Peu de personnes le savaient. A vrai dire, lui seul était au courant. De ce... pacte. Avec Elle. Celle qui contrôle tout. Le Monde, sorcier et moldu. L'Univers.

Il avait fait un pacte avec la Créatrice.

Il ne savait pas ce qui lui avait pris, sans doute pour échapper à l'emprise de Voldemort, sachant qu'il ne serait jamais libre pendant cette guerre qui ravageait tout sur son passage.

Toujours est-il qu'à présent, il était un ange, un vrai. Lié à jamais à la Créatrice. Et personne ne le savait, sauf les deux concernés.

Personne ? Vraiment ?

°o$.$o°

Lundi 2 septembre, dortoir des garçons, Serpentard.

Drago se réveilla avec difficulté, ce matin-là. Premier jour à Poudlard, et il était déjà fatigué par l'ambiance pesant sur son dortoir. Théodore Nott et Blaise Zabini se disputaient, comme à leur habitude, tandis que Goyle semblait perdu. Drago se rappela alors que sa chère moitié, Crabbe, avait dû redoubler, parce que oui c'était possible à Poudlard, et vu les résultats catastrophiques du jeune homme, il n'était pas étonné que le gorille y ait été contraint.

Goyle, pourtant, n'était pas aussi stupide qu'il n'y paressait puisqu'il obtint 7 BUSE sur 9, échouant en divination et astronomie, mais obtenant un Effort Exceptionnel en potions, à la grande surprise de ses camarades. Blaise en obtint 8 sur 9 (échec en botanique) et Nott excella en ramassant 9 BUSE sur 9, avec 8 Optimals (il eut un Effot Exceptionnel en Histoire de la Magie). Comme quoi, il n'y avait pas que Granger à être un tantinet intelligente.

Toujours est-il que le joyeux brouahah des deux Serpentards se disputant eut tôt fait d'énerver Drago qui se leva de son lit pour aller prendre sa douche. Il lui restait 25 minutes pour se préparer et il comptait bien en passer une dizaine sous l'eau, froide de préférence, pour apaiser la brûlure dans son dos. Il enleva donc son haut de pyjama en soie verte (on est un Malefoy ou on ne l'est pas !) et alors qu'il allait prendre ses affaires dans sa valise, il entendit un sifflement admiratif derrière lui, avant de se statufier à l'entente de Zabini :

« _Ca, c'est du tatouage, Drago ! »

Il se força à se retourner, et observa les regards de Nott et Zabini, étonnés mais apparemment jaloux.

« _Tu te l'aies fait faire pendant les vacances ? questionna Théodore. Il me semble que c'est la première fois que je le vois en cinq ans de vie commune.

_Ouais, y a presque un mois que je l'ai maintenant. Mais ça fait un mal de chien !

_En même temps, t'as pas fait dans la dentelle, hein ! signala Blaise. Et vu la taille, tu as du morfler pendant un bon bout de temps ! »

Drago grimaça. Ouais, il avait ''morflé''. Et d'ailleurs, il morflait toujours ! Mais ça, il n'allait pas le dire, bien sûr.

Un Malefoy ne montrait pas sa douleur. Un Malefoy était fort et inspirait respect et crainte. En temps normal.

« _Non, pas vraiment, une semaine tout au plus ! Bon, c'est pas tout, les gars, mais je vais me doucher, à moins que vous ne vouliez encore plus longtemps admirer mon superbe corps d'albâtre...

_C'est bon, vieux, va te laver ! ricana le métisse. Et frotte bien derrière les oreilles surtout ! ajouta-t-il, un sourire aux lèvres. »

Il éclata franchement de rire quand il vit Drago retourner vers son lit, attraper son oreiller et lui faire un grand sourire, un brin sadique. Il se le reçut dans le ventre, faisant redoubler son hilarité. Il tira la langue, taquin, devant le regard désespéré de Théodore, qui se demandait sans doute comment Drago faisait pour autant l'apprécier. Il leva les yeux au ciel, Drago était et resterait une énigme pour lui sur ce point-là. Il continua à s'habiller, sous le regard malicieux de son voisin.

.

.

.

Dans la salle de bain, Drago put enfin soupirer. Le fait de mentir aussi ouvertement à ses amis, ou du moins omettre la vérité, le troublait. Les serpentards étaient connus pour être fiers, arrogants, avides, ambitieux, mais malgré cela ils étaient également fidèles en amitié, et n'étaient pas des traitres. Des laches, aucun doute là-dessus, même si parfois certains surprenaient par quelque acte héroique, comme Drago renonçant à servir le Mal, ou tout du moins à être Mangemort.

Parce que ce n'était pas parce qu'il était un ange, un vrai, qu'il allait se comporter comme tel et batiffoler avec les poulets grillés !

Il se déshabilla entièrement, rentra dans la douche, et frissonna lorsque l'eau bouillante glissa entre les omoplates et mit à vif la peau de Drago qui eût l'impression d'être partiellement ébouillanté. Cependant, une fois le choc passé, la fraicheur de l'eau contre la chaleur de sa peau soulageait Drago, qui n'arrêtait pas de ruminer contre le Créatrice.

Elle ne lui avait pas laissé le choix, vis à vis de son tatouage. Ses paroles sybillines sur le fait qu'il la remercierait un jour et bla bla bla... N'empêche qu'il ne voyait toujours pas l'utilité d'avoir... ça dans le dos.

« Un ange n'est-il point censé avoir des ailes, Drago Lucius Malefoy ? » lui avait alors demandé la divinité, en réponse à la question du jeune ange.

Elle répondait toujours à ses interrogations par des questions comme celle-ci, enfantines et pourtant véréridiques. Certes, un ange possédait des ailes, mais il les imaginait plutôt grandes, blanches, plumeuses, et permettant de voler !

Elle avait alors suivi le fil de ses pensées et lui avait déclaré : « Tout vient à point qui sait attendre, Drago Lucius Malefoy. »

Génial. Il savait maintenant d'où venait tous les expressions bizarres du genre ''Il pleut des chiens et des chats'' ou ''quand les cochons voleront''...

Elle rit encore une fois, ayant lu dans ses pensées à nouveau.

Quelle plaie ! En y repensant, il se disait qu'elle était bien singulière et qu'il ne l'imaginait pas comme ça avant de la connaître. Qui aurait pu prédire que le Régent de l'Humanité était en fait une Régente, et aussi tordue que le monde qu'elle gouvernait ? Personne, bien sûr. Il y avait même des personnes, des scientifiques, qui ne soupçonnaient même pas l'existence d'une Créatrice. Drago en faisait partie, avant. Il n'avait jamais prié, jamais ne serait-ce qu'évoqué la possibilité qu'une certaine entité puisse les diriger, à partir d'un Ailleurs.

Un jour, enfin, une nuit, il se retrouva, en rêve, dans une cour de graviers blancs, face à une fille à peine plus âgée que lui mais qui avait les yeux pleins de ce je-ne-sais-quoi qui lui faisait comprendre qu'elle n'était pas ce qu'elle semblait être.

Et ce jour-là, il changea. Oh, il avait déjà changé, il le savait ! Depuis quand ? Sans doute lorsque son père jeta un doloris à sa mère alors qu'il était en colère. Ou lorsqu'il appris que le Lord serait ravi de le compter parmi ses fidèles, alors que lui ne voulait pas. Mais alors pas du tout.

Toujours est-il qu'il avait changé, et définitivement cette fois. La Créatrice lui avait dit : pas de retour possible. S'il n'était pas sûr de ses choix, s'il n'était pas certain de ne rien regretter, s'il y avait ne serait-ce qu'un minuscule doute en lui, elle refuserait de le... transformer. Mais ayant lu dans son esprit, elle savait ce qu'il pensait, bien sûr. Elle voulait l'entendre de vive voix, qu'il prenne pleinement conscience de ses actes. Et ainsi, lorsqu'il déclara d'une voix solennelle « Je suis prêt », elle sourit. D'un sourire pur et doux, presque maternel. Et il sut qu'il avait fait le bon choix, juste à travers ce sourire.

Il sortit de la douche et mis son pantalon, tournant le dos au grand miroir de la salle de bain, dans lequel on voyait courir, sur ses muscles finement ciselés, deux ailes d'ange, d'un noir aussi pur que le blanc de sa peau, et contrastant parfaitement avec celle-ci.

Drago Lucius Malefoy était un ange.

Un ange, qui n'avait qu'un tatouage pour se rappeler qu'il n'avait pas rêvé.

Un ange, qui ne voulait pas s'impliquer dans une guerre perdue d'avance.

Un ange, qui était un peu perdu dans ce monde presque inconnu.

Un ange, qui n'avait que rarement été bon envers les autres.

Un ange, qui était le fils d'un des plus vils fidèles de Satan.

Un ange, qui ne se considérait pas réellement comme tel.

Un ange, qui n'avait qu'un mois en tant que tel.

Un ange, qui n'avait que seize ans d'existence.

Un ange, qui ne savait rien de l'amour.

Un ange, qui n'attendait rien de l'amour.

Un ange, qui ne croyait pas en l'amour.

Mais un ange quand même.

Un ange, qui en ce moment même était affamé, d'ailleurs.

Il sortit de la salle de bain, se passa la main dans les cheveux et eut un sourire en voyant que Blaise l'attendait déjà. Il était toujours le dernier levé, le dernier douché, le dernier préparé, et pourtant ses amis l'attendaient tous les matins. Blaise et Théodore, qu'il considérait comme ses meilleurs amis, et bien sûr Pansy Parkinson, sa seule et unique meilleure amie.

Lorsqu'ils descendirent, Blaise, Théo et lui, Pansy était assise dans un des fauteuils de la salle commune qui donnait sur l'escalier menant au dortoir des garçons. Des fois, elle montait directement, quand elle en avait marre d'attendre toute seule. Mais les jours de rentrée, elle ne montait pas. Jamais. Les trois amis ne savaient pas pourquoi, mais ils l'avaient remarqué en cinq ans. Peut-être que ça ne voulait rien dire, peut-être qu'elle prenait toujours plus de temps les jours de rentrée, peut-être qu'elle était plus patiente.

De toute façon, Pansy était unique, et ils savaient que quoiqu'ils lui disent, elle ne changerait pas sa manière de faire, alors ils se taisaient. Ils l'aimaient bien, leur petite Parkinson. Elle était marrante, avec son petit nez et ses yeux brillants joyeusement à ce moment-là.

Une fois la salle commune laissée derrière eux, les serpentards prenaient leur air froid et distant de Sang-Pur. C'était comme ça.

°o$.$o°

Lundi 2 septembre, dortoir des filles, Gryffondor.

Lorsqu'Hermione se réveilla, ce matin-là, elle était déboussolée. Où donc était son réveil bleu ? Et sa belle lampe de cheveux grise argentée ? Elle tendit la main et sentit sous ses doigts le bois de sa table de chevet. Elle était pourtant en plastique, normalement... Elle ouvrit un oeil et se souvint. Ah oui, elle était à Poudlard. Les baldaquins rouges, la table de chevet en chène, et le bruit de ses camarades de dortoir.

Le bruit ? Elle était en retard ! Elle se réveillait d'habitude bien avant Lavande et elle l'entendait se plaindre de Parvati qui prenait tout le miroir de la salle de bain. Elle se redressa d'un coup sur son lit, l'étourdissant. Heureusement qu'elle s'était douchée la veille au soir, sinon elle serait vraiment dans la bouse de dragon !

Elle se prépara en vitesse, se peigna les cheveux, se passa un coup de crayon sous les yeux et se dirigea vers les escaliers après avoir salué ses amies, Lavande et Parvati. Cette dernière la félicita de sa nouvelle coupe de cheveux, tandis que Lavande lui demanda si elle pouvait emprunter son crayon moldu. Elle accepta avec joie et remercia Parvati avant de descendre rejoindre les garçons qui l'attendaient dans la salle commune.

Sa nouvelle coupe de cheveux, comme son maquillage, était liée à ses vacances. En effet, sa cousine, Malika, avait passé un mois chez elle et ses parents, et s'était un jour énervée sur Hermione qui ne prenait pas assez soin d'elle. Elle l'avait alors trainée de force chez une coiffeuse, chez l'esthéticienne, la manucure et la pédicure !

La coiffeuse avait fait du bon travail, et ce, sans magie. Le fait de savoir qu'en cinq ans, elle avait appris pleins de sortilèges et enchantements, et que finalement c'était une moldue qui avait fait de sa touffe de cheveux une belle cascade de boucles brunes aux reflets dorés.

L'esthéticienne l'avait torturée avec des bandes de cire, et elle avait eu presque aussi mal que quand Dolohov lui avait jeté son sort inconnu au Département des Mystères trois mois avant. Elle n'avait pas eu le courage, ni l'envie, d'y retourner le mois suivant, et elle avait découvert un sort d'épilation tout aussi efficace, plus rapide, mais malheureusement assez douloureux aussi.

La manucure, et la pédicure, avait presque hurlé en voyant l'état de ses ongles. Elle avait passé une heure et quart à repousser les cuticules, limer, poncer, lisser et vernir ses ongles de mains, et presque autant de temps pour ses orteils. Elle lui avait passé plusieurs crèmes visant à hydraté ses mains abîmées à force de tourner les pages des livres, dehors.

Cette remise en beauté s'était étalée sur deux jours et Hermione en était ressortie épuisée, lessivée, mais également satisfaite de sa nouvelle apparence. Ses ongles étaient magnifiques, ses cheveux aussi, et elle se sentait plus légère suite à la torture à la cire.

Vraiment, ces vacances lui ont été bénéfiques, et Malika avait eu l'air heureuse de découvrir qu'en fait, Hermione était très belle, bien qu'elle ne sache pas se mettre en valeur. Mais, foi de Granger, elle allait la traîner dans des boutiques de vêtements et Hermione deviendrait la fille la plus adulée de son lycée privé.

En effet, ces nouveaux vêtements avaient eu leurs petits effets, et Hermione put se détendre dans les bras d'Alec, un moldu américain en vacance dans son quartier. Elle avait pu découvrir les délices du plaisir, avant qu'il ne soit obligé de partir, laissant Hermione un peu nostalgique de ce garçon qui lui avait tout appris sur le sexe opposé, même si elle se doutait que ce n'était qu'une amourette, il avait été son ipremier/i, et cela ne s'oublie pas facilement, n'est-ce-pas ?

Perdue dans ses réflexions, elle ne vit pas le regard surpris du rouquin, qui ne se remettait pas de sa nouvelle apparence, au même titre que son meilleur ami. Hermione ne les avait pas habituée à tant de... beauté ?

Oui, c'était cela, pour la première fois depuis des années, ils trouvaient Hermione Granger ibelle/i, et bien faite de sa personne. Elle qui cachait toujours ses formes derrière des robes de sorcier informe, elle avait aujourd'hui revêtu une robe plus près du corps, pas aguicheuse, mais assez révélatrice sur ses courbes, sans pour autant les dévoiler totalement.

Juste assez pour rendre les hommes fous.

« _Hermione ! s'écria Harry, remis de son apparition. Dépèche-toi, on a plus que vingt minutes pour déjeuner ! Tu sais bien qu'il en faut minimum quinze pour ton goinffre de meilleur ami ! Et je ne parle pas de moi, bien sûr, ajouta-t-il avec un clin d'oeil.

_Héé ! fit Ron en lui mettant une tape sur le bras. Dix minutes, ça me suffit, des fois !

_Oui, oui, Harry, j'arrive ! Je me suis mal réveillée ce matin, désolée. Et Ron, tu mens, il t'en faut même vingt des fois. »

Il lui adressa une moue boudeuse, avec une ombre de sourire cependant. Hermione glissa son bras sous celui du rouquin, pris Harry par la main et passa le tableau de la Grosse Dame en souriant, heureuse de retourner à Poudlard pour une nouvelle année, avec ses meilleurs amis.

La Grande Salle était toujours aussi belle, avec le Plafond Enchanté, les bougies, et les drapeaux. Dumbledore trônait à sa place de directeur, au centre de la table des professeurs, dans une robe violette. Hermione eut un sourire en voyant son attriquement. Le plus puissant sorcier du monde magique se promenait dans une robe fushia. Affligeant...

Il lui adressa un clin d'oeil par-dessus ses lunettes en demi-lune et elle détourna le regard, le posant tout naturellement sur la table des Serpentards. Elle repéra sans mal les cheveux blonds de Drago Malefoy, parlant avec un métisse, sans doute Théodore Nott, qu'elle cotoyait en Arithmancie. Elle le regarda quelques secondes quand il leva la tête vers elle, ses yeux gris se posant sur elle. Elle refusa de lâcher son regard, et fut surprise de le voir esquisser un demi-sourire, avant de tourner la tête.

Etrange. Depuis quand Drago Malefoy savait sourire ? Et surtout, depuis quand il ne la regardait plus avec un air dégoûté sur le visage ? Où donc se trouvait le petit chieur prétentieux qui les avait balancé, elle et ses amis, à de nombreuses reprises ?

Il avait changé pendant les vacances, physiquement, s'entend. Ah moins que la lionne ne l'ai remarqué que maintenant... Non, il avait changé. Depuis quand il avait ce regard gris-bleu si perçant ? Ses cheveux étaient plus longs non ? Et depuis quand, par Morgane, avait-il une musculature aussi... développée ? Non pas qu'il soit aussi musclé que les deux gorilles, non, il était plus fin, beaucoup plus fin. Sa robe de sorcier laissait deviner ses épaules plus larges.

Il releva soudainement la tête, ayant senti un regard insistant. Granger, LA Granger, le détaillait impunément ! De quel droit cett...

« _Drago chéri ? Pourquoi la Sang-de-Bourbe te regarde ?

_Je me posais la même question, Pansy !

_QUOI ? fit une voix étranglée à côté d'eux.

_Quoi, quoi, Blaise ?

_C'est... GRANGER, ça ? »

Drago le regarda d'un air de dire ''Qui veux-tu que se soit d'autre ?'' avant de retourner à son déjeuner, sans un regard pour la Gryffondor, rouge d'embarras.

Elle s'était faite surprendre en plein... enfin en pleine... observation du camps ennemi. C'était ça ! Elle regardait Malefoy pour savoir si les soupçons de Harry à son encontre étaient justifiés. Lui ? Un Mangemort ? Il n'en avait pas la carrure. Son regard se perdit à nouveau vers la table des serpents, plus précisément sur un serpent en particulier.

Qui se retourna.

Encore.

Elle baissa rapidement la tête, fuyant le regard bleuté du serpentard et attirant ceux de ses deux amis. Elle leur fit un sourire d'excuse et se leva précipitamment, manqua de s'entraver dans le banc. Elle rougit, prit son sac et sortit de la Grande Salle, sous les yeux amusés des Serpents qui la regardaient encore.

Mais ils déchantèrent bien vite en voyant que le blondinet se levait à son tour, bien décidé à savoir ce que cette foutue Granger lui voulait. Il repéra la chevelure soyeuse de la jeune femme à l'angle d'un couloir et accéléra le pas pour la ratt...

STOP ! Il avait pensé ''chevelure soyeuse'' en parlant de la touffe de GRANGER ? Il avait abusé du café ce matin... Il le savait pourtant que sans crème, le café lui montait à la tête... Mais de là à trouver agréable à regarder le balai que Granger avait sur la tête... Et elle était où, d'ailleurs ?

La jeune femme, de son côté, était mal à l'aise. Malefoy l'avait surpris deux fois pendant qu'elle le regardait... enfin... qu'elle menait à bien son espionnage. Et elle était sûre qu'il se doutait de quelque chose. Merlin, et s'il avait cru qu'elle était intéressée par lui ? Elle rougit à cette idée. Non, une folie pareille était impensable, voyons ! Même un Scroutt à Pétard ne penserait pas ça. Et puis, peu lui importait. Ce petit avorton de Malefoy ne pouvait rien lui faire, foi de Gryffondor ! Elle n'avait pas peur, elle...

« _Hé bien, hé bien, Granger, fit une voix trainante à son oreille, la faisant sursauter, tu ne m'as pas répondu quand je t'ai appelée. Je me suis inquiétée pour ma lionne préférée.. »

Celle-ci rougit furieusement. Il se payait sa tête, cette espèce de vil serpent crasseux, de gosse de riche à la con, de fils de Mangemort et sans doute de Mangemort lui-même !

Elle lui fit face complètement, pointant sur lui un index accusateur :

« _Ecoute-moi bien, sale crapaud ! Je ne te donne pas le droit de me parler sur ce ton, ni même de me parler simplement. Nous ne sommes pas amis, que je sache, et crois-moi, je n'en ai aucune envie ! Alors maintenant, espèce de Mangemort à la noix, tu vas gentiment rejoindre tes Mangemorts d'amis et me laisser tranquille pendant toute cette putain d'ann... Qu'est-ce que tu... Mais lâche-moi ! LÂCHE-MOI BORDEL ! »

Le visage froid, Malefoy venait d'aggriper le bras de l'impertinente. Elle avait osé le comparer à un Mangemort, lui et ses amis. Cette petite bâtarde de Sang-de-Bourbe ! A lui, noble Sang-Pur ! Il lui ferait regretter ses paroles, et ne la lâcherait que lorsqu'elle se trainerait sur le sol pour lui demander pardon, comme la larve qu'elle était.

Sur son visage de marbre, seule la veine qui pulsait rageusement sur sa tempe démontrait de la haine du serpent à l'égard de la lionne. Il serra plus fort, son regard bleu dans celui de la lionne, et s'approcha dangereusement de la fille.

Et, pour la première fois de sa vie, elle eut vraiment peur de Drago Malefoy.