"Foutu sorcier aux yeux verts et à la peau bronzée, je t'en donnerais, moi, des sentiments ! Je n'ai pas envie d'aimer, qui peut bien comprendre ça..."
…
"MERDE.
Théo va encore me faire une crise ! En même temps, s'il n'avait pas rangé ses assiettes en porceleine en évidence dans ce placard, je ne les aurais absolument pas brisés. Voila après tout, c'est de sa faute, pas de la mienne."
Drago Malefoy, avec toute la grâce d'un mollusque, se laissa tomber dans le canapé de son ami qui allait sûrement l'égorger dès qu'il découvrirait l'état de son appartement. Seulement, une chose était sûre : le grand blond n'en avait strictement plus rien à faire. Pour changer de l'habitude, l'une de ses nombreuse conquêtes (du moins, appelons un chat, un chat... l'un de ses nombreux plans-cul) s'était décidé à lui parler de sentiment.
Quoi de mieux pour mettre l'ex-serpentard dans une rage folle ?
La phrase : "J'aimerais que tu m'aimes autant que moi je t'aime" ou même la suite : "Ne vois-tu pas que je veux passer le reste de ma vie à tes côtés ?" lui donnait envie de vomir.
"Les gens pensent sérieusement qu'ils vont rester avec moi pour toujours, que je vais les aimer, et que l'on va devenir vieux et ridés l'un à côté de l'autre, et gna gna gnaaa." pensa-t-il en faisant une mimique de la main.
Cette phrase était tellement Poussoufle.
Autant dire qu'il aurait été plus plausible de voir Ron Weasley avoir un enfant blond plutôt que de voir le jeune et parfait Drago s'amouracher d'un coup d'un soir. Cette idée aurait même fait rire Voldy. Il s'avachissait sur le canapé, et lorsque la porte claqua, il ne réagit pas.
Pas plus que quand la voix de Théo lui parvint à ses oreilles si délicates.
- PUTAIN DRAGO... MA PORCELAINE, ENFOIRE !
Se redressant doucement, l'air outragé, le magnifique ex-serpentard posa sa main sur son cœur, et prit une mine franchement contrariée.
S'apprêtant à ouvrir la bouche, il fut coupé par son ami :
- TOI JE TE CONSEILLE VIVEMENT DE TE TAIRE SI TU NE VEUX PAS TERMINER EMPLÂTRER DANS LE MUR !
Cela coupa toute envie de réplique de la part du blondinet. Il se contenta de fermer la bouche, saisissant sa baguette doucement, et il appliqua le sort de nettoyage sans bouger du canapé. Les assiettes retrouvèrent doucement leur place.
Merci à la magie une nouvelle fois, sinon, il n'aurait même plus compté le nombre d'assiettes qu'il aurait dû lui racheter.
Pestant quelques jurons que Drago n'entendit pas, Théo se laissa tomber sur le canapé avec un air blasé. Le magistral et magnifique blond s'adoucit et vint prendre son meilleur ami dans ses bras en murmurant un faible :
- Désolé Théo... Toujours fâché ?
Tournant le regard vers la personne qu'il avait failli masacrer quelques secondes plus tôt, il souffla :
- Mais non, je suis plus fâché.
Posant sa tête sur les genoux de Théo, Drago demanda tendrement :
- Tu t'est encore enbrouillé avec Blaise ?
En guise de réponse, Drago eut le droit au "hum" significatif de son meilleur ami. Dans le langage Théolien cela signifiait : "Oui, encore, pour les mêmes raisons, je n'ai pas envie d'en parler, fous-moi la paix, mais me laisse pas tout seul, merci d'avance." C'est ce que fit le vert argent aux cheveux blond-platine et au sourire angélique. Colmatant sur le canapé, ils finirent par s'endormir l'un comme l'autre.
Tel un vieux couple, seulement là, l'amitié primait et primerait toujours sur l'amour.
