je préviens d'avance, c'est pas joyeux mais la dernière phrase m'est venue à l'esprit et ça m'a donné cette fic.
Il est loin d'elle et de son combat, c'est vrai, emprisonné temporairement en pleine bataille, mais à cet instant précis, aucun son ne lui échappe… il entend les chairs se séparer, aussi subitement qu'il a décidé de se séparer d'elle. Il entend son sang pulser dans ses veines, pour ensuite s'écraser en une pluie rougeâtre sur le sol, loin en bas. Il entend son souffle se stoppe un instant, puis reprendre, porteur de peur et de douleur.
Il est loin, mais sa peau est électrisée par tout ce qu'il ressent… Il sent comme une tornade les fluctuations de son reiatsu, partagé entre la lutte de la vie et le soulagement de la mort… par contre, il ne sent pas les flammes qui le brûlent au moment où il se précipite vers elle, il n'entend pas les cris de surprises, tant dans son propre camp que dans celui adverse.
Ça y est, il la tient enfin, sa douce fleur. Elle ouvre les yeux, mais il sait bien qu'elle ne le voie déjà plus… pourtant, il est sur d'entendre son nom dans le minuscule murmure qu'elle prononce, il est sur de sentir le cœur de sa belle battre de joie. Il lui murmure des pardons, des excuses moi, mais elle n'entend pas, au contraire de son propre cœur qui entend, comme un glas, son confrère ralentir à nouveau, jusqu'à ne plus rien entendre. Il ferme alors les yeux…Il n'entend déjà plus rien, il ne sent déjà plus rien, pas même le cri d'agonie de la créature monstrueuse qui s'éffondre au sol, terrasée par sa lame, pas même le cri de rage du supérieur de sa fleur, désormais fanée, pas même la lame de celui-ci, qui le transperce, croyant peut être que cela sauverait la jeune femme…
Et là, il entend de nouveau, il sent de nouveau. Les rires de son enfance avec sa fleur, sa voix à elle, douce, même quand elle lui faisait des reproches, … le sang battre à ses tempes à force de folles courses, la fraîcheur d'une main timide, la tendresse d'un baiser sur ses lèvres…et il entend soudain sa propre voix, s'élever en même temps que disparaissent les particules d'énergie qui le composent « attend-moi, Ran chan, j'arrive… »
Partout ça joue, partout ça rit, sauf autour de ce gamin. Alors, elle va le voir… c'est vrai qu'il a l'air un peu bizarre, avec son sourire fixé aux lèvres, et ses cheveux déjà gris pour son jeune age, mais ce n'est pas une raison pour le laisser dans son coin ! Pas pour elle en tout cas.
-« Hey, tu veux pas venir avec moi ? » Demande-t-elle.
La réponse qu'elle reçoit est juste un sourire, mais par le même que d'habitude, un plus doux, plus joyeux. C'est bizarre, elle le connaît à peine, mais elle sent que son cœur lui dit le contraire. Un peu comme si elle entendait une voix lui murmurer à l'oreille. Oui, elle en est sûre, elle le connaît déjà…
-« D'une autre vie sans doute. » Pense-elle en riant.
Oui, elle le sent, elle va vivre de grandes choses avec ce gamin et même le vent semblait d'accord avec elle….
« Je t'ai attendu longtemps, Gin »
Fils après fils, vies après vies, les liens qui nous unissent finissent par tisser le plus doux et le plus chaud des vêtements.
