Bonsoir à toutes et à tous.

Un mini-recueil en douceur, pour un besoin urgent d'en donner et d'en témoigner.

Un nouveau texte chaque jour, décanté par Temple de l'Escalier. Je raconte les nuits qui s'y déroulent, sans autre optique que de partager une petite part de leur vie silencieuse.

Disclaimer: Tous les personnages présents et cités appartiennent à Masami Kurumada.

To E., with so much love.

PS: Les ajouts en favoris/follows sans reviews ne me font toujours pas plaisir. Vous pouvez rester silencieux, mais soyez-le jusqu'au bout. C'est mon choix, merci de le respecter.


Temple du Bélier

Dans le premier temple, les nuits s'écoulaient toujours de la même façon. Enroulé dans un drap tiré sur eux, Mû du Bélier dormait du sommeil du juste. Allongé sur le torse et une cuisse du Chevalier du Taureau, au creux d'une étreinte qui les rassurait l'un comme l'autre. Le bras d'Aldébaran était fermement ancré autour des hanches du tibétain, dans un carcan qui permettait au second gardien de s'assurer qu'enfin, le premier jamais plus ne lui échapperait. Après tant d'années séparées, c'était bien l'unique façon qu'il avait trouvé pour se convaincre que l'autre ne lui serait plus arraché. Mettant fin aux doutes et aux craintes qui les avaient assaillis, et célébrant par ce simple toucher, le bonheur de s'être retrouvés.

*OooO*

D'autres soirs, Mû s'éveillait au cœur des ténèbres, car une présence se faisait sentir près de lui. Il n'était pas rare qu'il retrouvât ainsi Kiki blotti sous la couverture, venu quérir une compagnie qu'il aurait dédaigné pendant la journée, se laissant rattraper par l'âge, et la crainte de se retrouver, une nouvelle fois, seul dans un domaine bien trop vaste pour lui. Le Chevalier du Bélier aurait dû, dans ces instants, repousser l'enfant et le ramener dans sa chambre. Mais ayant conscience que ses propres songes empreints de noirceur se tarissaient lorsque cette petite flamme venait se coller, il se contentait de passer une main dans ses cheveux, et de fermer les yeux. Recréant un lien que lui-même avait perdu bien trop tôt, que l'histoire avait sacrifié sur l'autel des divinités.