Chapitre 1 : Réveille-toi
- Oui, allô Octavia ?
- Lexa...
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
L'intonation de sa voix ne laissait présager rien de bon. Pas de réponse de l'autre côté de la ligne. Elle commençait à ressentir une certaine inquiétude.
- Octavia ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu vas bien ? Tu es où ?
- C'est Clarke...
Son cœur fit un bon dans sa poitrine. Clarke. Non, impossible. La panique l'envahit d'un coup.
- Elle est à l'hôpital.
De la suite, Lexa ne retint que quelques mots : accident, voiture, inconsciente, grave, vite. Elle ne pouvait plus parler. Elle se retint à la table à côté d'elle pour ne pas perdre l'équilibre. Sa vision se brouilla et elle ne se rendit même pas compte que des larmes coulaient le long de ses joues. Ses camarades autours d'elle s'approchèrent pour voir ce qui n'allait pas, mais elle n'entendait pas ce qu'ils disaient. Elle parvint juste à prononcer « Quel hôpital ? » La voix d'Octavia tremblait quand elle lui répondit. Elle raccrocha, prit ses affaires et quitta la salle en courant, sous le regard ébahi des personnes présentes. Elle sortit de la fac et couru jusqu'au métro, sans réfléchir. Une voiture klaxonna quand elle déboula devant elle, mais elle n'y prêta pas attention. Il fallait qu'elle arrive vite. Elle ne pensait qu'à une chose, voir Clarke. Elle s'engouffra dans le métro, maudissant sa lenteur. Quand enfin elle sortit, elle courut jusqu'à l'hôpital, et demanda à l'accueil où trouver Clarke. L'ascenseur n'arrivait pas. Elle prit les escaliers, qu'elle grimpa en courant. Elle arriva essoufflée et aperçut Octavia assise.
- Où est-elle ?
Octavia la prit dans ses bras et murmura :
- On ne peut pas la voir pour l'instant, elle est au bloc.
À ce moment-là, un médecin arriva.
- Elle est en salle de réveil, tout s'est bien passé, mais maintenant il faut qu'elle se réveille. C'est à elle de jouer.
- Il faut que je la voie.
Lexa n'avait même pas pris garde aux personnes autours, qui attendaient aussi.
- Vous pourrez la voir dans un moment.
Lexa s'effondra en pleurs.
- Octavia, il faut qu'elle se réveille, elle peut pas ne pas se réveiller. Promets-moi que ça va aller ! Je l'aime. On devait... on devait partir. On devait voyager, on devait... Elle ne peut pas me laisser maintenant, c'est impossible !
- Attends, quoi ?
Lexa réalisa ce qu'elle était en train de dire. Elle se leva et se précipitat en direction de la chambre. Octavia la rattrapa.
- Qu'est-ce que tu m'as dit ?
- Je l'aime, on s'aime ! Je... Octavia il faut que je la voie.
Octavia la regarda incrédule.
- Je... On est ensemble, depuis un petit moment...
Elle revoyait parfaitement ce jour où elles s'étaient embrassées pour la première fois. Ça faisait alors déjà 1 an et demi qu'elles se connaissaient, qu'elles étaient amies, et que Lexa était tombée amoureuse d'elle petit à petit. Ce soir-là, elles étaient sorties dans un bar qu'elles appréciaient beaucoup, avec Octavia. Le petit trio raffolait de ces sorties nocturnes, à boire et danser toute la nuit. Octavia discutait depuis longtemps avec un charmant jeune homme. Lexa proposa à Clarke d'aller reprendre un verre, pour se reposer un peu. Pour ne pas se perdre dans la foule, elles se tenaient là main. À chaque fois que Lexa attrapait cette main pour ne pas se perdre dans une foule, elle ne pouvait s'empêcher de bouger son pouce doucement sur le dos de la main de Clarke. Arrivées au bar, elles commandèrent. À ce moment-là, Octavia passa pour dire qu'elle rentrait avec Lincoln, sa charmante rencontre. Elles passèrent donc la fin de la nuit à rigoler et danser toutes les deux. À un moment, sans que Lexa ne sache exactement qui avait initié le mouvement, elles se retrouvèrent front contre front et leurs lèvres s'effleurèrent. Lexa glissa une main dans ses cheveux et les caressa. Autours d'elles, les gens continuaient à danser, mais tout semblait avoir disparu. Le monde s'arrêtait de tourner. Quand Clarke pencha la tête pour l'embrasser, elle eut l'impression de s'envoler. Elle ne put s'empêcher de se serrer contre elle et d'approfondir le baiser. Elle sentit une main lui caresser le dos, une autre la joue. Elles s'embrassèrent de longues minutes. Aucune d'elles n'osait ouvrir les yeux, de peur que cela ne soit qu'un rêve et disparaisse.
Octavia lui fit un bref câlin durant lequel elle lui glissa « mais quelles cachottières ! Tu as intérêt de tout me raconter ! », lui donna un sourire qui se voulait réconfortant et la laissa partir. Une femme, qui était la mère de Clarke, avait suivi la scène sans intervenir. Elle ne savait pas. Le désarroi de cette jeune fille qu'elle ne connaissait pas lui faisait de la peine.
Lexa rentra dans la chambre. Clarke était allongée, très pâle, reliée à des fils. Elle prit doucement sa main en s'asseyant sur le bord du lit. Elle posa délicatement un baiser sur son front en murmurant « Mon amour, j'ai eu tellement peur... ». Elle la voyait respirer faiblement et se sentait impuissante.
- Il va falloir que tu te réveilles petit cœur, il faut vraiment. Repose-toi bien, mais n'oublie pas de te réveiller, je ne pourrais pas continuer sans toi. D'accord ?
Elle n'attendait aucune réponse, et pourtant, le silence lui broya le cœur. Elle essuya une nouvelle larme qui coulait sur sa joue et continua.
- Tu vas te réveiller, et on va faire notre tour du monde, on ira partout, on rencontrera tout le monde, ce sera merveilleux. S'il te plaît...
On toqua, puis la porte s'ouvrit. Une femme d'une quarantaine d'années entra.
- Bonjour, je suis la mère de Clarke.
Lexa se sentit mal à l'aise. Elle lâcha la main. Elle savait que Clarke ne l'avait pas dit à ses parents. Depuis 2 mois elles gardaient leur relation secrète, personne n'était au courant. Ça avait un petit côté excitant, et elles avaient l'impression que leur petite bulle de bonheur pouvait voler en éclat si jamais quelqu'un de leur entourage se révélait hostile. Pour le moment, cela était plus confortable, même si elles savaient que cela ne pouvait durer éternellement.
- Je... je suis une amie... Je... vais vous laisser.
Elle se leva pour sortir, mais la femme la retint.
- J'ai entendu tout à l'heure.
Elle avait un air calme et gentil, qui rassura un peu Lexa.
- Je... Vous avez l'air de beaucoup aimer ma fille...
Lexa approuva de la tête, ne pouvant empêcher les larmes de couler.
- Comment vous appelez-vous ?
- Lexa.
La femme lui sourit.
- Je vais vous laisser un peu avec elle.
Lexa sortit, ferma doucement la porte, et s'appuya contre le mur et se laissa tomber au sol.
Après ce baiser, elles avaient enfin rouvert les yeux. Elles ne se quittaient pas du regard toujours enlacées. Lexa avait eu peur que, pour elle, ce ne soit qu'une blague. Quelqu'un les bouscula en dansant. Main dans la main, elles sortirent de la foule. Cette fois, le pouce de Lexa caressait très clairement la main de la blonde. Une fois dehors, Clarke se retourna et l'embrassa de nouveau. Il était bientôt 5h, et elles avaient marché au hasard des rues, jusqu'à tomber sur le fleuve qui traversait la ville, qu'elles avaient longé. Elles ne parlaient pas mais leurs mains n'auraient pu se détacher et elles échangeaient des regards et des sourires qui en disaient long. Elles s'assirent sur un pont, les jambes au-dessus du vide, collées l'une à l'autre, et regardèrent le soleil se lever doucement sur la ville qui s'éveillait à peine. La fatigue commençait à se faire sentir, alors elles rentrèrent chez Clarke, où elles s'endormirent l'une contre l'autre. Lexa se sentait si bien. Quand elle ouvrit les yeux, les bras de Clarke étaient toujours enroulés autours d'elle et des rayons de soleils venaient caresser leurs visages. Elle jeta un coup d'œil au réveil, il était 12 h. Elle ne put s'empêcher d'admirer le visage de la jeune fille endormie contre elle. Elle était magnifique. Elle posa de légers baisers sur ses yeux, puis sur ses lèvres. Elle savait très bien que cela ne suffirait pas à la réveiller, Clarke était une très grosse dormeuse, plus qu'elle encore. Lexa sourit à cette idée, de deux marmottes hibernant dans un terrier sous la neige. Elle caressa pendant longtemps ses cheveux. Au bout d'un certain temps, elle se leva pour aller acheter de quoi prendre un bon petit déjeuner quand la belle endormie se réveillerait. Elle prépara tout sur la table et vint s'allonger contre le dos de Clarke. Cette dernière se retourna, enfouit sa tête dans son cou en émettant un petit soupir de satisfaction. Lexa rigola.
- Ben alors petite marmotte, on ne veut pas se réveiller ? Allez debout debout, j'ai faim moi !
Clarke gémit en s'accrochant à elle pour l'empêcher de bouger. Elle comptait bien dormir encore un peu. Lexa l'embrassa sur le front, dans les cheveux, dans le cou, tout en caressant son dos.
- D'accord, dors encore, moi j'ai trop faim, je vais manger. Il y a des oranges pressées, des croissants, des pains au chocolat, du café, des œufs...
Elle savait très bien que l'appel du ventre pourrait la faire sortir du lit. Elle rigola quand Clarke grogna. Elle se retourna et vit qu'elle avait ouvert les yeux. Elle revint vers le lit.
- Bien dormi, petite marmotte ?
Clarke sourit, pris sa tête entre ses mains et l'embrassa.
- Très bien, j'avais un oreiller très confortable !
La journée se passa dans la bonne humeur et la tendresse, elles mangèrent et passèrent la journée à regarder des séries dans les bras l'une de l'autre.
Cela faisait plusieurs heures que Clarke aurait dû se réveiller. Les médecins ne voulaient pas alerter l'entourage, mais ils savaient que plus le temps passait et plus les chances s'amenuisaient.
Dans la salle d'attente, tout le monde était partagé entre fatigue et anxiété. Soudain, Lexa se leva et se dirigea vers la sortie.
- Tu vas où ? la rappela Octavia.
- Chercher à manger. Ça l'aide à se réveiller.
Elle sortit de l'hôpital sans laisser le temps à OCtavia de répondre et se dirigea vers une boulangerie. Elle acheta une baguette et des viennoiseries. Elle remonta dans la chambre de Clarke, pour poser la nourriture à côté d'elle. Les infirmières lui dirent qu'elle ne pouvait pas apporter de la nourriture.
- Ce n'est pas pour manger, c'est pour l'odeur. Ça finit toujours par la réveiller. C'est la seule chose que je connaisse qui puisse la faire se lever quand elle n'en a pas la force.
La mère de Clarke souriait sur le pas de la porte. Décidément, la jeune fille connaissait bien sa fille.
- Ben alors petite marmotte, on ne veut pas se réveiller ? Allez debout debout, j'ai faim moi. Pain au chocolat, croissant, brioche,... tu veux quoi ? Pain au chocolat, je sais, mais bon j'ai pris de tout au cas où.
Soudain, la main de Clarke bougea, sans que Lexa ne s'en aperçoive, trop occupée à sortir les viennoiseries. Elle ouvrit difficilement les yeux. Quand elle vit Lexa, elle sourit. Alors, Lexa releva la tête et rencontra enfin le regard qu'elle attendait de voir depuis le début de la journée.
- Mon amour, tu es réveillée ! Bienvenue parmi nous !
Et voilà pour aujourd'hui, comme je traine à terminer la seconde partie de ma fiction Malgré tout (je voudrais la terminer au moins dans les grands traits pour pouvoir commencer à poster), je me suis décidée à aménager cette histoire que j'ai écrite il y a un certain temps, en Clexa... J'espère que le début vous plaît, il y a cinq chapitres en tout. N'hésitez pas à laisser vos remarques ! J'essaierai d'y répondre au prochain chapitre.
