Bas les masques

N/A : NCIS et ses personnages ne m'appartiennent pas. Tout ce que j'écris est pour mon propre plaisir sans aucun but lucratif.

J'attends vos commentaires avec impatience.

Chapitre 1

Tout cela n'avait aucun sens, il ne comprenait pas comment il en était arrivé là, assis sur une chaise au chevet d'un de ses agents qui se trouvait entre la vie et la mort. Tout cela le dépassait complètement.

Pourtant Leroy Jethro Gibbs n'était pas homme à se laisser dépasser par les évènements, mais il semblait avoir perdu tout contrôle à partir du moment où Maddie lui avait demandé son aide.

Son instinct paternel avait pris le dessus. Il avait joué solo soit disant pour protéger son équipe, mais qui essayait-il de convaincre? Il savait au fond de lui que ses raisons étaient légèrement différentes, il ne voulait pas risquer que son équipe perçoive les tourments et la souffrance qui l'habitaient. Il voulait les garder à distance de son passé et de sa vie personnelle afin de ne pas montrer sa vulnérabilité.

Et voilà où ça les avait tous menés.

Il aurait pourtant dû se douter que Tony ne lâcherait pas l'affaire aussi facilement et qu'il essaierait de protéger son boss coûte que coûte. Gibbs maudissait la loyauté inébranlable de son agent alors que pourtant il avait passé ces 5 dernières années à essayer de la gagner. En tout cas c'était réussi et DiNozzo avait choisi le pire moment pour le lui montrer.

Il avait compris, dès leur première rencontre, qu'il n'allait pas être facile de gagner la confiance du jeune homme malgré son attitude ouverte et joviale. Il suivait les directives de Gibbs sans broncher mais uniquement parce que c'était en accord avec ses principes et avec sa façon de voir les choses. Gibbs savait qu'au moindre désaccord majeur il partirait comme il l'avait fait dans ses autres boulots à Peoria, Philadelphie et Baltimore.

Gibbs sentait qu'il y avait autre chose derrière ces changements perpétuels, comme si Tony se sentait en danger dès que les gens commençaient à le connaître ou lorsque lui-même s'attachait aux personnes avec qui il travaillait.

Le fait que Tony soit encore dans son équipe pouvait dire deux choses, soit il avait suffisamment confiance en l'équipe pour se dévoiler un peu sans se sentir menacé, soit il pensait que les gens ne l'avaient pas cerné suffisamment pour que cela constitue un réel danger. Il espérait sincèrement que le premier cas de figure était le bon mais parfois il avait quelques doutes.

Gibbs était en colère. Il s'en voulait mais il en voulait aussi à Tony pour s'être mis en danger pour le sauver lui, pour avoir encore une fois pensé que la vie de son Boss valait plus que la sienne. Gibbs était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua pas tout de suite que quelqu'un l'observait. Il leva les yeux et fut surpris de voir que Tony était réveillé.

Il se leva et alla s'assoir sur le lit. Il prit la main de Tony et lui dit :

« Bienvenue parmi les vivants, DiNozzo »

« Salut Boss » lui répondit-il avec une voix roque puis il se mit à tousser. Gibbs attrapa un verre d'eau et le plaça devant les lèvres du jeune homme.

« Bois doucement DiNozzo »

« Merci Boss » lui répondit Tony une fois qu'il eut fini.

Tony regardait Gibbs avec une telle intensité que ce dernier ne put s'empêcher de demander

« Qu'est ce qu'il y a ? »

Tony ne lâchait pas son Boss du regard en lui serrant plus fortement la main. Il y avait une telle émotion dans son regard que Gibbs en eut le souffle coupé, il resserra à son tour l'étreinte sur la main de son agent et il demanda d'une voix douce

« Dis-moi ce qui se passe Tony ? ».

Alors le jeune homme cligna des yeux puis détourna son regard et dit

« Rien du tout Boss, je suis content que tu ailles bien. Comment va Maddie ? »

« Elle va bien, elle est sortie de l'hôpital il y a une heure »

« Bien » répondit Tony, il toucha la canule nasale qui lui délivrait de l'oxygène et ajouta

« Je suppose que mes poumons n'ont pas apprécié mon petit séjour dans l'eau »

Gibbs demanda

« Tu te souviens de ce qui s'est passé ? »

« C'est un peu flou, je me souviens qu'après vous avoir réanimé je n'arrivais plus à respirer. Je crois que McGee est arrivé, il n'arrêtait pas de dire mon nom et de me demander ce qui s'était passé. J'ai dû perdre connaissance à ce moment là »

« C'est à peu prêt ça » répondit Gibbs « Ensuite les ambulances sont arrivées et ils nous ont tous emmenés. Tu étais le plus mal en point, il y avait de l'eau dans tes poumons et tu avais du mal à respirer. Ils ont dû te mettre sous oxygène. Les radiographies de tes poumons ont montré que tu commençais à développer une pneumonie, ils ont commencé à te donner une dose massive d'antibiotiques.»

« Et maintenant ? » demanda Tony qui avait du mal à rester éveiller

« Maintenant tu dors et tu récupères vite sinon tu vas avoir affaire à moi, compris ? »

« Compris, Boss » et Tony sentit une main qui lui caressait le front alors qu'il s'endormait.

Peu après ça le médecin, le Dr Pitt, passa voir Tony. Gibbs l'informa que celui-ci s'était réveillé quelques instants et lui demanda comment le jeune homme allait.

« Sa fièvre est encore très élevée mais il respire mieux, il faut attendre de voir comment il va réagir aux antibiotiques mais la situation reste critique »

Gibbs hocha la tête sans un mot. Le médecin finit d'ausculter le malade puis sortit.

Gibbs se mit à repenser au moment où il avait repris connaissance sur le quai.

FlashBack

Son esprit était embrumé, il entendait Ziva qui l'appelait et au loin il y avait McGee qui répétait sans cesse le nom de Tony avec de la panique dans la voix. C'est ça qui l'avait sorti de sa torpeur, il essaya de se redresser mais fut arrêté par deux mains fermes.

« Restez tranquille Gibbs » lui ordonna Ziva.

Mais Gibbs la repoussa et ne put que dire « Tony …».

« Les ambulanciers s'occupent de lui » répondit-elle

« Maddie… » continua-t-il

« Elle est partie dans une autre ambulance mais elle va bien, ne vous en faites pas » le rassura à nouveau Ziva.

Puis il sentit qu'on mettait une couverture sur lui et qu'on le transportait dans une ambulance. Une fois à l'hôpital, réchauffé et réhydraté il demanda des nouvelles de Maddie et de Tony. Maddie fut transportée dans la même chambre que lui mais toujours pas de nouvelles de Tony. Alors que Gibbs commençait à s'énerver contre les infirmières et les médecins, Ducky entra dans la chambre et dit d'une voix ferme.

« Calme-toi Jethro, il ne sert à rien de torturer ces pauvres infirmières qui ne t'ont rien fait.

« Comment va Tony ?» demanda Gibbs sans préambule.

« Ils lui font des examens, on en saura plus après ça. Il a du mal à respirer et ils l'ont mis sous oxygène. Il n'a pas repris conscience c'est tout ce que je peux te dire pour le moment. »

« Je veux le voir » dit Gibbs avec une voix qui ne laissait aucune place au débat.

« Pour l'instant il est en radiologie, je viendrais te chercher dès qu'il sera dans sa chambre » lui assura Ducky qui s'apprêtait à sortir

La voix de Gibbs l'arrêta « Ducky, il va s'en sortir n'est ce pas ? ».

Ce qui surprit le médecin c'est la peur qui émanait de son ami, mais il se devait d'être franc avec lui

« Je ne sais pas Jethro, ses poumons sont très fragilisés, il faut espérer qu'il ne développe pas une pneumonie. »

Et sans rien ajouter il sortit. A côté de lui Maddie dormait toujours.

Une heure plus tard Ducky l'emmena voir Tony. Celui-ci avait l'air tellement vulnérable et sa respiration était très difficile malgré l'oxygène. Le médecin entra dans la chambre et leur dit

« L'agent DiNozzo développe une pneumonie, nous l'avons mis sous antibiotiques en espérant limiter l'infection et les dommages sur ses poumons. J'ai appelé le Dr Pitt qui l'a suivi pendant sa précédente infection et qui est spécialisé dans les maladies pulmonaires. Les prochaines 48h seront critiques. »

Gibbs voulait rester auprès de Tony mais Ducky insista pour que celui-ci aille se reposer. « Tu ne seras d'aucune aide pour Tony si tu ne récupères pas. Vas te reposer, je resterais avec lui et je t'appelle s'il y a du changement »

Gibbs sentait qu'il ne servait à rien de discuter et pour dire la vérité il se sentait épuisé. Une fois dans sa chambre il s'endormit presque immédiatement malgré l'inquiétude qui le rongeait.

Lorsqu'il se réveilla il entendit des chuchotements dans la chambre. Il ouvrit les yeux et regarda avec amusement Abby et Maddie qui discutaient avec animation.

Lorsqu'Abby vit qu'il était réveillé, elle cria « Gibbs, tu es réveillé, je suis tellement contente que tu ailles bien » et elle le prit dans ses bras.

Puis elle s'écarta, lui donna une tape sur le bras et ajouta

« Et ça c'est pour être parti sans rien dire à personne, pour avoir failli mourir et pour avoir obligé Tony à plonger dans l'eau froide pour te repêcher ».

En disant ça elle avait les larmes aux yeux. Gibbs l'attira vers lui et lui murmura à l'oreille « Je sais Abby, je sais ».

Gibbs lâcha son étreinte et demanda « Comment va-t-il ? »

« Toujours pareil » répondit Abby, « Il respire mieux mais il est toujours sous oxygène et maintenant il a de la fièvre. Il n'a toujours pas repris connaissance »

Maddie s'approcha du lit et dit « Les médecins ont dit que je pouvais partir. Je suis désolée que l'Agent DiNozzo soit malade à cause de moi ».

Elle avait les larmes aux yeux. Gibbs lui toucha la joue et lui dit « Cela n'a rien à voir avec toi, et puis DiNozzo va très bien s'en sortir, ne t'inquiète pas ».

Maddie hocha la tête et demanda « Je pourrais venir le voir quand il ira mieux pour le remercier ? »

« Je suis sure que DiNozzo sera ravi d'être le héro d'une jolie fille comme toi » lui répondit Gibbs en souriant.

Maddie s'approcha alors de lui, l'embrassa en lui disant « Merci pour tout Agent Gibbs » puis elle sortit.

Juste après le départ de Maddie, le médecin vint voir Gibbs pour lui donner son autorisation de sortie, il s'habilla et avec Abby ils se dirigèrent vers la chambre de Tony. Ducky, Ziva et McGee étaient là.

« On est content de vous voir sur pieds Boss » lui dit McGee.

Il hocha la tête et s'assied près de Tony. Après quelque temps Ziva et McGee partirent pour aller faire leurs rapports et Abby retourna au Labo. Ducky resta avec Gibbs mais lui aussi devait partir pour s'occuper de sa mère. Il demanda à Gibbs de rentrer chez lui mais celui-ci refusa. Ducky demanda alors à l'infirmière d'apporter un lit pour qu'il puisse se reposer tout en restant avec Tony.

« Fin du Flashback »

Et il n'avait pas bougé depuis malgré les supplications de Ducky et d'Abby pour qu'il rentre au moins prendre un douche. Il entendit du bruit, Tony s'agitait et avait de la difficulté à respirer. Il s'approcha du lit et mit sa main sur le front du jeune homme pour l'apaiser, il était brulant. Il appuya alors sur le bouton pour appeler l'infirmière.

Lorsqu'elle entra il lui dit « Sa température a encore augmenté »

Elle prit alors la température du jeune malade, fronça les sourcils et sortit.

Quelques instants plus tard le Dr Pitt était là. Il examina Tony et dit

« Il faut faire baisser sa fièvre, on va lui mettre des couvertures refroidissantes »

Gibbs hocha la tête et continua à caresser le front de son protégé. Il lui serra la main en murmura

« Allez Tony bats-toi. Tu n'as pas intérêt à me laisser tomber. Tu m'entends. »

Il sentit une légère pression dans sa main. Il regarda Tony qui avait les yeux ouverts. Il avait du mal à respirer et avait l'air terrorisé.

Gibbs serra sa main plus fort et lui dit

« Tout va bien aller Tony, ne t'inquiète pas, j'assure tes arrières, je reste là, tu n'es pas seul. »

Gibbs sentit Tony se relaxer légèrement puis il se rendormit alors que les infirmières apportèrent les couvertures refroidissantes.

Après quelques minutes Tony s'agita à nouveau, il frissonnait et essayait de retirer les couvertures.

Gibbs lui attrapa les mains et lui ordonna avec fermeté

« Arrête DiNozzo, laisse ces couvertures là où elles sont ».

Tony était complètement désorienté et terrifié, alors tout en maintenant les couvertures en place Gibbs s'adossa à la tête du lit et prit le jeune homme tremblant dans ses bras tout en lui murmurant

« Ca va Tony, tout va bien, je suis là, calme-toi ».

Tony était conscient et murmura « Gibbs »

« Oui, Tony » répondit-il

« Tu crois » continua le jeune malade d'une voix roque et essoufflée « que… que quand on meurt… les personnes qu'on a ai… aimé… et qui… qui… sont morts nous accompagnent »

Gibbs avait la gorge nouée et les yeux embués de larmes. Pour la première fois depuis très longtemps il avait peur, peur de ne pas être assez fort pour retenir la vie dans le corps du jeune homme qu'il considérait comme son fils, peur de le perdre, peur de ne pas être assez fort pour le supporter et surtout il avait peur de ne pas être capable de faire ce qu'il fallait pour réconforter Tony et de ne pas lui dire les mots justes pour qu'il se batte.

Alors Gibbs prit une grande respiration pour reprendre ses esprits et répondit en serrant son étreinte sur le jeune homme

« Oui, je suis certain qu'on n'est pas seul pour franchir cette étape mais Tony, je veux que tu m'écoutes très attentivement, tu m'écoutes Tony ? »

Il sentit son agent acquiescer légèrement

« Je veux que tu te battes contre ça parce qu'on a besoin de toi. Bon sang !! J'ai besoin de toi. Tu ne peux pas nous laisser parce que Abby sera inconsolable et que ça lui brisera le cœur, parce que McGee sera perdu sans toi et qu'il ne pourra pas devenir le formidable agent qu'il est en passe de devenir grâce à toi, parce que Ziva ne supportera pas de te perdre et repartira en Israël et parce que moi je serais à la tête d'une équipe que sans toi je ne veux plus diriger. Alors je veux que tu me promettes que tu vas te battre de toutes tes forces parce que de l'autre côté tu ne trouveras jamais tout l'amour que tu as ici car tu es le cœur de cette équipe et tu es le cœur de ma vie. »

Tony ne disait rien et Gibbs avait peur qu'il se soit rendormi avant d'avoir entendu tout ce qu'il avait dit. Mais il entendit la voix faible de son agent qui lui répondit

« Mais je suis tellement fatigué de tout ça, de me battre, je me suis battu toute ma vie, je crois que je n'en ai plus la force »

Gibbs entendait le désarroi dans la voix du jeune homme alors il lui donna une légère tape derrière la tête et dit

« Je t'interdis de parler comme ça, tu es la personne la plus forte et la plus courageuse que je connaisse. C'est compris DiNozzo !!! ».

« Oui, Boss » lui répondit-il d'une voix un peu plus ferme, ce qui enleva un peu le poids que Gibbs avait sur la poitrine. Il resserra encore son étreinte autour de Tony comme pour s'assurer que son agent ne partirait nulle part.

Après ces quelques moments de lucidité Tony se mit à délirer. Il était très agité et malgré ses efforts, Gibbs avait du mal à le calmer.

D'une voix saccadée alors qu'il tremblait Tony suppliait

« Mère, ne me laissez pas je vous en supplie ».

Il y avait tellement de souffrance dans sa voix que Gibbs avait le cœur serré.

Puis Tony se mit à geindre

« Père, non, je ne le referai plus. S'il vous plait, laissez-moi ».

Gibbs caressait le front de Tony en murmurant dans son oreille

« Tout va bien Tony. Je suis là, je ne laisserais personne te faire de mal. Chut, calme-toi. Tu es en sécurité ».

Après plusieurs minutes, Tony finit par se calmer et s'endormit d'un sommeil agité. Toute la nuit il navigua entre sommeil agité et délire.

Le lendemain la fièvre finit par diminuer mais le jeune homme restait très faible.