Prologue
POV Katniss
Je n'en crois pas mes yeux. Ou mes oreilles plutôt, sachant que j'entends plus que je ne vois les bombardements. On bombarde le Capitole.
Mince. Pourtant c'était simple. Ma petite sœur a été piochée pour les Hunger games, j'ai pris sa place et j'allai mourir dans une arène. Là on en était aux interviews. J'ai passé toute la journée à me préparer avec Haymitch et Effie. Mais alors qu'Haymitch m'insultait de tous les noms, on avait entendu comme des explosions. Et on avait vu les bâtiments en feu, les gens qui couraient dans la rue, paniqués. Les secours, les escouades de pacificateurs. Mais surtout, avec Haymitch on s'était regardé bizarrement quand on avait entendu cette phrase.
« Bonjour à tous, ici le District 13. Nous sommes venus déclarer la guerre, et la cessation immédiate des Hunger games. »
Moi dans cette toute petite phrase, je voyais déjà deux énormes problèmes. D'abord le fait qu'on déclarait comme ça, du haut de son hovercraft, la fin des jeux. Pas que ça me dérange, hein, entendons nous bien. Mais après près de 75 ans de mise en place de cette petite horreur qui a lieu une fois par an, je trouve ça quiche. Voir très quiche et surtout très irréalisable de dire ça. En bombardant le Capitole qui plus est. Le deuxième point problématique est tout aussi grave et important, et impossible. Le District 13. Quel District 13 ? Il a été éradiqué de la carte il y a 74 ans après La Rébellion. Tout le monde le sait et je ne fais pas exception à la règle.
Dans les yeux d'Haymitch, je voyais bien plus de préoccupations et de problèmes que ça. Peut être qu'il pensait aussi au fait que ce fameux District avait déclaré la guerre au Capitole… Une nouvelle Rébellion ? Ca pouvait faire peur. Très peur. On pouvait y perdre plus que l'on pouvait y gagner. Mais il y avait autre chose. Et quoi que ça puisse être, ça passait par l'effroi, la peur, l'indécence et la colère.
Et je mis enfin le doigt dessus. Dans les yeux d'Haymitch il y avait cette lueur. Cette lueur d'Espoir.
POV Cato
Dès qu'on a entendu les bombardements, Brutus – mon mentor – nous a tout de suite fait descendre. Il n'y avait pas trente six mille endroits où aller, il nous a fait descendre au centre d'entrainement.
Plusieurs tributs et tout leur équipage – mentors, stylistes, préparateurs… – sont déjà présents. Et d'autres arrivent. Visiblement Brutus n'est pas le seul à avoir eu l'idée.
Ici on entend toujours les bruits mais beaucoup moins fort, à peine un murmure. Je me demande ce qui se passe. Pas que j'ai peur, non mais un minimum de sérieux, je suis Cato, je me suis porté volontaire pour les Hunger games, et j'ai peur de rien. Je me demande juste. Ce n'est pas tous les jours que le Capitole a une crise comme ça.
Et franchement, ce doit vraiment être très grave car aucun pacificateur n'est présent. On est livré à nous même dans cette salle. Personne ne sait ce qui se passe dehors et on ne peut rien faire pour s'informer. Aucun des mentors ne veut prendre le risque de foncer tête baissé dans cet enfer, comme ils disent. Puis de toute manière on n'a pas le droit de sortir. Ca règle le problème.
Alors on attend. Dans le silence. Et je n'aime pas ça, de ne pas savoir ce qui peut me tomber sur la tête. Et je vois très bien que Clove est de mon avis.
Une heure passe. J'ai l'impression que dehors, ça c'est un peu calmé. Et quand je me dis qu'au fond, on en à rien à faire de nous, une porte explose et des gens en uniforme gris déboulent dans le centre.
On nous dit de venir et sans faire d'histoire. Ils sont armés, avec des armes à feu. Un peu que je vais les suivre sans poser de questions, je tiens à la vie moi !
On nous fait monter dans un hovercraft avec le numéro « 13 » en chiffre noir et bien dessiné. Quoi ? Pas de signes du Capitole ? Mais c'est quoi ce bordel !
Je m'énerve, et alors que les gens en gris nous demandent si tout le monde est bien présent je remarque que non, tout le monde n'est pas présent.
La fille du feu et son mentor ne sont pas au rendez-vous.
Heureusement quelqu'un le fait remarquer avant moi et ces gens envoient deux des leurs les chercher. A peine cinq minutes plus ils arrivent essoufflés. Alors qu'elle s'installe, la fille du feu croise mon regard.
Et je lis de l'Espoir à travers ses prunelles grises.
