Je n'avais pas l'intention d'écrire sur Stefan et Klaus mais l'épisode de la semaine dernière m'a fait changer d'avis. Malheureusement je n'ai pas eu assez de temps pour terminer aujourd'hui.

Ni The Vampire Diaries ni ses personnages ne m'appartiennent.


C'est la deuxième fois que Stefan pénètre dans la maison de Klaus. Et encore une fois il essaye d'ignorer l'inattendu sentiment de soulagement qu'il associe à cette maison et qu'il éprouve depuis qu'il sait que l'Original a décidé de rester à Mystic Falls. Ce n'est pas le genre de chose qu'il devrait ressentir, surtout après les récents évènements avec Caroline.
Il tente de ranimer sa colère pour qu'elle efface tout autre sentiment. Il a tellement de raisons d'en vouloir à Klaus. Sa mémoire effacée, la compulsion qui l'a privé de sa liberté, ce qu'il a fait à Tyler, à Bonnie, ce qu'il voulait faire à Elena. Et maintenant il fait boire son sang à Caroline après qu'elle ait été mordue par Tyler, et sûrement par sa faute en plus !
Bien sûr, il s'attend à des représailles de la part de Klaus depuis qu'il a réussi à l'obliger à faire partir tous ses hybrides en menaçant Elena.

Mais Klaus a beau être plus fort que lui, Stefan détient encore les cercueils et tant que ce sera le cas, il gardera un certain pouvoir sur lui. Il n'a pas vraiment envie de savoir pourquoi mais cette idée l'obsède.

Il veut représenter quelque chose pour Klaus. D'une façon ou d'une autre. Il ne pense plus qu'à cela depuis que Klaus lui a rendu sa liberté. Il s'est senti tellement trahi, tellement blessé qu'il veut que lui aussi ressente la même douleur.
Au début, quand Klaus l'a obligé à partir avec lui, Stefan ne ressentait rien d'autre que le besoin vital de protéger Damon et Elena. C'est pour cette raison qu'il l'a suivi, qu'il a recommencé à boire du sang humain, à tuer. Il a fait taire sa conscience et il a accompagné Klaus dans sa quête pour fabriquer des hybrides. Mais petit à petit il a appris à le connaître et à le comprendre. Du moins autant qu'il est possible de le connaître.

L'Original est quelqu'un de secret qui semble n'attacher d'importance qu'à sa famille. Le Klaus qu'il s'est rappelé avoir connu 90 ans auparavant était déjà comme ça. Stefan était fasciné par le personnage à l'époque, par sa complexité. Un vampire si fort et puissant et qui pourtant pouvait avoir l'air presque fragile et tellement seul parfois, malgré la présence de Rebeckah.

C'est elle que Stefan a connue d'abord et il s'était bien amusé avec elle. Mais son frère l'intéressait bien plus. Il l'aurait suivi n'importe où s'il le lui avait demandé, et c'est sûrement ce qu'il serait arrivé s'il n'avait pas effacé sa mémoire.
Mais depuis les années vingt, Stefan n'est plus le même, il a changé. Il n'est plus un assassin. Il n'est plus un jeune vampire ébloui par Klaus. Il mène une autre vie, avec un frère et des amis qui comptent sur lui.
Pourtant, malgré tout ça, il éprouve pour Klaus quelque chose qu'il n'arrive pas bien à définir. Il a eu de la peine pour lui quand sa tentative pour fabriquer des hybrides avec les loups-garous a échoué et qu'il l'a vu si dévasté par cet échec. Il s'est senti tellement mal quand Klaus s'est demandé pourquoi ça n'avait pas marché. Il n'aurait pas dû se sentir coupable de lui avoir caché qu'Elena était en fait encore en vie, et pourtant, il avait dû se retenir de lui dire toute la vérité, juste pour voir la déception et la tristesse chassées de son visage.
Et son cœur a compati encore davantage quand il a vu Klaus pleurer sous les paroles odieuses de Mikael. Il s'apprêtait d'ailleurs à intervenir quand Katherine avait soudainement poignardé l'Original.

Et quand Klaus avait levé la compulsion, les yeux encore embués par les larmes qu'il venait de verser, Stefan avait lutté contre l'envie de poser la main sur son épaule pour lui apporter un peu de réconfort malgré son ressentiment.
Comme au temps où ils étaient amis
C'était certainement cette émotion, comme un souvenir de leur amitié, qui fausse son jugement envers Klaus et qui lui rend sa trahison si impardonnable .

Stefan, perdu dans ses pensées, parcourt les pièces pratiquement vides et sursaute quand une voix résonne tout à coup derrière lui.
— Tu viens vérifier qu'il n'y a plus d'hybrides, Stefan ? Comme tu le vois, il n'y a que moi.
klaus est nonchalamment appuyé dans l'entrée de la pièce, les mains dans les poches.
Stefan se retourne lentement.
— Je vois ça. Plus d'hybride, plus de famille.
Et Stefan ne peut s'empêcher d'afficher un petit sourire satisfait.
Les yeux de Klaus sont froids et durs quand il demande doucement en souriant :
—Si tu voulais tant que ça nous voir disparaître, moi et mes hybrides, pourquoi n'as-tu jamais essayé de m'arracher le cœur et de me trancher la tête ?
Stefan frémit en y pensant. L'idée même lui est insupportable, jamais il ne ferait jamais ça. Il a même réussi à convaincre Damon et les autres que la mort de Klaus n'était pas une bonne idée. Mais Klaus n'a pas besoin de savoir que quelque chose en lui - quoi que ce soit, un désir de vengeance ou les vestiges de leur amitié passée ou un obscur attachement, peu importe - ne veut pas sa mort, au contraire.
Stefan sourit à son tour et se dirige lentement vers lui jusqu'à presque le toucher.
—Tu sais que je pourrais te poser la même question. Si je suis une telle gêne pour toi, pourquoi ne m'as-tu pas encore tué ? Tu es beaucoup plus fort que moi, ce serait facile pour toi.
Le sourire s'efface sur les lèvres de l'Original.
— Tu sembles oublier les cercueils, Stefan. La famille que tu m'as volée.
— Je suis sûr que tu n'aurais aucun mal à les retrouver si je n'étais plus là pour faire obstacle.
Klaus serre les lèvres et saisit Stefan par la gorge pour le plaquer contre le mur.
— Qu'y a-t-il Stefan ? Tu tiens tant que ça à mourir ce soir ? Est-ce parce qu'Elena ne veut plus de toi après le petit tour en voiture que tu lui as fait faire ?
Stefan ferme les yeux.
— Je ne veux pas parler d'elle.
Bien sûr qu'elle ne veut plus de lui, il a tout fait pour cela. Il a aimé Elena, il l'aime encore d'une certaine manière, mais elle ne doit plus s'accrocher à lui, elle doit passer à autre chose.

De toute façon, elle ne l'a jamais vraiment aimé parce qu'elle ne le connaît pas entièrement. Jamais elle n'aurait aimé le vampire qu'il est réellement, un mélange du Stefan qu'elle a toujours connu et du Stefan que Klaus a connu il y a bien longtemps. Il est les deux. Il sera toujours là pour la protéger mais leur histoire d'amour est bel et bien terminée. Il a même entendu dire qu'elle avait embrassé Damon.
Que répondre à cet homme collé contre lui ? Que sa rupture avec Elena a été bien moins douloureuse pour lui que le jour où Klaus l'a hypnotisé pour qu'il agisse contre sa volonté ? Qu'il est tellement obsédé par son désir de revanche, de susciter une réaction chez Klaus, que plus rien d'autre n'a d'importance ? Que même mourir ne le dérangerait pas du moment que c'est par sa main ?
Son monde ne tourne plus qu'autour de cette douleur qu'il sent au creux de sa poitrine et du vampire qui en est responsable.
Stefan rouvre les paupières et plonge dans le bleu turquoise des yeux de Klaus avec l'impression qu'il pourrait s'y noyer. Pendant une seconde il y perçoit une émotion qu'il n'arrive pas à identifier. La pression sur son cou diminue mais Klaus ne recule pas.
— Stefan, les choses auraient pu être si simples entre nous si tu avais juste continué à m'accompagner au lieu de te retourner contre moi.

Son cœur se serre au son de l'intonation sincère qu'il croit percevoir dans ses paroles. Il s'est déjà trompé sur Klaus une fois, il lui a fait confiance mais ça n'était pas réciproque, et il a été hypnotisé. Il serait encore à ses côtés si Klaus n'avait pas utilisé la compulsion sur lui cette nuit-là. Cette pensée réveille immédiatement sa soi de vengeance.
— Tu m'as forcé à prendre cette décision le jour où tu m'as privé de ma liberté, Klaus.
Un lueur de colère passe dans les yeux de Klaus tandis qu'il relâche Stefan. Il se dirige vers la petite table dans le coin de la pièce et se sert un verre qu'il avale d'un trait.
— Encore cette histoire ! Quand vas-tu passer à autre chose, Stefan ? Je t'ai déjà dit que j'étais de mauvaise humeur ce jour-là ! Tu vas me le faire payer jusqu'à quand ?
Stefan s'appuie tranquillement contre le mur et croise les bras en souriant.
— Je ne sais pas Klaus, je n'ai pas encore décidé. À vrai dire, je trouve ça assez amusant. J'ai été obligé de te suivre pour que tu laisses ma famille tranquille et maintenant c'est moi qui t'oblige à faire ce que je veux si tu veux retrouver la tienne un jour. Avoue que c'est ironique !
Klaus serre les lèvres et repose bruyamment son verre sur la table. Il se retourne brusquement vers Stefan mais c'est doucement qu'il s'approche de lui. Stefan se retient de bouger ou de tourner la tête quand le vampire blond se penche et qu'il sent son souffle chaud contre son oreille quand il lui murmure :
—N'entre pas en guerre contre moi, Stefan, si tu n'es pas prêt à perdre. Parce que c'est forcément ce qui arrivera.

— Alors ne m'oblige pas à le faire en faisant des choses inconsidérées. Comme jouer avec la vie de mes amis par exemple. Laisse Caroline tranquille !

Klaus recule légèrement la tête pour se retrouver face à Stefan. Ils sont si proches l'un de l'autre que Stefan peut sentir l'odeur de l'alcool sur ses lèvres roses qu'il ne peut s'empêcher de fixer.

La bouche de Klaus s'étire lentement dans un sourire.

— J'arrêterai le jour où tu cesseras de me provoquer. Et ne sois pas jaloux de Caroline, tu restes toujours mon préféré, Stefan.
Klaus incline la tête, et pendant une fraction de seconde Stefan est persuadé qu'il va l'embrasser. Il est si troublé par cette intimité qu'il est incapable de répondre. Comment ce vampire parvenait-il à lui faire perdre la tête ainsi alors qu'une minute auparavant il était sûr d'être celui qui était en position de force ?

Un instant plus tard, il ne reste plus que lui dans la pièce et un déconcertant sentiment d'abandon au fond de lui.