Menteur.

Kirishima Eijirou est un menteur, répétait cette muette rumeur au creux de ses oreilles.


Jour 1. Aujourd'hui, j'ai décidé de commencer à écrire, c'est débile n'est-ce pas ? J'ai eu 15 ans aujourd'hui, et la première chose que je me dis c'est, ''eh, tiens, je vais tenir un journal sur ma vie inintéressante et monotone, ironique ! Je dois être débile, mais je vais commencer par me présenter. Je m'appelle Kirishima Eijirou, j'ai 15 ans, donc, on est le 16 octobre, il est 22h. J'aime la couleur rouge, je suis quelqu'un de plutôt enjoué et sociable, enfin, je crois, j'aime bien mes potes, ils sont cool et virils, les meilleurs. J'écris n'importe comment, hein, t'as vu ? Je sais pas quoi dire d'autre sur moi, c'est gênant un peu, comme si je me présentais à un nouvel ami, sauf que j'ai aucune réponse en retour, lol. J'ai dis ''lol'', je suis désolé envers moi-même. Enfin voilà, aujourd'hui, je vais bien. Aujourd'hui est un bon jour.

-Pourquoi je me mens même ici ?

Jour 2. Salut, je suis de retour. Aha, c'est drôle, toujours aucune réponse. J'ai pas écris depuis presque un mois, en même temps, j'étais super occupé ! Le lycée me prend du temps et je suis exténué. Je me plains là ? Oui oui, t'as tout compris. J'ai pas fais beaucoup de choses, en soit, à part réviser, ce mois. On est le 2 novembre, le temps passe trop vite. Je vois les feuilles mortes s'échouer au sol, je vois le monde changer continuellement autour de moi, et moi bah, je bouge pas. Je parle comme un vieux là non ? C'est pas très important. Je comprend toujours pas pourquoi j'ai commencé à écrire, mais, après tout ça devrait bien me mener quelque part un jour.

-Je ne comprend toujours pas pourquoi je suis comme ça. Je suis perdu.

Jour 3. C'est encore moi, et oui ! Étonné ? Non pas vraiment... D'accord j'arrête de parler à moi même. Enfin, je veux dire, c'est le but du carnet en soit, mais on dirait que je m'adresse à quelqu'un. Je parle peut-être un peu trop, enfin, écrit un peu trop. Aujourd'hui, on est le 11 novembre, j'ai mis moins de temps à rouvrir ce carnet bizarrement. Je l'ai caché, d'ailleurs c'est débile encore une fois, mais je pense que si ma grande sœur tombait dessus je mourrai de honte instantanément. C'est gênant les journaux intimes, non ? Tu trouves pas ? Je me parle à moi même encore, il faut que j'arrête de croire que ce bout de papier est une personne.

-C'est comme s'il y avait une boule noire qui m'entourait.

Jour 4. 28 novembre. Et oui, cette fois-ci je ne commencerai pas en me parlant seul, vous ne m'aurez pas ! Le carnet m'était totalement sortis de la tête. En même temps, j'ai passé la semaine à sortir dehors, ça m'a fait du bien de voir mes potes. Kaminari a fait son coming-out bi' aujourd'hui, je le savais, de toute façon. Y'a rien de dérangeant dans le fait d'être bisexuel après tout, enfin, j'ai bien cru voir Kats- première rature. Sero grimacer à l'annonce, c'est triste, Kaminari a l'air d'avoir des vues sur lui. Mina était ravie, elle sautait partout, disait ''mais c'est génial, en plus, ça me fait un pote gay à qui raconter des ragots !'' quel cliché, mais c'était drôle. J'ai passé une bonne journée, je suis de bonne humeur, et maintenant je vais aller tranquillement lire un manga avant de dormir.

-J'ai l'impression de vivre dans une autre réalité.

Jour 5. Fiouuu. Je suis fatigué. Épuisé, adieu cher monde. Non non, pour être plus sérieux, aujourd'hui on est le 4 décembre, c'est bientôt la fin de l'année et qui dit fin d'année dit... roulement de tambours... une tonne d'examens ! Quelle horreur, quelle invention du diable. Je passe mes journées à, aller au lycée, réviser pendant la pause, retourner en cours, rentrer, réviser, dormir, et ainsi de suite, un cercle vicieux je vous promet. J'ai enfin réussis à trouver un peu de temps pour écrire ce soir, il est tard, 1 heure du matin. Mais c'est pas grave et je ne suis pas fatigué après tout. Peut-être que mon cerveau révise tellement que maintenant il réfléchit sans s'arrêter ? Je vais devenir un génie, qui sait.

-Mes pensées ne s'arrêtent jamais bien qu'elles soient vides.


Un cri déchira le silence complet de la chambre nocturne. Un cauchemars. Le garçon était trempé de sueur, ses poumons semblaient peiner à recevoir l'air dont ils avaient besoin et les battements incessants de son cœur résonnaient jusque dans sa gorge, accompagné de l'horrible sensation que celui-ci allait s'échapper d'entre ses lèvres.

Les yeux ouverts, il ne distinguait rien dans la froideur de sa chambre. Ça lui semblait encore plus terrifiant que ce qui venait de le réveiller en un cri de frayeur. Sa main tremblante se dirigea avec hésitation contre le mur, il palpait avec attention celui-ci pour finalement mettre la main sur l'interrupteur de sa lampe. Et la lumière fût. Et ses yeux plissés par la soudaine violence faites à sa rétine s'écarquillèrent de nouveau. Son corps était secoué de frissons incontrôlables, son visage se décomposait au fur et à mesure qu'il se rendait compte de ce qu'il avait sous les yeux. Ses bras. Ses bras étaient pleins de griffures, pas le genre de griffures habituelles dont on se plaint lorsque cela nous démange. Non, les griffures étaient teintées d'une couleur rouge qui menaçait à tout moment de glisser le long de sa peau pour s'échouer sur les draps blancs de son trop grand lit. Mais la couleur n'en fit rien. Et Kirishima sentait presque que le monde autour de lui avait arrêté de tourner, que le temps était figé sur la vision de ses bras martelés.

Mais le vent souffla si fort dehors que les craquements de ses volets le firent revenir à la réalité. Réalité que son esprit ne voulait alors plus supporter, et son corps retomba en arrière, allongé et inconscient. Il se réveillera, le lendemain, et aura oublié tout ce qu'il venait de se passer, il en était certain.


Hop, j'entame tranquillement une fanfic sur MHA sans prévénir. Ca donne rien de grandiose pour l'instant, mais j'espère que la suite vous plaira, bises !