Monster
6 octobre, 2h13
Le corps mort de Simon se mit soudain à bouger. Il avait terriblement faim, il aurait pu dévorer n'importe quoi. Un bruit sourd attira son attention. Une voix. Il ne savait pas de qui elle pouvait être, il avait de la difficulté à voir, trop faible probablement, mais il entendait une voix. Elle se rapprochait, de plus en plus que les secondes s'écoulaient, la voix se rapprochait.
Simon? Tout va bien?
Il avait terriblement faim, il aurait pu dévorer n'importe quoi.
6 octobre, 4h12
Un cri strident rompit l'ambiance mortuaire qui se dégageait de la pièce.
Pénélope, essoufflée, entra dans le salon des Verdigris. Elle observa autour d'elle les visages glacés et froids des deux jeunes garçons qui la fixaient silencieusement.
-Vite, venez, vite! C'est professeur Benedict, il…il est…
Avant même qu'elle puisse finir sa phrase, elle se mit à courir, suivi de Baz et Simon qui, sans savoir de quoi cette intervention était question, commençaient à avoir de légers doutes.
À peine arrivés à l'extérieur, ils s'arrêtèrent net. Tous fixaient le professeur. Mort. Le cou déchiqueté. Baignant dans son propre sang.
Tu es un monstre! s'écria Simon en bousculant brutalement Baz. C'est toi qui as fait ça! Tout est de ta faute!
6 octobre, 3h52
Pourquoi tu as fait ça? Pourquoi?! cria Simon.
Tu voulais que je fasse quoi d'autre?! Je ne veux pas te perdre Simon.
Simon regarda par-dessus la fenêtre de leur chambre. Le lever du soleil commençait à se pointer, on pouvait apercevoir les rayons chaleureux et lumineux déchirer la nuit sombre et lugubre. Il ne pouvait ressentir cette chaleur, enfin, plus maintenant. Tout était devenu proie pour lui ; les oiseaux qui s'envolent tôt le matin, les chevaux qui galopent dans l'enclot du pensionnat, il s'était même délecter de voir le concierge nettoyé les différentes salles du château comme s'il s'agissait d'une pièce de viande.
Je ne veux pas être comme toi, Baz.
6 octobre, 1h34
«Je me vois. Je suis là, couché, inactif… seul. Blanchâtre, je flotte sur la terre humide, froide et sans émotions. Je ne suis plus le même, je ne suis plus Simon Snow. Un cadavre, voilà ce que je suis à présent. Je me vois, je ne peux plus bouger mais je me vois, immobile, étendu dans l'ombre du gros chêne de la cour du pensionnat. Ma nuque est frêle, ornée de deux petites entailles sanglantes.
Je suis mort.
Je suis un vampire.»
