Titre: Les rayures du tigre
Disclaimer: Les personnages appartiennent tous à J. Davis
Pairing: Sterek Derek/Stiles pour être exacte.
Note de l'auteure: Bonjour, bonsoir! Alors voilà petite histoire de cette fiction, elle me trotte dans le tête depuis plusieurs jours et m'étant endormie hier en rêvant de la première image, j'ai passé environ 10 heures a balancer sur le clavier ce petit truc sans prétention aucune. Je pense que ce n'est qu'en fait un prélude à une histoire un peu plus complexe, longue et détaillée. A vous de choisir si elle mérite d'être développée et surtout publiée. Cette histoire peut se lire comme un OS, je l'avais d'abord imaginée comme ça, mais la fibre créatrice, quand elle nous prend... Brefi brefou, il y a un bon lemon assez consistant à la fin de cet OS donc vous êtes prévenus. Enjaillez-vous amis, enjaillez-vous... :)
Il hurla. De toutes ses forces, son âme à nue s'exprimait. Il hurla encore et encore. Ses yeux s'ouvrirent. Son cri menaçait de passer la barrière de ses songes et de s'ancrer dans la réalité. Trempé de sueur, les gestes tremblant, il passa la main sur son visage, effleurant doucement ses lèvres scellées. Des larmes coulaient sur ses joues mais il les essuya. Ce n'était pas le moment de pleurer, il ne servait à rien de se laisser aller ainsi.
Stiles Stilinski se leva de son lit les jambes flageolantes et se dirigea vers la salle de bain. Son père était au poste, il ne verrait pas son fils de dix-sept ans, pâle, cerné se diriger vers l'eau salvatrice d'un pas lourd et peu assuré. Avec un soupir de soulagement, Stiles se glissa sous le jet, il se laissa aller, laissant maintenant sa tristesse et son désespoir se mêler à l'eau de la douche.
Ce rêve, la mort de sa mère se mélangeait aujourd'hui à des êtres surnaturels, à des monstres de contes de fées. Dans une semaine il fêtera les quatre ans de sa mort, seul. Le shérif s'arrangeait pour être de garde ces nuits-ci. Mais Stiles savait qu'il passerait de longues heures au petit matin à pleurer sur sa tombe.
De retour dans son lit, l'adolescent hésita à envoyer un message à Scott, mais il savait qu'il le dérangerait. Il passait la nuit chez Allison et même si il se doutait que ses activités le maintenaient éveillé encore à cette heure tardive, il ne voulait pas que son meilleur ami s'inquiète pour un mauvais rêve. Fouillant la liste de ses contacts, Stiles tomba sur celui de Derek. Pourquoi avait-il le numéro de l'alpha dans son téléphone? Il réfléchit un instant. Scott. Pour Scott. Il se doutait qu'un jour, son lycan de meilleur ami aurait besoin d'aide et que seul l'alpha pourrait lui apporter. Il referma son téléphone, et le posa sur sa table de chevet.
Le sommeil semblait le fuir comme un lapin devant un loup. L'allusion lui tira un sourire, le premier depuis quelques temps. Les loups... Il se demandait encore s'il n'aurait pas mieux fait d'accepter la morsure que lui proposait Peter. Il ne voulait pas particulièrement devenir un lycan mais cela aurait permis de le rendre plus fort, moins maladroit. Quand il voyait l'évolution de Boyd, Isaac, Erica et Scott, même Jackson semblait encore mieux qu'avant! Il regrettait presque sa réponse. Il ne supportait plus d'être le petit humain frêle et pitoyable, faible.
Sachant que les idées moroses qu'il ressassait ne le quitterait pas si il ne sortait pas de son lit, il prit le pied de s'habiller et de sortir dans l'air frais de la nuit.
Passant près de sa jeep, il leva les yeux vers les étoiles, la nuit était fraîche, claire. L'été s'annonçait doux. Il terminait sa première année de lycée sereinement. Pour une fois, il n'avait pas gâché ses examens, et l'histoire complète de la circoncision était bien gentiment restée cachée dans un coin de son esprit. Il s'assurait un passage dans la classe supérieure autant pour son père que pour lui-même. Sa capacité d'adaptation et son cerveau d'hyperactif lui permettait de comprendre un certain nombre de choses à une certaine vitesse. Autrement dit il comprenait tout très vite. Et il n'avait aucune envie de revoir inlassablement les mêmes notions.
Stiles continua son chemin à pied. La brise douce, la nuit étoilée, il ne voulait pas briser le silence de la nuit avec son moteur crachotant. Passant près des habitations, il finit par s'enfoncer dans le petit parc qui terminait sa rue et jouxtait un petit bois. Traversant ce dernier, il sentit une pression légère sur sa nuque, comme un regard un peu trop insistant. Il se figea, tendant l'oreille. Rien, pas une respiration, pas un bruissement. Haussant les épaules, il s'insulta mentalement, et reprit sa marche.
Pourquoi quelqu'un le suivrait ? Pourquoi quelqu'un s'attarderait avec lui, pauvre petit humain fragile ? Il n'était rien, il ne comptait pas. Incapable de se défendre, il était une proie idéale mais pourquoi s'en prendre à lui. Bien sûr, cela toucherait la meute. Quelqu'un proche d'eux serait mort. Mais si il mourrait, serait-ce vraiment insurmontable ?
Scott serait triste, peut-être. Il avait eu l'impression ces derniers temps que leur amitié n'avait pas vraiment de sens. Ils étaient amis depuis toujours, mais en y pensant, c'étaient leurs mères au départ qui s'entendaient bien. Puis à l'école, ils avaient conservé cette proximité car personne ne semblait vouloir d'eux. Ils s'aimaient bien, mais Stiles avait l'impression qu'ils ne s'étaient pas choisis. Les années passant, ils étaient restés proches puis était advenue la morsure. Stiles aurait donné tout ce qu'il avait, sa vie même pour empêcher que cela se produise. Il avait aidé Scott du mieux qu'il avait pu. Ici encore, ce n'avait pas été suffisant. Derek avait su le rassurer et l'aider. Même si Scott ne l'aimait pas particulièrement, il faisait désormais plus ou moins partie de sa meute, au même titre que Jackson, Isaac, Boyd et Erica. Et puis, maintenant, Scott avait Allison et Allison avait Scott. Et Stiles n'existait plus. Il ne voyait plus Scott en dehors des cours, et encore, même au lycée ils ne mangeaient plus ensemble. Scott mangeait avec ses coéquipiers de crosse ainsi que Lydia et Allison.
La première fois que c'était arrivé, Stiles était resté muet, alors qu'il voyait Scott tiré par la main d'Allison l'amenant à sa table. Le jeune loup avait lancé un regard d'excuse à son ami, puis était entré dans la conversation comme si de rien n'était. Stiles avait tourné la tête, sentant les larmes lui monter aux yeux et s'était levé. Personne n'avait remarqué son départ. Depuis lors, Stiles mangeait seul, sur les bancs à l'extérieur du lycée ou à la bibliothèque. Le jeune homme s'était plongé avec acharnement dans des recherches sur le paranormal, à en faire des cauchemars chaque nuit, pensant que cela lui permettrait de se rapprocher de Scott, mais c'était peine perdue. Ils ne se voyaient plus vraiment et petit à petit, Stiles avait cessé de se mentir. Leur amitié n'avait plus lieu d'être.
Alors si il mourrait, Scott serait peut-être triste, déçu que son ami ne soit plus là lorsqu'il avait besoin de se plaindre du coach ou des filles, mais cela ne durerait que le temps d'un instant.
Les autres membres de la meute seraient certainement soulagés, Derek en tête, de ne plus l'avoir dans pattes.
Son père serait triste. Mais son travail le sauverait, comme la dernière fois. Il mettrait certainement plus de temps que les autres à s'en remettre, mais il fallait pour Stiles se rendre à l'évidence, sa mort n'affecterait pas grand monde et pas pour longtemps.
Ayant traversé le bosquet, le jeune homme se trouva face un mur de pierre assez bas qu'il sauta sans mal. Continuant sa route, il passait près des pierres tombales tranquillement, son corps reconnaissant le lieu. La sérénité s'empara de lui. Demain la Lune serait pleine. Mais il s'en foutait. Pour la première fois depuis que Scott avait été mordu, le cycle de l'astre ne l'inquiétait plus. Il s'arrêta devant une tombe et resta ainsi, repensant toutes les épreuves qu'il avait vécues cette année. Ils les avaient toutes vécues avec Scott. Une larme roula sur sa joue et s'écrasa une sur la pierre à ses pieds. Alors survint le choc.
Stiles sentait sa chair meurtrie, ses côtes saillantes et brisées. Il était collé contre la tombe de sa mère, son torse déchiré par la pierre, des griffes s'acharnant sur son dos. Frêle humain. Il hurla de douleur.
Un loup-garou inconnu l'avait attaqué alors qu'il pleurait sur la tombe de sa mère. Il l'avait projeté contre celle-ci d'un coup de griffe, et depuis, s'amusait à se faire les ongles sur la peau de son dos. La pression de ses pattes avait brisé ses côtes contre la pierre et déchirant la chaire de son torse. Stiles ne pouvait pas bouger, il peinait à penser. Alors c'était ainsi qu'il allait en finir, il allait simplement mourir ici, contre la tombe de sa mère. Au moins était-il proche d'elle. Sa bouche laissait sortir des gémissements méprisables. Il n'avait plus de voix pour hurler.
L'oméga derrière lui s'esclaffait. Il avait faim, et la meute Hale avait tué son ami. Il avait vu Stiles quelques semaines auparavant, qui discutait un bêta et l'alpha de la meute et avait trouvé l'idée parfaite pour se venger et faire souffrir cette meute.
Il retourna Stiles pour le regarder dans les yeux. Il rit en voyant le regard humide de l'adolescent, ses lèvres entrouvertes qui laissaient s'échapper des gémissements de douleur. Il lui rit au nez avant d'enfoncer ses crocs dans le cou de l'adolescent qui hurla.
Il ne put rien faire d'autre cependant. Une ombre venait de le percuter de côté et il vola contre un arbre, emportant un morceau de chaire avec lui.
Derek Hale se tenait devant lui, les pupilles rouges luisantes d'une envie de se battre. Il jeta un coup d'œil à Stiles qui semblait très mal en point et se reconcentra sur son adversaire. Personne n'avait le droit de chasser sur son territoire. Que ce soit Stiles ou un autre lui importait peu. Cet oméga était sur son territoire, et il n'en avait pas le droit. Il reparti au combat.
Pendant ce temps, Scott et Isaac arrivaient au cimetière, le premier se précipitant vers Stiles blessé, le second se transformant pour prêter main forte à leur alpha.
Scott fit ce qu'il put pour contenir le sang qui s'échappait de ses plaies mais le jeune perdait trop de sang, par trop d'endroits. Stiles était dans un état de semi conscience, il sentait la vie s'échapper par le trou dans sa poitrine, couler le long de son dos, il ne pouvait plus tourner la tête… Mais il ne souffrait plus, il avait froid, tellement froid ! Il voyait Scott au-dessus de lui, son visage anxieux, et il ne pouvait s'empêcher de rire. Ne t'en fais pas louveteau, ce n'est pas grave si je meurs ! Tu verras, demain tu auras oublié…
Scott s'arrêta un instant en entendant ces borborygmes sortir de la bouche de Stiles. Pourquoi disait-il cela ? Pensait-il vraiment que sa mort ne le toucherait pas ? Voyant que le sang continuait de couler, Scott cessa ses questions et déchira son T-shirt, tentant de comprimer les plaies de son ami. Derek arriva derrière lui, les griffes et les crocs ensanglantés. Isaac téléphonait déjà aux urgences.
« Comment va-t-il ? demanda l'alpha.
-Je crois… je crois que j'ai réussi à arrêter le saignement. »
Isaac s'approcha d'eux, signifiant que les secours seraient là d'une minute à l'autre. Derek le renvoya au loft. Sans demander son reste, Isaac partit lançant tout de même un dernier regard nerveux à Stiles. Il espérait que le jeune homme s'en sortirait.
« Derek ? appela Scott.
Seul un regard lui répondit.
-Pourquoi il a attaqué Stiles ? Je croyais que si on arrêtait de lui parler comme tu nous as dit le faire, les autres loups ne l'attaqueraient plus ? »
Derek soupira. Il aimait bien le jeune humain hyperactif. Bien sûr il lui tapait sur le système mais le fils du shérif était doué pour les recherches en tous genres et était une source d'information intarissable sur les enquêtes de police de Beacon Hills. Lorsque Scott avait rejoint sa meute, il lui avait cependant demandé de s'éloigner de lui. Il revoyait Paige dans le jeune homme et ne voulait qu'il lui arrive malheur. Et il en connaissait bien trop sur les loups, les forces surnaturelles pour rester passif. Si une autre meute débarquait, Stiles serait forcé de se battre, de choisir un camp. Bien que Derek sache pertinemment que c'est sa meute qu'il rejoindrait, il ne voulait pas du jeune homme en première ligne. De la chair à canon, c'est tout ce qu'il représentait. Alors il avait demandé à sa meute de s'éloigner de lui. Visiblement seul Scott se souciait du jeune humain. Ce n'avait pas été si difficile. Mais c'était apparemment inutile, puisqu'un oméga avait quand même trouvé le moyen de lui faire du mal. Derek s'en voulait pour cela, mais il ne savait pas trop quoi faire pour l'empêcher…
« Ce n'est visiblement pas suffisant… Je vais réfléchir à son cas, toi rentre chez toi, les secours arrivent. »
Scott hésita un instant mais sous le regard de son alpha, son instinct s'inclina et il partit rejoindre sa petite amie qui l'attendait, inquiète.
Le regard de Derek se reporta sur Stiles, qui semblait sans connaissance. Il s'approcha doucement de lui s'assurant des battements de son cœur. Il ne comprenait pas comment ce dernier pouvait continuer de battre malgré les blessures du jeune homme. Mu par une impulsion, il prit le jeune dans ses bras. Les secours étaient là.
Stiles avait passé une semaine dans le coma. Il fut réveillé par des infirmières. Les griffures dans son dos guérissaient bien, ses côtes cassées se ressoudaient tranquillement, et la chaire déchirée de son torse cicatrisait. Seules de fines lignes lui barraient les épaules et la poitrine. Quant à son cou, une large cicatrice en forme d'étoile s'étalait sur sa peau. Lorsqu'il l'avait mordu, l'oméga avait déchiré la peau de son épaule. L'étoile s'étalait de la naissance de sa mâchoire au haut de son bras et dessinait un cercle en dent de scie sur son pectoral et son omoplate.
Le fils du shérif pu sortir au bout d'un mois de convalescence. Il était faible, pâle. Ses yeux cernés faisaient peur à voir. Il n'avait reçu que deux visites à l'hôpital. Une de Derek et une de la meute. Son père était retourné travailler deux semaines après son accident sous l'influence de son fils et de sa phobie des centres de soins.
Flashback
Lorsque Derek était apparu à la porte de sa chambre, Stiles avait cru halluciner. Que faisait-il là ?! Stiles avait regardé le loup-garou s'approcher de lui et s'asseoir sur la chaise à côté du lit et perdre son regard dans la seule fenêtre de la chambre. Stiles avait attendu quelques instants avant de s'éclaircir la voix. Mais rien ne fi réagir l'alpha. Alors le jeune humain se décida à parler.
« Je sais pas ce que tu fous ici Grand Méchant Loup, mais la moindre des choses est de t'exprimer quand tu rends visite à quelqu'un… »
Derek se força à regarder le jeune homme pâle, amaigrit, blessé. Par sa faute. Il se sentait responsable. Si son oncle n'était pas devenu fou et n'avait pas mordu Scott, l'adolescent ne serait pas là à souffrir. Si il avait su convaincre Scott plus tôt, il n'y aurait pas tant de cicatrices sur le corps de Stiles. Si il avait su protéger sa meute dont faisait plus ou moins partie Stiles, ce dernier n'aurait souffert comme maintenant. Si il n'était pas tombé amoureux de Kate Argent rien ne serait arrivé. Il savait bien que ses remords ne changeaient rien. Stiles était là en face de lui, le fixant de ses yeux sombres, plus sombres que les yeux noisette qu'il avait connu quand il l'avait rencontré. L'odeur du sang, des antibiotiques, de la maladie. Le cœur du jeune homme qui avait des ratés, sa peau qui transpirait le désespoir et la colère. Tout cela était de sa faute.
Stiles détourna les yeux des siens, y lisant trop clairement les remords qui s'amoncelaient. Sans savoir pourquoi, sa bouche s'ouvrit et déversa toutes ses pensées. Il ne regardait plus Derek, il semblait même avoir oublié sa présence. Le jeune humain ne faisait que parler, exprimer à haute voix ses pensées :
« Je ne t'en veux pas tu sais. Je me suis foutu dans la merde tout seul, tu n'y es pour rien. Pour Kate aussi c'est pas ta faute. Tu pouvais pas savoir. Elle était barge. Même son frère n'en revenait pas et pourtant c'est un chasseur lui aussi. Bon il a moins de flair que toi, mais c'est pas pour ça que tu es plus fautif que lui. Bon j'avoue pour ton oncle et Scott t'aurait pu gérer mieux que ça, mais le passé c'est le passé. Regarde Scott ne t'en veux plus, il est heureux maintenant, tu l'as bien aidé et il a lus de boulet à tirer derrière lui. Peter s'est fait la malle, même si je suis sûr qu'il va revenir faire chier, c'est un Hale après tout. T'es pas un mauvais alpha tu sais, bon t'as encore pleins de truc à apprendre, c'est sûr, mais pour l'instant tu t'en sors bien, personne de ta meute n'a été blessé…
-Tu l'as été, interrompis le loup-garou. »
Stiles resta silencieux. Il ne savait plus trop que penser. Derek et ses bêtas lui avait bien fait comprendre qu'il ne serait jamais membre de quoi que ce soit. Il plongea son regard dans le bleu-vert de l'alpha. Et ce qu'il y lut brisa un peu plus son cœur. Réduisant à néant l'espoir naissant. L'alpha détourna les yeux. Il devait être fort pour sa meute. Et Stiles n'en ferait jamais partie. Avant qu'il n'ait pu parler, Stiles tourna la tête et chuchota, certain que le loup entendrait sa supplique :
« Va-t'en. »
Lorsqu'il se retourna vers la porte, le loup était parti. Alors Stiles laissa couler ses larmes. Lorsque les infirmières repassèrent plus tard, elles le retrouvèrent endormis, roulé en boule sous la couverture, ses points rouverts.
Le lendemain, la meute débarqua dans la chambre, bruyante, heureuse. Stiles était toujours dans son lit, assis et scrutait la fenêtre. Peu à peu la meute se tut, observant Stiles assis sur son lit. Ils voyaient tous son corps amaigri, la peau plus pâle que jamais. Les jeunes loups sentaient le sang, les points de la veille qui s'étaient rouverts, la maladie qui imprégnait les murs… Et le désespoir qui entourait le jeune homme comme une seconde peau. Scott s'approcha enfin et s'assit sur la chaise qu'avait occupée Derek plus tôt. Stiles regardait obstinément dehors, refusant de voir les visages de ses anciens amis. Il ne savait pas si ce terme convenait vraiment à la bande qui se pressait dans sa chambre. Scott tenta de lui prendre la main, mais le jeune humain la déplaça. Scott insista, alors Stiles tourna ses yeux froids vers lui. Son regard sombre tomba dans les yeux bleus du jeune lycaon qui se rembrunit et recula. Les yeux obscurcis du blessé glissa d'un jeune à l'autre. Jackson l'avait toujours méprisé, il se moquait de lui continuellement. Isaac le regardait, compatissant, ils ne se connaissaient pas vraiment, même si Stiles lui avait déjà sauvé la mise. Erica et Boyd ne le regardaient pas. Ils l'avaient déjà brutalisé, et quelques cicatrices sur son corps leur appartenaient. Allison avait les yeux baissés, honteuse. Lydia, qui l'avait toujours ignoré et méprisé et qui maintenant lui lançait des regards piteux. Et Scott, enfin, avec son regard de chiot triste.
Stiles les voyait tous, regardant chacun. Puis il tourna à nouveau les yeux vers la fenêtre. Il n'avait pas besoin de leur pitié, de leur compassion. Ils avaient fait leur choix, il l'abandonnait. Son cœur lui faisait mal. Il le savait pourtant, il l'avait compris depuis longtemps. Il ne faisait pas partie de leur groupe. Voir Allison et Lydia avec les loups lui fit plus mal encore. Ainsi ce n'était pas les humains en général qui dérangeait la meute, simplement lui, le boulet.
« Écoute, Stiles… » commença Scott.
Le blessé ne le regardait pas. Il laissait ses yeux vagabonder dans la chambre, passant et repassant sur chaque membre de la meute. Il était silencieux, ils l'étaient tous. Scott soupira, cherchant de l'aide de la part de ses amis. Sans en trouver. Chacun était mal à l'aise d'être ici, dans cette chambre d'hôpital. La plupart ne voyait pas ce qu'il devait au frêle humain face à eux. Même si tous se mentaient. Stiles avait aidé chacun d'eux à un moment difficile. Il décida enfin à parler, il n'en pouvait plus de cette ambiance de mort, cette ambiance tendue…
« C'est bon les gars, arrêtez de faire ces têtes-là, vous ne voulez pas de moi, je me passerais de vous.
-C'est Derek qui nous a obligé à venir, dit Jackson.
Stiles eut un sourire. C'était bien le genre de l'alpha de les forcer à lui dire au revoir.
-Bah voilà, vous êtes venu. Tu peux partir Jackson, les autres aussi. Vous avez accompli votre mission, la Terre vous remercie de l'avoir une fois de plus débarrassée des méchants boulets. »
Le sarcasme ne tira de sourire à personne. Stiles en eut subitement assez. Ils ne voulaient plus de lui, très bien, mais qu'ils ne l'obligent pas à subir leur présence embarrassée.
« Les gars, cassez-vous. Vous ne faîtes que respirer toute l'air nécessaire à mon pauvre petit corps d'humain malade. Donc cassez-vous. »
Ne voyant que peu de réaction des bêtas et de leurs petites-amies, il haussa le ton, cette ambiance le pesait et il voulait se retrouver seul.
« CASSEZ-VOUS ! »
La meute réagit enfin et d'un seul homme, tous quittèrent la chambre en grommelant. Seul resta Scott, qui s'arrêta à la porte, lançant un dernier regard à son ami.
« Je suis désolé, mais c'est pour ton bien Stiles… » Puis il s'effaça. Stiles fut un moment ému, puis explosa de rire.
Fin Flashback
De retour chez lui, Stiles se remit doucement. Son père travaillait souvent et était heureux de voir son fils reprendre peu à peu le dessus sur cette attaque de bête féroce. Il l'avait questionné sur son absence de vie sociale, et celle plus importante encore de Scott. Stiles avait répondu d'un haussement d'épaule, mais son père avait insisté. Le jeune homme ne savait plus quoi dire, il n'avait pas envie de mentir à son père alors il lui répondit simplement qu'ils s'étaient enguelés. Cela faisait un mois qu'il était chez lui, laissant à son corps le temps de se remettre de ses blessures, rêvant chaque nuit de son attaque. Il n'avait pas su se défendre, il n'était qu'un boulet. Lorsqu'il se réveillait la nuit, tremblant et hurlant, il se glissait par sa fenêtre, jusque sur le toit et regardait les étoiles. Il avait parfois cru voir deux yeux rouges à l'orée de la forêt, mais il savait qu'il rêvait. Personne ne s'occuperait jamais de lui, il le savait. Et le seul ayant des yeux rouges à Beacon Hills, était Derek Hale et il avait bien compris que jamais plus il ne reverrait ni lui ni aucun autre membre de sa meute.
Cela allait faire deux mois maintenant que l'anniversaire de sa mère était passé. Les blessures de Stiles avaient guérit même si il garderait toujours des cicatrices de cette soirée. Alors qu'il se réveillait d'un énième cauchemar, le jeune se décida à rendre visite à la seule personne qui le comprenait. Il s'habilla en vitesse et partit, faisant le même chemin qu'un mois auparavant.
Il se retrouvait à nouveau là, face à la tombe de sa mère tachée de son sang.
« Tu sais maman, je me pensais moins fort que ça. Mais je résiste bien. La solitude me calme je crois. Je sais tout ce qu'i savoir sur les loup-garous, les vampires, les chimères. Mon cerveau fourmille toujours de questions. Mais je me suis décidé. Je ne veux lus être un boulet. Je vais partir maman. Je ne sais pas combien de temps il me faudra mais je reviendrais plus fort. Je te le promets maman, je vais revenir. »
Une larme coula sur sa joue. Il se retourna et vit à nouveau les yeux rouges, et le corps qui allait avec. Se tenait devant lui un loup-garou, un alpha. Grand, les cheveux châtain et la mâchoire carrée, un homme d'une trentaine d'année le fixait de son regard carmin. Son cœur s'emballa, il allait mourir ce soir, un mois après son accident, au même endroit, sur la tombe de sa mère. Il avait peur. Il pensa à hurler, il se dit que quelqu'un viendrait, Derek, Scott… L'alpha attendait, se délectant de l'odeur de peur, du rythme cardiaque élevé de sa proie.
Personne ne viendrait le sauver. Il ne faisait pas partie de la meute. Tout le monde se foutait de savoir si il allait vivre ou mourir. La promesse faite à sa mère ne se réalisera pas. Fuir ? Pourquoi faire ? Il n'échapperait pas aux griffes ni aux crocs acérés. Le premier coup le prit au ventre et il se retrouva plié en deux, contre la tombe de sa mère. Et s'en fut trop. Il n'était pas un lâche, il ne fuyait pas, il n'avait pas peur. Il était peut-être humain, non doté de forces surnaturelles, mais il devait se défendre, pour lui, pour rester en vie. Pour prouver aux autres qu'ils avaient tords, parce qu'il ne méritait pas la mort. Avec un cri de rage, Stiles se jeta sur l'alpha qui ne s'y attendait pas. Restant comme il pouvait loin de ses griffes et de ses crocs, il fit un roulé-boulé vers l'avant et courut vers l'abri du cimetière. L'alpha ne s'attendait pas à cela et mit un instant à comprendre où allait sa proie. Poussant un hurlement, il se jeta à sa poursuite en riant. Le petit voulait jouer ? Ils allaient jouer.
Stiles s'était enfermé. Il était bien beau, fier de ses bonnes résolutions, mais un alpha en avait après lui et il était coincé, le ventre ouvert dans une cabane de cimetière.
« Quelle connerie ! » il repassa tout ce qu'il savait sur les loups en une seconde, cherchant du regard n'importe quoi susceptible de l'aider dans sa tâche. Des outils de jardin, une tondeuse, une vieille fourche dans un coin… Il entendait les pas de l'alpha tourner autour de l'abri, sa voix rauque qui crissait sous ses paroles :
« Alors petit lapin, on se cache dans son terrier… Je suis patient petit lapin, j'entends ton cœur qui bat, je sens ta peur sur ma langue… je lèche ton sang sur mes griffes. Tu dois avoir mal n'est-ce pas ? »
Stiles réfléchissait à toute vitesse. De l'argent… Il lui fallait de l'argent… La fourche ! Les vieilles fourches étaient pourvues de pointes en argent ! Les coutumes de l'époque parlaient de loup-garous et les anciens se munissaient de fourches à la pointe d'argent pour les effrayer… S'ils savaient combien ils avaient raison ! Stiles récupéra la fourche en grimaçant. Sérieusement, ils avaient quoi avec son ventre ces loups de merde ?!
« Alors petit lapin… Je commence à m'impatienter… J'ai faim ! »
L'alpha allait charger, Stiles le savait, alors il prit son courage à deux mains et s'insultant intérieurement de fou, et fonça vers la porte. L'alpha l'atteignit juste avant lui, répandant partout autour de lui des morceaux de bois pourri, Stiles continua sa course, son arme pointée à hauteur de poitrine. Lancé à pleine vitesse, l'alpha ne vit pas la fourche sur laquelle il s'empala en grognant. Toutes griffes dehors, sa patte s'élança. Stiles recula autant qu'il lui était possible mais il ne put éviter le dernier coup de l'alpha qui lui effleura le front et la joue droite. Le corps de l'alpha s'affaissa sur la fourche, Stiles à ses pieds.
Le jeune homme se releva rapidement, regardant le loup-garou se retransformer. Une des pointes avait atteint son cœur et même un être surnaturel ne peut survivre à un cœur en miette. Il prit le manche de la fourche et de toutes les maigres forces qui lui restaient, il la souleva, faisant l'alpha se retourner et tomber au sol. Il appuya sur la fourche, enfonçant les piques plus loin encore dans le corps de l'homme à ses pieds. Il avait tué. Des larmes envahirent ses joues en voyant le regard vide de celui qu'il venait de tuer. Il était un assassin, un meurtrier. Le sang coulait de son arcade et se mêlait à ses larmes.
« STILES ! »
Des mains le tenaient, le tiraient vers l'extérieur. En état de choc, les larmes coulaient, et Stiles se laissait faire, reposant complètement sur le torse et les bras qui le soutenaient. Il entendait des voix mais il ne savait pas qui parlait, ni ce qu'elles disaient. Il était juste bien, au chaud. Il se sentait en sécurité. Ses yeux grands ouverts ne voyaient rien, le sang et les larmes coulaient en abondance sur son visage. Il sentit un tissu essuyer son front, puis des bras se resserrer encore autour de son corps meurtri. Des voix, du bruit, il n'en pouvait plus, il voulait le silence. Il était si bien, dans le noir. Il avait fermé les yeux, se concentrant sur les mains qui le serraient contre un torse. Et cette pulsation, ce cœur qui battait contre son oreille, qui battait fort, ce corps chaud qui l'empêchait de sombrer. Il ouvrit les yeux et tomba dans un regard bleu-vert, un regard chaud et doux. Des voix l'appelaient, d'autres mains le touchaient mais il n'en voulait pas. Il s'accrocha à quelque chose, contre ce cœur battant, du tissu. À quoi sert ce tissu ? Il ne sait plus, c'est doux. Alors il sombre dans l'inconscience, bercé par ce regard vert et ce battement contre oreille.
Quelque chose enfle contre lui, vibre. C'est un son lourd et dur contre son oreille. Il s'en fout. Il dort. C'est chaud, c'est doux. Des bras le tiennent, il est en sécurité. Il sent un souffle contre son front, une main sur ses cheveux, et un cœur qui bat contre son oreille.
« Stiles… »
Il ferma les yeux un peu plus forts, agrippant un peu plus le-t-shirt sous ses doigts. Un peu plus, juste un peu plus longtemps les yeux fermés, contre ce battement de cœur, dans cette étreinte qui le maintien à flots. Il est bien, si bien.
« Stiles, je sais que tu ne dors plus, allez, tu dois te réveiller. »
« Chhuut ! Je dors… »
Son matelas bougea, il resserra sa prise. Les bras autour de lui s'élargirent, il grogna. Inspirant bruyamment, il se gava de l'odeur musquée qui l'entourait. Une autre voix surgit.
« Il dort encore ? »
« Oui, répondit-il.
-Non, répondit l'autre en même temps.
-Ta gueule. L'autre aussi, tous les deux, vos gueules ! Mon sommeil est d'or…
Son matelas frémit, vibra, et un son, mélange de grognement et d'aboiement retentit. Stiles se prit à sourire, ce son le réchauffait de l'intérieur. Doucement, la vibration se tarit. Le jeune homme resta ainsi, alors qu'il entendait doucement le rire s'éteindre.
« Il dort encore ! »
Stiles était allongé contre quelqu'un. Un homme, grand et fort, avec une barbe de quelques jours. Il était assis, il sentait des jambes fermes contre lui, un torse large, musclé. Les yeux toujours fermés il remonta le long de corps de l'autre, calant sa tête au creux d'une épaule.
« Merci »
Un léger rire lui répondit. Un moment passa encore, durant lequel Stiles respirait l'odeur de son sauveur. Il se souvenait les yeux bleu-vert. Les yeux de Derek. Son cerveau avait déjà tout analysé.
Il se souvenait de la tombe, il se souvenait des yeux rouges, la fourche, les larmes et Derek. Il se doutait qu'il n'était pas allé à l'hôpital. La pression sur son front et sa joue lui indiquait qu'il avait été recousu, son ventre lui faisait encore mal. Mais il s'en foutait, parce qu'il était bien dans les bras de Derek, dans les bras de l'alpha.
« Stiles ?
-Derek s'il te plaît, laisse-moi savourer. Ce sera bien assez court, tu me jetteras bien assez vite… »
Son matelas se durcit. Derek se releva, forçant Stiles à ouvrir les yeux. Ce dernier soupira lourdement avant de s'asseoir. Il se força à ouvrir les yeux et les plongea dans ceux de son vis-à-vis.
« Quoi ? demanda-t-il.
Derek fronça les sourcils. Il ne comprenait plus Stiles. Il ne se comprenait déjà plus lui-même. Lorsqu'il avait vu Stiles sortir de chez lui ce soir-là, il avait eu un mauvais pressentiment. Le même qui l'avait pris aux tripes un mois auparavant. Il l'avait suivi de loin mais un alpha l'avait attaqué. Alors qu'il se battait, griffes et crocs dehors il avait entendu le cri de douleur de Stiles. Sa rage s'était décuplée, ses attaques étaient devenues plus violentes, il se battait pour tuer. Lorsqu'il était venu à bout de son assaillant il avait trouvé Stiles pleurant et blessé face à un homme littéralement enfourché. Il l'avait pris dans ses bras, essayant de calmer ses pleurs, essuyant le sang sur son visage. Il l'avait gardé ainsi, laissant Scott et Isaac s'occuper des corps des deux alphas. Il donnait ses ordres, assis sur le sol terreux d'un cimetière miteux, tenant dans ses bras le jeune homme perdu et blessé.
Stiles était à nouveau blessé, à nouveau par sa faute. Il voyait du sang, son sang. Derek était resté longtemps ainsi, à bercer Stiles, à se morfondre sur son sort.
« -Il s'est passé quoi, au fait ? Tu me dois bien ça au moins, je me doute que dès que je serais guéris tu vas me foutre à la porte mais pour l'instant j'aimerais bien savoir ce qu'il s'est passé. Au fait on est quel jour ? Derek ? Derek ouh ouh ? »
Stiles ne faisait que parler parler parler… Derek n'en pouvait plus… Il voulait simplement qu'il se taise, le reprendre dans ses bras où il était en sécurité. L'alpha avait les yeux perdus dans le vague, il regardait les yeux sombres du jeune homme, puis ses lèvres qui bougeaient, bougeaient, bougeaient. Il voulait que cela s'arrête, il voulait juste que Stiles aille bien.
Stiles ne comprenait pourquoi l'alpha face à lui se taisait. Il lui avait pourtant posé des questions simples. Et puis c'était lui qui était blessé et en état de choc. Alors pourquoi Derek le fixait-il ainsi ? Il s'approcha du loup-garou doucement. Il recommença à parler, décrivant ce qu'il voyait autour de lui.
« Hey mais on est dans ton manoir ! La vache, tu as bien bossé ! C'est le salon là ? Ah non on est sur le lit ! Donc c'est ta chambre ? Sympa, elle est claire. Et il y a quoi là ? Ah la salle de bain, elle a l'air grande en plus ! On peut tenir à combien dans ta douche ? Deux au moins je suis sûr ! Vu la taille de ton lit déjà ! C'est un king size je parie ! Il est immense, et hyper confortable… »
En disant cela, Stiles avait poussé les jambes de l'alpha, et s'était étendu, le dos contre le mur. La chambre de Derek était grande, claire. Face à la porte s'étendant une grande fenêtre, et le lit était dans un coin, face à la bibliothèque. A côté de cette dernière, immense, la porte qui donnait sur la salle de bain. Sur le sol, un tapis gris souris s'étendait, il avait l'air moelleux et appelait à s'allonger dessus. Derek s'était assis dos au mur, face à la bibliothèque et n'avait pas bougé, quand bien même avait-il été poussé par Stiles. Le loup regardait le jeune homme prendre ses aises, s'étendre de tout son long sur son lit. Le fils du shérif était torse nu, tranquillement allongé, les bras derrière la tête à babiller joyeusement sur son mobilier.
Stiles attendait simplement que le loup réagisse, meublant le silence qui l'entourait :
« Vraiment j'adore ton lit, je pourrais passer des jours et toutes mes nuits dessus, il est vraiment top ! En plus on peut être à deux dessus sans que chacun prenne toute la place, il doit être génial pour les galipettes !
Derek l'interrompis d'un coup se rendant finalement compte de toutes les âneries qu'il déblatérait à la vitesse de la lumière.
-Stiles, tu ne t'arrête jamais ?! »
Le jeune homme rit avant de geindre. D'accord à noter, rire n'était vraiment pas une bonne idée. Il toussa et un gémissement s'échappa de ses lèvres.
« Stiles ça va. Chaton ? » Derek s'était relevé et se tenait au-dessus du jeune homme, ses genoux pressé contre sa hanche. Une bouffée de chaleur descendit s'installer dans le creux de ses reins alors qu'il voyait la position ambiguë que prenait l'alpha et toussota. Cela raviva sa douleur au flanc et il geint.
« C'est douloureux ? » demanda l'alpha, sa main effleurant doucement la peau de Stiles juste au-dessus de sa blessure. Cette dernière barrait la première, laissant une croix rose sur son torse. La main de l'alpha caressait son flanc, laissant un chemin brûlant sur la peau du plus jeune.
Stiles avala sa salive durement, la rougeur enflammant ses joues, le désir prenant place dans ses reins. Son regard emprisonné par celui au-dessus de lui, qui le fixait. Sombre dans clair…
« Hum… A ton avis, Grand Méchant Loup ? Je ne suis qu'un pauvre et faible humain, je ne guéris pas aussi vide que toi… Mais hey qu'est-ce que tu… Derek ! »
L'alpha s'était arrêté à « Grand Méchant Loup ». Le sobriquet l'avait touché, il s'était senti bien, heureux. Simplement parce que ce petit bout d'humain lui avait donné un surnom. Alors il avait fait glisser sa main sur la hanche du plus jeune, lascivement. Son corps s'était approché du sien, son visage descendit contre son ventre.
Stiles n'arrivait plus à respirer. Il regardait Derek, sa barbe naissante, sa mâchoire carrée, ses cheveux noirs emmêlés… Son visage s'approchait de ses plaies et sa main, brûlante qui entourait sa hanche. Le loup lui lança un coup d'œil par-dessous ses cils avant que ses lèvres n'atteignent sa plaie. Alors Stiles prit une inspiration bruyante. Derek léchait ses plaies. Sa langue était râpeuse et chaude contre son flanc. Il sentait ses points de suture s'enfoncer doucement dans sa peau au rythme des coups de langue de l'alpha.
Derek changea de position pour avoir un meilleur accès à la peau du plus jeune. Il passa une jambe de chaque côté de ses genoux, le surplombant de toute sa hauteur. Entre chaque coup de langue, la voix de Derek emplit l'air, rauque et frémissante :
« Ma… Salive… Est comme… Celle… Des loups… -Derek envoya un nouveau coup d'œil au garçon tremblotant sous lui- … Cicatrisante… »
Stiles tremblait, il sentait une douce chaleur irradier de l'alpha au-dessus de lui et se répandre directement dans son bas-ventre. Quand le loup parla, il sentit son sexe vibrer, et le regard qu'il lui lança finit de le durcir. Une érection douloureuse tendait le tissu de son pantalon. Derek n'était pas en reste, il ne voulait pas savoir comment, ni pourquoi mais l'adolescent sous lui le rendait fou. Sa langue s'aventura ailleurs, plus bas, là où la peau était nette et douce. Derek retransforma sa langue pour qu'elle redevienne celle d'un simple humain et continua son exploration. Il remonta le long de son flanc, arrivant près d'un petit monticule de chaire rosée. Il lança un nouveau coup d'œil à Stiles qui gémissait sous lui et prit le téton en bouche. Le fils du shérif se cambra, enfonçant un peu plus le bout de peau dans la bouche du loup.
Stiles était affreusement excité, le loup semblait savoir ce qu'il faisait et c'était monstrueusement bon. Il glissa ses mains dans les cheveux de Derek. Ils étaient doux, épais. Son crâne était chaud sous ses doigts. Alors qu'il se cambrait sous le jeune homme, ses mains prirent vie et de leur propre chef se glissèrent sous le t-shirt de l'alpha, caressant les épaule de son loup.
Derek sentit les mains de Stiles sur la peau de son dos, ses ongles griffèrent d'un coup le haut de sa colonne vertébrale, lui tirant un gémissement rauque avant de le pousser à mordiller le mamelon contre sa langue.
« Bordel ! murmura le petit humain.
-Un problème ? répondit l'alpha d'une voix rauque.
Stiles plongea ses yeux dans le regard bleu-vert embué de désir. Il ne voulait pas savoir pourquoi, comprendre comment. Pour une fois le cerveau de l'hyperactif était en pause, il ne pensait qu'à l'instant présent, aux mains de Derek contre ses flancs, à ses lèvres si proches des siennes à son souffle contre sa bouche…
-Embrasse-moi grand méchant loup… »
Et le grand méchant ne se fit pas prier. Ses lèvres attaquèrent celle du jeune homme frémissant sous lui. La langue se Stiles avançait prudemment sur les lèvres du loup qui ouvrit la bouche pour la laisser pénétrer. S'en suivit un combat sans fin. Les mains de Derek restaient sagement sur les flancs du plus jeune, mais ce dernier n'était pas en reste. Il attrapa le T-shirt du loup et tira dessus pour le lui enlever. Une fois fait, le jeune homme réattaqua avec fougue les lèvres du plus vieux, explorant les muscles saillants de son vis-à-vis. Griffant les collines et les vallons de ses abdominaux, pinçant ses tétons, glissant dans le V saillant de ses hanches pour se perdre sur l'orbe de ses fesses dures et musclées.
Stiles écarta les jambes, voulant sentir les hanches étroites entre ses cuisses. Il n'était pas particulièrement gay, mais il connaissait tout de même les techniques que possédaient les homosexuels pour prendre du plaisir. Derek s'y logea avec bonheur, stoppant ses baisers pour partir à la découverte du cou offert. Ses mains avaient repris vie et caressait les hanches du garçon, glissant légèrement sur la bosse qui déformait son pantalon. Stiles se cambra encore, faisant entrer un contact leurs deux érections. Ils gémirent de concert et rouvrirent les yeux, les plongeant dans le regard de l'autre. Le jeune humain sourit et doucement défis le pantalon de l'autre.
Derek ne se rendit compte de rien, trop occupé à dévorer du regard les lèvres du jeune.
Tout à coup il se cambra, poussant ses hanches contre les mains de Stiles qui s'étaient faufilées dans son caleçon et le masturbait joyeusement. Le loup profita de ce traitement quelques temps puis baissa les yeux vers son chaton qui se trémoussait sous lui. Il emprisonna ses lèvres et sans prévenir glissa le long du corps fin, défit le pantalon et descendis du même coup le boxer du jeune homme, soufflant sur son érection et arrachant un cri à l'adolescent.
« Derek… Tu es sûr de… AH PUTAIN ! » Derek venait sans plus de cérémonie d'avaler son sexe jusqu'à la garde et suçait… Suçait encore et encore. Il faisait des vas et viens rudes, enserrant son sexe dans une prise chaude puis plus large, jouant plus de sa langue, suivant les veines sous sa peau fine. Stiles criait, s'étouffait, ses mains fourrageaient dans la chevelure épaisse du loup qui lui faisait la première et la meilleure fellation de sa vie. Alors qu'il sentait le plaisir atteindre son apogée, le loup glissa un doigt le long de ses fesses, s'arrêtant, caressant son intimité. Stiles tira plus fort sur les cheveux de Derek et celui-ci releva la tête cherchant l'assentiment du jeune homme sur ce qu'il comptait faire. Stiles hocha la tête durement, bougeant du bassin contre ce doigt inquisiteur. Le loup s'amusa, riant contre le sexe de son amant qui gémit. Il reprit sa friandise en bouche.
L'alpha en était sûr, il ne pourrait jamais plus se passer de sa friandise favorite. Un deuxième doigt entra en lui, et Stiles ressenti une petite gêne, mais il s'en foutait. Il en avait assez des caresses, il voulait Derek, il préférait jouir contre lui, enfouit en lui. Alors il tira sur les cheveux de son amant, qui se releva de bonne grâce et lui emprisonna les lèvres.
« Derek, chuchota-t-il entre deux baisers, Prends-moi.
L'alpha s'arrêta un instant, plongea ses yeux dans ceux e son amant.
-Tu… Tu es sûr chaton ?
Stiles sourit :
-Oui, Grand Méchant Loup, baise-moi maintenant, et vas-y directement, ne cherche pas…
Deux lèvres impérieuses l'avaient fait se taire. Derek finit de retirer ses vêtements et sans plus de cérémonie, se présenta à l'entrée vierge de Stiles.
-Certain ? Chaton ? »
Stiles poussa un profond soupir et s'empala de lui-même sur le sexe palpitant du loup. Il poussa un soupir de bien être tandis qu'un rictus tordait le visage de son amant. Attentif, le loup-garou attendis un instant que le plus jeune s'habitue à son membre, toute proportion gardée, très imposant. Stiles entama de lui-même un lent va et viens, avant que Derek ne prenne le relai, changeant légèrement l'angle de la pénétration, touchant le point magique du jeune homme.
Stiles criait, gémissait de plaisir sous Derek. Il voulait plus, plus vite, plus fort, plus profond, plus… Bestial ! Mû par une impulsion, il lança ses hanches, et Derek toujours ancré en lui, se retrouva sur lui. Il s'empalait sur le sexe gorgé, se cambrant encore et encore, le faisant aller plus loin, touchant cette boule de nerf, de plaisir. Il sentait ses plaies se rouvrir. Et il s'en foutait. Quelques gouttes coulèrent sur son torse et se perdirent dans les méandres de leur plaisir, à la jonction de leur deux corps. Alors, en voyant le sang mêlé à cette fantastique partie de jambe en l'air, Derek perdit le contrôle de sa bête.
Se relevant à la seule force de son dos, il plaqua Stiles contre le mur, le maintenant contre lui alors que le jeune homme entourait ses hanches de ses cuisses. Stiles hurlait désormais. Ses cris emplissaient l'espace de la chambre, ses ongles griffaient le dos de Derek et il jouit ainsi, le sexe de son loup profondément ancré dans ses chaires qui se resserrait en rythme.
Mais le loup de Derek n'en avait pas fini. Les yeux rouges, l'alpha retourna le jeune homme et le bloqua contre le mur entrant et sortant de lui encore encore et encore. Ses griffes sortirent et s'enfoncèrent dans les hanches de l'humain, mais il ne le sentait pas, trop pris par un second orgasme dévastateur. Alors Derek vient à son tour dans la moiteur très serrée de son amant.
Il souffla sur l'épaule de son amant et le prit dans ses bras. Son loup était de retour au fond de lui, laissant Derek gérer seul ses états d'âmes et ceux de son amant. 'Froussard' pensa-t-il. Il porta presque Stiles jusqu'au lit. Le jeune homme était mort de fatigue, il avait l'impression d'être dans du coton.
« Je crois avoir droit à une nouvelle séance de léchouilles, tu as rouvert mes plaies… Et tu en as créé de nouvelles ! Derek tu es vraiment, vraiment un Grand Méchant Loup ! »
Derek rit, émettant ce son si caractéristique qui envoya des papillons dans le cœur du jeune humain. Les questions se remettaient à bourdonner dans sa tête. Mais il les repoussa quand un Derek très nu et très attentionné s'occupait de ses petits bobos.
« A vos ordres chaton… »
Le Grand Méchant Loup léchait chaque égratignure qui pouvait marquer le corps du jeune homme, faisant un peu de zèle sur ses hanches et ses tétons.
Tant d'émotions et de sport de chambre avait littéralement crevé les deux amants, et ils finirent par s'endormir l'un contre l'autre, tendrement enlacés.
Épilogue. (NDA : Pour les fans de happy end, s'abstenir)
Stiles se réveilla dans un cocon, dans la chaleur épaisse d'une étreinte. Les bras de Derek. Les questions se bousculaient à nouveau. Mais encore un fois il les repoussa.
Des bruits, des voix se faisaient entendre à l'étage inférieur. Se décalant doucement, il réussit à ne pas réveiller l'alpha endormit, qui roula à la place qu'il venait d'occuper. Stiles se rhabilla tranquillement, évitant de faire le moindre bruit. Il fit un tour à la salle de bain, découvrant ses blessures cicatrisées comme si elles dataient de plusieurs semaines. Il emprunta le t-shirt de Derek, respirant on odeur.
Il descendit les marches, se rapprochant des voix qu'il reconnut comme étant celles de Scott, Isaac et Jackson :
« … dangereux, il a tué un alpha !
-Tu parles ! Stilinski est un cloporte ! Il ne mérite pas la morsure. Derek a eu raison de l'exclure de la meute.
-Il n'en a jamais fait partie Jackson. Quoi que après cette nuit… Tu l'as entendu crier sous les coups de boutoir de Derek ? On a jamais entendu Jennifer crier comme ça ! »
Un rire, puis un deuxième.
« -Personne ne veut de lui de toutes façons, je commence à connaître Derek un peu mieux maintenant, il a le complexe du héros. Il s'est vidé les couilles dans sa donzelle en détresse et il va la jeter comme les autres.
-Jackson on parle de Stiles quand même un peu de respect !
-Et puis Derek l'a jeté avant de se vider les couilles !
-Isaac !
-T'as raison mon pote ! Ce mec est trop con. Il n'a jamais servi à rien de toute façon, au moins vide-couilles, ça lui donne une fonction. »
Il entendit deux rires… Puis un troisième. Scott aussi riait de lui. Le cœur en miette de Stiles se brisa si fort qu'il pensait que son cri de détresse résonnerait jusqu'aux fondations du vieux manoir. Mais il ne franchit pas même la barrière de ses lèvres.
Oublié le cocon et la chaleur. Son esprit était aussi brisé que son cœur. Il trébucha dans les marches et les rires s'arrêtèrent d'un coup. Il avait été entendu. Scott arriva devant lui, les yeux exorbités. Il ouvrit la bouche et la referma de suite. Il ne savait pas quoi dire. Il tenta quand même de s'expliquer mais Stiles lui intima de se taire. Il se releva, les yeux encore plus sombres qu'à l'accoutumé, les jambes tremblantes. Il passa devant Scott qui tenta de le retenir. Stiles se dégagea vivement, lançant un regard glacial au bêta. Regard qui le brûla. Il passa devant Jackson et Isaac, les deux, pour une fois partageaient le même air piteux. Stiles sorti du manoir. Le trajet jusque chez lui, lui sembla interminable et court à la fois.
Arrivé dans sa chambre, le jeune homme contempla ce qui restait de son adolescence. Il prit deux papiers et un stylo. Puis ses clés de voitures et parti sans se retourner. Son portable n'avait pas bougé de sa table de chevet depuis trois mois.
À mon père,
Je sais que tu me chercheras, ça ne sert à rien, je te donnerai des nouvelles et je reviendrais, je pense. J'ai fait une promesse à maman.
Mange convenablement, G. STILINSKI
Au Grand Méchant Loup,
Attention, le chaton va grandir et devenir un tigre. J'ai déjà les rayures.
Miaou.
Alors, reviendra? Reviendra pas?
Et Derek dans tout ça? Pfiou! je crois que je suis partie pour, allez, 30/40h de plus? Enfin on verra bien! Merci d'être arrivé jusque là :)
D.O.T.M.
