Histoire : Les entremetteurs du sanctuaire
Chapitre 1 : Mission impossible
Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à Masami Kuramada-sama
La guerre contre Hadès était finie depuis un mois. Tous les chevaliers ont ressuscité et bla bla bla, tout le monde la connaît celle-là : la joie des retrouvailles, les excuses, les non-dits… Peut-être pas les non-dits, en tout cas c'est ce que constate Angelo du Cancer.
Effectivement, Athéna, alias Saori Kido, décida d'aller vivre dans son humble et chic demeure au Japon plutôt que de moisir dans ce tas de ruine froid, humide, où l'on dort sur de la pierre. Les gold et le pope restés au sanctuaire prirent un air contrit puis ouvrirent le champagne dès que la divinité eut disparu de leur vue.
Une petite routine s'installa au sanctuaire : entraînement le matin (sauf dimanche, m'enfin), ce que l'on veut l'après midi, sauf celui qui est de garde au sanctuaire. De quoi satisfaire tout le monde, mais l'ambiance semblait devenir de plus en plus morose. Et ça, seul Angelo l'avait remarqué. Il régnait comme une sorte de tension en ce bas lieu qu'était le sanctuaire et entre tous ses occupants. Mais de quoi s'agissait-il, et à qui en parler ?
Un matin, en se rendant à l'entraînement, Angelo se reçu comme un poids sur son dos qui le fit basculer en avant et il dégringola ainsi de son temple à celui des gémeaux, priant pour que personne ne l'ait vu, et surtout pas Kanon. Il se retourna en rage vers le responsable de cette infamie et tomba nez à nez avec Aphrodite des Poissons :
« Aphro : Bonjour Angie.
Angelo : %$££& Aphro, ne m'appelle pas comme ça. J'ai une réputation à tenir moi.
Aphro : Et moi aussi, celle d'exaspérer tous mes collègues. »
Le cancer regarda plus attentivement le poisson. Il est vrai qu'Aphrodite était le seul avec qui il s'entendait à peu près bien et il était aussi le seul qui ne fut pas touché pas la monotonie générale installée au sanctuaire. Au contraire, il explosait d'énergie et de joie de vivre, profitant au maximum de cette nouvelle chance qui lui avait été donné. Il passait son temps à jardiner, à s'inviter chez ses voisins sans prévenir, à se pomponner comme jamais… des activités que le cancer ne comprenait pas. Mais voir son ami s'épanouir ainsi le rendait heureux, enfin un qui ne se laissait pas aller comme les autres.
Angelo eut comme un déclic : Aphro, un ami, de la joie de vivre… Voilà la solution :
« Angelo : Pour te faire pardonner, je te force à m'inviter à manger chez toi ce midi.
Aphro : Avec plaisir, je vais te préparer une spécialité suédoise. »
Parler de ce qu'il avait remarqué à un ami, certes bizarre, mais de confiance, et en plus non atteint par le problème en lui-même, voilà la solution. »
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Angelo, la fier chevalier d'or du Cancer, était à l'heure actuelle penchée au-dessus des toilettes du temple des Poissons depuis un moment. Il avait déjà rendu tripes et boyaux et au moindre mouvement, ce qui pouvait encore rester dans son estomac menaçait de remonter le long de son œsophage. Le pauvre crustacé était en proie à une inoffensive mais très pénible indigestion. Il aurait au moins appris une chose en ce jour, il ne supportait pas la cuisine suédoise, surtout le tartare aux harengs made in Aphrodite.
Le dit Aphrodite arriva derrière lui, secoué de spasme tellement il se retenait d'exploser de rire. Et il avait raison de se retenir, pensa le cancer :
« Aphro (une énorme seringue à la main) : Je vais te faire une petite injection d'anti-émétique. Ca ira mieux après. Allez, montre-moi une de tes belles fesses.
Angelo : Tu peux toujours rêver, plutôt crever que d'être soigné par toi. Espèce de sadique.
Aphro : Tu préfères passer ta journée agenouillé devant les toilettes de mon temple.
Angelo : Donne-moi plutôt un cachet.
Aphro : Tu le rendras aussi sec, ça ne sert à rien. J'ai bien un autre mode d'administration mais tu vas pas vouloir.
Angelo : Je vois de quoi tu parles. Tu me mettras rien dans le c….. Bon, allez, pique et magne-toi, on doit causer et j'ai pas envie d'y passer la journée. »
A contrecœur, Angelo montra son derrière à Aphro qui ne se gêna pas pour se rincer l'œil et le toucher à travers le coton imbibé d'alcool :
« Angelo : %$£& de µ$$%ù de à&é3 d'$%ù&ç. Magne-toi Aphro.
Aphro : Angie…
Angelo : Mais grouille-toi d'injecter cette µ%$£& de produit qu'on en finisse.
Aphro : Angelo…
Angelo : Mais t'attend quoi, que je me choppe une infection avec cette %$£ d'aiguille.
Aphro : ANGELO.
Angelo : Quoi ?
Aphro (l'aiguille à la main) : J'ai encore rien fait.
Angelo : Mais t'att….AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.
Aphro (retire l'aiguille) : Et voilà, c'est pas la mort !
Angelo : La mort est plus douce.
Aphro : Chochotte.
Angelo : Sadique.
Aphro : Crabe coincé.
Angelo : Morue. »
Et donc, un quart d'heure plus tard, calmés et devant un café (préparé par Angelo) :
« Aphro : Bon, de quoi voulais-tu me parler ?
Angelo : De l'ambiance qui règne au sanctuaire.
Aphro : Ah oui, les amours inavoués.
Angelo : Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Aphro : c'est aussi évident que toi qui dors avec la peluche Sébastien de La petite sirène.
Angelo (recrache son café) : QUOI ? COMMENT TU LE SAIS ? QUI TE L'AS DIT ?
Aphro : Personne, mais c'est évident. Je l'ai vu sur ton lit quand tu m'as invité…
Angelo (le coupe) : Quand tu t'es invité tu veux dire !
Aphro : Bref, j'ai pu voir avec quel soin tu le conservais. Et il a la forme d'une peluche que l'on serre dans ses bras. Je sais, car je fais pareil avec ma peluche Nemo.
Angelo (trop blasé) : Dans d'autres circonstance, j'aurai dit que tu es pitoyable mais je préfères me taire.
Aphro : Bref, nous ne sommes pas là pour parler de nos joujoux mais de nos collègues. L'heure est grave, nos amis ne pourront jouir de cette seconde chance que lorsqu'ils auront trouvé chaussure à leur pied.
Angelo : Mais on a aucune idée de ce qu'ils veulent.
Aphro : Mon pauvre petit rital, Dieu t'a-t-il donner des yeux pour voir se qui se passe autour de toi, ou pour mater les belles nénettes nues sur des magazine placés en haut des étagères du marchand de journaux.
Angelo : Qui te dit que je regarde les nénettes ?
Aphro : Ca c'est ton choix, il y a aussi des magazines d'animaux. Ce que je voulais dire, c'est qua ça saute aux yeux.
Angelo : Ben t'es le seul à l'avoir vu.
Aphro : Il faut vraiment être aveugle, sourd, sans cosmos et complètement idiot de surcroît pour ne pas s'apercevoir que Mü copie toutes les activités Shaka dans le but que ce dernier s'intéresse à autre chose qu'à Bouddha, méditation et compagnie.
Angelo : Je suis pas sûr qu'il sache faire autre chose la pucelle. Pauvre petit mouton des prairies de Jamir. Il en a pour le restant de ses jours à méditer et boire le thé avec môsieur Zen and India. Quoique l'image lui va bien. Pfff, sérieux, heureusement que Kiki est là pour rehausser un peu le niveau d'intérêt des Atlantes. Ca c'est un gosse qui aime la vie. Je le voie déjà dans dix ans, à courir toute les femmes, ou les hommes qui sait, à boire sans soif et à traîner dans les boîtes et pub branchés.
Aphro : Mü ne s'en remettra pas.
Angelo : Il sera trop occupé à tenter de séduire la vierge folle. C'est-à-dire à lui faire un thé entre deux séances de méditation. Franchement, qu'est-ce qu'il lui trouve ?
Aphro (étoile dans les yeux) : C'est l'amour !
Angelo : Beurk.
Aphro : Et puis Shaka est un bel homme, grand, svelte, avec une grâce, une délicatesse, une sagesse, une maturité… Et ses yeux.
Angelo (le coupe) : Moi je dis qu'il ressemble à une fille maigrichonne et faible.
Aphro : On s'en fiche de ce que tu penses, du moment qu'il plaise à Mü.
Angelo : Ouais, donc Shaka et Mü. Ensuite ?
Aphro : N'as-tu pas remarqué qu'Aiolia allait souvent espionner du coté du camp d'entraînement des femmes ?
Angelo : Oh, le sale type ! Il aurait pu m'inviter à me joindre à lui. Suis son voisin quand même !
Aphro (fais la moue, un ange passe) : Ouais, mais c'est pas pour les mater sous la douche.
Angelo (déçu) : Ah bon, c'est nul alors.
Aphro : De quelle femme Aiolia du Lion est le plus proche ?
Angelo : Athéna bien sûr.
Aphro (tombe de son fauteuil) : T'es fou ! A moins que le vent lui ait amené trop de fumée d'encens de chez son voisin Shaka et qu'il serait en proie à une overdose.
Angelo : Ouais, même à un niveau de toxicomanie avancé et sans espoir de sevrage, on reste encore assez lucide pour savoir qu'il ne faut pas traîner trop près de notre très chère sainte divinité.
Aphro : Donc, pour Aiolia, je vois plutôt une femme, plus jeune que lui, japonaise, chevalier d'argent de l'ai…
Angelo : De l'ail ? Ca existe ?
Aphro : DE L'AIGLE. Marine de l'aigle triple andouille.
Angelo : Ah elle ! C'est vrai qu'elle n'a pas un grand rôle dans l'histoire.
Aphro : Non, elle est juste le maître du héros, on la voit plus souvent que nous et surtout, elle n'est jamais passée dans l'autre monde.
Angelo : Ouais, la honte, se faire dépasser par un chevalier d'argent, et une femme en plus.
Aphro : Une femme qui fait battre la coeur de notre petit félin de compagnie.
Angelo : Un couple hétéro. Pfff, galère !
Aphro : Tu préfères les adeptes de la méditation ?
Angelo : Va pour les hétéros. Donc Marine et Aiolia.
Aphro : Mais il semblerai que l'hétérosexualité ne soit pas de famille, car son grand frère Aiolos, lui, il est homo.
Angelo : De toute façon, je les ai toujours trouvé un peu barjot dans cette famille. A l'époque, Aiolia, à six ans, il venait me voir, s'asseyait en face de moi et se mettait à hurler et pleurer comme un bébé. Là, Aiolos se ramenait dans son amure d'or toute brillante, et il me grondait et me faisait la morale comme quoi je ne devais pas m'en prendre à plus jeune que moi. Mais moi, j'avais rien fait. Et là, il prenait Aiolia dans ses bras et me tournait le dos et ce sale gosse il me narguait et me tirait la langue.
Aphro : Je vois comme ça t'a traumatisé.
Angelo : Bref, pas fini comme ils sont dans cette famille, ça ne m'étonnerai même pas que tu m'annonces que le centaure s'est épris de son assassin.
Aphro : Ben si, justement ! Aiolos ne cesse de lancer des regards à Saga, de soigner la moindre de ses égratignures, de lui sourire de ce sourire si pur et franc qu'il ne réserve en tant normal qu'à son frère. Et Saga, il s'en veut encore de ce qui s'est passé et Aiolos ne cesse de le déculpabiliser. C'est clair, il est le premier à lui avoir pardonné, il est le deuxième à être allé voir après Aiolia. De même, Saga avait pour intention d'aller à la rencontre du sagittaire après Kanon.
Angelo : J'avais raison, ils leur manquent une case.
Aphro : Angie !
Angelo : Ok ok. Donc Aiolos et Saga. Y en a encore ?
Aphro : Oui, tout le monde va y passer. De même pour notre vénéré Grand Pope.
Angelo : Lui, il peut se gratter. J'ai pas encore digéré la fois où j'ai joué les esclaves pendant une semaine, tout ça parce que je persécutais les nouveaux.
Aphro : Les nouveaux ? C'était Aldé, Shaka et Camus. C'était pas sympa pour eux de leur mettre du sel dans le dessert, du poil à gratter dans les vêtements, des araignées dans leur lit.
Angelo : Ils chialaient comme jamais. Surtout Shaka, c'était le pire. Et ça se prétendait futur chevalier.
Aphro : Ils avaient trois ans.
Angelo (flammes dans les yeux) : M'en fiche, un est allé se plaindre et j'ai été puni. J'ai jamais su qui c'était qui avait cafté et même encore aujourd'hui j'attend ma vengeance. HAHAHAHA.
Aphro (grosse goutte derrière la tête) : On se demande qui est le plus barjot ici. Bon, pour en revenir à notre Grand Pope Shion. Je pense qu'il a plus qu'un faible pour un vieux débris violet devenu tellement sexy grâce au pouvoir divin d'Athéna. Pour une fois qu'elle fait une truc d'intelligent.
Angelo : Dohko ? Moi j'aurai trop peur que la vieillesse ne revienne d'un coup sec. T'imagine te réveiller à côté de ça. Tu te lèves plus.
Aphro : les deux anciens ont le même âge, une longue vie et une longue amitié. Je les soupçonne même de s'aimer depuis la dernière guerre.
Angelo : Trois cent balais sans s'avouer leur amour. Va falloir les booster un peu les papys. Tu crois qu'on commande du viagra ?
Aphro : Angie !
Angelo : Ben quoi, j'ai parfois des doutes sur les pouvoirs divins, il se pourrait…
Aphro (interressé) : Ca te l'a fait toi ?
Angelo (voit sa virilité en jeu) : CA VA PAS NON !
Aphro : Woh ça va ! T'avais l'air tellement sérieux dans ton histoire de résurrection ratée.
Angelo (redevient sérieux) : Hum, revenons-en au sujet. Nous avons dit Shion et Dohko.
Aphro : Et n'oublions surtout pas mon cher voisin : Aquarium no Hugo.
Angelo : AquariuS, pas aquarium, et c'est Camus, comme l'écrivain français Albert Camus, et pas Hugo comme Victor Hugo.
Aphro : Quelle Culture !
Angelo : Et toi t'es trop con, au point de ne pas te souvenir du nom de tes collègues.
Aphro : Je me suis toujours demandé si Camus était son vrai nom, il devrait porter plainte contre ses parents.
Angelo : Ils sont morts à mon avis.
Aphro : Tu crois ?
Angelo : TOUS les chevaliers sont orphelins.
Aphro : Ah non, pas moi.
Angelo : QUOI ? Tu ne me l'avais jamais dit.
Aphro : Tu ne me l'as jamais demandé.
Angelo : Mais, pourquoi être devenu chevalier, avoir souffert comme jamais, alors que tu avais encore de la famille, un foyer où tu pouvais rentrer, des parents…
Aphro (air très dur) : Arrête, tu ne sais rien de ce que j'ai vécu avant ma venue au sanctuaire quand j'avais quatre ans. C'est çà ce moment là que ma vie a commencé, le reste n'est qu'un lointain cauchemar que je ne demande qu'à oublier.
Angelo (surpris du ton de son ami) : …
Aphro : Si certains se plaignent de ne jamais avoir connu leur parents, moi j'aurais aimé ne jamais les connaître, ou du moins le connaître, lui.
Angelo : Qui ça ?
Aphro : Mon père.
Angelo : Pourquoi ?
Aphro : je ne veux pas en parler. Je te l'ai dit, je ne demande qu'à oublier.
Angelo : Bon, je n'insisterai pas, libre à toi, mais si jamais un jour tu sens que tu dois crever l'abcès, je suis prêt à entendre ton flot de parole.
Aphro (calmé) : Merci, mais ça va aller, je t'assure. On ne va pas gâcher notre journée et notre mission pour un détail sans importance. Revenons-en à Camus.
Angelo : Tu crois sincèrement qu'il aime quelqu'un le glaçon sur patte.
Aphro : En fait, c'est plutôt notre bouillant scorpion qui est fou de lui, et ce depuis bien longtemps. Mais ça ne va pas être du gâteau. Camus est trop froid, trop distant…
Angelo : Que nenni, trop idiot oui.
Aphro : Bref, Tu connais le tempérament de notre Milo qui n'hésite pas à nous sauter dessus et nous embrasser sur les joues pour témoigner de son affection. Il fait ça à tout le monde sauf avec Camus.
Angelo : Peut-être qu'il ne l'aime pas vraiment, mais qu'il a du respect pour son ami au point de ne pas lui sauter dessus comme il le fait avec nous, car il sait bien qu'il n'aimerai pas ça.
Aphro : Hypothèse intéressante mais c'est toujours moi qui a dernier mot. Et moi, je dis que c'est tout le contraire. Qu'il aime tellement Camus qu'il aurait peur que ce dernier le repousse. Je crois qu'il ne le supporterait pas.
Angelo : Pourtant ils s'entendent bien ensemble. Ils sont potes depuis des années.
Aphro : Tant que ça ne reste que dans le cadre de l'amitié, oui. Mais Milo aime Camus et pratiquement tous les soirs, tu sens son cosmos se perdre dans un profond désespoir.
Angelo (qui ne l'avait pas du tout remarqué) : Ah Bon ?
Aphro : Je suis allé voir un soir, car ça m'inquiétait. Discrètement bien sûr. Et tu croiras jamais ce que j'ai vu.
Angelo : Il explosait sa frustration en se b…… comme une bête devant un film porno bon marché. Elle est comment la sienne ?
Aphro (coi devant tant d'idiotie) : … Non, bien que j'aurais préféré ce genre de spectacle. Non, figure-toi, qu'il pleurait toutes les larmes de son corps. Il est toujours tellement souriant devant nous, et une fois la porte fermée, il laisse exploser sa frustration.
Angelo : Fillette va. Un homme, ça doit pas pleurer, une bonne branlette devrai suffire à le calmer.
Aphro : Angie.
Angelo : Ok ok. Ce que tu me gonfles à m'appeler comme ça. Bon, j'aime pas particulièrement Camus avec son air hautain, mais Milo est un pote. Qu'est-ce qu'on en a fait des coups fourrés ! Il était vif à quatre ans. Le coup du savon tout le long des escaliers, tu t'es souviens ?
Aphro (se tient le dos à ce souvenir) : Ne me dis pas que c'était vous !
Angelo (riant) : Siiiiiii. Hahahaha. On y avait passé la nuit à savonner les marches mais ça valait le coup. Ces gamelles alors ! Tous les apprentis, les gardes, les servantes, servante qui d'ailleurs portaient de ravissante petite culotte blanche, quel charmant spectacle, et même le Grand Pope. Hahahahaha. Toi, je me souviens comment tu braillais. Sérieux, si je ne l'aurai pas su, j'aurai parié que tu étais une fille. Rah, dommage qu'on n'avait pas de caméscope.
Aphro : Je me suis promis de me venger de celui qui m'as obligé à rester couché pendant une semaine tellement j'avais mal au dos.
Angelo : Et tu comptes faire quoi ? M'attaquer avec tes roses pitoyables ? Laisse-moi rire.
Aphro (sourire machiavélique) : Oui justement, je vais te faire rire.
Angelo (ne prenant pas la menace au sérieux) : Et crois me faire peur.
Aphro : n'oublie pas que tu es chez moi, donc sur mon terrain. »
Angelo se fichait encore des menaces de son collègue quand il sentit quelque chose l'agripper par derrière et l'immobiliser. Il se débattit et constata qu'il s'était fait ligoté les membres par des tiges de roses bien solides. Elles provenaient du jardin d'Aphrodite qui se trouvait juste à coté de son temple. Le cosmos du chevalier les rendait indestructibles et le pauvre Angelo, sans son armure, ne pouvait rien faire pour se sortir de ce piège. Il tenta alors ce qu'il savait encore le mieux faire : la provocation :
« Angelo : Et après, tu comptes me garder longtemps comme ça ? C'est ça ta revanche si terrible ?
Aphro : Hum, tu es si tentant, je ferai bien de toi ma bête de sexe mais ce serai aussi te donner du plaisir. Alors…
Angelo : Par Athéna, qu'as-tu en tête ?
Aphro : Et bien, il y a quelque chose que je me suis toujours demandé. C'est l'occasion pour moi d'avoir la réponse. »
D'autres tiges de rosiers s'approchèrent du Cancer et passèrent sous son tee-shirt. L'italien ne comprit pas puis se mit à rire aux éclats. Les horribles rosiers étaient en train de le chatouiller sans ménagement et cela plut à Aphrodite qui découvrit que son pair le plus cynique était aussi chatouilleux qu'une adolescente. Angelo le suppliait d'arrêter entre deux éclats de rire, mais c'était sans compter sur Aphro qui profitait bien de cette revanche personnelle. Il enleva même les baskets coûteuses d'Angelo pour que ses chéris puissent aussi s'attaquer à ses pieds. Le cancer était à l'agonie sous la torture et Aphro tirait des photos en espérant plus tard faire du chantage avec son crabe préféré.
Au bout de plusieurs minutes, Angelo perdit de sa fierté et s'excusa mille fois pour sa blague faites des années plus tôt, lui promettant un massage pour soulager son dos (bien que depuis il se soit entièrement remis). Aphro étudiât la proposition et prit finalement pitié en voyant Angelo essayer de se débattre pour échapper à une simple mais terrible torture. Autant il se tairait sous la violence, autant les chatouilles pouvaient faire perdre la tête sans tuer. Le douzième gardien était fier de sa vengeance et appela ses roses à libérer le cancer essoufflé de sa crise de rire :
Angelo : Tu me le paieras.
Aphro : Allons, c'est pour le corps et le moral le rire. Et puis, je te conseille de ne plus me menacer dans mon antre si tu ne veux pas encore subir le même sort. Et surtout n'oublie pas ta promesse de massage.
Angelo : Grrrr. Bon, je vais refaire du café et qu'on en finisse avec ces futurs couples idiots et coincés du fion. »
Et donc, après un café et un massage aux huiles de roses qui faillit faire gerber Angelo sur le dos d'Aphro, le duo du Styx (alias l'eau du fleuve de l'enfer, super nom que je viens de trouver) se rassirent calmement sur le canapé du suédois :
« Angelo : Bien voyons qui est-ce qui manque dans ce troupeau d'écervelé que sont les chevaliers d'or. Aldébaran, Kanon et Shura.
Aphro : Aaaah. Notre bon vieux pote Shura, Espagnol dans l'âme et hétéro ferme. Tu ne devineras jamais qui fait battre son cœur de jeune homme frustré d'être encore puceau à vingt-trois ans.
Angelo (recrache son café) : Puceau, mais c'est pas possible, on s'est dépucelé ensemble le même soir sur un accord commun il y cinq ans. Il avait dix-huit ans et moi dix-neuf. On s'est chacun pris une mignonne petite servante. D'ailleurs, j'ai continué à les amadouer ces petites qui donneraient n'importe quoi pour pouvoir se vanter d'avoir partagé une nuit avec un des célèbres chevaliers d'or.
Aphro (gêné d'entendre cette partie du passé d'Angelo) : Charmant, tu as peut-être plus la côte mais Shura est quelqu'un de timide qui n'a jamais osé approcher une femme.
Angelo : Mais c'est pas possible, je l'ai vu partir avec cette mignonne petite brune. Je me souviens même qu'il l'avait choisie elle car elle lui rappelait les femmes de son pays.
Aphro : Shura m'en a parlé de cette fameuse soirée. Cette petite brune s'appelait Eulalie et elle était mi-grecque du coté de sa mère et mi-espagnole du côté de son père. D'où l'attirance évidente de Shura. En fait sa mère était une catin très belle que l'on payait cher. Mais la malchance a fait qu'elle est tombée amoureuse d'un de ses clients espagnols en voyage d'affaire qui disait l'aimer et vouloir l'emmener dans son pays pour l'épouser. La pauvre femme de tout juste une vingtaine d'années, encore naïve, l'a cru et elle a démissionné de sa maison close pour s'enfuir avec lui. Tu devines la suite ?
Angelo : Mais comment tu sais tout ça, toi d'abord ?
Aphro : C'est Shura qui me l'a raconté.
Angelo(vexé) : Il ne m'en a jamais parlé.
Aphro : deux raisons, la première car tu te fiches complètement de ce genre d'histoire.
Angelo : Ouais, pas faux.
Aphro : Et la deuxième, c'est qu'en fait, il ne s'est rien passé entre elle et Shura.
Angelo : QUOI ? Oh le lâcheur. Comment cela se fait-il ? Il avait l'air d'avoir le béguin avec cette petite.
Aphro : Laisse-moi terminer mon histoire. Donc la mère cette fameuse Eulalie s'est retrouvée abandonnée, sans toit, sans argent, pas de famille, son ancienne patronne ne voulant plus d'elle, et en plus c'était l'hivers. Mais elle a eu la chance de tomber sur notre Grand Pope qui l'a retrouvé frigorifié au milieu des rues du village de Rodorio. Shion lui a donné un refuge et du travail en tant que servante, tout semblait aller pour le mieux jusqu'à ce qu'elle découvre qu'elle était enceinte. Elle maudit cet enfant qui lui rappelait trop le souvenir de cet homme sans cœur. Et malgré les coups qu'elle se donnait sur le ventre dans l'espoir de le perdre, elle mit au monde une ravissante petite fille, la fameuse Eulalie.
Angelo : C'est bien jolie toute cette histoire mais je ne vois pas le rapport avec Shura.
Aphro : J'y viens. Cette petite chose était brune avec les yeux noirs, alors que sa mère était blonde aux yeux bleus. C'en fut trop pour la pauvre femme déjà fragilisée qui tenta d'étouffer le bébé. Heureusement, le pope qui venait s'inquiéter de sa santé lui retira l'enfant avant que n'arrive l'irréparable. Elle hurlait comme une hystérique et Shion n'eut d'autre choix que de la faire enfermer dans un hôpital psychiatrique où elle doit encore être d'ailleurs. Il confia la petite à une autre servante qui avait perdu son bébé et son époux. Elle l'appela Eulalie en rapport avec l'histoire de Sainte Eulalie, ce qui lui correspondait très bien. Tu connais cette histoire ?
Angelo : Non.
Aphro : En Espagne, au troisième siècle, Eulalie, encore enfant, ne supporte pas qu'on martyrise les chrétiens. Elle décide d'aller voir le juge du tribunal pour lui dire franchement sa désapprobation. Sa franchise n'est pas du tout appréciée. Bien qu'elle soit encore très jeune, elle est arrêtée, condamnée et martyrisée, vers les années 300. Le culte de l'enfant martyr se répand très vite dans toute la chrétienté, notamment en Espagne et en Gaule.
Angelo : Ouais, je vois le topo. Pauvre gosse, elle est au courant de cette histoire avec ses vrais parents.
Aphro : Oui et de ça qu'ils ont parlé avec Shura ce soir là. Elle n'avait que quinze ans et elle ne sentait pas de franchir le pas. Alors ils ont simplement parlé toute la nuit de leur histoire respective et Shura, en bon chevalier, décida de l'aider. Il l'emmena voir sa vraie mère dans cet asile, qui ne la reconnut pas et qui semblait aussi perdu qu'une autiste. Une femme autrefois si belle et aujourd'hui qui faisait soixante ans alors qu'elle n'en avait que trente-cinq. Shura fit des recherches sur son père qu'il retrouva. Un homme de plus de cinquante ans qui avait déjà une femme et des enfants plus vieux qu'Eulalie. Mais parait-il qu'il était enchanté de rencontrer sa fille, qu'il aimait sincèrement sa mère mais qu'il n'avait pu l'emmener avec lui. Il se proposa de prendre en charge la jeune fille, de lui payer les études qu'elle souhaiterait et de l'aider à devenir quelqu'un de bien plutôt que de moisir dans cet amas de ruine qu'était le Sanctuaire. Shura était heureux pour elle mais elle ne voulait pas le quitter. Il lui expliqua qu'une vie avec un chevalier d'or était impossible et qu'elle souffrirait peut-être comme sa mère. Alors il la laissa là-bas, lui promettant de revenir la voir, ce qu'il ne fit jamais.
Angelo : Et pourquoi ?
Aphro : Cette fille était si belle. Il était sûr qu'elle aurait trouvé quelqu'un et il n'aurait pas supporté de la voir avec un homme.
Angelo : Et pourquoi ?
Aphro (s'emporte) : Mais t'es con ou quoi ! Mais parce qu'il l'aimait. Le soir où il est revenu d'Espagne après l'avoir laissé, il est venu ici et il a pleuré toutes les larmes de son corps, et il m'a tout raconté. Pendant que TOI, tu draguais sans ménagement toutes les servantes que tu croisais dans le but de t'en mettre une par soir dans ton lit. Mais Shura pleurait la perte de son premier amour. Tu sais ce que c'est, enfin non tu ne sais pas, mais le premier amour, on croit toujours que c'est pour la vie. Il a mis du temps pour s'en remettre.
Angelo : Tu m'as raconté tout ça pour me dire la raison pour laquelle il était encore puceau. Oh donne-moi un mouchoir, je sens que je vais pleurer. Mais quelle larve ce Shura ! Je n'aurai pas pensé ça de lui.
Aphro : Je savais que tu n'aimais pas ce genre d'histoire. Mais c'est de notre pote dont il s'agit.
Angelo : Tu aurais pu me passer des détails de sa mère à la petite. Donc, C'est de cette fameuse Eulalie dont Shura est amoureux.
Aphro : Ah non, plus maintenant, le temps a passé et il a finit par oublier. Il aime une autre femme maintenant.
Angelo (au bout du rouleau) : ET TU M'AS POMPE L'AIR AVEC TON HISTOIRE A DORMIR DEBOUT POUR FINALEMENT ME DIRE QUE SHURA EN AIMAIT UNE AUTRE. »
Angelo regardait méchamment Aphro, mais se calma aussi sec en voyant que les rosiers lui tournaient de nouveau autour. Il se rassit, reprit sa tasse de café et but calmement. Les rosiers s'en retournèrent au jardin :
« Aphro : Cette histoire est si belle, ça finit bien pour la fille mais pas pour Shura. Bref, une autre femme a su prendre le cœur de notre espagnol. Il s'agit de notre chère rital au féminin, j'ai nommé Shina.
Angelo (recrache son café) : QUOI ? Cette vipère ne correspond pas du tout à notre Shura. Lui si calme et si loyal, elle si brute et autoritaire. Non, ça ne peut pas aller.
Aphro : Shina peut se montrer très douce et puis, je n'y suis pour rien si Shura la regarde amoureusement. Je crois que c'est depuis notre résurrection. Elle avait été désignée pour s'occuper des latinos, en outre, toi, Camus et Shura.
Angelo (tremble à ce souvenir): Ouais, tu parles. Une infirmière grande et énorme comme Aldé aurait à mon avis été plus douce qu'elle. Tu m'étonnes qu'on ait été les premiers sur pieds. Je tenais à ma peau moi.
Aphro : Et c'est les autres qu'il traite de chochotte. Je suppose que deux ritals chevaliers ensembles, ça doit faire des étincelles. Mais qui dit qu'elle n'était pas douce avec Shura.
Angelo : Sais pas, elle nous foutait dehors quand elle le soignait. Même Camus perdait son sang-froid face à elle.
Aphro : Elle souhaitait peut-être se retrouver seule avec lui. Pense ce que tu veux, moi je dis qu'ils vont bien ensemble.
Angelo : Ouais bon ok. Va pour Shura et Shina.
Aphro : Et puisque l'on parlait de servante…
Angelo : Ah non, tu ne vas encore me gonfler avec une de tes histoires.
Aphro : Mais non, c'est à propos d'Aldé. Apprend qu'il passe son temps à aider les servantes, et tu sais pourquoi ?
Angelo (mort de rire en imaginant le géant du sanctuaire avec une tenue de servante) : Non mais dis toujours.
Aphro : Et bien, un jour, quand j'étais chez lui, j'ai vu une petite fleur violette. Je lui ai demandé d'où elle venait et il m'a répondu en rougissant que c'était une jolie servante qui lui avait donné peu avant Hadès. J'ai gratté un peu il m'a avoué qu'il aidait là-bas pour avoir la plaisir de la voir. Scylia qu'elle s'appelle, un joli petit bout de femme de dix-neuf ans.
Angelo (pensif) : Scylia ? Ca me dit quelque chose. Elle serait pas rouquine avec de grand yeux bleus, petite, la peau blanche.
Aphro : Exact, une très belle femme.
Angelo (s'emporte à nouveau) : Un canon tu veux dire. La plus belle servante sans doute et aussi la seule qui ait repoussé toutes mes avances. Pourtant j'ai insisté, je lui ai tout promis, mais elle refusait toujours fermes et elle me narguait avec son sourire de poupée. Et elle préfère ce gros géant d'Aldébaran à un mec trop cool et trop sexy tel que moi.
Aphro (goutte sur le tempe) : Tu oublie modeste. Tu la croies idiote comme les autres cette petite. Tu lui as tout promis mais elle a bien deviné que tout ce que tu voulais, c'était la sauter et bye bye.
Angelo (vexé dans son amour propre) : Non, elle, elle aurait eu droit à un traitement de faveur. Mais puisqu'elle préfère le gros, et bien elle aura que dalle.
Aphro : Le gros comme tu dit, c'est notre collègue chevalier d'or qui a un gros complexe en ce qui concerne sa taille et qui te démolirai en moins de deux s'il t'entendait.
Angelo (prépare son poing) : Qu'il vienne, je l'attends.
Aphro : Ne t'emporte pas ainsi. Pas étonnant que Scylia n'est pas voulu de toi. Cette petite a l'air si douce, il lui faut un homme gentil et attentionné, comme notre Aldébaran, qui malgré sa corpulence, est le plus doux de nous tous, surpassant même Mü. Et pas une un homme grossier et prétentieux comme toi.
Angelo (regard menaçant à Aphro) : C'est de moi que tu parles ?
Aphro (parfaitement calme) : Attention aux rosiers.
Angelo (se rassied) : Hum hum, je voulais dire, tu as raison mais que veux-tu que j'y fasse. Je suis comme ça. Tant pis si ça a pas plu à cette poupée. Donc Aldé et Scylia. Il ne reste plus que Kanon. Tain pourquoi on se foulerait pour lui, c'est pas vraiment un chevalier d'Athéna, c'est un marina de Poséidon.
Aphro : Angie. Kanon est un chevalier à part entière même s'il ne cesse de s'engueuler avec Saga pour savoir qui porte l'armure lors des réunions officielles. Mais l'armure des Gémeaux l'a reconnu et il a combattu à nos côtés contre Hadès. En outre, il plus de mérite que nous deux.
Angelo (qui n'aime pas qu'on lui rappelle son glorieux passé) : Ouais, mais y a plus de chevalier dispo. C'est bête, on peut rien pour lui.
Aphro : A chaque problème sa solution. Kanon est atteint au même degré que les autres par le syndrome de déprime générale du sanctuaire. Ca a pas été facile mais j'ai réussi à dénicher de qui il était amoureux. Et c'est… (Roulement de tambour) Sorrente de la sirène maléfique. »
Cette fois, au lieu de le recracher, Angelo s'étouffa avec son café. N'arrivant pas à retrouver son souffle, Aphro vint s'asseoir à ses cotés pour lui taper dans le dos puis lui faire cracher le liquide à grand coup de méthode Heimlich. Technique maladroite de la part du poisson mais qui eut pour conséquence de faire rougir le fier cancer quand à sa proximité soudaine avec Aphrodite. Il se sentait bien là et se dit qu'il avait de la chance de se retrouver dans les bras du plus beau des chevaliers. Sans qu'il ne sache pourquoi, il simula une perte de connaissance pour qu'Aphro lui fasse du bouche-à-bouche. Seulement, le poisson paniqué ne sachant que faire et agissant sans réfléchir, entreprit de faire à Angelo, non pas un bouche-à-bouche, mais un massage cardiaque. N'ayant jamais vu ça ailleurs que dans cette série américaine où cette fille aux gros seins courait avec un maillot de bain rouge, il commença à appuyer non pas sur le sternum comme il faudrait mais sur l'estomac. Angelo fut surprit et cette pression soudaine sur son estomac lui fit rendre sur Aphro les divers petits gâteaux qu'il avait pu avaler :
« Angelo (se redresse soudainement) : %£$& Aphro, mais ça va pas la tête.
Aphro (dégoûté par le vomi et le peu de reconnaissance du Cancer) : Tu pourrais me remercier, je viens de te sauver la vie.
Angelo : Me sauver la vie ? Que dalle oui, j'étais conscient, je te faisais une blague. C'est toi qui a failli le tuer. »
Aphrodite analysa tout ce qui venait de se passer en une minute : Il l'avait aidé à évacuer son café qui s'était coincé et il l'avait recraché sur son précieux tapis ; il l'avait inquiété comme jamais en lui faisant croire qu'il faisait un malaise ; il lui avait vomi dessus et en plus, il l'insultait en disant que tout était de sa faute. Dégoûté et humilié par cet être sans cœur, il ordonna à ses ronces de le rattraper pour le punir encore. Angelo essaya de s'échapper mais n'y parvint pas et il se retrouva à nouveau torturé le temps que le poisson se nettoie et se change. Comment, se demandait-il alors qu'il cherchait des vêtements. Il avait senti son cœur battre à la chamade alors qu'il serrait Angelo contre lui, il avait senti une chaleur le long de son corps et redescendant même plus bas. Il avait même éprouvé une bouffée d'inquiétude jamais égalée quand il avait cru Angelo mourrant. Jamais son corps n'avait réagit de la sorte et cela lui fit comme une drôle d'effet. Il toucha son entrejambe gonflé à la simple pensée de ce souvenir. Il ne pouvait enfiler un de ses pantalons moulants, il se résigna donc à se soulager manuellement, stimulé encore plus par le rire hystérique d'Angelo provenant de la pièce à coté. Quand il fut calmé, il revint au salon où Angelo, plié en quatre de rire, se débattait comme un fou furieux :
« Angelo : Aphro… HAHAHA. Scuse moi. HAHAHA. Arrête les PITIE.
Aphro : Bon allez laissez le mes chéris.
Angelo (reprend son souffle) : %$£+&, elles sont coriaces.
Aphro : Qu'est-ce qu tu veux, c'est moi qui les ai élevés.
Angelo : Ca se voit. »
Angelo crut rêver quand il vit la main d'Aphro se tendre vers lui pour l'aider à se relever. En temps normal, il repoussait ce genre de main et se relevait seul, sa fierté l'emportant toujours. Mais cette fois-ci, il se laissa tenter par cette main blanche qu'on n'aurait jamais cru qu'elle appartenait à un chevalier et qu'elle avait fait du mal. Il savait qu'Aphro n'aimait pas blesser les gens, comme Andromède, mais son statut ne lui ayant pas laissé le choix. Une fois debout, les yeux bleus nuit du Cancer rencontrèrent ceux bleus du ciel du poisson. Quelques secondes qui parurent une éternité et Angelo sentit aussi une chaleur l'envahir comme tout à l'heure. Il se dit qu'il était là depuis trop longtemps et qu'il devait s'éclipser avant de devenir fou :
« Angelo (bégaye) : Hum, pardon… pour le tapis. Je vais essayer de le nettoyer.
Aphro (attendri par le ton d'Angelo) : Laisse, il est vieux, je vais le jeter. Il me plaisait pas de toute façon. Il appartenait à mon maître qui avait des goûts de chiotte.
Angelo : Si tu l'as gardé, c'est que tu le considérais comme un souvenir de ton maître.
Aphro (désigne son armure) : J'en ai d'autre. Te fais pas de bile.
Angelo : Bon, si tu le dis. Finissons-en tu veux. Nous avons dit Kanon et Sorrente. Ca va pas être une partie de plaisir. Cette sirène est collée à Julian Solo. Je me demande s'ils ont une relation.
Aphro : C'est aussi ce que croit Kanon, mais j'ai mené mon enquête et figure toi que non, il sont seulement collègues. Et puis Julian est hétéro.
Angelo : Tu sais beaucoup de choses toi. Une vraie commère.
Aphro : C'est un peu mon hobby avec mes chéris.
Angelo : Mais si tu sais tout ça, pourquoi tu n'as rien fait.
Aphro : C'est là que ça coince, je devine qui en pince pour qui, mais je suis incapable d'élaborer un plan pour les caser. Et comme par hasard, un bel ange a croisé mon chemin pour m'aider dans ma lutte.
Angelo (l'air ahuri) : C'est de moi que tu parles quand tu dis un bel ange ?
Aphro : Je trouve que cette nomination te va bien.
Angelo : Que dalle, j'accepte certaines choses mais pas ça. Le Angie passe encore, mais pas bel ange.
Aphro : Mais oui, mais oui. Bref, es-tu prêt à m'aider dans la quête rétablir l'harmonie au sanctuaire ?
Angelo (motivé) : Et comment ! C'est à la base pour ça que j'étais venu. Tu as fait une bonne partie du boulot en trouvant pourquoi cette morosité. Maintenant à moi de jouer. Avec mon génie, on va les décoincer toute cette bande de lopette. On va se marrer, surtout avec les réticents comme les Médiatation's men, ou le Mister Iceberg.
Aphro : J'ai des doutes quand à ta patience légendaire.
Angelo : Tu me connais pas, je suis un génie, rien ne me résiste. Tu marches avec moi, bien sûr, plus on est de fou, plus on rie.
Aphro : Evidemment. Alors notre mission, si nous nous l'acceptons, c'est de réussir à caser Shion avec Dohko, Aiolia avec Marine, Aldébaran avec Scylia, Camus avec Milo, Mü avec Shaka, Aiolos avec Saga, Shura avec Shina, Kanon avec Sorrente.
Angelo : J'accepte la mission, on commence dès demain.
Aphro : Par qui on commence ?
Angelo : Je sais pas, le premier qu'on croisera. Rendez-vous demain à l'entraînement, on verra à ce moment-là. Bon, sur ce je te laisse, faut que je réfléchisse à mes plans géniaux. »
Angelo dit ça en quittant le temple et en descendant gaiement les escaliers jusqu'au quatrième temple. Aphro le regarda jusqu'à ce qu'il soit hors de sa vue. Puis il rentra et s'assit à sa cuisine. Il était l'heure de souper mais il n'avait pas faim. Tout son esprit était focalisé sur le quatrième gardien. Il hantait son cerveau comme jamais, lui renvoyant diverses images de lui. Son corps s'enflamma à nouveau. Mais qui lui arrivait-il ? Et en plus, il allait devoir travailler avec lui, donc il serait quotidiennement soumis à cette torture. Il se mit à maudire toute ces servantes qui avait pu un jour se retrouver dans le même lit que lui. Il se surprit même à vouloir se déguiser en servante pour espérer subir le même sort. Il semblerait que le syndrome de dépression générale du sanctuaire était en train de le toucher à lui aussi.
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Angelo chanta tout le long de la descente mais plus il s'éloignait du temple des poissons, plus son cœur n'y était plus et sa bonne humeur retombait. Une fois arrivé chez lui, il cassa toute la vaisselle qui était sur l'égouttoir et frappa de son poing fort sur la table de sa cuisine, qui se fissura sous le choc, avant de le laisser glisser au sol. Mais bon sang, mais que lui arrivai-il ? Il se sentait encore bien ce matin. Il alla dans sa chambre et se décida à se coucher, ne trouvant rien d'autre à faire en attendant de rejoindre Aphrodite demain aux entraînements. Et pourquoi Aphro d'ailleurs ? Et pas les autres ? Et pourquoi pas ses potes Milo et Shura ?
Il regarda son lit en ferraille avec ses barreaux, qui avait accueilli tant de femmes. Ces barreaux, il s'imagina y attacher Aphrodite nu et de le chatouiller pour se venger de cet après midi. Il fut d'ailleurs déçu qu'il se soit fait torturer par ses rosiers et non par ses doigts fin. Ses doigts qu'il voudrait sucer… Rah mais qu'est-ce qui lui prenait ? Aphro était un ami d'enfance rien de plus. Il balança tous ses vêtements, se coucha et serra contre lui la fameuse peluche Sébastien de la petite sirène. Il envia la peluche Nemo qui devait actuellement se trouver dans les bras du poisson.
Maudit Aphrodite (le chevalier des Poissons) et maudite Aphrodite (le Déesse de l'amour).
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Fin du premier chapitre, j'espère que cela vous plait et vous incite à lire la suite. Allons voir de plus près comment notre duo du Styx (il est nul ce surnom que j'ai donné mais bon) va s'y prendre pour accomplir cette mission impossible. Angelo va-il perdre la tête ?
N'oubliez pas les coms.
Note de l'auteur : Certains détails comme le fait qu'Aphro ne soit pas orphelin et l'histoire d'Eulalie ne sont pas à négliger. Mais ils ne réapparaîtront que beaucoup, beaucoup plus tard.
