Titre: Question de Culot
Genre: OS, Romance, humour
Paring: Roy&Ed
Rating: K+
Disclamer : Défi n°26 de Dragonna ; tous les personnages sont à Hiromu Arakawa
Note : Je suis sincèrement désolée pour le retard que je prends sur "Ombre et Lumière". Je pense que tout le monde comprendra si je dis que je suis débordée de travail... Néanmoins, sachez que la suite viendra, malgré le temps que cela prendra.
Il avait longuement réfléchi. Il avait analysé tout cela en détails, pesé le pour et le contre, pensé aux conséquences et aux multiples solutions qui s'offraient à lui. Il avait mis au point diverses stratégies, toutes susceptibles de fonctionner à la perfection... ou d'échouer lamentablement. Son honneur et son ego en auraient pour leur compte, mais on n'avançait pas si l'on ne prenait jamais de risques, n'est-ce pas ? Il avait donc longuement réfléchi à la meilleure façon d'agir, et avait fait le choix qui l'avait conduit à la situation présente.
"Colonel, vous pouvez m'apprendre à embrasser ?"
La question était toute innocente, posée sur ton de conversation, sans arrière pensée aucune (la question, pas forcément son propriétaire). Seulement voilà, le Colonel, lui, ne s'y attendait pas. Mais alors pas du tout. Ce qui expliquait notamment le café répandu sur les documents devant lui, qu'il avait recraché sous le choc de la surprise.
Edward se tenait droit devant son bureau, les mains croisées derrière le dos, un petit air de rien au visage et un léger sourire flottant sur les lèvres. Le Colonel le regardait avec des yeux ronds, gros comme des soucoupes, se demandant visiblement ce qu'on avait fait du Fullmetal.
"Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à la crevette ?"
"QUI VOUS DÎTES QU'IL EST SI PETIT QUE MÊME LE PLANCTON DOIT PRENDRE UN MICROSCOPE POUR LE VOIR ??!!!"
"Ah si, c'est bien toi..."
Inspirant profondément pour retrouver son calme, Ed reprit : "Je vous ai posé une question."
"Pourquoi à moi ?"
"Parce que à vous." Avant que le Colonel ne s'interroge davantage, il poursuivit : "Parce que vous êtes le mieux placé pour ça, avec votre réputation de tombeur... !"
"Mais... je ne suis pas vraiment... Enfin, pourquoi tu ne demandes pas à Fuery, hein ?"
"Vous plaisantez ?" grimaça le blond. "Timide comme il est, je suis sûr qu'il a même jamais embrassé de filles."
"… Et, euh… alors pourquoi pas Breda ?"
"Vous m'avez bien regardé ?"
"Havoc ?"
"C'est un fumeur, l'odeur me donne envie de vomir..."
"Falman ?"
"Vous voulez rire ? J'ai pas besoin d'un discours théorique, voire philosophique sur la question !"
"Et... il y a... Et Riza ?"
"… Je tiens à la vie... !"
"Mais... je..."
"Bon, c'est pas compliqué, c'est soit oui, soit non... !"
Le Colonel était dans l'impasse. Il était obligé de répondre. Vous êtes coincé.
"Et bien... dans ce cas... je suppose que... c'est d'accord."
Edward jubilait intérieurement, et dut se faire violence pour ne pas laisser un grand sourire triomphant lui barrer le visage. Il approcha du fauteuil du Colonel, d'un pas lent et mesuré, puis posa les mains sur les accoudoirs pour le tourner vers lui.
"Alors... vous me montrez ?"
S'il ne savait pas pertinemment qu'il se trouvait devant Roy Mustang, il aurait juré l'avoir vu rougir. Le retour des yeux en soucoupes.
"Ah... euh... carrément... ?"
"Vous comptiez me faire un discours ?"
"Euh... non..."
"Alors... vous me montrez ?" répéta Edward en se penchant un peu en avant.
"OK..."
Le Colonel s'était repris, et posa une main sur sa nuque pour l'attirer à lui. Ils s'embrassèrent.
Quand Roy rouvrit les yeux, il fut incapable de dire combien de temps s'était écoulé pendant ce baiser.
Et il veut que je lui apprenne ??! fut sa première réaction, car le blond était diaboliquement doué.
… Espèce de démon à tête d'ange, va ! vint ensuite quand il comprit que ce même blond l'avait tout bonnement manipulé. Enfin il réalisa, stupéfait :
… je me suis fait avoir …
Un temps.
Quitte à perdre de cette façon, il était prêt à rejouer tous les jours !
Edward le fixait, le regard brûlant ; Roy sourit de son petit air arrogant :
"Pas mal, pour un débutant... !"
Étrangement, s'il l'avait vexé, la réaction fut tout-à-fait inhabituelle : Edward sourit à son tour, d'un sourire indigne de son visage d'ange, mais parfait pour la crevette démoniaque (et perverse ?) qu'il était.
"Dans ce cas, j'espère bien que vous allez approfondir la leçon... !"
Les yeux du Colonel s'agrandirent de surprise, mais il semblait en même temps très satisfait. Heureux ? Ed s'arrangerait pour que ce soit le cas, c'était certain ! En guise de réponse, Roy l'attira à nouveau contre lui, et le blond s'assit sur ses jambes pour l'enlacer, passant ses bras autour du cou de son tout nouveau petit ami.
Edward était considéré comme un génie. Ce n'était pas pour rien qu'il était l'adversaire préféré de Breda aux échecs.
Son plan avait marché !
Comme quoi, tout n'était qu'une question de culot...
