Bonjour tout le monde !
Me revoilà pour une histoire en plusieurs chapitres. Comme d'habitude, c'est du SQ évidemment, what else ? Comme dirait l'autre !
Bien que je ne sois plus très motivée par la série en elle-même, j'adore écrire sur ses personnages ! Ici, c'est un UA. Vous allez voyager d'Est en Ouest à travers les Etats-Unis via l'ancienne route transcontinentale, la 66. Malheureusement, je ne l'ai pas encore pratiqué, un jour peut-être :D ! Au cours de l'histoire, vous allez découvrir plusieurs choses, comme des lieux, des monuments, des anecdotes... Certaines sont réelles et d'autres absolument pas. C'est une fiction dans laquelle j'ai essayé d'intégrer un maximum de vérité et d'Histoire. Quoi qu'il en soit, j'espère que cette histoire vous plaira autant que les autres. Moi, en tout cas, je prends un grand plaisir à l'écrire (elle n'est pas terminée...) tout en voyageant depuis chez moi.
À l'heure actuelle, il y a six chapitres d'écrits, presque sept... Je pense qu'il y en aura six autres, peut-être moins, tout dépendra de vous ;) . Je ne pense pas publier toutes les semaines... Histoire de garder un peu d'avance.
Comme d'habitude, j'ai tenté de corriger un maximum de fautes... Il en reste peut-être quelques-unes de dispatcher dans ce premier chapitre, veuillez ne pas m'en tenir rigueur.
Bonne lecture ! Enjoy !
Boston - Chicago
La voilà dans la rue, attendant son chauffeur, réservé la veille. Une valise et un sac de sport à ses pieds sont ses seuls bagages, pour le mois à venir. Emma est pressée de commencer son périple, mais la blonde a aussi hâte que tout cela soit derrière elle. Sa casquette des Red Sox visée sur la tête, elle observe le ciel immaculé de Boston, gardant en mémoire, son chez elle. Son repère.
- Tu es sûre de vouloir faire ça ? Demande Elsa, inquiète par ce si long trajet.
- Tu vas me le demander toutes les cinq minutes ?
- Non, mais, je veux juste être certaine que tout ira bien.
- Tout ira bien ! J'ai tout ce qu'il me faut et je te tiendrai informé aussi souvent que possible.
- D'accord... Répond la blonde peu rassurée malgré les tentatives réconfortantes d'Emma.
- Voilà ma voiture. Annonce Emma en voyant la berline bleue nuit ralentir vers elles.
- Tu as tes billets d'avion ?
- Oui, Elsa ! Mes billets, mon passeport, ma carte routière et tout ce que tu m'as déjà demandé au moins 5 fois.
- Ok, ok ! Fais attention à toi, d'accord ?
- Promis p'tite sœur.
Le chauffeur descend et se dirige vers le coffre qu'il ouvre, afin d'y ranger les deux valises de la blonde. Emma lui tend un papier où sa destination est indiquée. L'homme en costume noir hoche la tête en signe d'accord et remonte en voiture pour y mettre le moteur en route. Emma, quant à elle, revient vers sa sœur.
- Un mois ça passe vite, tu ne vas même pas te rendre compte que je suis partie. En plus, je suis certaine que je ne mettrais pas un mois. Peut-être quinze jours ou trois semaines, mais pas plus... Tu ne vas pas pleurer quand même ! Allez, viens là... Dit Emma en ouvrant ses bras pour que sa sœur vienne s'y loger dans une étreinte nécessaire. Prends soin de toi. Ajoute-t-elle en s'écartant d'Elsa pour grimper en voiture.
- Sois sage ! Prévient Elsa en lui faisant un signe d'au revoir de la main.
- Comme toujours ! Affirme Emma dans un clin d'œil à travers la fenêtre ouverte alors que la voiture s'éloigne.
Au bout de seulement 35 minutes, le chauffeur gare la voiture sur un parking privé de l'aéroport international de Boston Logan. Regardant d'un air mitigé le bâtiment sur sa droite, Emma affronte son appréhension, et dans un léger sourire pensif, elle sort de la voiture afin de rejoindre le chauffeur qui a, déjà, descendu les bagages sur le trottoir. Avant de s'éloigner, elle vérifie une dernière fois qu'elle a à disposition ses papiers d'identité et son billet d'avion. Certaine d'avoir tout pour atteindre son terminal, elle sort son portefeuille, mais le chauffeur, qui comprend que c'est pour lui, stoppe son geste en posant sa main sur la sienne.
- Non, mademoiselle. J'ai déjà été payé pour cette course.
- Vous êtes bien le premier à refuser un pourboire.
- Je suis quelqu'un d'honnête. C'est gentil de votre part, mais je suis déjà très bien payé.
- Ok. Répond simplement Emma en rangeant son portefeuille dans son sac.
- Bon vol. Déclare le chauffeur avant de faire le tour de la voiture.
- Merci... Commence la blonde avant de se pencher pour lire le prénom inscrit sur le badge argenté sur la poitrine du chauffeur. Killian Jones. Merci Killian.
Le brun hoche la tête, puis reprend la route vers le centre de Boston. Emma récupère ses valises, une dans chaque main, et passe enfin les portes automatiques de l'aéroport. Dans un premier temps, elle tente de se repérer dans l'immense hall de gare. Une fois chose faite, Emma n'a plus qu'à se diriger vers les comptoirs de la compagnie pour procéder à son enregistrement. Il y a déjà beaucoup de monde et heureusement pour elle, Emma a choisi de partir en avance. Très en avance. Elle a plus de deux heures devant elle, mais malgré ça, elle ne peut empêcher l'inquiétude de s'immiscer en elle. Entre ceux qui ne prévoient pas leurs papiers, ceux qui ont mal pesé leur valise et ceux qui demandent mille et une réclamations supplémentaires, la file d'attente n'avance pas très vite. Au bout de près de trente minutes, c'est enfin au tour de la blonde. Son passeport et son billet sont rapidement posés sur le comptoir et ses valises sur le tapis roulant, attendant d'être étiquetées avant d'être envoyées en soute. L'hôtesse lui indique que son hall d'embarquement sera sur la gauche, puis lui rend ses papiers. C'est en espérant revoir ses bagages à l'arrivée qu'elle se dirige vers le hall H.
Le couloir semble ne plus s'arrêter. Elle marche depuis près de dix minutes quand enfin, elle aperçoit le point de contrôle de sécurité du hall H. Ce coup-ci la file est moins longue et tout se passe sans problème. Quand vient son tour, l'agent demande à Emma de vider son sac à dos dans les bacs gris mis à disposition afin que ses affaires puissent être vérifiées au rayon X. Tout y passe. Son mp3, son téléphone, son portefeuille, un magazine acheté la veille, une petite trousse en cuir contenant quelques stylos et un petit cahier dont la couverture en cuir noir le rend plus ancien. Puis dans un autre bac, blanc cette fois-ci, l'agent Humbert lui demande poliment de retirer ses chaussures et sa ceinture pour qu'ils soient également vérifiés. Dépouillée de tous ses biens métalliques et non-corporels, elle peut enfin passer le portique de sécurité qui ne sonne évidemment pas. Elle récupère ses affaires, remercie et souhaite une bonne journée à l'agent avant de se rendre vers la porte 4.
Après tout ça, il lui reste encore moins d'une heure avant d'être appelé pour l'embarquement. Les sièges sont presque tous occupés, mais elle en trouve quand même un près d'un couple avec un enfant en bas âge. Emma s'assoit en tailleur sur le siège en métal gris, pose son sac à dos sur ses cuisses repliées et en sort le petit cahier ainsi qu'un stylo à encre bleu. Elle caresse la reliure en cuir avant d'ouvrir la couverture pour laisser apparaître la première page vierge de toute inscription. La voyageuse expulse un souffle court, puis pose délicatement la mine sur le papier uni.
Le mardi 07 novembre 2017. Aéroport de Boston, Massachusetts. Elsa a eu du mal à me laisser partir, mais elle comprend ce besoin. Mon besoin. J'ai eu 34 ans cette année et je vais prendre l'avion pour la première fois de ma vie. C'est pour toi que je le fais.
Après avoir noté ces quelques mots, Emma referme le cahier puis le range. Pour passer le temps, elle se met à observer la vie qui amine l'aéroport, à écouter chaque message de la voix féminine dans les haut-parleurs, à regarder les avions roulés sur la piste derrière les grandes baies vitrées. Sûrement du quintuple épaisseur, peut-être même plus. Puis, alors qu'elle sourit en contemplant le jeune garçon qui ne doit pas avoir plus de deux ans, la musique indiquant une nouvelle annonce résonne dans le hall.
Embarquement immédiat. Les passagers du vol numéro 1154, au départ de l'aéroport international de Boston Logan et à destination de l'aéroport international O'hare de Chicago, sont priés de se diriger vers la porte d'embarquement numéro 4.
Emma se lève instantanément et se dirige comme demandé vers la porte d'embarquement. Arrivée devant l'hôtesse, elle tend son billet et son passeport. Après une dernière vérification obligatoire, elle est autorisée à emprunter le couloir qui mène jusqu'à l'avion. En quelques minutes, seulement, Emma est face à sa rangée de sièges. Sa place ? Côté couloir. Peu importe. Tout ce qu'elle désire, c'est d'arriver entière à Chicago. Elle s'installe donc tranquillement, mais sans prendre ses aises, car deux passagers vont lui demander de se lever pour accéder au hublot. Cela arrive relativement vite et tant mieux. Sa ceinture bouclée, son regard perdu dans l'effervescence ambiante, elle attend le départ avec impatience. Au bout de vingt minutes, elle entend la porte être fermée, puis verrouillée par une hôtesse de l'air. Emma est bien placée, car de là, où elle est assise, la blonde a une vue presque parfaite sur l'espace réservé aux hôtesses de l'air et comprendra donc facilement si quelque chose ne va pas.
- Bonjour Mesdames et Messieurs. Salue l'une des hôtesses avant de commencer son speech habituel. Mon nom est Mary-Margaret et en tant que chef de cabine, je suis heureuse de vous accueillir à bord de ce Boeing 737. L'embarquement est à présent terminé. Nous allons bientôt décoller pour Chicago. Le temps de vol est estimé à 2 heures et 37 minutes. En face de vous, vous trouverez un fascicule, non, ce n'est pas le menu, mais une notice de sécurité avec les procédures d'urgence que nous vous demandons de lire attentivement. L'équipage de cabine va maintenant procéder aux démonstrations de sécurité concernant l'utilisation des ceintures de sécurité et des masques à oxygène ainsi que vous indiquer les issues de secours, et écoutez bien, car il existe peut-être cinquante manières de quitter votre moitié, mais il n'existe que quatre manières de sortir de cet avion.
Trois hôtesses s'affairent à nous expliquer le fonctionnement des masques à oxygène, du gilet de sauvetage et à nous indiquer les sorties en cas d'évacuation en urgence. Emma suit attentivement les instructions en même temps sur le fascicule mis à disposition des passagers, pour être certaine de bien comprendre comment fonctionne les dispositifs de sécurité. Son sac à dos dans le compartiment des bagages à main, Emma se sent nue, non protégée des autres. Elle regarde ses mains sur ses cuisses et attend nerveusement.
- Tout se passera bien, vous savez... Lui souffle à l'oreille son voisin sentant son angoisse montante.
La blonde lui répond par un simple sourire crispé avant de détourner le visage vers le haut-parleur qui se met à grésiller légèrement, signe d'une annonce à venir.
- Mesdames et Messieurs, je suis Kristof, votre capitaine sur ce vol. Nous allons bientôt décoller pour Chicago. La chef de cabine, Mary-Margaret s'est présentée, mais elle a oublié ses copines. Pour votre service, vous trouverez également Ashley qui vient d'être maman, Dorothy qui ne sort jamais sans son chien quand elle ne travaille pas et Marianne qui est bronzée toute l'année. Maintenant que vous nous connaissez un peu mieux, faites de même avec le passager à côté de vous, le voyage vous semblera moins long. Maintenant, veuillez relever vos tablettes et attacher votre ceinture. Pour votre confort et votre sécurité, garder votre ceinture attachée pendant tout le vol si vous n'avez pas à vous déplacer dans la cabine. Nous vous rappelons par ailleurs que ce vol est non-fumeur et qu'il est strictement interdit de fumer dans les toilettes. Moi-même et mon équipage vous souhaitons un bon vol avec notre compagnie.
Quelques instants plus tard, le bruit bien particulier de l'allumage des moteurs parvient aux oreilles d'Emma et l'avion se met à bouger. Instinctivement, elle se met à agripper les accoudoirs comme s'ils lui permettraient d'être sauvé au cas où. Consciente de son ridicule, Emma tente de respirer calmement afin d'apaiser sa crainte. Puis d'un coup, la boîte métallique met les gaz à fond si bien que la voyageuse se retrouve scotchée à son siège. Du coin de l'œil, elle distingue le sol qui s'éloigne et le paysage devenir de plus en plus petit. Ça y est, elle ne peut plus faire demi-tour, son périple commence.
Au bout d'un peu plus d'une heure, Emma est confiante et rassurée. Le vol est calme et chacun des passagers s'occupe à sa façon. Certains finissent leur nuit, car il est encore tôt, d'autres lisent, écoutent de la musique, prennent un petit-déjeuner ou boivent juste un verre. Son baptême de l'air se passe parfaitement, jusqu'à ce qu'un mouvement brusque de l'appareil fasse revenir ses appréhensions au galop.
- Mesdames et Messieurs, c'est Kristof qui vous parle. Oui, vous n'avez pas changé de capitaine en cours de vol. Nous approchons plus vite que prévu d'une zone de turbulences et nous risquons d'être secoués. Pour votre confort et votre sécurité, nous vous demandons de rester assis et d'attacher vos ceintures. Merci de votre compréhension.
L'hôtesse d'accueil qui s'est présentée sous le prénom de Mary-Margaret s'avance dans la rangée afin de réveiller un homme pour qu'il s'attache. Le réveil est brutal, mais elle n'a pas vraiment le temps d'utiliser la manière douce. Alors qu'elle allait repartir, son regard croise celui d'Emma complètement paniqué.
- Comment vous appelez vous ? Lui demande l'hôtesse penchée vers elle et presque en chuchotant pour que personne ne l'entende.
- Emma. Je m'appelle Emma.
- Tout se passera bien Emma, je vous le promets.
- C'est ce que vous dites à tout le monde... Réplique la blonde peu rassurée par la promesse de la petite brune.
- Je vous le dis surtout parce que c'est la vérité. C'est régulier quand on a passé les chutes du Niagara, cela cause des dégradations dans l'atmosphère et ça crée des turbulences atmosphériques. Ça sera vite terminé.
- D'accord...
- Tenez... C'est mon porte-bonheur, vous me le rendrez à l'atterrissage.
Emma regarde le porte-clés en forme d'avion de la compagnie dont un bracelet brésilien, aux couleurs du pays, y est attaché. Puis, son regard se pose sur l'hôtesse qui attend sagement qu'Emma le prenne. La blonde n'ajoute rien et se contente d'accepter le présent pour le temps restant du vol. Dans un sourire victorieux, Mary-Margaret retourne dans la cabine des hôtesses et s'attache à son tour sur son strapontin. Emma sait très bien que ce porte-clés n'est qu'un subterfuge pour tenter de calmer les passagers anxieux, mais la présence et les mots rassurant de la brune l'avaient quand même apaisé. Un peu comme une maman qui protège son enfant, l'hôtesse l'avait materné et cela l'avait légèrement amusé.
Le reste du vol se passe dans le calme. Le ronronnement des moteurs est devenu un bruit rassurant et Emma se permet de manger un croisant et de boire un chocolat chaud avant d'arriver sur Chicago. Les regards deviennent complices avec Mary-Margaret, mais Emma reste méfiante. Trop croire aux gens lui a souvent porté préjudice, donc, aujourd'hui, elle se méfie dès que quelqu'un tente de l'approcher d'un peu trop près. Finalement, la fin du vol arrive rapidement et Emma est presque déçue que le voyage ne soit pas plus long.
- Mesdames et Messieurs. C'est toujours et encore Kristof. Pas de chance ! Nous allons atterrir à l'aéroport de Chicago dans quelques minutes. Veuillez attacher vos ceintures et relevé vos tablettes. Il est 07 heures 05 du matin, la température extérieure est de 6°, avec un léger vent d'ouest. Veuillez rester assis durant le roulage et jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil. Merci.
L'atterrissage se passe en douceur. Emma ressent les quelques secousses lorsque les roues du Boeing touchent le sol, mais cela ne l'effraie pas. Son baptême s'est plutôt bien passé, mais surtout grâce à Mary-Margaret, qui prend parole au micro de l'appareil.
- Mesdames et Messieurs, veuillez prendre garde aux chutes d'objets en ouvrant les compartiments à bagages et de bien récupérer toutes vos affaires. Tout ce qui sera abandonné sera distribué équitablement entre le personnel de bord, donc merci de ne pas laisser d'enfant ou de conjoint. Nous avons été heureux de vous accueillir à bord et espérons que ce vol vous a été agréable. Nous vous remercions d'avoir choisi American Airlines et espérons vous revoir prochainement sur nos lignes. Au revoir.
Emma se lève la première et récupère son sac à dos rangé un peu plus tôt avant l'atterrissage. Elle prend dans ses mains son billet, son lecteur mp3 ainsi que le porte-clés porte-bonheur de Mary-Margaret. Tranquillement, elle patiente dans la rangée que les gens descendent tour à tour de l'appareil. Elle finit par enfin rejoindre la porte de sortie, mais se décale pour retrouver l'hôtesse de l'air maternelle.
- Je vous le rends, comme promis. Dit Emma en tendant le porte-clés à Mary-Margaret.
- Gardez-le, vous en aurez besoin pour le retour.
- Je prends l'avion à Los Angeles pour rentrer, on ne se reverra pas, alors tenez.
- Oh... Vous prenez la route 66. Devine-t-elle en ayant déjà croisé bons nombres de voyageurs en quête d'aventures et de conquête de l'ouest.
- C'est exact.
- Alors je vous le donne. Avec plaisir. Vous me le rendrez un jour, peut-être.
Emma lui sourit en glissant le porte-clés dans sa poche de jeans. Alors qu'elle allait s'en aller, l'hôtesse lui tend une petite carte, bleu ciel, sur laquelle y sont inscrits ses coordonnées téléphoniques et son adresse e-mail. La blonde comprend ainsi que Mary-Margaret veut rester en contact avec elle. Emma garde le silence et son sourire s'agrandit. Peut-être qu'elle peut avoir confiance en elle. La petite carte suit le chemin du porte-bonheur et c'est dans un dernier geste de la main que la passagère emprunte le chemin de la sortie.
Maintenant, c'est l'épreuve des bagages. Emma attend sagement devant le tapis noir qui pour le moment est statique. Elle espère que ses valises ne sont pas éventrées, ou pire, perdue quelque part à l'autre bout du monde. Le tapis se met finalement en route et les premiers bagages font leur apparition. Au bout d'une quinzaine de minutes assez stressantes, Emma aperçoit sa valise et son sac de sport juste derrière. Elle les récupère au vol et part dans un coin tranquille pour vérifier qu'elles n'ont pas été abîmées. Ce n'est pas le moment de chercher un magasin pour gaspiller de l'argent dans une nouvelle valise. Après un check-up complet de l'extérieur et de l'intérieur, Emma est prête à rejoindre l'air frais. Avec 6°, dehors, elle enfile son blouson et cherche du regard l'agence de location ou l'attend sa voiture.
Emma arrive pile à l'ouverture de l'agence. Il est 8h et, elle a hâte de voir la voiture qui sera son acolyte pendant un mois. Un homme, qui doit d'être de l'âge d'Emma, se bat derrière le comptoir avec l'ordinateur qui ne s'allume pas assez vite. Les dossiers sur son bureau semblent être mélangés, ce qui n'augure rien de bon.
- Bonjour, je peux faire quelque chose pour vous ? Demande-t-il à la cliente après avoir entré le mot de passe du vieil ordinateur.
- J'ai fait une réservation. Au nom de Swan.
- Swan, Swan, Swan... Oui, j'ai vu votre dossier ce matin. Attendez deux petites minutes...
Le sourcil droit d'Emma se lève automatiquement quand elle craint que cela prenne plus de deux minutes. Elle le voit remuer tous les dossiers en attente et la catastrophe qu'elle voyait arrivé gros comme une maison finit par se produire. Sa tasse de café encore fumante de chez Starbucks est renversée sur le bureau et le premier réflexe de l'employé est de soulever le clavier. À son tour, Emma réagit en passant ses bras par-dessus le comptoir pour récupérer les dossiers avant de les poser sur le rebord. Le brun reprend aussitôt son gobelet et le pose sur une table dernière, loin des papiers officiels.
- Euh... Emma s'arrête en découvrant le prénom inscrit sur la tasse en carton, ce qu'elle suppose être celui de l'homme en face d'elle. August, j'aimerais récupérer ma voiture s'il vous plaît.
- Oui bien sûr. Je vais avoir besoin de votre permis et de votre carte d'identité.
Pendant qu'Emma fouille dans son portefeuille à la recherche des documents demandés, August retrouve le devis et s'en félicite à voix haute comme s'il venait de trouver le trésor du siècle.
- Très bien, merci. Je vais faire des photocopies et on ira faire un contrôle ensemble de la voiture.
Quelques minutes plus tard August rend les papiers à Emma, range les photocopies dans le dossier et sort avec, sur le parking. Ils se rendent à pieds jusqu'au parc où sont stationnées l'ensemble des voitures de location. Comme indiqué sur leur site internet, leur gamme est très variée ce qui surprend Emma, car cette petite agence n'est pas issue d'une grande chaîne industrielle. Quoiqu'il en soit, August s'arrête devant une petite berline trois portes, tout sourire.
- Voici votre petit bébé.
- C'est une blague ! Lance Emma en dévisageant August. En plus d'être une agence de location de voitures, vous faites aussi les spectacles de magie pour enfants ? Parce que si c'est le cas, j'aimerais bien que vous fassiez apparaître la voiture que j'ai réservée !
- Ce n'est pas ce que vous aviez demandé ?
- Pas vraiment, non !
- Venez, on va regarder ça sur l'ordinateur.
- S'il fonctionne... Murmure Emma, énervée de commencer son périple en râlant.
De retour dans la boutique, August s'active à rechercher la demande en ligne effectuée il y a tout juste une semaine. Le nom d'Emma Swan apparaît sur l'écran et la photo du véhicule réservée ne ressemble effectivement pas à ce que l'employé lui a présenté. Il ferme les yeux et s'insulte mentalement d'être aussi maladroit. Il se dit que maintenant, il n'a plus qu'à retrouver qui a réservé la Mini Cooper avant que le client vienne la chercher.
- Ah oui... Vous vouliez notre tout nouveau pick-up tout équipé pour un forfait de 4500km.
- C'est ça. Avec une réserve de cinq bidons comprenant lave-glace, huile, liquide de refroidissement, liquide de frein et essence.
- La voiture a été mise de côté il y a deux jours avec ce qu'il faut. Venez, elle est garée juste derrière.
Le brun ouvre la porte de l'agence pour qu'Emma puisse passer la première afin de retrouver la location tant désirée de la blonde. Le geste presque galant de l'employé parvient à faire diminuer l'agacement grandissant d'Emma. Après avoir fait le tour du bâtiment customisé de multiples autocollants à l'effigie de leur enseigne, Emma aperçoit le pick-up, bleu nuit, garé. Son sourire naît instinctivement sur ses lèvres et sa colère s'évanouit. Il est magnifique. 4 portes, comme elle l'avait demandé, les bidons sont bien rangés dans une caisse sur le plateau à l'arrière, toutes les options semblent être là et le toit ouvrant surprise ne gâche rien.
- Il est tout neuf, vous allez l'inaugurer. Je fais le tour vite fait et je vous donne les clefs.
Alors qu'August fait le tour de la voiture pour vérifier la moindre trace suspecte, Emma place ses bagages sur le plateau avant de les fixer avec les sangles fournies. Le brun revient vers elle, tout sourire, en lui tendant les clefs. Il lui demande de signer le bon de location avant de lui fournir la copie qu'elle doit garder en cas de contrôle routier.
- Du coup, l'agence présente à Los Angeles s'occupera du retour de la voiture. Ils vous attendent, au plus tard, le six décembre. Si vous avez du retard, veuillez les prévenir 48h à l'avance.
- Très bien, merci. Je peux y aller ?
- Vous pouvez. Bonne route.
- Merci. Répond-elle seulement en grimpant dans le pick-up à l'aide de la poignée intérieure.
Alors qu'August retourne à son comptoir pour sûrement remettre de l'ordre dans ses papiers, Emma découvre l'étendue des options que le Ford lui propose. La blonde est comme une gamine qui resterait ébahie devant les cadeaux de Noël au réveil du 25 décembre. Bien installée confortablement devant le volant, elle sort de la poche de son jeans le porte-bonheur de Mary-Margaret. Amusée en repensant aux paroles de l'hôtesse, elle accroche le porte-clés à la clé du pick-up en se disant que peut-être, il possède des vertus bienfaitrices et que pour son voyage, ce n'est peut-être pas si mal.
Sans plus attendre, elle démarre la voiture et le ronronnement du moteur lui chatouille les oreilles de plaisir. Elle a toujours voulu conduire une grosse voiture et se sentir plus haute que les autres. Aujourd'hui, satisfaite pour pouvoir exaucer un de ses rêves d'enfant, elle paramètre le GPS intégré, puis s'éloigne de l'agence de location en prenant la direction du 85 Adams Street.
Voilà dix mois qu'elle se prépare à ce long voyage. Dix mois qu'elle n'attend qu'une seule chose, prendre la route et se retrouver avec elle-même. Même si une certaine appréhension sème quelques doutes dans son esprit, elle doit le faire. Dix minutes qu'elle est devant ce panneau mythique. Celui qui indique le début de la route 66. Elle le regarde attentivement, comme si elle voulait y graver les quelques mots inscrits, chaque bosse sur la plaque métallique, chaque couleur utilisée. Après quelques clichés grâce à son appareil photo, elle remonte en voiture prête à parcourir la route 66 jusqu'au bout. Mais avant de partir, Emma sort de son sac à dos son cahier noir et son stylo.
Le mardi 07 novembre 2017. Chicago, Illinois. Le vol s'est plutôt bien passé. Mary-Margaret, l'hôtesse de l'air en chef, m'a donné son numéro de téléphone. Peut-être que cette aventure m'apportera une amie. Avec le temps, on ne sait jamais. Je suis devant le fameux panneau qui indique le début de la route 66. C'est le commencement d'un long périple, d'une épreuve, d'une difficile aventure. Je suis étrangement prête même si je me sens vidée et terriblement triste.
Et voilà un chapitre de lu. Peut-être avez-vous déjà des questions sur certaines choses...!? Mais le plus important... QU'EN AVEZ-VOUS PENSÉ ? Vous me suivez dans cette aventure ?
Au prochain chapitre, le début du périple d'Emma. Régina et d'autres personnages arriveront au troisième chapitre.
À bientôt et n'oubliez pas la review motivante :D !
;)
