Ma nouvelle fiction, sur Lena Kaligaris. L'histoire n'a aucun rapport avec le livre « Quatre filles et un jean », si ce n'est le nom de l'héroïne.
Bonne lecture ! :)
Si c'était un conte de fée, je commencerai mon histoire par « Il était une fois ». Mais voilà, ce n'en est pas un. Loin de là. Malgré cela, je veux vous la raconter, mon histoire. Je l'ai toujours voulu. Et aujourd'hui, je peut le faire. Aujourd'hui, je n'ai plus peur. Que pourrait-il m'arriver de pire ? Je suis en train de mourir, et personne ne peut me sauver. Personne ne le veut. Je suis seule, en train de me vider de mon sang dans une ruelle où personne n'oserai s'aventurer. Alors qui pourrait m'aider, hein ? Qui ? Vous ne comprenez rien, j'en ai conscience. Alors je reprend depuis le début.
-Lena ? Où te cache-tu, trésor ?
Vous l'aurai compris, moi, c'est Lena. A ce moment là, j'avais 4 ans. Tout allait bien, j'étais heureuse, sans même comprendre la signification de ce mot. Mon père, l'homme qui venait de m'appeler était heureux, lui aussi, quelques minutes auparavant. Mais au moment où il est entré dans ma chambre, me surprenant en train de jouer avec mes poupées, il était désespéré, n'avait plus aucune raison de vivre et était terriblement en colère. Tout ça, ce sont ses yeux qui me l'ont dit. Il n'était pas malade, n'avait pas de trouble bipolaire, et n'avait jamais été lunatique. En regardant cet homme que je qualifiai de « super-papa », qui aurait tout fait pour me protéger quelques jours auparavant, au péril de sa vie, j'ai vite déchanté. Il a dût sentir ma peur, c'est approcher tout doucement de moi pour me rassurer. Arrivé prés de moi, il c'est agenouillé pour me prendre dans ses bras. Je ne voulais pas, j'avais très peur, mais il me retenait de toutes ses forces. Qu'est-ce que j'aurai pût faire ? J'avais 4 ans, lui 35 ! Il me baisait le cou, me caressait de ses mains froides et chuchota, entre deux baisers « C'est ta maman, ma chérie. Elle est partie, ma chérie. Mais on va s'en sortir, tout les deux, rien que tout les deux, ma chérie ». Je ne comprenais pas. Partie ? Avec un autre homme ? Elle m'avait abandonné ? Je ne comprenais pas. Pourquoi disait-il « Tout les deux » ? Et mon frère, alors ? Ou était-il ? Une douleur sourde m'arrachait à ces pensées. Je ne l'avais pas remarqué, mais il m'avait allongé sur le lit, il avait baissé son pantalon, et retiré le mien, tout en continuant à me caresser, partout. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais si mal. Étais-ce une punition ? Je voulais hurler, mais de sa main, il m'en empêchait. Étais-ce lui qui me faisait si mal ? Pourquoi prenait t-il tant de plaisir à ma souffrance ? Je ne comprenais pas, mais je subissais. Je priais pour que cela s'arrête, pour que cette douleur qui m'agressait, qui m'envahissait à l'intérieur cesse pour toujours. J'étais loin d'imaginer que ce n'était que le début. Au bout d'un moment, que je pensais être une éternité, il s'arrêta de bouger. Il avait des spasmes dans tout le corps, je croyais qu'il allait mourir. Et à vrai dire, j'aurai préféré. Je senti un liquide se répandre en moi, puis, plus rien. C'était fini. Enfin. Je fermais les yeux. Je ne voulais plus le voir, cet homme. Ce n'était plus mon père. A présent, j'avais peur de lui. Ce n'était plus mon père.
Il me laissa là, sur mon lit, a moitié dénudé après m'avoir regardé longuement et avoir chuchoté : « Tu vois ? On commence déjà à s'en sortir ».
Alors, qu'est-ce que vous en pensez ?
Ça vaut la peine d'être continué ?
:)
