Posté le : 2 Janvier 2011.
Résumé : COECRITURE. Suite à des propos sexistes tenus par des garçons de Serpentard, Ginny, Hermione et Luna décident de leur faire comprendre ce qu'implique l'existence d'une femme. Métamorphosés en sorcières, les Serpentard devront s'accommoder à leur nouvelle situation.
Mot de Lula's Lullaby : Une petite fiction pour commencer l'année en riant ! J'espère que vous aurez le même sens de l'humour que Fab et moi-même et que vous en profiterez pour recharger vos batteries avant de recommencer les cours ! Bonne Lecture.
Mot de Dairy's Scribenpenne : Ceci est un OS à la base. Mais il faut croire que nous nous amusions tellement que l'histoire s'est prolongée. Cela reste bel et bien un OS mais autant vous éviter un poste de 100 pages. Donc on a découpé le tout en sections. J'espère que vous apprécierez cette histoire un peu loufoque écrite à l'heure du cri du loup-garou.
Couple : Harry x Draco [& d'autres couples surprise]
Post-scriptum : Nous ne fournissons aucune garantie et nous ne serons responsables d'aucun décès à la suite de cette lecture.
Note : Nous avons écrit cela au péril de nos vies ! Bien des fois nous avons failli mourir... De rire ! AVIS AUX TROLLS : FANFICTION A NE SURTOUT PAS PRENDRE AU SERIEUX.
Serpiputes
Ecrit par Lula's Lullaby & Dairy's Scribenpenne
SECTION 1 : « Les sorciers viennent de Merlin et les sorcières viennent de Morgane »
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- Que les femmes arrêtent de se plaindre : leur vie n'est pas si dure. Même un homme pourrait en faire autant.
Le ton narquois, presque moqueur, de Blaise Zabini résonnait devant les portes de la bibliothèque de Poudlard. Il jaugeait d'un air suffisant trois jeunes filles qui les défiaient d'un regard flamboyant. Ginny Weasley, Luna Lovegood et Hermione Granger sortant de leur heure d'étude, n'avaient pas jugé nécessaire de saluer Blaise et les autres Serpentard - ce qui déclencha une énième rixe. Bombant le torse, Blaise Zabini jeta un coup d'œil à ses deux acolytes, Draco Malefoy et Théodore Nott, avant de reprendre :
- N'est-ce pas les mecs ? A part écarter les cuisses, vous repeindre la gueule et pondre des mômes, vous ne faites rien de palpitant de votre existence...
Un sourire mauvais naquit sur les lèvres de Draco Malefoy tandis que Théodore était encore perdu dans son livre, comme si cette querelle n'était pas digne de son attention. Ginny eut une subite envie de gifler le Serpentard mais n'eut pas envie de leur donner une raison supplémentaire de se plaindre auprès de la direction. Hermione, quant à elle, ne se gêna pas pour exprimer sa colère haut et fort :
- Je te demande pardon ? s'offusqua-t-elle en se postant à moins d'un mètre de Zabini qui n'avait même pas sourcillé. Tu crois qu'être une femme c'est si facile que ça ?
- Bien sûr, dit mollement Blaise en haussant des épaules. Pourquoi ça serait si difficile ?
Hermione ouvrit la bouche, puis la referma, stupéfaite de la bêtise que manifestait le vert et argent.
- Pourquoi ? POURQUOI ? tonna-t-elle d'une voix menaçante.
- Statistiquement, les hommes se suicideraient plus que les femmes, dit Théodore sans pour autant quitter des yeux son ouvrage. Cela prouve deux choses : soit les hommes ont une vie plus difficile que les femmes, soit les femmes sont impossibles à vivre.
La plus âgée des Gryffondor était au bord de l'asphyxie tant elle retenait sa rage. De toute sa vie, personne ne l'avait jamais autant énervé qu'à cet instant. Elle s'apprêtait à sauter à la gorge de Nott, mais la rousse, sentant le danger, s'interposa :
- Ou alors cela montre, que vous - pauvres hommes - êtes beaucoup plus faibles face à la vie ! C'est bien connu : les hommes sont des vrais chochottes !
Draco ricana et emprunta une voix suraiguë :
- Oh ! Au secours je me suis cassé un ongle ! Aaah, j'ai mal !
- Ah ! Mes chaussures me font si mal ! Oh mon Dieu, quelle torture ! reprit le métis.
Ils ricanèrent alors qu'Hermione tentait de reprendre un souffle normal. Théodore sourit légèrement en les regardant :
- Les hommes résistent également mieux à la torture et sont plus forts physiquement. En conclusion je dirais que vous n'avez rien pour vous, à part vos beaux yeux - sauf Granger, qui n'a vraiment rien pour elle. Je vous conseillerai donc de vous taire, puisque de toute façon, vous aurez toujours tort face à nous.
La meilleure amie du Survivant tenta de sauter sur le groupe de Serpentard mais Ginevra la retint grâce à ses réflexes de joueuse de Quidditch et la ceintura. Heureusement que la brune était fine sinon elle n'aurait rien pu faire. Luna lui vola rapidement sa baguette de peur qu'elle l'utilise. Les Serpentard partirent dans un fou rire démentiel et entamèrent une sortie sous les regards noirs des jeunes filles. Hermione tenta de mordre Blaise lorsqu'il passa près d'elle et il recula juste à temps. Il s'écria mi moqueur, mi choqué :
- Oh putain, c'est une vraie lionne la Granger ! Je savais bien que ça ne pouvait pas être une femme : trop touffue !
Les rires des Serpentard redoublèrent, se répercutant en échos contre les parois de pierre du château. Luna ne soufflait mot, la baguette d'Hermione qu'elle tenait dans son poing parlait d'elle-même : elle envoyait des gerbes d'étincelles bleu électrique.
- Je savais que les Serpentard avaient une vision très réduite de la question féminine, mais de là à être misogyne... prononça Ginny en relâchant Hermione. Même Ron a plus de finesse qu'eux.
Hermione grogna et ouvrit la marche vers la cours de récréation. Luna lui planta sa baguette magique dans son chignon et les suivit en trottinant.
- Vous savez, je crois qu'ils sont jaloux. Jaloux de nous, les femmes, déduit la Serdaigle. C'est vrai ! Qui peut se vanter de nos jours d'avoir de beaux ovaires bien formés ?
Hermione roula des yeux tandis que Ginny réprimait un fou rire. Quand elles débouchèrent enfin vers l'extérieur du château, Hermione parla enfin :
- Ils mériteraient une bonne leçon ! Je ne sais pas moi... Ils mériteraient de savoir ce que c'est que la vie d'une femme au quotidien. Les blagues salaces, les allusions vaseuses, les rendez-vous qui tournent mal, les mains baladeuses, les sexistes, les règles, la poitrine soit trop grosse soit trop petite, les sifflements dès qu'on met quelque chose de trop moulant ou de trop court. Les remarques désagréables lorsqu'on ne s'est pas coiffé, et j'en passe ! Etre une femme c'est bien plus dur qu'être une magicienne.
Ginny approuva sombrement. Les trois jeunes filles ignorèrent superbement les signes de la main que leur faisaient Harry et Ron et s'assirent un peu plus loin
- Ils mériteraient qu'on leur jette le mauvais œil, souffla Ginny en serrant les poings.
- Oh ! Je connais tout un tas de formule pour invoquer les esprits ! s'extasia Luna, les yeux brillants. En plus, j'ai reçu ce matin mon cadeau d'abonnement au Chicaneur : Le kit super-vaudou.
Une lueur digne de Machiavel en personne s'alluma dans le regard de la Miss-Je-Sais-Tout, tandis que la jeune Weasley ne savait pas trop si elle devait rire ou pleurer devant cette mine qui ne disait rien qu'y vaille.
- Luna... Crois-tu que ton kit super-vaudou soit équipé pour... jeter un sortilège de métamorphose ? demanda-t-elle presque innocemment.
- Je suppose oui, pourquoi ?
- On pourrait se venger en les transformant en filles pour une durée indéterminée, qu'en dites-vous ? ricana la brune.
- Mione chérie, tu es encore plus intelligente qu'un Ronflack Cornu allié à un Nargole ! s'écria la blonde.
Ginny fit mine de réfléchir quelques instants :
- Non pas que l'idée ne me paraisse pas brillante mais... Tu ne crois pas qu'ils chercheront à se venger ?
Hermione bomba le peu de poitrine qu'elle avait et affirma avec conviction :
- Voyons ! Je trouverais une solution ! Je trouve toujours des solutions !
Luna regarda une flaque d'eau qui se trouvait par-là :
- Oh je crois que la modestie de Mione s'est noyée ! Qui va aller la sauver ?
Hermione grogna d'une façon peu féminine. Soudain, Ginny fut prise d'un fou rire incontrôlable, provoquant des froncements de sourcils chez ses deux amis. Elle essuya les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux et déclara entre deux hoquets :
- Désolé, je venais d'avoir une image mentale de Zabini, Nott et Malefoy sur des talons aiguilles et en mini-jupe. Et ça, ça vaut tous les galions du monde.
Hermione réprima un sourire mais, finalement, l'euphorie la gagna. Luna, songeuse, ne rit pas de suite. Puis elle dit :
- Vous croyez que si on les transforme en filles, ils auront le vagin qui va avec ?
Ginny était littéralement tombée du banc sur lequel elles étaient assises, se roulant dans le gazon vert recouvert d'un peu de neige en ce début du mois de décembre. Hermione n'arrivait pas à calmer son fou rire et Luna reprit :
- Je suis très sérieuse les filles ! Si on les métamorphose, vous croyez qu'ils auront leurs règles ? Et s'ils ont un vagin, vous croyez qu'ils vont en profiter ?
- On parle de Zabini, Nott ET Malefoy, précisa Hermione entre deux rires, mais je suis curieuse de voir tout cela par moi-même.
Ginny pouffa une dernière fois :
- Moi aussi ! Je ne leur donne pas une semaine avant de venir ramper à nos pieds.
- On pourrait les obliger à nous honorer ! poursuivit Hermione.
- Ils devraient nous porter comme des princesses ! énuméra la rousse avec sadisme.
- Nous ouvrir les portes !
- Et nous apporter du pudding dans notre bain ! s'écria Luna en sautillant de joie.
Les deux autres la regardèrent un instant puis éclatèrent de rire encore une fois, très vite suivit de Luna. Finalement, Ginny reprit ses esprits et demanda avec une moue digne d'un Serpentard bafoué :
- On commence quand ?
- Dès qu'Harry et Ron arrêteront de nous suivre partout, soupira Hermione en les désignant de la tête.
Elle leur fit signe d'approcher et ils s'assirent auprès d'elles.
- Vous discutiez de quoi les filles ?
Ginny se colla au Survivant qui voulut entamer un mouvement de recul mais fut coincé entre ses bras, pareils à des tentacules. Luna le regarda très sérieusement et lui répondit :
- On discutait de ton capital en spermatozoïde. On dresse un tableau de fertilité de Poudlard.
Hermione dû se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire et les joues d'Harry devinrent cramoisies. Ron s'assit auprès de Luna en arborant un magnifique sourire. Il n'osa pas s'esclaffer ouvertement devant son meilleur ami, tout penaud. Face au petit groupe, les Serpentard arrivèrent munis de capes bien chaudes et de jolies jeunes filles au bras appartenant toutes à des maisons différentes - sauf Gryffondor.
- Pff regardez-les moi ! Ils pensent qu'à se trouver une fille différente tous les soirs ! s'exclama Ginny en les regardant méchamment.
- Ils font ce qu'ils veulent. Ils sont libres, non ? fit remarquer Luna en suçant le bout de son doigt gelé.
- Tu aimerais toi être une de ces filles ? s'étonna Hermione en se tournant vers elle comme si Ron et Harry n'avaient jamais été là.
- Bah pourquoi pas ! Ils sont excitants, prononça la Serdaigle d'une voix lointaine tandis que Ron cachait une quinte de toux meurtrière.
- Luna ! s'écria Hermione scandalisée. Tu ne vas pas t'abaisser au même niveau que ces... ces... gourgandines ?
Ginny leva les yeux au ciel et proféra d'une voix stridente :
- Tu peux dire salope Hermione, ça ne va pas te salir la bouche ni te transformer en Marie-Couche-Toi-Là !
Une exclamation outrée se fit entendre alors que tous éclatèrent de rire. Lorsque tous s'apaisèrent, Harry posa ses bras sur l'herbe mouillée et dit rêveusement :
- N'empêche, ça doit pas être si mal d'être eux, d'avoir tout plein de filles superbes qui ne rêvent que de leur corps et de n'avoir de souci que de choisir avec laquelle assouvir ces bas instincts !
- Sûr mec, y'a plus terrible comme vie, rigola Ron.
Les trois jeunes femmes les regardèrent comme s'ils étaient fous et, après un rapide regard échangé, se levèrent d'un bond. Les deux messieurs perdirent rapidement toutes leurs couleurs.
- On plaisantait les filles ! commença le brun.
Aucune de leur parole ne calma les trois lionnes - dont Luna, qui avait mis comme bonnet son énorme couvre-chef en tête de lion - et ils n'eurent d'autres choix que de prendre leur jambes à leur cou face à une nuée de chauve-souris en colère.
Quand les têtes brune et rousse d'Harry et Ron disparurent dans le paysage hivernal de Poudlard, les trois jeunes filles décidèrent de rentrer à l'intérieur. Elles ignorèrent royalement les quolibets que leur lancèrent les Serpentard en passant les portes du Hall d'entrée.
- Luna, emmène-nous dans ton dortoir : on va utiliser ton kit super-vaudou, dit Hermione d'un ton plus que résolu. Il n'y aura pas d'aube pour ces machos de Serpentard.
- Quand tu parles comme ça, on se demanderait presque qui est à Serpentard, fit remarquer Ginny d'une voix qui se voulait innocente.
- Oh ! Vous allez voir : j'ai eu des poupées offertes en bonus et des aiguilles...
Les trois jeunes filles montèrent jusqu'au septième étage, à l'aile opposée de la tour Gryffondor. Luna résolu l'énigme afin d'entrer dans sa Salle Commune et vérifia que la voie était libre. Tout le monde était descendu pour le dîner. Le dortoir de Luna était spacieux et ne comportait aucune fenêtre, exempt d'un immense dôme en verre qui laissait apercevoir le ciel. Cinq lits étaient placés le long du mur circulaire autour d'une cheminée enchantée. Le lit de Luna était reconnaissable : un immense chaudron au pied du lit lui servait de fourre-tout. On aurait très bien pu y plonger un corps d'homme adulte sans trop de peine - ce qui donna des idées morbides à la préfète des rouge et or. Des plumes, étoffes multicolores et guirlandes décoraient le lit comme s'il s'agissait d'un sapin de Noël à lui seul. Ginny regarda partout autour d'elle et s'assit sur le lit près de celui de Luna. Cette dernière avait la tête plongée dans son immense chaudron et en fouilla le fond. Au bout de plusieurs minutes, elle trouva une boîte en carton d'un jaune criard. Les trois jeunes femmes s'assirent par terre et l'ouvrirent.
Les yeux d'Hermione se mirent à briller quand elle vit, non seulement les poupées vaudous et les aiguilles, mais aussi des potions en tout genre ainsi que du crin de licorne et de troll et un livre intitulé "Devenez le Maître du Vaudou" sur lequel elle sauta sans que ses camarades est le temps de dire "Quidditch." Elle se mit à le feuilleter nerveusement poussant des petits ricanements terrifiants.
- Voldemort est revenu ? murmura Luna à Ginny sans que la préfète ne l'est entendu.
- Non. Je crois juste qu'il nous avait caché qu'il avait laissé sa fille derrière, répondit la rousse sur le même ton en laissant un regard un peu effrayé à sa meilleure amie. Hermione, reprit-elle doucement, tu trouves quelque chose ?
L'interpellée releva la tête avec un sourire un peu fou.
- J'ai trouvé comment les transformer en fille ! Mais il va nous falloir un de leurs cheveux, expliqua-t-elle en claquant le livre. Mais pourquoi faut-il toujours un cheveu ?
- Tu préfèrerais un poil mal placé peut-être ? ironisa la jeune Weasley.
Luna rit aux éclats alors que Mione lui donna une claque derrière la tête. Hermione reprit le livre et fronça les sourcils sous la concentration. Elle soupira, agacée.
- Il va nous falloir voler dans l'armoire de Rogue. Il nous manque une pierre venue de Vénus.
Ginny tapota nerveusement la boîte en carton.
- Ca ne m'emballe pas franchement de devoir voler dans l'armoire de Rogue.
- Moi non plus, souffla Luna, ça doit être bourré de Nargoles là-bas. Mais le résultat en vaudra la peine.
- Ecoutez les filles, cet envoutement va changer notre vie. Après toutes ces années, on va enfin pouvoir se venger.
Ginny et Luna échangèrent un regard. Elle n'avait pas tort. Voyant qu'elle venait d'obtenir leur consentement, Hermione poursuivit :
- Bon, Ginny, tu te charges d'obtenir un cheveu de Théodore, Luna tu en prendras un de Draco et moi, de ce... de Blaise.
- Quand à moi, je me charge de voler Rogue. J'aurais juste besoin que vous surveillez l'entrée de la salle avec la carte du Maraudeur. Vous resterez sous la cape d'invisibilité et si quelqu'un arrive, vous me préviendrez et je viens me cacher avec vous. Qu'en pensez-vous ?
Deux grands sourires lui répondirent.
- Nous allons faire de grandes choses Mesdemoiselles ! Des grandes choses !
Un éclat de rire diabolique se mit à résonner dans le dortoir et se répandit dans toute la Salle Commune. Le trio de serpents insouciants au danger qui les guettait, continuait de conter fleurette à de douces demoiselles.
Qu'ils continuent pendant qu'ils le peuvent encore...
Luna suivait Draco Malefoy en filature. Pour pouvoir se camoufler, elle ne se cacha pas : elle s'exhiba. Elle tournoya autour de lui en faisant semblant de chasser des Nargoles. Le Serpentard essaya de se dérober en esquivant ses nombreuses approches. La jeune Serdaigle chantonnait tout en agitant ses mains dans les airs, puis elle s'écria :
- Oh ! Tu en as un énorme dans les cheveux !
Et avant même de lui laisser le temps de réfléchir, elle lui arracha un cheveu.
- Il était féroce celui-là.
Draco était vert de rage.
- On ne touche JAMAIS à mes cheveux. Dégage la pestiférée !
Il s'en alla à grand pas, suivit par ses pondeuses qui gravitaient autour de lui. Luna déposa le cheveu dans une bouteille de bière au beurre vide qu'elle gardait sur elle et la reboucha d'un bouchon de liège. Fière d'elle, elle trottina jusque dans son dortoir afin d'y déposer son butin.
Pendant ce temps, Ginny venait d'entrer en cours de Botanique avancée que suivait Théodore. Elle salua Neville d'un immense sourire et déclara :
- Mrs Chourave, je viens pour transmettre un message important. Il semblerait qu'un léger virus de bronchite albanaise pourrait sévir dans le château. Pour plus de précaution, il faudrait faire subir un test à chaque élève.
- La bronchite albanaise ! Je croyais que ça faisait quarante ans qu'elle avait disparue, s'étonna Mrs Chourave.
- On n'est jamais trop prudent avec les maladies, vous savez... Bon, tout le monde, reprit Ginny en se posant devant la classe des septièmes années, vous allez faire apparaître une fiole et déposer un de vos cheveux à l'intérieur. Vous étiquetterez la fiole de votre nom. Nous vous ferons savoir les résultats après analyse.
Théodore semblait sceptique, mais voyant que tout le monde s'exécutait sans poser de question - y compris Chourave - il s'arracha un cheveu et le déposa dans une fiole. Ginny passa parmi les rangs avec un énorme bac contenant des fioles étiquetées. Elle se dirigea vers la sortie avec un sourire qu'elle ne parvenait à dissimuler et s'écria :
- Merci pour votre coopération et bonne journée à tous !
Hermione Granger était cachée derrière un de ses livres. Elle observait sa proie avec intérêt. Blaise Zabini était en plein dans sa ligne de mire avec une jeune Serdaigle qui regretterait très bientôt sa présence ici. Elle regardait sa montre. 21h28. Plus que deux minutes à attendre. Elle releva son ouvrage et ricana doucement. Lorsque 21h30 sonna, elle sourit et rangea soigneusement ses parchemins et se faufila derrière le couple en train de se bécoter.
- Mr Zabini, Miss Chang ! Comment expliquez-vous le fait qu'il soit 21h31 et que vous ne soyez pas dans vos dortoirs ?
Les deux jeunes gens se séparèrent, surpris. La chinoise semblait être au bord des larmes tandis que le métis se passa la main dans les cheveux en soupirant. Une mèche de cheveux tomba sur son bras, chose qui n'échappa pas au regard acéré de la jeune femme.
- 30 points en moins pour Serdaigle. 40 pour Serpentard !
- Granger tu pourras arrêter de faire ta frustrée juste quelques minutes ! Ca nous ferait des vacances ! s'écria-t-il.
- 40 autres points pour Serpentard enlevé ! Bravo Zabini, continue comme cela, tu es vraiment très doué pour t'enfoncer !
Elle ne se rendit même pas compte du sous-entendu caché derrière ses mots et Blaise non plus. Il la rattrapa alors qu'elle commençait à partir. Il lui agrippa le bras et elle le fit lâcher d'un geste subtil, enlevant par là même le cheveu.
- Tu veux perdre encore des points, Zabini ? Si oui, continue : tu es sur la bonne voie !
Celui-ci grogna alors qu'elle reprenait sa marche.
- Au fait, pour non-respect envers une préfète 5 points de moins ! ricana-t-elle.
Alors qu'elle entendit le juron du Serpentard, elle se cacha derrière un angle de couloir et sortit sa main de sa manche la relevant vers ses yeux pour bien voir la mèche de cheveux noirs.
- Et voilà, le travail, sourit-elle satisfaite.
Vraiment, elle adorait son travail de préfète !
Théodore Nott revint exténué de son cours de Botanique. Ses mains étaient constellées de terre ce qui fit froncer le nez de Draco qui lisait justement un livre au coin du feu.
- Plus jamais... Plus jamais je suis le délire de Chourave concernant les mandragores.
Draco arqua un sourcil afin de noter sa curiosité.
- Elle nous a demandé de les couper en deux afin d'en extraire le jus.
Draco replongea dans sa lecture.
- Tu as déjà ESSAYE de couper une mandragore vivante ? cria presque Théodore. J'ai failli mourir huit fois ! Et après, cette Weasley qui arrive pour nous dire que la bronchite albanaise fait des ravages au château...
- LA BRONCHITE ALBANAISE ! hurla Draco. J'ai failli en mourir à deux ans.
Il se leva rapidement et désinfecta son fauteuil d'un sort ainsi que ses mains, son livre et toute chose l'environnant. Il tenta de faire de même pour Théo mais devant le regard meurtrier qu'il lui lança, il n'en fit rien et se rassit.
- Puis je continuer ? demanda Théodore plus qu'irrité par son manège.
- Oui, mais que si tu ne me parles pas de trop près. Je ne veux pas attraper tes microbes.
Le brun leva les yeux au ciel et continua :
- Elle nous a demandé un cheveu pour l'analyser et voir si nous ne sommes pas malades. Ce que je trouve stupide vu que je n'ai absolument aucun symptôme !
- Méfie-toi ! La bronchite albanaise est perfide ! Elle n'envoie pas de carte d'invitation avant de se déclarer, dit-il avec un sérieux presque drôle si Nott n'était pas au bord de la crise de nerf.
Finalement, Draco fit mine de réfléchir.
- Mais j'y pense. Luna m'a volé un cheveu tout à l'heure !
- Non, quelqu'un a réussi à toucher tes cheveux ? s'étonna son ami avec une sincérité qui pourrait en effrayer plus d'un.
- Oui ! Elle me sautait autour en disant que des Norgates ou Norgylles… enfin, des trucs auraient élu domicile dans mes cheveux ! Mes CHEVEUX ! Elle est folle.
Théodore sembla réfléchir.
- Etrange tout cela... Nous devrions demander à Blaise s'il ne lui est rien arrivé d'étrange. Justement le voilà ! Eh Zab' viens ici, on a un truc à te demander ! Tu n'as rien vu de suspect aujourd'hui ?
Blaise s'avachit dans un fauteuil et claqua des doigts afin de disperser les premières années qui jouaient par terre, sur le tapis, à une partie de Bavboules.
- Aujourd'hui... quelque chose de suspect, répéta-t-il en se grattant le menton. Eh bien, j'ai réussi à lancer le sortilège pour que mes céréales en forme de lettre écrivent d'elles-mêmes "Je suis beau", MacGo m'a foutu une retenue parce que ça faisait trois fois de suite que je ne rendais pas le devoir demandé, un Pouffsouffle m'a fait un clin d'oeil dans un couloir - et j'ai bien dit UN, et sinon, j'ai failli conclure avec Cho Chang dans la bibliothèque mais il a fallu que Granger débarque. Je peux te dire que ça m'aurait fait le même effet si j'avais vu Rusard à poils.
Les deux autres grimacèrent.
- Je peux comprendre. Cette fille n'a... aucune féminité. A croire qu'elle ignore qu'elle est une femme ! s'écria Draco avec une mine dégoûté.
- Ce n'est pas une fille, mon cher, c'est une lionne. Et les lionnes n'ont rien de délectable, ricana Blaise.
- Contrairement à Cho Chang, n'est-ce point mon ami ? sourit narquoisement le blond.
- En effet. Si elle pouvait juste arrêter de parler celle-là, soupira-t-il. Les filles ne devraient avoir de langue que pendant l'acte sexuel !
- Tout à fait d'accord, affirma l'aristocrate avec une chaleur inhabituelle.
- C'est tout de même étrange, pensa tout haut Nott. Vous ne croyez pas qu'elles préparent un mauvais coup ?
- Théo, écoute-toi ! On dirait Potter ! se moqua Malefoy.
- Soit. Pensez ce que vous voulez, mais ne venez pas vous plaindre si l'on se retrouve une fois de plus dans la merde ! s'époumona le brun en reprenant sa lecture agacé.
- Quel briseur de couilles ce Nott, grommela Blaise à l'adresse de Draco. Comme si c'était possible que trois femmelettes puissent nous faire du mal. On est bien plus forts !
- Mmh, c'est vrai. Mais moi je crains un peu l'imprévisibilité de Luna, ajouta Draco. Tu ne sais jamais sur quel pied danser avec elle.
- Elle est folle, voilà tout. lâcha Blaise en faisant un geste de la main comme pour se débarrasser d'un grain de poussière. Et les fous, on les envoie à Sainte-Mangouste.
Les garçons continuèrent de parler jusqu'à ce que l'heure du dîner arrive. Ils rejoignirent la Grande Salle tout en ricanant à l'idée que des filles puissent leur faire du mal. Ils décidèrent enfin de changer de sujet lorsque les plats apparurent sur la table. Ils mangèrent tranquillement jusqu'à ce que Blaise explose en un cri de douleur. Ce dernier se tenait fermement ses bijoux de familles en soufflant comme un bœuf.
- Les mecs... c'est horrible.
- Que se passe-t-il ? paniqua Draco. Ne me dit pas qu'on a osé te faire un coup de pied sous la table !
- Non, non, j'ai l'impression que la douleur provient d'à l'intérieur... C'est... Ca fait trop mal.
Mrs Pomphresh accouru vers eux, alertée par les cris et les regards braqués sur Blaise Zabini. Ce dernier hurlait qu'il refusait qu'on l'examine sous peine de poursuite judiciaire pour attouchement sexuel tandis qu'on l'emmenait de force à l'infirmerie.
Ce qu'il ne savait pas, c'est que dans la tour Serdaigle, Ginny, Hermione et Luna étaient autour d'un énorme chaudron bouillant d'un liquide azur. Elles déposèrent les trois mèches de cheveux, la pierre de Vénus et plongèrent les poupées à l'effigie des trois Serpentard - dont une, portant le nom de Blaise avec une aiguille profondément enfoncée dans l'entrejambe.
- Je crois que ça devrait être bon, souffla Ginny. On va touiller un peu.
Luna fit apparaître une pagaie et tourna le mélange qui crépitait. Plusieurs tours dans le sens inverse d'une aiguille d'une montre et le mélange remua bruyamment et projeta des étincelles rouge et vira au rose vif. Les trois visages des jeunes femmes étaient illuminés par la teinte fuchsia que projetait la potion.
- Par la barbe de Merlin... Je... Je crois qu'on a réussi, murmura Hermione.
Sur le chemin jusqu'à l'infirmerie, deux cris s'associèrent à ceux de Blaise. Le trio des serpents était à terre, hurlant de tout leurs poumons. Ils furent rapidement emmenés dans des lits voisins. Miss Pomphresh s'évanouit alors en voyant une poitrine apparaître sur le corps masculin de Zabini qui s'était évanoui sous la douleur comme les deux autres. Ainsi personne ne vit les étincelles azurs qui les entouraient tandis que la magie opérait. Le visage de Draco devint plus féminin et ses lèvres plus pulpeuses. Une grande chevelure lui arriva aux creux des reins alors qu'une poitrine lui poussait également. Théodore et Blaise subirent le même châtiment. Ils se transformèrent donc en femmes dans un nuage de fumée, alors que trois jeunes personnes ne semblaient plus pouvoir arrêter de rire dans la Tour Serdaigle.
Blaise Zabini fut le premier à se réveiller. Il releva la tête et ouvrit doucement les yeux. Il eut étrangement un peu de mal à se redresser comme s'il avait un poids qui voulait le faire tomber en avant.
Il baissa son regard et hurla.
Le métis s'était levé mais avait trébuché s'étalant de tout son long sur le ventre.
- Aïe ! Putain de merde mais ça fait mal aux nichons !
Le temps que l'information monte au cerveau, il s'écria :
- Oh par Merlin ! Que s'est-il passé ?
Il s'avança vers le lit de ses camarades mais ils avaient tous les deux disparus remplacés par deux créatures de toute beauté. Le petit nez de la fille qui devait être Draco se fronça. Elle s'étira dans son sommeil et ouvrit les yeux. Blaise resta en retrait le temps de s'acclimater à la nouvelle situation.
- Ne bouge pas ! ordonna-t-il.
Horreur, sa voix aussi était féminine.
- Qui... qui est là ? croassa la version féminine de Draco. Ma voix ! Ma belle voix que s'est... Par les testicules des Leprechaun !
Blaise ferma les yeux et les rouvrit : Draco aussi venait de se rendre compte de son état. Théodore fut le dernier à se réveiller et eu un léger hoquet de surprise en voyant alternativement Blaise, debout, stoïque, et Draco qui tripotait sa propre poitrine afin d'être sûr qu'il ne s'agissait pas d'un cauchemar.
- Ceci n'est que le fruit de mon subconscient détraqué. Jamais aucun sorcier ne peut dormir puis se réveiller en ayant une apparence totalement différente sans l'avoir désiré et sans avoir ingurgité la moindre substance étrange... Ceci n'est que le fruit de mon putain de subconscient détraqué. Je suis un homme et je vais me réveiller dans cinq secondes...
- Théo, ceci est la triste réalité, reprit Blaise.
- Quatre...
- J'AI DES NIBARDS ! hurla Draco.
- Trois...
- Il faut se rendre à l'évidence, continua Blaise.
- Deux...
- Mon Dieu ! Mon pénis s'est fait la malle ! dit Draco au bord de l'apoplexie.
- Un...
- FERMEZ VOS GUEULES ! cria Blaise face à l'attitude de ses deux amis.
Le silence retomba et Blaise se laissa tomber sur son propre lit.
- Mais... Mais... J'étais si beau, se plaignit le blond d'une voix suraiguë qui donna des envies de meurtres aux deux autres.
- Putain mais c'est du délire ! s'exclama Blaise.
Il regarda son corps et toucha son entrejambe ainsi que sa poitrine puis sa longue chevelure noire. Il observa avec attention la belle brune aux bleus-verts sombres qui s'emblait être en pleine réflexion.
- Théo ! Comment tu peux expliquer ça ? interrogea-t-il pressant face à celui qui était son dernier espoir.
Ce dernier - ou cette dernière, comme vous préférez- leva les bras en signe d'impuissance.
- Je ne sais absolument pas, comment cela peut-être possible. Ca n'est jamais arrivé encore et je...
Un éclair sembla traverser son regard alors qu'il bondit hors de son lit, cherchant le peu d'équilibre qu'il avait dans ce corps inconnu.
- Ce sont les Gryffondor et la cinglée ! hurla-t-il, son cerveau semblant faire des calculs incompréhensibles pour le commun des mortels. Elles nous ont envoutés pour nous donner une leçon !
Draco poussa un cri de fille.
- Elles n'auraient pas osé ces garces ?
- C'était pour ça qu'elles avaient besoins des cheveux ! expliqua la brune.
- Mais comment ça se fait que Granger ne m'est pas volée de cheveux ? questionna la métisse.
- Elle est intelligente... Peut-être qu'elle l'a fait sans que tu te rendes comptes. T'a-t-elle touché ?
Le teint livide de la jeune femme répondit pour elle et elles se regardèrent toutes avec attention.
- On est vraiment dans la merde, finit Malefoy.
FIN DE LA SECTION 1
