Auteur : Pierrot-le-doudingue

Titre : Les chevaliers Sang-de-nuit

Disclamer : Ils ne sont pas à mio mais j'ai l'intention de kidnapper Fye…Kuro-chan me plairait bien, lui aussi, mais j'ai trop peur de son sabre.


Prologue

Le sol, froid et boueux, avait la saveur du métal, une odeur de champs de bataille. Kurogane poussa un grognement étouffé, tentant de se redresser malgré le poids sur ses épaules. Une masse roula à ses côtés. Avançant la main, il reconnut le manteau épais du magicien de Seles. Ce dernier gisait, inerte, une substance chaude et gluante s'écoulant le long de sa tempe et imprégnant son bandeau. L'instant d'après, un gémissement étouffé, suivi d'un cri de détresse, transpercèrent les ténèbres. Les gamins !

La princesse sanglotait et appelait au secours, répétant inlassablement le nom de ses amis. Le ninja bondit sur ses pieds, prêt à sortir son épée mais quelque chose le percuta violement, par derrière, le jetant à terre. Les coups fusaient de toute part, sans qu'il en voie venir aucun. Dans le ciel, aucune étoile…aucun décor, aucun bruit, excepté celui de l'orage…seulement de la boue, dans laquelle il se roulait, en voulant échapper à ses assaillants. Bien avant l'heure, une fatigue vicieuse s'insinua dans ses membres.

Soudain, une lueur !

Le sautillement d'une flamme, en bordure de son champ de vision. Une silhouette qui arrivait à toute allure, dans sa direction. La main crispée sur son arme, profitant d'une accalmie, il voulut dégainer mais un pied vola, lui écrasant le poignet. Quelqu'un était penché sur lui, baigné d'un doux halo doré… Les coups avaient cessé de pleuvoir. La princesse sanglotait toujours, non loin de lui. Peu à peu, les contours se précisèrent, comme il s'accoutumait à cette brusque intrusion lumineuse.

- Akikaze ! S'exclama-t-il, reconnaissant l'une des rares femmes ninja avec qui il avait servi, dans son monde d'origine.

Un mouvement de tête de l'inconnue lui révéla son erreur. La guerrière qu'il connaissait portait une cicatrise à la tempe, justement suite à un entraînement un peu rude avec lui. Levant la main, elle balaya l'air, dans un grand mouvement circulaire. Un dôme étincelant s'éleva autour d'eux. Le fracas de la tempête lui parvenait à présent de façon assourdie. Fye était à terre, le front barré d'une vilaine coupure. Quelques mètres plus loin, Sakura étreignait un Shaolan immobile, ensanglanté, l'abdomen transpercé par une masse noire et tordue.

- Debout ! Lui ordonna-t-elle. Vous allez porter cet homme, pendant que je m'occupe du garçon !

En parlant, elle avait enfin relevé le pied qui meurtrissait le poignet du ninja. Elle s'éloigna aussitôt et joignit le geste à la parole, apostrophant durement la princesse, pour cette dernière cesse de pleurer et lui donne un coup de main. Le dôme semblait vouloir les suivre, tandis qu'ils avançaient au milieu de la tourmente. Toujours aucune trace de leur assaillant et pourtant la protection magique vacillait sous d'invisibles attaques. Kurogane n'avait d'autre choix que de la suivre mais restait sur ses gardes.

- Cette obscurité n'est pas naturelle. Grommela-t-il tout bas.

- Bravo ! Vous avez trouvé ça tout seul ?!

Bien, il savait maintenant qu'elle avait l'ouie fine. Des murs de pierres surgirent de nulle part. L'instant d'après, ils pénétrait d'un hall spacieux. Un brasier énorme flambait, dans le sein d'une cheminée aux proportions titanesques, illuminant ce qui semblait être le salon de feus mouvants. Avec milles précaution, l'inconnue, secondée de la princesse, installa Shaolan sur le tapis et entreprit sans tarder d'examiner sa blessure. Elles en retirèrent une objet sombre, qui s'avéra être un banal morceau de bois.

Kurogane déposa le magicien, toujours inconscient, à même le sol et s'approcha. La jeune femme, âgé d'une petite trentaine d'année, pressait ses mains sur la plaie béante et de fins filaments de lumière s'échappaient d'entre ses doigts. Il fronça les sourcils : la Akikaze qu'il connaissait n'était pas magicienne pour deux sous et encore moins guérisseuse. Cependant l'hémorragie perdait de l'allant, tandis que les chairs se refermaient.

- Eh, fillette ! Aides-moi !

Sakura sursauta et acquiesça vivement, demandant ce qu'elle pouvait faire exactement.

- Poses tes mains sur les miennes ! Ca marche toujours mieux, quand quelqu'un qui connaît le patient participe.

La princesse obtempéra dans la seconde. Les filaments de lumière se teintèrent différemment, passant du bleu pur au violet rougeoyant. En parlant de bleu pur…Fye était en train de se réveiller, dans son dos. Le magicien de Seles se redressa vivement et manqua de tomber à la renverse, prit de vertige mais un bras robuste le rattrapa à temps.

- Hein ? Kuro-chan… qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'sais rien…apparemment, on a atterris dans un drôle de merdier. Tu t'es fait rétamé et le gamin aussi. Ensuite, cette gonzesse est arrivée et maintenant, elle soigne Shaolan…

La gonzesse en question interrompit ses explications confuses, en se relevant d'un bond. Shaolan gisait toujours sur la moquette, inanimé et blafard. Un large cicatrise écarlate barrait son abdomen, comme seule trace de sa blessure. Le jeune garçon avait la respiration légèrement sifflante. L'inconnue passa une main ensanglantée sur son front, tout en poussant un profond soupir de soulagement. S'ébrouant légèrement pour chasser la fatigue qui la gagnait, elle se tourna vers eux.

Plutôt petite, aussi brune de peau que de cheveux, elle n'était revêtue que d'une robe de lin blanc, ample et épaisse, probablement son vêtement de nuit. Sa longue chevelure frisée lui tombait sur les reins. Cela constituait une différence flagrante avec son double du Japon, qui avait coutume de les porter très courts. Autre divergence, ces iris noire qui mangeaient la quasi-totalité de son regard, permettant à peine au blanc de l'oeil de paraître.

- Pouvez-vous me dire quel genre de crétin vous êtes exactement ?

- Je m'appelle Fye et lui c'est Kurorin !

- Kurogane ! Et on peut savoir qui t'es toi, pour nous parler sur ce ton ?!

- Je vous prierais de m'appeler Ser Alyr, messire Kurogane ! Et il me semble que j'ai tout à fait le droit de remettre en doute vos facultés intellectuelles, sachant que vous étiez dehors, en pleine nuit du crime ! Avec des enfants, en plus !

- Nuit du crime ?! C'est quoi ce bordel !

- Ma demeure n'est en aucun cas un bordel, messire ! Vous vous trouvez dans une très honorable pension et je vous prierais de surveiller votre langage !

Sakura jugea bon de désamorcer la situation, en s'avançant pour attraper les mains de la guérisseuse. Cette dernière se radoucit instantanément, visiblement très sensible au sourire enchanteur de la princesse. Un lueur dorée dansait dans ses grands yeux noirs et ne semblait pas uniquement due aux reflets du feu.

- Merci beaucoup d'être venue à notre secours, Ser Alyr, merci d'avoir sauver Shaolan.

- De rien, voyons…je pouvais vous voir depuis la fenêtre de ma chambre. Qu'est-ce que vous veniez trafiqué dans mon potager, par une nuit pareille ?

Son potager ? Kurogane aurait pourtant juré qu'ils se trouvaient en plein champ de bataille. La boue qui recouvrait leurs vêtements dégageait la fragrance amère et ferrugineuse du sang. En guise d'euphémisme, disons que c'était très louche…Il gardait donc son arme à portée de la main, ce qui, il en était sûr, n'échappait en rien à cette Ser Alyr. Il ne savait quel air elle essayait de se donner exactement ! Mais pour lui, elle avait le regard et la prestance d'une guerrière !

- Nous sommes des voyageurs. Expliqua Fye. La tempête nous a surpris.

- La tempête ? Ce n'était pas une simple tempête ! C'est la nuit du crime ! Vous ne connaissez pas le dicton ?

- Il faut croire que non…quel dicton ?

- Nuit du crime, vent assassine ! C'est le soir où toutes les entités malfaisantes sont de sorties, pour massacrer les imprudents qui osent mettre le nez dehors.

Sincèrement stupéfaite, elle était. Comment pouvait-on ne pas connaître le dicton ? Aussi loin que l'on s'enfonce dans le pays de Brigô, tout le monde savait ce que signifiait cette nuit maudite. C'était la nuit de tous les crimes où même les meurtriers devenaient victimes, où les nouveaux-nés était la proie des « tueuses de l'ombre » et où les animaux les plus dociles attaquaient sauvagement leur maître. Personne ne sortait jamais.

Elle-même avait ouvert sa porte pour venir à leur rencontre et à présent, elle avait peur que les mauvais esprits n'en aient profité pour entrer. Les mauvais esprits…d'accord ! Cela expliquait les assaillants invisibles et le morceau de bois dans le ventre du gamin. Fye demanda très judicieusement à la jeune femme comment elle avait réussi à traverser la distance qui les séparait de la maison, sans être blessée, alors qu'eux s'étaient fait rétamé en quelques instant.

- Je suis porteuse du Legousmata, une sorte de protection innée contre toutes les agressions magiques. Malheureusement, il se limite à la surface de ma peau ! J'aimerais pouvoir l'étendre sur d'autres personnes, comme certain y parviennent. Lorsque je suis arrivée près de vous, je me suis efforcée de créer un dôme infranchissable.

- Impressionnant.

- Cependant, cela m'a coûté beaucoup d'énergie et avec les sorts de guérisons que je viens d'employer, je suis complètement vidée. Donc si les mauvais esprits sont dans la place, je ne peux rien faire….Mais dites-moi, messire Fye, comment se fait-il que la coupure sur votre front cicatrise déjà ?

- J'ai un excellent métabolisme !

Le mage avait répondu du tact au tac, avec son grand sourire innocent, qui selon Kurogane lui donnait l'air louche…surtout depuis qu'il avait ce bandeau sur l'œil. Alyr toisa le vampire d'un air perplexe, avant d'hocher brièvement la tête, signifiant ainsi que l'explication lui suffisait pour l'instant. Depuis quelques instants, Kurogane avait une impression étrange, qui n'avait rien à voir, avec leur singulière hôtesse. Le sentiment qu'il manquait quelque chose…plus précisément quelqu'un !

- Eh ! Où est la peluche ?! S'écria-t-il, faisant sursauter tout le monde.

- Pardon ? Qu'est-ce donc qu'une « peluche » ? S'enquit Alyr.

- Oh, non ! Mokona est restée dehors ! Réalisa brusquement Sakura.

- Mokona ? Vous voulez dire qu'il y avait quelqu'un d'autre avec vous ?

Mais Kurogane se dirigeait déjà vers la porte, décidé à ressortir et à récupérer son compagnon, accessoirement moyen de transport….Entités malfaisantes ou pas !


Pierrot : Le fait que j'écrive du Yaoi n'a rien avoir avec mes propres préférences en ce domaine…bien que…D'ailleurs, j'en écris assez peu ! Mais bon, il me semble que, cohérence et respect des personnages créer par Clamp oblige, on ne peut pas écrire de fic Tsubasa sans admettre qu'il y a quelque chose d'ambigu entre Fye et Kurogane.

Kurogane « sort son sabre » : T'as pas bientôt finit de bavasser ?! En plus, tu n'as encore rien écrit de vraiment interressant pour l'instant !

Pierrot : Oh, ça va ! Ca va venir !

« Un certain mage fait son apparition »

Pierrot « réprime un discret saignement de nez » : Salut, Fye !

Kurogane : Et ne t'avise d'essayer de toucher mon magicien !

Fye : Oh, quel vilain jaloux, ce Kuro-chan !