Alors voici un petit quelque chose, dans la continuité de certains de mes drabbles, vous pourrez retrouver ici, des petits écrits sur le quotidien de Sherlock et John. J'espère que cela vous plaira, et nous commençons donc, avec une petite frayeur pour John.

ENJOY!


La Peur

Il se faisait tard en cette soirée de décembre. John Watson était sorti pour faire quelques courses pour le dîner de ce soir. Il s'amusait dans les rayons du shop en écoutant les enfants parler du père Noël et s'imaginait parfaitement Sherlock leur répondre. Son téléphone vibrait dans sa poche de blouson. Il aurait bien répondu, mais ayant les bras chargés d'ingrédients, il ne pouvait que se résoudre à faire patienter son correspondant.

Alors qu'il s'apprêtait à payer, il regarde son téléphone, son cœur ratant un battement, le sang affluant dans ses jambes. 16 appels manqués de Sherlock. Sherlock, lui qui n'appelait jamais. Que pouvait-il s'être passé? Pourquoi? Il laissa ses achats en plan, courant dehors, rappelant Sherlock. Il décrocha, mais aucun son ne parvint à son oreille. Ce n'était absolument pas normal, même venant de la part de Sherlock. Il fallait à tout prix qu'il rentre, priant pour que rien ne lui soit arrivé. Et Mrs. Hudson qui ne répondait pas non plus. Quelqu'un était venu l'assassiner. Ce n'était pas normal, il devait y avoir une raison logique, moins angoissante qu'un meurtre, un AVC ou encore une attaque?! Tout était possible! Peut-être avait-il à nouveau sombré dans la drogue?!

John ne prit pas le temps d'ailler un taxi, il courut aussi vite que possible. L'adrénaline lui procurait plus de force et d'endurance. Il ne pouvait pas aller plus vite quand bien même l'envie et le besoin s'en faisait ressentir. Des touristes l'empêchait de passer, il les bouscula tel un mal propre, oubliant ses bonnes manières de Londonien. Il ne les entendit pas se plaindre, il était beaucoup trop concentré dans sa course.

Fatigué de sa journée de travail, un moral au plus bas, il était difficile pour lui désormais de parcourir les derniers mètres avant son logement. Il était exténué de sa course contre le temps, ses jambes lui faisaient souffrir le martyr, il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas couru de la sorte, même avec Sherlock. Bien qu'il se ménage lors des enquêtes, le soldat ne pouvait se résoudre à suivre son propre traitement. Il se saisit de son Browning – il ne sortait jamais sans – et il entra en trombe, montant directement à leur appartement.

Le silence était total. Pas de violon. Pas de papiers froissés, pas de cliquetis de clavier, pas de tintement de verre. Rien. John avait tous ses sens en alertes. Son front transpirait, comme le restant de son corps. La tension était palpable. Il passa sa tête dans l'encadrement de la cuisine, vérifiant le couloir. Personne à la salle de bain – dépourvue de fenêtre, il fallait absolument la lumière allumée- , personne dans la chambre de Sherlock, - il aimait dormir avec une veilleuse ou une quelconque source de lumière- . La seule possibilité restait le salon. John n'avait aucune envie de s'y rendre. Il ne voulait pas savoir. Il ne voulait pas se confronter à une seconde perte. Il en serait hors de question. Le médecin qu'il est le fit entrer dans le salon pour y découvrir le pire des spectacles. Il ne trouvait pas les mots, il n'y en avait pas pour décrire la scène qui s'était déroulée dans leur salon. Sherlock était allongé sur le sofa, la tête positionnée vers John, yeux clos, le teint blême, dans ses mains il tenait son violon. Il devait être en train de jouer une de ses nombreuses et douces mélodies que John affectionnait tout particulièrement. John ne savait plus où donner de la tête tant il y avait à faire.

Un sourire nerveux vint se dessiner sur ses lèvres s'ajoutant à ses larmes ruisselant le long de ses joues rosées par la pression et l'énervement. Rien n'aurait pu être aussi tragique que Sherlock s'étant endormi sur son vieux téléphone et qui avait appelé le médecin sans le vouloir. John avait oublié le changement de téléphone, il avait aussi oublié à quel point Sherlock pouvait remuer en dormant. Il ne pouvait plus se retenir et lâcha un éclat de rire, qui ne fit même pas sursauter le détective. Le médecin eut du mal à retrouver son calme, mais une fois détendu, il débarrassa son ami de son instrument et le couvrit d'un pled. Il se chargea ensuite d'allumer la cheminée, car ce n'était tout bonnement plus possible de rester dans ce froid glacial de l'appartement.

La neige commença à tomber dehors. John jeta un œil dans la rue, heureux tel un enfant que de voir Dame Nature déposer son manteau blanc sur la belle ville de Londres. Il ne sait pas combien de temps il était resté devant ce spectacle, si longtemps qu'il ne remarqua pas le réveil de Sherlock, qui s'était saisi de son Stradivarius afin de laisser parler sa musique.

Il s'agissait là d'une musique douce, qui allait parfaitement avec l'ambiance de la scène, une pointe étonnante de romantisme se mêlait au déferlement de notes jouées par Sherlock. John en était même surpris, il ne pensait pas que le logicien puisse jouer ce genre de mélodie, ressemblant plus à un hymne qu'à un simple air d'improvisation.