C'est vague... Mais on ne pourra pas y échapper, c'est une certitude. C'est quelque chose de bien préparé, depuis longtemps.

- Qui?

- Estraneo

Les regards des deux se durcirent, les poings se serrèrent.

- On peut faire quelque chose?

- Je n'ai pas l'impression, mon intuition me dit qu'on n'y coupera pas.

Reborn n'ajouta rien. Il avait été le premier à constater l'évolution de l'hyperintuition de son élève. Une vraie bénédiction. Non seulement cela le prévenait d'un danger imminent, mais maintenant les infos étaient beaucoup plus précises au point que Tsuna pouvait savoir le lieu et le moment presque sans fautes. il pouvait deviner à l'avance les coups d'un adversaire. Reborn avait été le premier surpris quand son élève avait commencé à le repérer sans mal et à arrêter ses coups sans qu'il ne le voit approcher.

Tsuna pouvait même parfois deviner de qui viendrait la menace. Si il la connaissait avant. Un atout précieux qui avait sauvé la mise aux jeunes Vongolas plus d'une fois et peut-être que cela les sauverait encore.

Néanmoins, malgré ces nouvelles inquiétantes, l'entrainement reprit encore plus fort.

- Je viens à peine de passer une bonne nuit en deux semaines et déjà mes cauchemars reviennent. Je suis maudit.

Cela avait été dit sur le ton de la plaisanterie, mais le regard perdu du brun n'amusa pas du tout l'italien. L'entrainement continua jusqu'à ce qu'ils soient tous les deux épuisés.

Tsuna fut accosté par son gardien de la foudre alors qu'il finissait de vider une bouteille après ses étirements.

- Tsuna, Bianchi est revenue plus tôt que prévu. Elle est à la gare et voudrait que je vienne la chercher.

- Pourquoi? Ce n'est pas si loin que ça.

- Elle dit qu'une jeune femme comme elle ne devrait pas se balader seule en rue. C'est débile! Elle est capable de se défendre toute seule que je sache!

- Ce n'est pas grave Gokudera, je vais venir avec toi. J'ai besoin de sortir de ce souterrain.

- Tu n'es pas obligé. Tu devrais aller te reposer.

- Ca va aller, j'ai besoin de prendre l'air.

- Je viens aussi!

Le ciel et la tempête se tournèrent pour voir la pluie souriante. Apparemment l'autre gardien voulait aussi être de la partie.

- Adjugé, allons à trois chercher Bianchi. N'empêche elle aura quand même réussi à avoir ce qu'elle voulait.

Les deux autres sourirent alors que tous prenaient la direction de la sortie. Avant qu'ils ne rejoignent l'extérieur ils s'arrêtèrent dans un grand vestiaire. Ils retirèrent leurs vêtement trempés de sueur après l'entraînement. Ils remirent leurs habits de ville, mais en plus, ils accrochèrent tous les trois à leurs poitrines les sangles qui tenaient l'étui de leurs pistolets contre leurs côtes.

C'était une obligation du Nono et de Reborn, ils devaient tous porter une arme à feu. Dans certaines situations c'était dissuasif et ça leur évitait de sortir leurs flammes. Le plus dérangeant c'est qu'ils devaient les garder à l'école. Jusqu'à maintenant personne ne les avait remarqué et c'était tant mieux. Tsuna ne voulait pas imaginer quel genre d'excuse il aurait du donner à un professeur pour expliquer la présence d'un calibre 5mm sous son uniforme.

Une fois équipés, ils prirent la route de la gare. Se succédèrent les petites rues avant qu'ils n'arrivent sur l'artère principale et commerçante. L'endroit était bondé et il était difficile de s'y frayer un chemin.

C'est à la moitié du trajet que l'intuition de Tsuna s'affola. Les problèmes allaient commencer. Les deux gardiens avaient vite remarqués le changement d'attitude de leur boss. Tous les trois s'immobilisèrent. Yamamoto porta une main à son sabre, Gokudera alluma une cigarette alors que des dynamites venaient se loger dans ses mains. Tsuna se prépara à sortir son pistolet alors qu'il évaluait rapidement l'endroit.

Assez large, mais rempli de monde, peu de rues perpendiculaires pour évacuer les civiles. Impossible de se battre avec ses flammes dans un endroit pareil, à part dans les airs et encore ce serait dangereux pour les promeneurs. Conclusion, ils étaient en mauvaise posture avant même que cela ne commence. Il ne leur fallut pas attendre longtemps avant de s'en rendre compte.

Des explosions retentirent aux extrémités de l'artère commerçante. Les civiles apeurés se mirent à courir dans tous les sens, convergeant vers le milieu pour échapper aux explosions. La foule dense se bouscula, s'écrasa, se piétina, ne laissant aucune chance à ceux qui tombaient par terre, tout ça à renfort de cris paniqués.

En peu de temps les trois mafieux furent séparés par la masse humaine que ne cessait de déferler. Gokudera et Yamamoto firent tout pour rester le plus proche de leur ami. Quand quelqu'un tentait de les séparer, c'était toujours pour s'en prendre au boss. Et cette fois encore c'était bel et bien le cas.

Des balles commencèrent à fuser, touchant au hasard dans la foule. Les corps commençaient à s'accumuler au sol sans que les Vongolas ne puissent rien faire. Tsuna avait rapidement changé Natsu en cape, protégeant qui il pouvait, les aidant à s'échapper dans les petites rues. Gokudera repéra vite les snipers qui c'étaient installés sur les toits des bâtiments environnants. Il ne perdit pas de temps et commença à les assaillir avec ses dynamites, les commandant grâce à ses flammes. Elles firent beaucoup de dégâts, mais jamais assez. Dés qu'un sniper disparaissait dans une explosion, un autre apparaissait.

Yamamoto soutenait plusieurs blessés, les transportant jusqu'aux magasins pour les mettre à l'abris, d'autres personnes encore valides l'aidaient. Mais il fut arrêté dans sa tâche quand une des femmes à ses côtés se prit une balle en pleine tête. L'épéiste se dépêcha de mettre à l'abris la personne qu'il tenait avant de partir au combat. Car maintenant il n'y avait pas que les snipers qui étaient des menaces. Une vingtaine d'hommes en costards noirs avaient fais leur apparition, tirant sur tout ce qui bougeait, mais se rapprochant des trois mafieux qui aidaient comme ils pouvaient.

Yamamoto avait sortit son sabre et s'apprêtait à trancher le premier ennemi en face de lui. Mais celui-ci ne comptait pas se laisser faire, il tendit brusquement la main sur le côté, attrapant une enfant qui tenait de s'enfuir, l'utilisant comme bouclier. Le gardien de la pluie hésita une seule seconde mais ce fut suffisant pour qu'une balle vienne se loger dans sa cuisse.

Il tomba à genoux, comprimant la blessure, jetant un regard mauvais au mafieux qui se tenait à quelques mètres, gardant la petite fille contre lui, un sourire en coin ornant ses lèvres. L'épéiste se concentra quelques instants, regroupant ses forces. Jiro apparut sur son épaule, prête à faire une percée. L'hirondelle s'élança tellement vite qu'on ne pouvait la distinguer, elle fonça sur l'homme, tailladant ses yeux avec ses griffes et son bec alors que ses flammes de la pluie le rendait moins réactif.

Yamamoto se lança à son tour, aussi vif que son oiseau. En moins d'une seconde son sabre s'enfonçait dans le torse de son ennemi, ne lui laissant aucune chance. Le gardien attrapa vite la petite fille dans ses bras et courut vers les magasins où s'abritaient les civiles encore vivants. On lui ouvrit rapidement la porte et il se laissa tomber à l'intérieur.

- J'ai besoin d'une ceinture!

Un vieil homme s'approcha, défaisant la sienne pour la tendre à l'adolescent. Celui-ci s'en saisi, faisant rapidement un garrot au dessus de l'impact de balle, grimaçant à la vue de la quantité de sang. Il en avait perdu beaucoup trop, mais ce n'était pas ça qui l'empêcherait de se battre. Il se tourna quelques instants vers la foule paniquée qui se tenait dans ce magasin de chaussures. Un petit groupe de femmes avaient rassemblés tous les enfants, les gardant sous leur protection. D'autres aidaient les blessés à se faire des garrots ou à comprimer les blessures. Le mafieux se tourna vers la caissière du magasin qui regardait la scène paniquée.

- Est-ce qu'il y a une sortie à l'arrière du magasin?

- Oui, dans la réserve, elle donne sur une rue parallèle, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée... Les tireurs sont sur les toits, si ils font un peu attention ils nous verront sortir.

- Faites sortir tout le monde par là et éloignez vous le plus possible, aidez-vous tous les uns les autres pour porter les blessés, laissez les morts. Les types qui sont dehors ne feront pas attention à vous.

- Mais...

- Ce n'est pas pour vous qu'ils sont là.

Le gardien se releva, Jiro sur son épaule. Il souffla un bon coup pour tenter d'apaiser l'élancement qui l'avait traversé. Mais il se reprit rapidement, des blessures il en avait déjà eut beaucoup et ce n'étaient pas elles qui l'empêcheraient de se battre. Il ressortit affronter ses ennemis, son sabre encore enduit du sang de l'homme de tout à l'heure. Ses yeux se durcirent alors que ses flammes se mirent à luire sur son collier.

Gokudera de son côté continuait à exploser les snipers, réduisant leurs effectifs au moins de moitié. Il se protégeait de leurs balles avec l'aide de ses boucliers en os qui gravitaient autour de lui. Mais maintenant il devait s'attaquer à toujours plus de cibles qui continuaient de déferler dans l'endroit. Il devait en même temps faire attention aux civiles qui n'avaient pas encore trouvés d'abris ou les blessés encore au sol.

Cinq hommes c'étaient rapprochés, face à lui, tirant sans cesse sans jamais parvenir à passer ses boucliers, mais après quelques instants, l'artificier sentit une balle lui traverser l'épaule. Il se retourna rapidement, remettant des boucliers dans son dos, là d'où était venue la balle. Il voulut hurler un bon coup pour c'être fait avoir ainsi, ceux au sol l'avait détourné des snipers, il avait concentré ses boucliers devant lui oubliant qu'on pouvait le prendre en traître.

Il eut un nouveau grognement en se rendant compte que son épaule c'était déboitée sur le coup, impossible d'utiliser son bras gauche maintenant. Il voulut lancer de nouvelles dynamites, mais s'arrêta brusquement, se rendant compte qu'un des ennemis venait de poser son arme sur la tempe d'une femme qui était agenouillée là, serrant le corps de son enfant blessé.

- Qu'est-ce que vous faites?!

- J'élimine les présences gênantes.

Gokudera ne réfléchit pas longtemps et lança ses boucliers vers cette femme, repoussant l'ennemi en même temps. Les cercles d'os l'entourèrent complètement, ne laissant aucune ouverture possible aux mafieux. Mais ceux-ci sourirent et l'artificier soupira, il savait que c'était ce qu'avait voulu ces hommes, maintenant il était sans défense. D'autres balles fusèrent, l'une taillada son mollet, une autre ouvrit son flanc gauche, une dernière laissa une coupure sur son crâne.

Les blessures à répétition et la perte de sang l'empêchèrent de tenir plus longtemps. Il s'écrasa au sol sous les sourires de ses ennemis. Mais ceux-ci ne s'amusèrent pas longtemps, une immense panthère portant des morceaux d'armures et ayant des flammes de la tempête s'échappant de son corps apparut au dessus de l'artificier, le protégeant.

- U...Uri...

La bête se baissa un peu, venant frotter son imposante tête contre celle de son maître. Cette démonstration d'affection ne dura pas longtemps et les yeux meurtriers du félin se posèrent sur les mafieux qui avaient vite reculés par prudence. Un sourire sembla orner les babines de l'animal alors que des répliques de lui-même apparaissaient, entourant les ennemis. Ceux-ci n'eurent même pas le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'ils se faisaient avaler par d'immenses explosions. Uri se coucha sur le gardien, le protégeant de la déflagration.

Pendant ce temps et plus loin, Tsuna continuait d'évacuer qui il pouvait, repoussant les assauts de ceux qui tentaient de s'en prendre à lui. Seulement son arme n'allait plus tenir longtemps, son chargeur était presque vide et malheureusement il n'en portait pas d'autres sur lui. Mais après un rapide coup d'oeil il se rendit compte que l'endroit était relativement dégagé, il y avait encore pas mal de civiles à terre et d'autres qui les aidait, mais maintenant il allait pouvoir utiliser ses flammes sans risquer de tuer quelqu'un sans le vouloir.

Son pistolet se retrouva à terre, vide de ses cartouches. Ses gants prirent la place alors qu'une flamme se dessinait sur le front du boss. Ses yeux virèrent à l'ambre se faisant terriblement sérieux. Sans attendre plus longtemps il se jeta sur ses adversaires, faisant de vrais ravages dans le camp ennemi. Son hyperintuition le prévenait de toutes les attaques à l'avance. Le combat n'allait que dans un seul sens.

Mais à un moment il évita une sorte de petit harpon relié à un fil. Il ne manqua pas les fins éclairs qui s'en échappaient. Son regard se tourna vers cet utilisateur d'une flamme de la foudre. Celui-ci lança un deuxième filin qui s'enroula autour du bras du Vongola. Tsuna se crispa en sentant les volts qui commençaient à le bruler. Malgré tout il ne s'arrêta pas pour autant. Il tira brusquement sur le filin, ramenant à lui celui qui l'attaquait. Il lui enfonça son poing dans le visage, l'envoyant voler beaucoup plus loin.

Il en profita pour retirer le fil qui tenait encore à son bras, son visage se crispa en voyant les traces de brulures, mais il ne put se laisser aller plus longtemps que déjà ses ennemis repartaient à l'attaque. Il continua de parer, bruler tout ce qui lui tombait sous la main, mais il se rendit vite compte qu'il y avait beaucoup d'utilisateur de la foudre qui tentaient de l'électrocuter avec les même filins que le précédent.

Seulement il ne se laissa pas faire deux fois et les évitait sans mal, sachant à quoi s'attendre. A un moment son intuition s'affola et elle avait raison de le faire, il était encerclé par une dizaine d'hommes qui agitaient leurs câbles comme des lassos de rodéo, des flammes de la tempête les recouvrant tous. Quand ils attaquèrent en même temps, Tsuna n'eut d'autres choix que rejoindre les airs, mais immédiatement il sut que c'était une mauvaise idée.

Son intuition lui cria la prochaine attaque, mais parfois, savoir l'attaque ne permettait pas forcément de la contrer. Il venait à peine de s'élever de quelques mètres qu'un filet lui tomba dessus, lui aussi recouvert par des flammes de la foudre bien plus fortes que celles d'avant.

L'adolescent hurla sous la décharge et retomba lourdement au sol, écrasé par ce filet. Sa vue commençait à se brouiller alors qu'il sentait les hommes commencer à l'entourer. Ses flammes se firent plus vives pendant quelques instants sous sa volonté de ne pas abandonner, mais on ne le laissa pas faire longtemps.

- Dépêche-toi! Le filet va finir par se briser!

Alors qu'il sentait enfin quelques mailles céder sous ses flammes, une aiguille se planta violemment dans son cou, répandant son poison. Les flammes baissèrent en intensité jusqu'à disparaitre, les sens du boss s'engourdirent alors que sa vue se faisait de plus en plus floue. Il sentit vaguement qu'on lui retirait le filet, qu'on le soulevait pour le poser sur une épaule.

Au loin il aperçut vaguement la silhouette d'Uri protégeant Gokudera et celle de Yamamoto qui tentait de le rejoindre avec la force du désespoir. Mais en homme le prit en traitre, l'attaquant par derrière pour le plaquer au sol, lui enfonçant son talon dans sa blessure à la jambe, la douleur cloua l'épéiste sur place qui se retrouvait incapable de faire le moindre geste.

- Yama...moto... Gokude...ra...

Ce furent les dernières paroles que Tsuna put sortir avant de s'évanouir. Aussi vite qu'ils étaient arrivés, les hommes se replièrent, laissant derrière eux une rue remplie de cadavres et de mourants. Le silence reprit place après le bruit et l'horreur. Yamamoto parvint à se relever difficilement, Kojiro le soutenant comme il pouvait. L'épéiste se traina jusqu'aux côtés de son collègue, se laissant tomber à ses côtés.

Uri se coucha près de son maître, gardant une patte protectrice sur le dos de celui-ci alors qu'il léchait doucement les plaies de l'artificier. Kojiro posa sa tête sur le ventre du gardien de la pluie, ses grands yeux tristes le fixant alors qu'il recevait quelques caresses.

- Yama...moto...Tsuna? Où...est Tsuna?

L'épéiste se tourna vers son ami, le regard rempli de larmes.

- Ils l'ont pris... Ils l'ont pris une deuxième fois...

Les poings du gardien da la tempête se serrèrent brusquement alors que son visage se tordait en un mélange de colère et de tristesse. Ils restèrent couchés là, incapables de bouger plus. Gokudera tremblait alors qu'il cachait son visage dans ses bras, laissant couler ses larmes. Yamamoto s'approcha, collant sa tête contre l'épaule de son ami dans un geste de réconfort.

Au loin ils entendirent les sirènes des ambulances et de la police résonner, les voix des autres membres de leur famille remplirent dans le silence. Le visage paniqué de Ryohei et ses cheveux blancs furent la dernière chose qu'ils virent avant de s'évanouir.