Orgueil et … et quoi déjà ?
Disclaimer : Aucun des deux univers romanesques cités dans cette histoire ne m'appartient. Sinon je serais en train de boire des cocktails sur une plage des Caraïbes.
Pairing : OC/OC
Rating : K+
Résumé : On a rarement le choix de ses noms et prénoms. Moi, Elisabeth Bennet, officiellement née de parents Moldus et fanatiques acharnés de Jane Austen, j'en connais quelque chose. Et ce n'est pas cet abruti de Darcy qui dira le contraire ! OC/OC, JP&SB 1ère Année.
Avant de partir pour quelques jours en vacances, je poste le premier chapitre d'une histoire qui m'a traversé la tête il y a peu. Bonne lecture !
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Chapitre premier : Ragoût de bœuf au venin de serpent
C'est une vérité universellement reconnue qu'un élève de 5ème année pourvu d'un badge de Préfet doit avoir envie de faire régner l'ordre et la discipline dans chaque couloir, salle, coin et recoin de ce château appelé Poudlard.
Je m'appelle Cassandra Jenkins, je suis blonde, grande, super intelligente et j'ai le monde à mes pieds. Quoi, vous y avez cru ? Merlin, si seulement la moitié de ceci était vrai, je danserai nue dans la Grande Salle un soir de Mai.
Non, contrairement à la plupart des jeunes sorcières au nom affreusement stupide et finissant invariablement par un « a », je tire ma particularité d'un nom affreusement banal, mais pourtant extrêmement célèbre. Elisabeth Bennet.
Oui, comme dans le fameux roman de Jane Austen, 'Orgueil et Préjugés'. Enfin, célèbre, c'est parler un peu vite. Je (enfin, mon alter-ego dans le livre) est connue dans le monde Moldu. Pas dans celui des sorciers. Et c'est tant mieux.
Comme vous l'aurez sans doute deviné à présent, mes parents sont Moldus. Gentils, petits, mignons Moldus. Et fiers de porter ce nom, Bennet. Non mais. Comme si c'était un privilège. Bon, d'accord, je ne suis pas restée assez longtemps dans le monde non-magique pour avoir le droit aux moqueries dont les ados savent si bien se servir. Mais il y a pire.
Je me souviens de mon arrivée à Poudlard, premier jour de ma vie où je me trouvais dans une salle qui ne comportait aucun livre de Jane Austen. Miracle et joie dans ce monde. Quand j'ai posé le Choixpeau sur la tête, il a délibéré pendant deux longues minutes avant de se décider de me caser à Griffondor. Soit disant parce que je n'étais ni particulièrement loyale, ni prodigieusement intelligente, ni foncièrement machiavélique ou ambitieuse. Bref, il m'a balancée un pays des joyeux petits lions d'or.
Mon nom se trouvant au début de l'ordre alphabétique, j'ai eu le temps d'observer mes petits condisciples qui eux aussi se répartissaient aux quatre coins de la Salle. Quand soudain mon cœur a fait un bond dans ma poitrine.
William Darcy.
Impossible, une Bennet et un Darcy à Poudlard ? Totalement impensable ! Je risquai un coup d'œil à la table, mais apparemment, cela n'avait choqué personne. C'est vrai qu'à 11 ans, on n'a pas souvent eu l'occasion de se farcir 'Orgueil et Préjugés' quasiment tous les jours depuis sa naissance. Sauf moi. « Sois fière de ton nom, ma fille ! » Oui maman.
J'observais plus attentivement le garçon qui s'avançait sans hésitation vers le tabouret. Assez grand, cheveux noirs, le dos droit, bref, un parfait clone de son homologue romanesque. A vrai dire, je n'étais pas en reste, vu que mes parents avaient tout fait pour m'élever dans la pure tradition du livre. J'étais brune, pas très grande mais suffisamment pour ne pas avoir besoin de me mettre sur la pointe des pieds pour regarder un spectacle sur scène, et je dois dire, assez susceptible.
Le choixpeau avait mis du temps à se décider, pendant que sous la table, je croisais les doigts pour qu'il soit lui aussi envoyé à Griffondor. Mais forcément, on ne gagne jamais à ce jeu. Serpentard. A l'époque, jeune et ignorante, je n'avais pas encore deviné que de cette grande histoire d'amour fantasmé, il n'y aurait jamais de début. A l'époque, je ne savais pas encore à quel point les Serpentards étaient et sont toujours nos plus grands ennemis. A vrai dire, je passais le restant de ma soirée à le regarder de loin, observant son dos et ses cheveux légèrement bouclés que je réussissais à apercevoir de ma place. Et j'espérais encore.
Mais revenons à l'instant présent. Je secoue la tête, effarée devant le mot que je viens de recevoir. Une retenue pour des Premières Années, à peine deux jours après la rentrée ! Incroyable. Ces gamins sont vraiment des boulets. Parce que, bien entendu, étant Préfète des Griffondors, je me dois de les accompagner. Yahou. Quel pied.
Je dois toutefois démentir la rumeur qui implique que les Préfets sont des gens exceptionnellement brillants, en cours comme à l'extérieur. Faux, faux et archifaux. Les Préfets sont tout simplement les personnes ayant eu le moins d'heures de retenue depuis leur Première Année. Et en l'occurrence, je n'avais jamais été victime de ce genre de punition. Pas que j'étais particulièrement sage, juste que je connaissais mes limites. Quant aux résultats scolaires, ma foi, je travaillais comme n'importe quel élève moyen. Ni trop peu, ni dix fois trop. Juste assez pour m'assurer la moyenne partout.
Je soupire, sentant ma prochaine soirée s'envoler vers les cachots. Explosion de chaudrons en Potions, qu'elle disait, la MacGonagall. Deux Griffondors particulièrement idiots. Quel bonheur.
- Un problème, Lizzy ? Déjà ?
Ah, voici ma meilleure amie, Charlotte Woodhouse . Vous vous attendiez à Lucas, Charlotte Lucas ? Perdu. Je n'en ai pas trouvé, même en cherchant dans tout le château. Mais elle s'appelle Charlotte, c'est déjà suffisamment exaltant pour mes parents. Et son nom lui semble suffisamment ridicule pour ne pas avoir à supporter la comparaison.
- Des abrutis de Première Année. Ils ont fait exploser des chaudrons en cours de Potions.
- Soit ils sont particulièrement stupides, soit très intelligents. J'espère pour toi que la première solution est la bonne, sinon on va en baver cette année. Et ils s'appellent comment, ces adorables bambins ?
Je relis le papier, n'ayant pas porté attention aux noms.
- James Potter et Sirius Black.
- Inconnus au bataillon, fit Charlotte en haussant les épaules. Ça m'étonnerait qu'ils aillent plus loin, ils vont suffisamment souffrir pour leurs premiers jours pour se faire remarquer encore plus.
J'acquiesçai sans trop m'avancer. Des imbéciles, il y en avait partout. Surtout à Griffondor.
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- Miss Bennet !
Pfiou, à chaque fois que j'entends cette injonction, je pense à ce bon vieux livre. Ce foutu livre qui me poursuivait depuis ma deuxième année.
- Miss Bennet ! Monsieur Darcy ! Veuillez arrêtez sur le champ ! Vociférait depuis trois bonnes minutes le Professeur Slughorn.
Il tentait vainement de nous séparer, moi et Darcy, afin d'éviter que des sorts perdus envoient d'autres élèves à l'infirmerie.
- Espèce de sale Sang-de-Bourbe ! Cracha ce dernier, la lèvre en sang.
- Pauvre imbécile, tu te prends pour qui ? Pour Dieu ? Laisse moi rire, tu n'es rien de mieux qu'une lavette ! Une lavette qui rampe devant les plus forts que lui ! Tu ne vaux rien ! Rien ! Hurlai-je lorsque Slughorn aidé de MacGonagall réussirent enfin à nous traîner loin l'un de l'autre.
Je crois que c'est à partir de ce jour que j'ai appris à haïr les Serpentards. Et que 'Orgueil et Préjugés' a fait son apparition à la Bibliothèque de Poudlard, après qu'une abrutie de sang Moldu de Première Année se soit extasiée devant tant de coïncidence au milieu de la Grande Salle.
- Bennet et Darcy ? Vous voulez rire ? Souffla une fillette que je ne connaissais pas, assise à quelques élèves de moi.
- Non, pourquoi ?
- Mais, enfin … vous ne connaissez pas le livre ?
Cette fille signa la fin de ma tranquillité. Depuis ce jour, les noms d'Elisabeth Bennet et de Fitzwilliam Darcy étaient dans toutes les têtes à Poudlard. Pour mon plus grand malheur.
- Miss Bennet ?
Comme la voix se fait insistante, je lève la tête de mon livre. Qui ose me déranger à la Bibliothèque ? MacGo, bien entendu.
- La retenue commence dans un quart d'heure.
- Ah oui, parfait.
Flûte. J'ai failli oublier ces empêcheurs de tourner en rond. Je me lève, ramasse mon sac, et me précipite vers les dortoirs afin de récupérer les petits monstres. Bien entendu, ils sont là à m'attendre, avec une expression de fierté sur leur visage qui me donne fichtrement envie de les envoyer voler à l'autre bout de la pièce.
- Et ça vous fait rire, en plus ?
- Mieux vaut en rire qu'en pleurer ! Répliqua celui à lunettes en relevant la tête comme un défi.
- Mouais, en attendant, c'est vous qui allez en baver, et moi avec. Alors si vous recommencez, je me charge personnellement de votre cas, c'est clair ?
Ils haussent les épaules. Ils s'en fichent ? Très bien, je vais leur faire vivre un enfer. Personne ne se moque impunément d'Elisabeth Bennet. Et ce ne seront pas les premiers à l'apprendre.
Nous descendons vers les cachots, eux devant et moi leur collant l'arrière train, rien que pour le plaisir de les voir hésiter sur la direction à prendre. Sadique, moi ? Jamais. Soudain je les percute. Ils sont à l'arrêt devant un spectacle étonnant. Des élèves flottent dans les airs comme un ballet. Des Premières Années, sans aucun doute, vu leurs expressions de profonde détresse. Je soupire. Comme toujours, mes soupçons se vérifient.
Des Serpentards rient à gorge déployée devant leur œuvre. Ramassis de crétins baveux. Et parmi eux …
- Darcy !
Il se retourne, surpris de me voir certainement. Sur son visage se peint un masque de profond dégoût.
- Bennet. Toujours occupée à vouloir m'épouser ? Lança-t-il ironiquement.
Je vois rouge. Accident de Deuxième Année.
- Heu … William Darcy ? Appelai-je timidement.
Celui-ci se retourna, perplexe de voir une Griffondor l'appeler.
- Un problème, machin ? Fit-il avec mépris.
Je devint écarlate. Mais mon courage ne devait pas vaciller pour si peu.
- Heu … Je me demandais si tu voulais bien … enfin, tu sais …
- Non, je ne sais pas, et si tu pouvais te dépêcher, j'ai pas toute la journée.
Je pris une grande inspiration.
- Sortir avec moi, lâchai-je dans un souffle.
Je croisai les doigts, attendant sa réponse, les yeux baissés. Et soudain, il éclata de rire.
- Moi, sortir avec une Sang-de-Bourbe ? Tu peux rêver, tu n'es rien devant moi ! Retourne dans ton trou à rats, et ne vient pas te mêler à une Société supérieure. Pauvre larve.
Je pense que ce fut à ce moment là que je lui avais sauté dessus pour l'étrangler. Après lui avoir jeté un joli sortilège de Bloque-jambe. Pas folle, la fille.
- Plutôt crever. Fais descendre tes victimes, ou les points de Serpentard vont se trouver dans le négatif dans quelques minutes.
- Enfin, Bennet. Tu ne vois pas qu'on s'amuse ?
- Très drôle en effet. S'attaquer à des gens qui ne peuvent pas se défendre. Merlin que c'est courageux.
Son sourire se fige devant mon ton glacial.
« Tu ne m'impressionnes plus, William Darcy. »
- Et si je refuse ?
- Tu perds des points et ton honneur, vu que je te trouverai une retenue suffisamment humiliante pour que tu ne puisses pas te relever.
- Et de quel droit, très chère Elisabeth ? Souffle-t-il en se rapprochant de moi.
Mon cœur s'emballe, comme à chaque fois que je le vois. Mais je n'en laisse rien paraître. Fichu livre, fichu fantasme de vieille fille. Je me ressaisis, espérant qu'il n'ait pas remarqué mon trouble.
- Ce droit, dis-je en pointant mon badge de Préfet.
- Oh, tu veux parler de ceci ?
Horreur et damnation. Ce crétin visqueux porte le même. Dumbledore, pauvre idiot.
- Relâche les.
Cette fois, je sors ma baguette. Il recule, l'air amusé.
- Ouh, j'ai peur. Madame sort le grand jeu.
Je prie pour qu'il ne fasse pas de même. Les duels ne sont pas mon fort.
- Allez, les gars, la fête est finie ! Crie-t-il à ses acolytes sans me quitter des yeux.
J'ai à peine le temps de lancer un sort de Coussinage sur le sol avant que ces pauvres élèves ne s'écrasent. Ils me lancent un regard de remerciement avec de détaler vers leurs dortoirs.
- 20 points en moins pour Serpentard, sifflai-je perfidement.
Il s'approche encore plus. Je ne bouge pas, jamais je ne reculerai devant ce type. Tout ça pour me murmurer à l'oreille d'une voix mielleuse :
- Tu veux jouer, Bennet ?
Je le repousse de toutes mes forces. C'est fou, soit il me dégoûte, soit il me subjugue. Paradoxe total. Encore une fois, merci maman de m'avoir bercée d'illusions toute ma vie.
- Je ne joue pas avec des imbéciles prétentieux qui se prennent pour le centre du monde.
- De l'univers, très chère, me coupe-t-il en me souriant narquoisement.
Je lui lance un regard assassin.
- Pitoyable crétin, lui lançai-je en me retournant d'un air qui j'espère reflète le plus grand mépris possible.
Et je repars en direction des cachots avec les deux mouflets, qui, heureusement pour eux, n'avaient pas osé ouvrir leur grande bouche durant l'échange. Et s'ils commencent à l'ouvrir, ils verront à quel point certains sorts banals peuvent être utilisés à très mauvais escient.
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Pour les gens qui ne connaissent par 'Orgueil et Préjugés', je vous suggère de regarder le film récent avec Keira Knightley. Il doit être dispo en streaming sur Internet, ou sinon, sortez vos billets ! ;) Le livre est excellent, mais je vous conseille de voir avant le film et/ou la série afin de vous faire une idée du caractère des personnages.
Merci de me laisser vos remarques.
A la prochaine ! :)
FireRox
