Enfermés dans les jeux vidéo
Cette histoire se passe six mois après la chute, c'est-à-dire six mois après la fin de la saison 2.
Sherlock se réveilla dans un champ couvert de fleurs. Le soleil se déclinait derrière la montagne au loin devant lui, des nuages épars flottaient lourdement dans le ciel rose. Sherlock cligna plusieurs fois des yeux.
Il ne se leva pas toute de suite. Il se délectait de l'air autour de lui- un air pur comme il n'en avait jamais respiré avant, un air sans trace d'oxyde d'azote ou de monoxyde de carbone, ce genre de molécules qui polluaient l'atmosphère.
Il se mit sur les coudes et détailla le paysage autour de lui. Il n'y avait personne. Pas le moindre signe de vie. Pas même un chant d'oiseau. Le silence était surnaturel.
Sherlock n'avait jamais vu cet endroit. Et il ne savait pas comment il était atterri ici. Sa mémoire était aussi embrumée que ses membres étaient douloureux. Il finit par se mettre debout.
-John ! Appela-t-il, parce que c'était la première chose qui lui venait à l'esprit.
Personne ne lui répondit. Mais il perçut un mouvement derrière les arbres qui formaient une bordure de forêt, à une dizaine de mètres à sa gauche. Il faisait trop sombre pour que le détective puisse voir ce que c'était.
-Il y a quelqu'un ? Demanda Sherlock en marchant vers la forêt. Si c'est le cas, répondez. Où suis-je ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Sherlock détestait être dans l'ignorance. Cela le rendait faible.
Il parvint à l'orée du bois. La forêt en face de lui était immense, obscure et menaçante. Sherlock fit quelques pas. Et c'est là qu'il la remarqua, la chose qu'il avait vu précédemment mais qui était tellement improbable qu'il avait refusé de l'accepter.
Les troncs des arbres. Ils étaient rectangulaires.
Sherlock porta une main à son front-il n'avait pas de fièvre. Il avait déjà pris des drogues avant, mais il n'était jamais arrivé au stade où tout ce qu'il voyait était cubique. Et de toute façon, c'était il y a des années.
Il passa une main dans la ramure au-dessus de la tête. Les feuilles, qui semblaient très réelles entre ses doigts, formaient des blocs. En fait, toute la forêt s'ordonnait de façon cubique. Les arbres, leurs branches, leurs feuilles. Sherlock leva les yeux au ciel. Même les nuages étaient coupés en formes carrées!
Il n'y avait pas d'autre solution, il avait dû prendre de la drogue, ou quelqu'un lui en avait injecté. C'était ça ou accepter le fait qu'il était devenu fou.
Un nouveau mouvement interrompu le flot de pensées du détective. Très proche, cette fois.
-Il y a quelqu'un ? Demanda Sherlock plus fort. Est-ce que quelqu'un peut m'expliqu…
Un homme bondit sur lui et le plaqua au sol. Sherlock n'eut pas le temps de réagir tout de suite mais il vit le visage de son agresseur. Déchiré, lacéré, il manquait un œil, la peau pourrie et les dents marron. Sherlock prit peur et donna un coup de pied dans le ventre de l'homme.
Cette attaque ne fit pas tomber l'adversaire, mais le fit lâcher Sherlock, qui recula précipitamment. Il était tellement choqué qu'il ne pouvait pas s'enfuir, il dévisageait la chose qui l'avait agressée. Parce que oui, c'était une chose, pas un humain. Selon l'odeur, l'état du corps, les os qui sortaient de leur alignement et le sang séché, c'était un cadavre en décomposition qu'il avait en face de lui. Mais un cadavre animé de vie.
-Qu'est-ce que…balbutia Sherlock, pour la première fois depuis ses cinq ans à court de mots.
La chose grogna et leva son œil unique sur lui. Puis elle fonça vers Sherlock.
Le détective tourna les talons et s'enfuit en courant.
Autour de lui, l'enfer se déchaina brusquement. Le champ qui paraissait vide tout à l'heure était brusquement envahi par des monstres semblables à celui qui le poursuivait. A sa droite, une araignée gigantesque aux yeux rouges, deux fois plus grande et plus grosse que Sherlock, apparaissant de nulle part, crissa avant de se jeter sur lui.
Sherlock l'évita en bondissant et repris sa course vers la montagne. Le monde se méprenait à propos de lui. Ce n'est pas parce qu'il restait des semaines entières à réfléchir sans bouger dans son canapé qu'il n'avait pas d'activité physique. Il était particulièrement bon en boxe et à l'épée. Mais la trentaine d'aberrations –parce qu'il n'y avait pas d'autre mots pour les décrire- qui l'entouraient le terrifiait tellement que le mouvement de ses jambes semblait ralenti.
Sherlock arriva au pied de la montagne et se mit à l'escalader. Apparemment les monstres avaient du mal à le suivre, parce que les bruits horribles qui sortaient de leurs bouches décomposées s'éloignaient au fur et à mesure qu'il avançait. Il était plutôt facile de grimper ici, étant donné que la montagne était faite de blocs.
-Ce n'est qu'un cauchemar, un cauchemar complètement idiot, se répétait Sherlock entre ses dents, bien que le dernier cauchemar qu'il eu fait date de ses cinq ans.
Il atteint le sommet en dix minutes. Plus rien ne le poursuivait. Il s'assit sur un bloc de terre et observa le panorama qui s'offrait à lui en reprenant sa respiration.
Aucune maison, aucun building, rien. Il n'y avait aucune construction, même la plus petite, qui aurait pu témoigner du passage des humains. Jusqu'au plus loin que l'on puisse voir, ce n'était que collines et vallées, rivières qui serpentaient entre les montagnes et grandes plaines.
Sherlock se rappela d'une soirée qu'il avait passé avec John, le soir d'Halloween, il y a une éternité plus tôt. Son colocataire était fasciné par un film apocalyptique. Après que les hommes eussent finit de détruire la planète, des mutations génétiques avaient transformé la majorité de la population en morts-vivants (un peu comme la chose qui l'avait attaqué plus tôt). Ces derniers ne pouvaient plus penser ou agir normalement, ils étaient trop occupés à manger les survivants. La nature avait repris ses droits et l'humanité entière avait été décimée.
En admettant que ce fusse le cas, il devrait rester des bâtiments, même à moitié détruit, et de toute manière, la terre ne se mettrait pas à changer de forme géométrique. Non, Sherlock ne pouvait pas le croire.
« Je suis dans un cauchemar » pensa-t-il encore une fois.
Il ferma les yeux et essaya de se réveiller. Il se frappa, il cria, il donna des coups de pied par terre- rien ne marcha, et la douleur qu'il ressentait était bien réelle.
Sherlock recommença à remettre en question sa santé mentale quand quelque chose attira dans attention. Au-delà du lac en bas de la montagne, il y avait encore de la forêt, et parmi les arbres, une lumière –l'unique source de lumière à part la lune, qui comme vous le devinez sans doute, était carrée- brillait.
-John, murmura Sherlock, et dans ce nom résidait un espoir, apporté par cette lumière tremblotante.
Hey, c'est This Weird Guy Not Nice. Je n'ai pas oublié ma fiction de Supernatural, je l'ai mise en pause pour laisser place à cette illumination. Laissez une review et tentez de gagnez un poney.
