Résumé Lors de la bataille finale qui clôture la guerre sanglante qui oppose Lord Voldemort à Harry Potter, que tout espoir semble perdu, un événement improbable va pourtant se produire : Drago Malefoy, le plus fidèle serviteur du Mage Noir, tente de se tuer en emportant dans la tombe le Seigneur des Ténèbres. Alors que la vie s'échappe de son corps, il se souvient… Ce qui l'a poussé à commettre cet acte, ce qui a fait basculer sa vie…

Disclaimer : Ni les lieux, ni les personnages ne m'appartiennent. Je dois ceux-ci à la talentueuse J.K. Rowling. L'idée me vient d'un défi d'angelinadelacour, seule l'histoire sort des méandres de mes pensées !

Voici une fiction très sombre, que j'ai écrite en me basant sur un défi proposé par angelinadelacour. Cependant, je ne préfère pas vous dévoiler les conditions et vous laisser deviner par vous-même. Sachez juste que c'est une fiction très sombre et que, contrairement à ce qu'on pourrait éventuellement croire en lisant ce premier chapitre ( j'espère qu'il va te plaire, angy ! ;-) ) elle est centrée sur Drago Malefoy.
Je ne vous en dis pas plus !
Très bonne lecture à tous !

Janvier.
Mois gris, sombre. Froid. Un froid mordant que souffle la bise sur l'Angleterre.

Bataille finale.

Celle qui oppose les partisans des Ténèbres aux autre ; à ceux qui veulent vivre libres, à ceux qui ont du sang de moldus dans les veines et qui en sont fiers, à ceux qui croient en l'Elu, au Survivant qui, plus d'une fois déjà, à survécu au Mage Noir le plus terrible su siècle, à ceux qui veulent honorer le défunt Albus Dumbledore.

Le champ de bataille s'étend presque à perte de vue en ce frais matin du 12 janvier.
Ruines fumantes, la terre rouge et noire, maculée de sang tantôt vermeille, tantôt ébène.
Des corps enchevêtrés. Par dizaine, par centaine, même. Défenseurs du bien ou du mal confondu. Seuls la mort aura pu les rassembler.
Des Mangemorts qui ont abandonné leurs cagoules. A quoi bon les porter ? Chacun les connaît.
Des élèves, à peine sortis de l'enfance, les traits lisses, le visage imberbe, les yeux vides mais ouverts, qui expriment à eux seuls toute l'atrocité de cette guerre inutile.
Mais il n'y a pas que des sorciers qui sont tombés sous les assauts de leurs adversaires ; détraqueurs, loups-garous. Quelques géants, aussi. Craup était parmi eux.

Lorsqu'Hagrid avait vu son demi-frère tomber sous les sorts virulents avec des Mangemorts, il s'était précipité en rugissant, lui qui chantait autrefois des berceuses à un bébé dragon, il en avait fait voltiger trois dans les airs, envoyé fissa deux dans la tombe. Mais il ne pouvait rien faire contre les six autres qui restaient encore.
Son corps massif repose à présent quelque part, sur ce sol jonché de cadavres, sur cette terre qui fut sa maison, fumante de trop de combats, vibrantes de trop de haine, de peur, de terreur, de détresse. Tremblante, sous cette déferlante magique.

Elle qui fut autrefois le parc de Pouldard…

Quelques-uns sont encore en vie, et se battent, avec haine, avec l'énergie du désespoir, pour tuer. Oui, tuer ceux qui ont clairsemé tant de familles unies, innocentes. Pour ceux qui ont vu trop d'horreur pour ne jamais aller mieux.

Quelques-uns qui se battent encore car ils ont déjà tout perdu, et donc plus rien à perdre, qui, de toutes façons, savent bien qu'ils n'auront pas la force de se relever seuls, de survivre à leurs enfants, leurs maris, leurs femmes, leurs pères, leurs mères et leurs amis. Et qui jettent des sorts en espérant confusément qu'ils remplaceront les larmes qui ne veulent pas couler, qui remplaceront les cris qui montent en eux mais qui refusent obstinément de sortir de leur gorge et qui les étouffent, qui remplaceront ce vide creusé en leurs âmes et qui, ils le savent, ne se comblera jamais plus.

Harry Potter faut partie de ceux-ci.
Ce garçon d'à peine 17 ans, mince, trop mince, la peau pale, cheveux en bataille, éternelles lunettes de travers… et les yeux d'un vert troublant qui ont aujourd'hui perdu la seule lueur de joie de vivre qui leur restait.

Il est de ceux pour lesquels personne ne parierait. Pas un sou.
Trop faible, trop maigre, trop pale. Trop jeune, aussi, pour porter un tel fardeau, même pas encore vraiment adulte, même si toutes les souffrances endurées l'ont fait sortir de l'enfance il y a bien longtemps.

Et pourtant, il est là.
Debout, même si ses jambes tremblent et ne semblent plus vouloir le porter.
Droit, malgré les larmes qui strient son visage fin.
Digne, malgré ses vêtements en lambeaux.
L'Elu. Le Survivant. Ce garçon qui, par bien des fois, lui a échappé, l'a combattu, et a même bien faillit le détruire à l'âge ridicule d'un an.
Il tremble. De rage. De colère. De désespoir, aussi, mais il préfère laisser libre court à sa rage, car sa tristesse ne pourra le sauver.

Tout semble sans espoir.

Quelques membres de l'ordre du Phoenix sont encore là, se battant avec courage.
Beaucoup d'autres sont à terre ; blessés ou… morts.

Comme Ginny, la fougueuse rousse qui a emporté le cœur d'Harry en même temps qu'elle s'est éteinte, de la baguette magique de Bellatrix, qui gît plus loin, tuée par Ron… qui doit être avec sa jeune sœur à présent.

Ron Weasley, le meilleur ami du célèbre Harry Potter, qui lui a sauvé la vie en prenant le sort mortel qu'est l'Avada Kedavra à sa place.

Hermione Granger, l'élève la plus brillante de sa promotion, voir de tout Poudlard, est encore là. En vie, mais plus vraiment vivante. Elle n'a pas versé une larme lorsque l'homme qu'elle aimait depuis six ans a été frappé par le mortel rayon de lumière verte. Sa détresse est bien trop grande pour ça. Il y a quelque chose de brisé en elle. On ne croit jamais vraiment que ce genre de choses va nous arriver, à nous, jusqu'à ce que ça arrive. Et il est alors trop tard. Ses yeux sont morts. Elle a du se mettre en mode « combat » car elle enchaîne les sorts, d'une complexité rare avec une précision et une rapidité phénoménale. Une vraie machine à tuer. Machine. C'est le bon mot. Aucune vie ne se dégage du corps de cette jeune sorcière qui n'a jamais su dire à son meilleur ami qu'elle l'aimait.

Remus Lupin fait aussi partie des cadavres, laissant sa fiancée Nyphadora seule, alors qu'il venait juste d'accepter d'être heureux, et de l'être avec elle. Seule consolation de la veuve : son bien aimé n'est pas mort seul ; il est mort alors qu'il était reconnu des autres malgré sa différence, entouré, aimé … et libéré, car il venait de supprimer Greyback de la surface du globe. Thonks sait que sans lui, ce sera dur, même si elle finira par s'en sortir, aimer à nouveau… Mais elle sait aussi que jamais plus ses cheveux ne sauront reprendre sa teinte rose chewing-gum dont Remus riait tant.

MacGonagal est toujours là, mais on ne peut pas en dire autant pour le petit professeur Flitwik, ni pour bon nombre d'autres enseignants de l'école de sorcellerie. Elle sait que son tour viendra, bientôt, mais pas avant d'avoir vu périr Voldemort de ses yeux.

Chose qui semble improbable pour l'instant.

Tom Jedusor, drapé de noir, les pupilles étroites, la prunelle rouge incandescent, se tient face à l'adolescent de la prophétie, et domine de toute sa hauteur. Il rit, de son rire suraigu et se moque d'Harry Potter, ce misérable, ce bâtard au sang impur, qui ose le défier.

Harry Potter, qui n'en peut plus.
Il tremble ; de fatigue, de colère, de trop de sentiments à la fois. Mais sa main, elle, reste immobile. Et tient fermement sa baguette, sans flancher. Il sait qu'il est en mauvaise posture, mais il attend. Une faille. La moindre petite faille…

Alors que tout semble définitivement sans espoir et qu'un Doloris le fait se tordre de douleur sur le sol, entre ses spasmes et les larmes qui brouillent sa vue, le Survivant qui survivra encore une fois, entrevoit un spectacle qui e laisse sans voix.

Drago Malefoy, le plus fidèle serviteur de Voldemort semble surgir de nulle part. Il regarde une fraction de secondes Harry, haletant, au sol, une expression indéchiffrable dans le regard. Mais pas de la haine, pas du mépris. Quelque chose qui ressemble à… de l'envie ? Mais déjà il se détourne brusquement, les traits figés de haine, pour envoyer un sort dévastateur sur le Seigneur des Ténèbres ; son maître.

-BIOTODESTRUCTUM !

Un rayon de lumière rouge fuse sur le Mage Noir, tout en enveloppant le blond, mais Voldemort le dévie d'un mouvement souple de baguette, en un réflexe qu'Harry ne peut confusément qu'admirer. Tom Jedusor jette ensuite un maléfice silencieux, un sourire sadique sur ses lèvres minces, sur l'héritier des Malefoy, qui s'effondre à terre, un éclat de pure… haine dans les yeux.

Voldemort tente de rester impassible mais quelque chose en son attitude le désigne troublé. Comme les autres, il ne s'attendait pas à ça… pas plus qu'à Harry, qui, dans un sursaut de lucidité, pointe sa baguette sur l'assassin de ses parents en hurlant :

-AVADA KEDEVRA !

L'adolescent revoit tous les visages des êtres chers qu'il a perdu à cause de cette créature immonde et cruelle, car on ne peut plus appeler ça un homme. La puissance est telle que Jedusor meurt, terrassé, avant même d'avoir été touché par le jet de lumière verte.

Le Seigneur des ténèbres est vaincu. Il ne reviendra plus, cette fois.

Le professeur McGonagal assiste à cette scène, médusée, et ne voit pas venir le maléfice. Pas mortel, ni vraiment dangereux. Mais il l'atteint en pleine poitrine, et son vieux cœur s'arrête de battre. Plus loin, on désarme les derniers Mangemorts, perdus, hébétés, qui ne croyaient pas que leur maître pouvait vraiment mourir un jour.
Minerva McGonagal tombe sur le sol, sans bruit, presque au ralenti, non loin de la Forêt Interdite calcinée que les centaures ont désertés. Personne ne s'en rend compte, sauf Hermione, qui se précipite vers elle. Trop tard. Mais ça n'a plus d'importance. Voldemort est vaincu, Potter a survécu, et Dumbledore est vengé. Elle peut à présent mourir et rejoindre le vieil homme qu'elle a toujours aimé secrètement. Elle sourit, et s'éteint, tranquille, sous le regard de son élève la plus brillante, qui, elle en est sûre, la remplacerait à merveille.

Harry Potter se relève doucement, tremblant.
Tous les rescapés de cette guerre se pressent autour de lui, partagés entre le sourire et les larmes. Voldemort n'est plus ! La guerre est terminée !
Son regard croisa celui de sa meilleure amie, envers et contre tout, qui le rejoignit, les yeux vides, tristes. Il la prit dans ses bras, et les barrières qu'ils s'étaient chacun fixés cédèrent. Des larmes saines même si douloureuses coulent sur les joues des deux adolescents, qui ne peuvent plus s'arrêter de pleurer leur proches, de pleurer Ron, Ginny, Lupin, McGonagal, et tous les autres. Ils se serrent l'un à l'autre, pour ne pas tomber, ne pas sombrer. Se raccrocher à quelque chose. Quelqu'un. Ils avaient tous deux perdus des êtres chers. Le chemin serait dur, mais peut être qu'à deux, ils parviendraient à construire quelque chose, à aller mieux, même si rien ne serait jamais comme avant. Peut être… faible espoir fasse à la douleur qu'il ressentent, mais ils n'ont rien d'autre.

-Ron t'aimais, souffla Harry, pleurant silencieusement de cet amour gâché, et du sien par la même occasion. Ginny…

-Ginny aussi, murmure Hermione en réponse, entre deux sanglots. M… même si ça faisait un an que… que vous étiez séparés, elle t'ai… aimait toujours, et était prête à t'attendre.

Une fois une partie de leur chagrin écoulé, exprimé, ils se séparent. Harry regarde le corps de Voldemort, aujourd'hui réduit à l'état d'une poupée de chiffon grotesque, étendue à même le sol boueux. Il avait voulu détruire Poudlard et son directeur, mais il est tombé, ici, dans l'enceinte même de l'école d'Albus Dumbledore. Harry croit entendre un son ténu, faible, mais joyeux. Il le reconnaît, c'est le chant de Fumseck, le phénix, mais déjà le son s'estompe, disparaît et il doute de ne jamais l'avoir entendu.

Puis le garçon, devenu adulte depuis bien longtemps ; trop longtemps, observe le corps de Drago Malefoy.
Il sursaute. Il vit encore. Mais plus pour longtemps. Voldmort lui a lancé un sort terrible, qui le dévore lentement de l'intérieur. Le Survivant n'a pas vraiment pitié du jeune homme blond, après tout ce qu'il a fait. C'était le plus fidèle serviteur de Voldemort, il avait désigné Rogue, son parrain, comme espion, il avait tué et trahi pour être dans ses bonnes grâces.

Non, ce qui intriguait Harry, c'était pourquoi l'ex-Serpentard s'était-il soudainement retourné contre son maître ?

Drago Malefoy est en train d'agoniser.

Les souffrances sont telles qu'elles le clouent au sol. Il n'a même plus le courage de hurler, de crier son désespoir, ni même de bouger. Il souhaite juste que tout s'arrête, que quelqu'un abrège ses souffrances. Oui, tout arrêter. Ça ne tarderait plus, maintenant. Il entrevoit indistinctement le visage d'Harry, et il l'envie, il veut le détester et ne peux s'empêcher de se dire qu'il lui a tout prit, même si au fond de lui, il sait que c'est faux. Il sait qu'il faisait fausse route. Qu'il n'a jamais été dans la bonne direction. Mais ça n'a pas d'importance. Ça n'en a plus…

Lentement, le jeune homme blond voir défiler son existence, alors que la dernière étincelle de vie disparaît de ses yeux orageux, qui se ferment à jamais.

Voilà pour le premier chapitre ! J'espère vraiment qu'il vous aura plu car j'en suis particulièrement fière (et je ne peux pas m'empêcher de pleurer quand je le lis, c'est terrible pour corriger les fautes d'orthographe ;-)

N'hésiter pas à me donner votre avis, car c'est un style assez différent que ma précédente fiction « Un simple rêve… » même si j'aime assez bien !