Le pourquoi du comment1
-T'es vraiment qu'un idiot fini Potter ! s'écria la célèbre Lily Evans
Je lançai un regard compatissant à James. Le pauvre, il est fou de cette fille depuis qu'il a posé les yeux sur elle, mais elle ne peut pas le voir en peinture. Aujourd'hui James a encore une fois mis en application un de ses plans de séduction, eux aussi très célèbres.
Il y a eu la déclaration romantique où il s'est pris une gifle monumentale. La fois où il a organisé un feu d'artifice dans la grande salle pour demander à Lily de devenir sa petite amie. Cette fois là j'ai bien cru qu'elle allait réellement exploser. Et les chocolats de la Saint Valentin qui l'avaient envoyés directement à Sainte Mangouste parce qu'elle y est allergique. Il avait même accroché une banderole où il lui déclarait sa flamme.
Tous les plans génialissimes de mon meilleur ami se sont tous soldés par un échec cuisant suivit en général d'une gifle et d'un chapelet d'injures. Le dernier en date, c'est d'avoir offert un chat à Evans. Sauf que quand le chat a décidé de manger la perruche qu'elle avait, bizarrement ça ne lui a pas fait plaisir.
Lily partit comme une furie, même après plusieurs mètres on entendait encore ses cris dans tout le couloir.
Je me tournai vers James et l'aidai à se relever.
-Hé bien on peut dire que ce coup là, tu aurais mieux fait de lui acheter un bouquin. Ça va mon vieux ?
-Ouais je finirai par trouver. C'est la fille de ma vie et il faudra bien qu'elle finisse par le comprendre, dit-il en se frottant la joue.
-C'est peut être toi qui devrais comprendre que si en sept ans, Lily n'a jamais voulu te donner une chance, ce n'est pas maintenant qu'elle va le faire, intervint Remus.
-Remus t'es gentil mais ne lui mine pas le morale, dis-je pour défendre James, bien que je sois d'accord avec lui, tiens si tu allais plutôt s'assurer que Peter ne s'est pas étouffé de rire.
Remus poussa un soupir et il reporta son attention sur Peter qui continuait à se tordre de rire par terre. Au moins y en a un que les plans de James font rire.
Je passai un bras autour des épaules de mon meilleur ami.
-Allez t'en fait pas, tu finiras par trouver quelque chose qui lui fera plaisir, dis-je pour le réconforter.
James m'adressa un sourire un peu amer.
-Tu sais ce qu'il faudrait ? Que j'arrive à m'introduire dans sa chambre pour voir un peu ce qui lui plait ! s'exclama-t-il avec une lueur de triomphe dans les yeux.
Ça sentait le plan foireux en préparation.
-Oui mais tu oublies un truc James. C'est que l'escalier ne te laissera jamais passer, intervint Remus en revenant vers nous.
Malgré l'argument choc de Remus, le regard de James continua de briller de cette lueur folle qu'il avait à chaque fois qu'il préparait un mauvais plan.
-Bon si on allait dans le parc pour mettre au point la blague qu'on réserve aux Serpentards, dis-je pour changer de sujet.
Faire des blagues, pour ça, on était très fort. Tellement fort que maintenant plus personne n'arrivait à prouver qu'on était à l'origine de la blague. Ma préférée restait quand même celle de l'escalier. Voir tous ses abrutis de Serpentard glisser parce que d'un seul coup les marches disparaissent et sont remplacées par une mini patinoire.
En tout cas. C'était suffisant pour que James pense à autre chose. Du moins je l'espérais.
Deux jours plus tard, j'étais sur un banc devant le lac. Je profitais de la vue. En même temps avec le retour du beau temps les filles abandonnaient leurs robes de sorcières pour des vêtements plus sexys. Je lançai un regard appréciateur à une sixième année qui me faisait de l'œil depuis tout à l'heure.
Elle était plutôt quelconque de visage, suffisamment mignonne avec ses cheveux blond et ses yeux marron. En temps normal je lui aurais a peine accordé un regard mais cette fille avait des arguments chocs. Dont un cul, à damner un saint. Je lui lançai mon plus beau sourire de séducteur. Je me retins de rire quand elle rougit et qu'elle gloussa avec ses copines. Pitoyable, je ne comptais même plus le nombre de fille que j'avais eu comme ça. Elles s'imaginaient que parce que je leur souriais tout de suite elles me plaisaient.
En général, elles revenaient rapidement sur terre après une nuit passée avec moi. Mais qu'on soit bien clair, je fais attention à ce qu'elle prenne leur pied mais après c'est fini. Je n'aime pas vraiment m'attacher aux filles.
Certaines n'avaient même pas la chance de passer une nuit avec moi. Finalement elle était suffisamment jolie pour que je m'intéresse à elle mais parfois le physique seul n'est pas suffisant. J'avais déjà eu à faire à des filles complètement débiles et avec celles là je passais rapidement mon chemin.
Soudain mon regard fut attiré par une chevelure aile de corbeau. Il n'y avait pas d'autre mot pour qualifier cette couleur noire un peu luisante avec parfois des reflets bleutés. Je fis la grimace. Merlin qu'est ce que je détestais tout ce qui allait avec ces cheveux.
Erine Connor était la deuxième personne que je détestais le plus dans tout Poudlard après Servilus. Et c'était aussi le souffre douleur numéro deux.
J'avais tenté une technique d'approche sur elle en première année. Elle était plutôt jolie avec ses long cheveux ondulés aile de corbeau, et ses grand yeux bleu saphir. Merlin avait eu la bonne idée, en tout cas c'est ce que je pensais à l'époque, de la placer à Gryffondor. Je lui avais à peine demandé si elle voulait bien qu'on fasse plus ample connaissance qu'elle m'envoyait voir si les hippogriffes ont des ailes.
Bizarrement depuis c'était la guerre entre nous. Je ravalais une grimace de dégoût et affichai un grand sourire complaisant avant de l'aborder. Je savais que ça allait l'énerver et rien ne me faisait plus plaisir que de l'emmerder.
-Connor ! Quelle bonne surprise tu as fini par retrouver le chemin de sortie de la bibliothèque ?
Connor s'arrêta tout de suite en entendant ma voix. Je senti une pointe de fierté à la voir se crisper comme ça. Elle me lança un regard mi glacial mi assassin. Si je vous jure ça existe, la preuve, cette fille l'a inventé.
-Non laisse moi deviner, ton petit Edward chéri a finit par te convaincre qu'un nettoyage de printemps s'imposait, insinuais-je. Tu passes tellement de temps à la bibliothèque que toi aussi tu prends la poussière.
Finalement Connor renonça au coté glacial pour me dévisager avec haine.
-Tiens Black ! Pardon je ne t'avais pas vu, dit-elle d'un ton ironique.
Je grinçai des dents, cette fille avait un don pour me donner l'impression que j'étais insignifiant à ses yeux.
-En même temps j'aurais du me douter que tu étais là. Ça puait trop l'idiotie pour que ce soit normal.
-Au moins moi je ne sens pas le vieux parchemin rance. Au fait tout est arrangé avec Pince pour que tu reprennes sont boulot. Il est fait pour toi. D'ailleurs, il n'est pas précisé dans les critères d'embauche qu'il faut être acariâtre et mal baisée ? Quoique dans ton cas ce ne sera pas du tout baisé.
-Va te pendre Black ! dit-elle avant de retourner faire je ne sais pas quoi.
J'affichai un sourire de pure joie. J'avais réussi à la faire sortir de ses gongs. J'avais toujours cet air fier sur le visage quand James vint me rejoindre excité comme tout
-Sirius mon vieux, cette fois c'est la bonne. Regarde j'ai trouvé une potion qui me permettrait d'entrer dans le dortoir des filles pour en apprendre plus sur Lily.
-James, tu sais bien que c'est impossible. L'escalier te refoulera automatiquement.
-Non pas grâce a cette potion. Regarde ça, dit-il en me tendant un vieux morceau de parchemin.
Je regardai ce qu'il y avait dessus. C'était une recette pour fabriquer une potion qui vous transformait en une personne du sexe opposé.
-Tu imagines avec cette potion je deviendrai vraiment une fille ! Et je pourrai rentrer dans le dortoir sans problème. En plus la potion est temporaire. C'est ce qu'il nous faut.
Je le regardai dubitativement. James était une bille en potion, une fois sur trois sont chaudron explosait et dans le meilleur des cas sa potion était juste ratée
-James tu te rends compte que tu n'as pas le niveau pour réaliser une potion comme celle là.
James m'adressa un grand sourire. Oh oh mauvais pressentiment !
-Je sais mais de nous quatre c'est toi le plus doué en potion alors je me disais que tu pourrais peut être la faire pour moi.
-Mais t'es fou ! Pourquoi je ferais une potion aussi compliquée, à la moindre erreur tout explose ou presque.
-Oh allez on sait tout les deux que t'en est capable. T'as peur de la faire ou quoi ? me défia-t-il.
James savait parfaitement comment je fonctionnais. Il savait que je ne résistais jamais à un défi.
-Allez s'il te plait, j'ai vraiment besoin de ton aide mon pote. me supplia-t-il en jouant sur ma corde sensible.
-Bon d'accord mais Remus ne doit jamais être au courant, c'est compris ?
-Reçu cinq sur cinq ! Merci vieux tu me sauves la vie ! Je ne sais pas ce que je ferais sans toi !
-Ouais c'est ça passe moi de la pommade.
James explosa d'un grand rire. Si jamais il finissait par l'avoir sa Lily, il avait intérêt à me nommer témoin et parrain de ses futurs enfants.
-Bon je verrai ça plus tard, dis-je en mettant le parchemin dans ma poche, pour le moment j'ai quelque chose de plus urgent en tête, rajoutai-je en me dirigeant vers la sixième année qui me regardait toujours. James se contenta de rire à gorge déployée dans mon dos.
Le soir même j'étais dans mon lit. Je dressais mentalement une liste de tout ce dont j'aurai besoin pour réaliser la potion. Il y avait pas mal d'ingrédients difficiles à trouver mais j'avais un moyen de me les procurer.
Par contre la potion allait me prendre pas mal de temps, environ deux semaines. Il faudrait que je trouve une salle tranquille ou je pourrai tout installer. Heureusement Poudlard regorgeait de passages secrets dans lesquels je pourrai m'installer.
Convaincre James de me prêter sa cape d'invisibilité fut plus compliqué que prévu. Mais quand je lui exposai que soit il me la prêtait pour que je puisse faire sa foutue potion, soit il se débrouillait tout seul, il finit par céder.
Slughorn avait presque tous les ingrédients dont j'avais besoin dans sa réserve. Il m'en manquait certains mais je savais que ma famille les avait. Depuis ma fugue chez les Potter, je n'avais plus le droit de remettre les pieds dans la maison ou j'avais grandi.
Je retrouvai mon frère dans un coin désert du château où aucun Gryffondor ou Serpentard ne passait souvent. Regulus était une petite pourriture gluante et rusée mais il avait un petit défaut assez pratique. Il adorait l'argent.
-Qu'est ce que tu veux ? me cracha-t-il avec mépris.
Je lui tendis la liste d'ingrédients dont j'avais besoin.
-J'ai besoin que tu me rapportes ça, dis-je en en m'adossant au mur avec nonchalance.
-Et pourquoi je t'aiderais toi, un traître à ton sang ?
-Parce que si tu me les rapportes je te donnerais vingt gallions pour chaque ingrédient que tu me donneras, dis-je.
Je sus que je l'avais piégé quand ses yeux s'agrandirent et que ses narines se dilatèrent. Il savait que je le payerai. J'avais hérité de la fortune d'oncle Arthur quand j'avais fui la famille. Mon oncle détestait sa « garce de sœur » selon ses propres mots. Et il avait fait en sorte de l'emmerder une dernière fois avant de passer l'arme à gauche.
-Marché conclut, finit par lâcher mon frère avec réticence.
-Bien je les veux pour la semaine prochaine. Si je ne les ai pas à ce moment là tu peux faire une croix sur ton argent, dis-je en partant.
Je savais qu'il remplirait sa part du contrat. Il n'aurait qu'à prétendre qu'il en avait besoin pour s'en prendre à des sangs de bourbe et ma mère lui enverrait les ingrédients avec joie.
Au détour d'un couloir, je vis ma Némésis préférée qui rentrait de la bibliothèque avec une pile de livre aussi grande qu'elle dans les bras. Je pris le temps de l'examiner. Pour une fille elle était plutôt grande. Elle n'avait qu'une tête de moins que moi. Je faisais quand même plus de 1m85. J'aurais difficilement pu dire si elle était bien faite parce que son uniforme et sa robe de sorcière trop large faisaient barrière au regard de tout le monde.
Je me fis bien sur un plaisir de passer à coté d'elle et de la bousculer.
-Merde ! s'écria-t-elle quand tous ses livres se répandirent par terre. Tu ne pouvais pas faire un peu attention Black ! Ou alors t'es encore plus con que ce que je pensais ! me hurla-t-elle en se baissant pour ramasser ses livres.
-Pardon mais tu es tellement grosse que je ne pouvais pas faire autrement, dis-je en m'éloignant.
J'étais fier de moi, je rejoignis James, Remus et Peter dans notre salle commune. Dix minutes plus tard Connor rentra à son tour. Elle me foudroya du regard puis alla rejoindre ses amis. Visiblement elle leur raconta ce qu'il s'était passé parce que Lily et Alice me lancèrent des regards mauvais.
Une semaine plus tard, j'étais dans mon passage secret. La potion avançait bien et j'avais reçu le jour même les ingrédients que Regulus m'avait promis. Bien sûr j'avais vérifié qu'il ne m'avait pas donné autre chose mais il avait été réglo sur ce coup.
Je hachai la racine de fucus en fines lamelles et je la rajoutai à la potion. Je pris bien garde à remuer vingt fois en alternant entre le sens des aiguilles d'une montre et le sens inverse. Je devais maintenant verser la poudre de mandragore.
Je versais doucement la poudre de mandragore, c'était important sinon la potion deviendrait instable. Je fis un faux mouvement et tout le contenu de mon bol se renversa.
-Merde ! dis-je.
Le contenu du chaudron explosa. J'étais recouvert d'une gelée rose qui ne sentait pas très bon. J'éteignis le feu sous le chaudron et je me précipitai hors du passage. Je devais absolument enlever la potion dont j'étais recouvert. Avec un peu de chance, il n'y aurait pas d'effet secondaire et une simple douche suffirait.
Je percutai violement quelqu'un en tournant dans un couloir. J'attrapai la personne par les épaules autant pour la stabiliser que pour me stabiliser.
-Putain Connor tu ne peux pas regarder ou tu vas ! m'énervais-je.
-Non mais tu te moques de moi ! C'est toi qui me rentres dedans et en plus t'es recouvert d'un truc qui pue. Et tu m'en a mis plein partout ! cria-t-elle.
Je prêtais à peine attention au fait, qu'effectivement en lui rentrant dedans je l'avais recouverte de potion. Je la poussais hors de mon chemin pour me précipiter vers mon dortoir. Heureusement il était vide. Je me voyais mal expliquer pourquoi j'étais recouvert de gelée rose.
La douche réussit à retirer toute la potion qui me recouvrait. En général les effets secondaires arrivaient dans l'heure qui suivait. J'étais soulagé, il n'y aurait pas de souci normalement. Je m'endormis pour sombrer dans un sommeil noir.
