Dans ce premier oneshot, Harold et Astrid essaient d'avoir un peu d'intimité. Contient des scènes de nudité mais rien de porno.
Disclaimer : comme d'hab.
Un peu d'intimité
Cela faisait deux mois qu'Astrid et Harold s'étaient mariés. Il y avait eu la cérémonie proprement dite en grande pompe, la nuit de noces passée à danser et à picoler et la gueule de bois du lendemain. Ensuite, il avait fallu tout ranger. Ils avaient emménagé ensemble mais ils n'avaient pas eu un seul moment à eux depuis : il y avait toujours un navire à réparer ou une dispute à régler. En fait, ils n'avaient pas eu un seul moment d'intimité depuis : dès qu'ils se cachaient dans un coin pour s'embrasser un peu, quelqu'un demandait leur attention et le soir, ils étaient trop fatigués pour faire autre chose que dormir. Pourtant, ils étaient jeunes et avaient les hormones qui bouillonnaient. A quoi bon se marier si on ne peut pas s'éclater au lit ?
Astrid finit par décider de ruser : ils allaient dire à tout le monde qu'ils faisaient un tour en bateau, tous les deux, pour vérifier qu'il ne restait pas de dragons retardataires sur une île proche. Le mensonge ne trompa personne et leur valut pas mal de clins d'œil de personnes qu'ils connaissaient, ainsi qu'une ou deux réflexions plus ou moins déplacées. Toujours est-il que quelques jours plus tard, ils mettaient le cap sur la petite île heureusement déserte, pensant y trouver enfin un peu d'intimité.
- Dis-moi, avança Astrid tandis qu'ils tiraient le petit bateau sur la plage. Tu veux des enfants plus tard ?
- Oui mais pourquoi, plus tard ? s'étonna Harold. Pourquoi pas tout de suite ?
- Parce que moi aussi, j'en veux. Mais je ne suis pas sûre de vouloir être enceinte maintenant. On a tellement de choses à faire ! J'ai pris un contraceptif avant de partir mais si t'es pressé de devenir papa…
Il rit et la prit dans ses bras.
- T'as raison, comme d'habitude ! On fera ça quand on sera prêts.
Il l'embrassa sur la joue, attrapa le panier de pique-nique qu'ils avaient emporté au cas où et l'entraîna plus loin pour chercher un endroit discret. Aucun des deux n'avait envie d'être surpris en train de faire ça, après tout. Ils marchèrent un moment et finirent par trouver une jolie clairière avec un petit étang.
- Qu'est-ce que t'en penses ? demanda Harold. Ça te…
Il ne termina jamais sa phrase. Elle était déjà en train de l'embrasser à pleine bouche. Il lui rendit son baiser en l'enlaçant, puis essaya de glisser une main sous ses vêtements. Malheureusement pour lui, la plupart des vikings aiment porter des trucs en métal sous leurs tenues pour se protéger en cas de bagarre et Astrid ne faisait pas exception à la règle. Tout ce qu'il arriva à faire, c'est se coincer les doigts.
- Ça va ? demanda-t-elle tandis qu'il réprimait une grimace de douleur.
- Oui, répondit-il en retirant sa main. Ça va être plus compliqué que ce que je pensais.
Avoir triomphé d'adversaires perfides et redoutables et être mis en défaite par une chemise, quelle humiliation ! En voyant sa mine dépitée, Astrid lui sourit.
- Je propose qu'on enlève tout maintenant, lança-t-elle. On sera plus à l'aise !
Sur ce, elle se retourna et commença à retirer ses bottes. Harold l'imita sans dire un mot. Tout d'un coup, il se sentait particulièrement ému. Lui et Astrid allaient faire l'amour pour la première fois, c'était un moment dont ils allaient se souvenir toute leur vie. Peut-être qu'il aurait dû prévoir quelque chose d'encore plus romantique, après tout.
Il se retrouva avec sa jambe artificielle comme seul vêtement et décida de la garder pour le moment. Ce n'était vraiment pas le moment de trébucher. Il se retourna et vit qu'Astrid était nue, elle aussi. Elle s'était assise par terre, lui tournait toujours le dos et à sa posture courbée, il vit tout de suite que quelque chose n'allait pas.
- A quoi tu penses ? demanda-t-il en s'asseyant derrière elle.
- Tempête. Des fois, je venais ici avec elle quand j'avais besoin de décompresser. C'était notre endroit secret. Je la regardais jouer et ensuite on rentrait. Tu crois qu'elle est…
Sa voix tremblait un peu et soudain, Harold se sentit très triste. Il savait parfaitement ce qu'Astrid ressentait. Lui aussi avait eu le cœur serré quand il avait dit au revoir à Krokmou, et ils n'avaient aucun moyen de savoir ce qui se passait là-bas…
- Je suis sûr qu'elle va très bien ! s'écria-t-il en l'enlaçant. A mon avis, elle s'est fait plein de nouveaux potes dans le monde des dragons.
- Tu crois ?
- Oui ! Et si ça se trouve, elle a un amoureux et en ce moment-même, ils sont en train de fabriquer des bébés dragons !
- Comme toi et moi, tu veux dire ?
- Hé, j'ai pas envie que tu pondes un œuf de dragon !
Elle se retourna pour lui filer un coup de poing (parce que sa blague était vraiment nulle), s'arrêta, jeta un coup d'œil plus bas, le regarda à nouveau dans les yeux (lui aussi avait un peu de mal à la regarder dans les yeux) et parut se détendre.
- On est prêts, non ? demanda-t-elle.
Il étendit la main et lui caressa la joue. C'était la première fois pour tous les deux et même s'il connaissait la théorie, il ne savait pas très bien par quoi commencer. Il s'approcha et l'embrassa, doucement. Elle lui rendit son baiser, ils s'embrassèrent encore et encore, puis elle le fit basculer à terre et s'allongea sur lui. Pendant quelques minutes, les jeunes mariés se sentirent comme au Walhalla. En fait, ils étaient tellement heureux qu'ils ne virent pas sur quoi ils étaient en train de rouler. Astrid comprit que quelque chose n'allait pas quand Harold cessa complètement de bouger.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle.
- Heu… regarde ton bras !
Astrid tourna la tête et étouffa un cri. Ils étaient tous deux couverts de fourmis ! Elle se leva d'un bond et alla se précipiter dans l'étang, où Harold la rejoignit. Ils restèrent silencieux un instant, complètement découragés.
- J'ai froid, constata Astrid, catastrophée. Le vent se lève. Et on n'a même pas pris de quoi se changer !
- On peut se sécher avec la nappe du pique-nique, fit remarquer Harold.
C'était une bonne idée mais une autre mauvaise surprise les attendait dans le panier. Les fourmis l'avaient envahi et il n'y avait plus rien de bon à manger. Complètement découragés, les amoureux se séchèrent tant bien que mal et remirent leurs vêtements. Leur libido venait de retomber de toute façon et ils décidèrent d'un commun accord de rentrer à la maison.
Le trajet se déroula en silence. La nuit était déjà tombée quand ils poussèrent la porte de leur habitation. Quelqu'un avait glissé une note sous la porte. Harold la ramassa et lut :
- On espère que vous vous êtes bien amusés et on est impatients de voir le bébé… Non mais, de quoi ils se mêlent ?!
- Ça va pas s'arrêter ! s'écria Astrid en refermant la porte. Ils font déjà des paris pour savoir si on aura une fille ou un garçon. Sauf les jumeaux. Eux, ils veulent qu'on ait des jumeaux.
- Génial, grommela Harold, qui n'avait aucune idée de la façon dont on élève des jumeaux. Comment on fait pour qu'ils parlent d'autre chose ?
- Je ne sais pas ! lança Astrid, passablement énervée. Tiens, t'as qu'à te laisser pousser la barbe. Ça leur fera un sujet de conversation.
- Krane va m'accuser d'avoir piqué son idée.
- Justement.
Harold ne trouva rien à répondre à cela. Leur pique-nique était évidemment perdu mais ils avaient encore du pain, du jambon et quelques fruits dans leur garde-manger. Ils dînèrent en silence, la mine sombre. Finalement, Harold repoussa son assiette et avoua :
- Je suis désolé.
- Désolé ? s'étonna Astrid. Pourquoi ? C'est pas ta faute si nos amis veulent qu'on ait des jumeaux.
- Je veux dire, pour aujourd'hui. Je voulais vraiment que cette journée soit mémorable.
Astrid eut un petit sourire.
- Elle l'a été ! Pas dans le bon sens, mais pour être mémorable, elle était carrément mémorable ! Et puis, tu sais je ne peux pas m'empêcher de penser que si on est encore amoureux après cette journée toute pourrie, ça veut dire qu'on est faits pour être ensemble.
C'était ce qu'Harold avait besoin d'entendre. Réconforté, il demanda :
- Tu veux qu'on aille se coucher, maintenant ?
- Non, j'ai plutôt envie d'un bain. On le prend à deux ?
Harold se demanda si elle était en train de lui faire une nouvelle proposition sexuelle ou si elle avait juste envie de se détendre. Il acquiesça, puis se ravisa et alla fouiller dans le garde-manger pendant qu'elle remplissait la baignoire qu'il avait installée lui-même, une cuve en planches avec un système de chauffe-eau dernier cri. Il revint quelques instants plus tard avec un verre d'hydromel dans chaque main.
- On l'a bien mérité ! s'écria-t-il en lui en tenant un.
Quelques minutes plus tard, ils se trouvaient assis dans la baignoire avec de l'eau jusqu'aux épaules, sirotant leurs boissons. L'eau chaude faisait tomber les tensions et les faisait somnoler. Pendant un instant, ils souhaitèrent que ce moment ne se termine jamais.
- Qu'est-ce qu'on est bien… murmura Astrid.
- On devrait faire ça plus souvent… approuva Harold.
Astrid médita ces paroles. Tout avait énormément changé autour d'elle. Enfant, elle ne s'imaginait pas mariée, et surtout pas avec Harold. Aujourd'hui, ils savouraient un verre d'hydromel dans le même bain, ce qui lui aurait paru impensable quelques années plus tôt. Il lui avait d'abord semblé inconcevable de vivre avec des dragons mais ensuite, Tempête avait fait partie de sa vie et voilà qu'elle était partie. Quels changements. Quelle serait la prochaine chose qui transformerait sa vie ?
- Dans six mois, ça te va ? demanda-t-elle.
- Je préfèrerais sortir de ce bain un peu avant !
- Je te parle de nos enfants. J'aimerais qu'on fasse un essai dans six mois.
- D'accord.
Le bain finit par refroidir et ils allèrent se mettre au lit. C'était bon d'être allongés côte à côte, rien que tous les deux. Les nuits précédentes, ils s'étaient couchés crevés de fatigue mais pour une fois, ils n'avaient pas vraiment envie de dormir. Soudain, la même idée leur traversa l'esprit.
-T'as sommeil ? murmura Harold dans la pénombre.
- Non, et toi ?
- Non plus. Tu crois qu'il est encore temps pour le faire ?
Elle répondit par un baiser, puis par un autre, et de fil en aiguille, Astrid et Harold finirent par perdre leur virginité ensemble, après l'une des journées les plus énervantes de leur vie.
