Hillooooow ! Petit post rapide pour le premier thème - en retard, donc - de la Greyza (ou Grayza) week, parce que j'aime beaucoup ces personnages et que les textes traitant de leur relation sont bien trop pauvres. Bon, certes ici c'est pas trop ça non plus et ça reste flou, maaaaaais ça faisait longtemps que j'avais pas posté quelque chose (enfin j'ai l'impression que ça fait longtemps perso, sûrement les vacances...) et puis ce sera ma contribution à la semaine chez les français et un cadeau aux fans du Pairings. Ici, ce sera pas tellement une romance mais... Enfin, vous verrez. Je vais tenter de rester le plus IC possible et de vous décrire les relations telles qu'elles le sont ou auraient put l'être dans le manga.
Sur ce, j'arrête de vous embêter et vous souhaite une bonne lecture !
Genre : Friendship, léger Hurt/Comfort.
Rating : K+
Personnages : Grey, Erza.
Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima.
— Memories —
Il y a des choses qui ne s'oublient jamais.
Des instants joyeux, d'autres un peu moins. Des éclats de rire, des combats. Des sourires, des larmes, des secrets soigneusement confiés. Des silences précieux, la complicité et l'amitié qui y naissaient.
Et puis d'autres larmes, justement. D'autres larmes, d'autres secrets. D'autres blessures qu'on avait aidé à panser, le vide d'une absence qu'on avait tenté de combler. Les sourires qui y naissaient ; parce que c'est dans les pires moments qu'il fallait sourire, donner de l'espoir aux autres, tenter de les relever. Est-ce que c'est pour ça que Mirajane s'était mise à sourire en toutes circonstances après la mort de sa petite sœur ? Est-ce pour ça que Natsu souriait toujours, préférant étouffer la peine dans son cœur et masquer sa solitude en touchant les autres avec sa bonne humeur ? Ça n'avait pas empêché Grey de rester à l'écart la majorité du temps, préférant rester avec ses pensées plutôt que de prendre le risque de se brûler les ailes à trop s'approcher de la lumière.
Et c'était ce qu'il faisait en ce moment même, marchant un peu aux alentours de la guilde en quête de tranquillité, une cigarette emprisonnée entre ses lèvres froides et pâles. Il ne se sentait pas mal ou spécialement triste, non ; il avait juste besoin de se retrouver un peu et de digérer ce qu'il s'était passé, de prendre le temps de réaliser pour mieux apprécier — et puis, il lui arrivait d'apprécier le silence et la tranquillité, aussi. Pour réfléchir, penser, se rappeler.
Se rappeler, ouais.
Le soleil se couchait déjà, teintant le ciel d'une parure rougeâtre aux bordures dorées. Le vent était doux, apportant avec lui un parfum serein, légèrement fruité ; s'ajoutait à ça l'odeur que dégageait l'extrémité rougeoyante de sa cigarette, pas si désagréable pour lui puisqu'il y était habitué. Et il marchait, les mains dans les poches de sa veste, laissant ses pas le guider sans destination précise. Où les mèneront-il, cette fois-ci ? À peine s'était-il posé la question qu'il bifurquait déjà vers la rivière ; et c'était à chaque fois pareil. Il se détendait, calmait ses pensées et se laissait aller, heureux mais plus tranquille en étant à l'écart du bruit. Pensif mais pas forcément sombre pour autant, quoique son côté ténébreux et mystérieux ne lui donnent ce genre d'aspect. Pas tout à fait seul non plus.
Parce qu'à chaque fois qu'il se rendait près de la rivière, elle, elle était là ; alors il la regardait de loin, finissait de fumer pour pouvoir de nouveau la regarder, essayer de la cerner — et puis il se rappelait, il se souvenait, ouais. Des choses qui les liaient, de ce qu'ils étaient.
Ce qu'ils étaient ; parce qu'ils avaient un peu été ça, tous les deux. Des paroles froides et dures, tout d'abord. Le rejet de l'un, l'incompréhension de l'autre ; mais est-ce ce qui l'avait empêché de rester déterminé ? Ni l'un ni l'autre ne le savaient. Il y avait eut des larmes, le secret qui s'en était découlé. Un pacte silencieux, peut-être ? Ils ne savaient pas non plus. Ce n'était pas comme la promesse de Natsu et Lisanna, comme le rêve que d'autres avaient en commun ; c'était des larmes et des sourires à la fois. C'était le silence et la tranquillité qui y régnait, la promesse silencieuse et peut-être incomprise de se protéger.
Mais c'est justement parce que c'était eux que ni l'un ni l'autre ne trouvait les mots exacts pour définir ces choses qui les liaient.
Aujourd'hui, Fairy Tail et tous ses membres fêtaient le retour de Lisanna après deux ans de vide ; alors on se rappelait de ces moments. On évoquait brièvement les larmes et l'absence, on chassait doucement le manque, comme pour effacer les dernières traces de douleur, faire s'évaporer les dernières blessures ; et on insistait sur les rires, les sourires. On parlait des promesses, on souriait au souvenir de moments oubliés, de jeux et d'endroits cachés et secrets, d'un ressenti particulier. On parlait de Lisanna, des choses qu'elle avait manquées, de toutes celles que tous comptaient bien lui faire rattraper. On parlait du temps perdu, des choses manquées ; et on criait en l'honneur du bonheur retrouvé, des choses à vivre, de la joie d'être ensemble et en vie. On souriait à l'avenir.
On se rappelait de toutes ces choses, à travers un rire, un sourire. Les plats fleurissaient entre deux bagarres, l'alcool coulait à flot comme des rivières de félicité ; mais seulement pour compenser les larmes versées, pour faire durer le plaisir d'être ensemble, l'irréalité que ce soit enfin vrai. Était-ce pour mieux préparer l'avenir que tous évoquaient de vieux mais précieux souvenirs ? Ils ne savaient pas ; ils étaient juste venus s'évader, rire, sourire, se rappeler.
Se rappeler.
Il la vit sourire du coin de l'œil, alors qu'il s'installait silencieusement à ses côtés. Pas trop loin pour être avec elle, pas trop près non plus parce que ça l'effrayait un peu, quelque part ; juste là.
Juste assez pour dire « Je suis là », pour assurer un « Je ne t'embêterai pas ». Apprécier le silence, la joie qu'ils ressentaient tous les deux sans avoir besoin de le dire ou d'en parler ; parce que c'était là, parce qu'ils suffisaient qu'ils échangent un regard pour le savoir, un sourire pour se comprendre.
Regardez le soleil se coucher. Se souvenir, se rappeler ; se rappeler d'eux, de leur passé, de toutes ces choses qui les liaient. Le rouge de ses cheveux qui le fascinait, la force silencieuse qu'elle dégageait.
La fille qui avait sût pénétrer son cœur le jour où son armure avait été percée.
« Tu veux pas rester avec les autres à l'intérieur ? », finit par demander Grey d'une voix posée, brisant doucement le silence sans éclater la bulle qui les englobait en la tirant gentiment de ses pensées.
Elle cligna des yeux un moment, chassant les bulles rêveuses et pensives qui brillaient dans ses iris bruns ; il ne la pressa pas pour autant, patient. Ses yeux parcouraient son visage à la recherche de tout ce qu'elle ne lui disait pas, cherchant la faille de ce qui la tourmentait à ce moment là — parce qu'il l'avait compris, ça, avec le temps.
Que quand Erza n'était pas là, ça n'allait pas. Que si elle se cachait pour être seule sans eux, c'est que quelque chose n'allait pas.
« Si, si… Je suis juste venue… Hm, réfléchir, finit-elle par répondre de façon évasive en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, les yeux rivés vers l'horizon embrasée par le soleil couchant. Et toi ? »
Le brun arqua un sourcil en la fixant plus intensément, explorant l'étendue de son regard sans réelle retenue — parce que c'était elle, parce que c'était lui, que c'était eux, eux et les choses sur lesquelles ils ne mettaient pas de mots.
Néanmoins, un demi-sourire vint adoucir les traits de son visage, tandis qu'il attrapait machinalement un brin d'herbe tendre entre ses doigts en faisant cliqueter sa gourmette.
« Bah… Tu le sais bien. », fit-il simplement en regardant l'eau du canal s'écouler en contrebas, dans un clapotis régulier.
Il n'eut pas besoin de la regarder pour lire la légère surprise qui passa dans ses yeux ; il savait déjà qu'elle souriait.
Parce que c'était elle. Que c'était lui, que c'était eux ; et que décidément, non, ils ne savaient pas quels mots y poser, quel serait le mieux choisi pour les désigner, ce qui décrivait le mieux ce lien, cette amitié qui les liait.
Erza soupira longuement, appréciant la brise venue caresser leurs peaux ; quelques bandages subsistaient encore sur quelques traces de blessures, ici et là, démonstration des combats qu'ils avaient vécu. Mais ni l'un ni l'autre ne s'en plaindront ; ils se savaient chanceux d'être encore là.
Juste là.
« Lucy m'a dit que Mystogan était le Gérard de là-bas. », souleva soudainement Grey en se tournant vers elle, l'air sérieux et soucieux.
Une lueur douloureuse traversa le regard de la mage chevalier, tandis que cette dernière baissait la tête ; il avait visé juste. Alors c'était pour ça qu'elle restait là, pour ça qu'elle restait loin des autres ?
« C'est vrai. . Ça m'a juste fait un peu… Bizarre. », admit-elle avec un sourire quelque peu forcé.
La jeune femme sursauta lorsqu'elle sentit une main qu'elle connaissait bien écarter ses cheveux pour dégager son visage ; Grey la retira juste avant qu'elle n'ai le reflexe de le frapper pour l'éloigner.
« Que… Qu'est-ce que tu fais ?
— J'regarde si tu pleures ou pas. »
Silence. Une brise caressa la surface de l'eau et fit voleter les mèches frivoles de la mage chevalier, les faisant voleter comme les flammèches d'un feu follet ; et autour d'eux, les souvenirs flottaient, comme des milliers de bulles transparentes dans lesquelles se reflétaient multitudes d'images et de futurs possibles.
Erza soupira ; être ensemble, sourire, se souvenir.
« Je pleure jamais, se défendit la rousse avec un sourire.
— Mouais. C'est ce que je pensais aussi, la première fois où je t'ai vue pleurer. », répliqua le brun, à peine moqueur.
Erza s'offusqua et lui envoya un coup dans l'épaule, rougissante. Le mage de glace fit mine de gémir et eut un petit rire, échangeant un regard complice avec son amie.
Son amie, ouais ; mais est-ce qu'il pouvait vraiment placer un mot aussi facilement que ça sur ce qui les liait lui et Erza ? Il savait pas ; c'était sans doute pas si important que ça.
Du moment qu'ils puissent rester ensemble ; rire, sourire, se souvenir.
« Tu t'en souviens, alors. »
Ça ressemblait plus à une constatation qu'à une question. Le brun eut un sourire et leva pensivement les yeux vers le ciel.
« Ouaip. Je me souviens des raclées que tu m'as mis ici, aussi… grimaça le mage de glace en s'allongeant sur l'herbe, les bras croisés derrière la nuque. T'as pas épargné Natsu non plus, hein…
— Tu trouves ? s'étonna la rousse, les sourcils froncés — ce qui eut pour effet d'arracher un soupir au brun. C'est vous qui vouliez toujours vous battre contre moi, se défendit-elle alors dans un sourire pensif, amusée au souvenir de ces moments d'enfance agités et souvent rythmés par les combats.
— C'était rageant de toujours perdre contre toi, soupira Grey en guise de justification. Et puis t'as passé ton examen, et on s'est moins vus après ça…
— C'est vrai… »
Silence ; murmure du vent, chuchotement de l'eau, souvenirs oubliés, amertume réveillée. Erza observa le torse — bizarrement nu — du brun se soulever au rythme de sa respiration et eut un sourire, tout de fois plus mutin que le précédent.
« Tu es venu m'offrir un fraisier ici, une fois, déclara-t-elle alors en regardant de nouveau les alentours, comme pour mieux se souvenir de ce qu'il s'était passé. C'était pour mes seize ans, je crois. Tu rentrais de mission, et-
— J'avais complètement oublié de t'acheter un cadeau. J'me souviens, rit Grey en se redressant. J'ai dût faire la moitié de la ville pour en trouver un parce que toutes les enseignes avaient été détruites par Natsu…
— Il était délicieux, le rassura Erza en souriant, un air à la fois attendri et pensif sur le visage.
— Hm. Tu me l'avais dit, ça. Je m'en souviens aussi. »
Ils se regardèrent un moment, silencieux, souriants ; et c'était bien comme ça, finalement.
« C'était pas ici que t'as failli me tuer parce que j'avais congelé la moitié du canal ?
— Hm… C'est probable. C'était pas plutôt parce que toi et Natsu aviez mangé mon fraisier ?
— Euh… »
Être ensemble, être là, juste comme ça — s'évader, rire, sourire, se rappeler. S'aider, se soigner, s'apaiser. Regarder le soleil se coucher, longtemps, peut-être ; ils ne savaient pas, ne regardaient pas le temps passer, ne le sentaient pas s'écouler. Ils étaient juste le réconfort et la chaleur qu'il leur manquait — et ça leur allait bien comme ça. Rire, sourire, se soutenir, se soigner.
« Tu viens ? »
Mais envisager un avenir plus doux, aussi ; s'aider, panser les blessures du passé — et ce quelque soient les mots, les choses qui les liaient ou même la simple façon dont-ils se voyaient.
Erza se leva avant de l'aider à faire de même, un sourire venant éclairer son visage lorsque la main du mage de glace se referma sur la sienne.
« Ouais. Allons-y. »
Cette même main dont la légère pression sur ses doigts traversa même son armure, la transperça ; parce que c'était un « Je suis là », un « Ça ira ». Les mots silencieux qui pourront les décrire, les souvenirs qui bâtiront leur avenir.
Et peut-être que les mots censés les définir ne se résumaient qu'en un regard confiant et complice, en un sourire.
