Prologue

Rentrée de vacances banale. Toutes les filles piaillent pour raconter leur « fabuleuse histoire avec le copain de leur cousin » !! Que c'est ridicule ! Moi, même si j'en avais envie, je ne pourrais pas partager mes impressions au milieu de la cour avec mes amies, puisque, ayant choisi des spécialisations différentes, nous nous retrouvons dans des lycées différents.

Salut, je m'appelle Ayashi Mikalé, j'ai 17 ans et demi, je suis dans un petit lycée d'Osaka où j'apprends à parler Anglais et Français. Je ne fais pas partie des bandes qui se sont constituées au début de l'année, préférant m'exiler dans un coin de cour tranquille. Autre particularité qui m'éloigne des autres, je suis blonde aux yeux gris-verts. Et oui, mes parents ont beau être japonais, ma mère a de lointaines origines allemandes qui se sont mixées avec les origines russes de mon grand père paternel. J'habite seule dans un petit appartement à deux pas du lycée, mes parents habitant à une centaine de kilomètres d'ici.

Le professeur d'anglais entre dans la classe, faisant taire les piaillements. Il n'est pas seul. Il est accompagné d'un garçon, pas grand mais pas petit, brun, les cheveux lui tombant délicatement devant les yeux, des yeux d'un bleu perçant.

Prof : Je vous présente Heero Yuy, il arrive de Fukuoka. Je vous demanderais de lui montrer tout ce dont il aura besoin ici et de bien vouloir l'aider pour les cours. M.Yuy mettez vous derrière mademoiselle Saka. Maintenant, nous allons commencer un texte issu du roman de Virginia Woolf The Waves.

Yuy… Ses yeux ne sont loin d'être ordinaires, pas très japonais, mais la façon dont ils me percent la nuque n'a rien d'humain. A mon grand désarroi, il est placé deux rangées derrière moi et apparemment il aime garder le regard fixé sur un point. Je bénie la pause, pendant laquelle les écervelées qui me servent de camarades de classes l'accostent pour « tout savoir » de lui. J'en profite pour aller m'aérer un peu.

Au bout d'une semaine, je commence à m'habituer à son regard, à sa présence dans mon dos. On ne s'est pas adressé un seul mot depuis son arrivée ici. Il m'a l'air vraiment étrange, et ce côté inaccessible de lui m'attire bizarrement. Comment ça je suis bizarre ? Ce n'est même pas vrai !

Cours de sport… j'aime et en même temps je déteste. J'aime parce que les sports qu'on pratique ne sont pas ennuyeux et je déteste parce que nous avons un uniforme pour ce cours aussi, et l'uniforme en question et un tee-shirt avec un short. Où est le problème me diriez-vous ? Le problème est que je ne supporte pas mes jambes et donc que j'aime encore moins les montrer. Mais passons. Je me dirige vers les tapis de sol pour m'échauffer au fur et à mesure. Je commence par la nuque, puis les épaules, les bras, les hanches, les jambes. Puis j'enchaîne sur une série d'exercices simples ; roulade, roue, piquet pont. Je m'assieds, commence à étirer mes jambes et les écartes en grand écart. Où ai-je appris à être aussi souple ? Depuis l'âge de 6 ans je fais de la gymnastique rythmique et donc je cultive cette souplesse dans cette discipline mais aussi grâce au kung-fu que je pratique également depuis maintenant 2 ans.

Je me dirige ensuite vers la poutre inoccupée, mes chères camarades ayant le vertige, elles restent au sol. Je fais une entrée simple, puis une arabesque, une roue, un saut périlleux arrière, demi-tour, entrechats et sortie en saut de lune. Un enchaînement presque parfait mais avec beaucoup d'imperfection quand même. Je reprends mon souffle et m'aperçois que le nouveau m'observe, une lueur satisfaite dans le regard.

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Je suis crevée. Voilà deux semaines que les profs nous font crouler sous les devoirs et je ne dors pas beaucoup, j'ai des valises sous les yeux et le teint terne.

Mon réveil sonne. Je me tourne pour l'éteindre mais ma main heurte violemment le mur. Fais chier !! Je me suis encore tournée du mauvais côté ! Et mon réveil qui continue de hurler ! Je l'éteins en l'envoyant s'écraser sur le sol. Je me lève, du pied gauche mais ce n'était pas besoin de le préciser, et me dirige tel un zombie vers la cuisine. Mais une sonnerie à ma porte m'arrête entre le canapé et le mur. Mais qui peut bien venir à cette heure-ci ? J'ouvre ou pas ?

Mais mon visiteur impromptu n'a pas l'air de vouloir partir.

Moi : C'est bon j'arrive !!

Je reprends donc mon chemin mais vers la porte. Je l'ouvre presque à la volée et je tombe sur … Yuy !!

Moi : Oui ? Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Heero : Lire ça.

Il me tend une lettre que j'hésite à prendre. Il rentre et je me mets à lire.

Cher mademoiselle,

Vous seriez priez de suivre le jeune homme devant vous, il vous emmènera dans un endroit dont nous ne pouvons pas vous donner le nom. Nous savons que cette lettre vous rendra sûrement perplexe mais nous vous serions gré d'accepter cette requête.

Merci d'avance

A bientôt j'espère

Moi : Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ??? Et c'est quoi cette histoire de pas pouvoir me donner le nom de là où tu m'emmènerais ?? Ca fait vraiment top secret, secret défense ou je ne sais pas quoi ! Et en plus je n'ai pas pris mon café et je suis sur les nerfs, tu es mal tombé !!

Heero : Hum… Vais attendre alors.

Moi : Bien ! Je vais manger et me laver !

Heero : Hum

Je suis une vraie pile. Je fais tomber le bocal à café dans l'évier, je me cogne à la table, je manque de me ramasser au moins 4 fois dans la salle de bain. Tout pour me mettre d'encore plus mauvaise humeur. Mais je finis quand même par sortir de la salle d'eau, lavée habillée et un peu maquillée (ben oui sinon je ressemble encore plus à rien !). Il est toujours là, assis sur le canapé. Je prends le fauteuil en face de lui.

Moi : Bon alors tu m'expliques cette blague ?

Heero : Ca n'a rien d'une blague.

Moi : Oui bon cette histoire si tu préfères.

Heero : Je ne peux pas t'expliquer.

Heureusement pour lui, d'une part la table nous sépare et d'autre part mes saïs sont un peu trop loin. Ah oui je ne vous l'ai pas dit ! Pour mes 17 ans, mes parents m'ont offert ces petits bijoux et je les adore, et j'aimerais beaucoup testé leur tranchant sur la gorge de ce gars, certes mignon, mais exaspérant.

Moi : Pourquoi tu ne peux pas ? C'est top secret ? Tu as peur que ma chambre soit sur écoute? C'est ridicule !

Heero : En effet c'est top secret, ta chambre n'est pas sur écoute j'ai vérifié avant de venir. Tu as entendu parler des Gundam je suppose ?

Moi : Bien sûr, ces gros robots qui se battent soit disant pour la liberté des colonies. Ca a un rapport avec ça ?

Heero : Hum.

Moi : Tu es très loquace dis moi ! Et pourquoi tu m'as passé cette lettre ?

Heero : Ca, tu le sauras demain quand je t'emmènerai auprès de mes supérieurs.

Moi : Et si je ne veux pas ?

Heero : Tu me suivras de ton plein grès ou je t'y forcerai.

Moi : Ce n'est pas ça qui va m'inciter à te suivre gentiment ! Bon va falloir aller en cours.

Heero : Je reste ici, j'ai un certificat qui me dispense et puis je vais bientôt quitter l'école, et toi aussi d'ailleurs.

Moi : On verra ça à mon retour.

Les cours sont pires que d'habitude et les greluches de ma classe encore plus.

Je rentre psychologiquement exténuée. Et je sens que la confrontation avec ce glaçon aux yeux bleus va être horrible.

Il est toujours sur le canapé, avec un PC portable sur les genoux.

Moi : Je veux savoir pourquoi je suis convoquée !

Heero : Je ne le sais pas moi même. Nous l'apprendrons tous ensemble demain.

Moi : Ca m'énerve déjà ce truc ! Bon maintenant devoirs !

Pendant plus d'une heure je me casse la tête a essayé de comprendre l'énoncé de ce devoir de philo totalement tordu ; « Doit-on tout attendre de l'Etat ? ».

Le soir venu, je m'installe devant un film américain à l'eau de rose des années je ne sais pas combien. Au bout d'une demi-heure je sens mes yeux se fermaient tous seuls.

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Et voilà un premier chapitre. C'est ma première fic, soyez indulgent !