FICTION

Prologue

Le département des mystères avait toujours été pour Hermione Granger un endroit sombre et, comme l'indique son nom, mystérieux. Il lui avait toujours procuré une étrange sensation de malaise et d'inconnu. Cela l'énervait d'ailleurs au plus haut point quand on connaissait sa manie de toujours vouloir tout savoir. Tous ces murs si grands et noirs ; cette arcade où se mouvait un tissu blanc presque transparent dans lequel on pouvait aisément passer sa main ; cette atmosphère de vide total et de peur. C'était aujourd'hui la troisième fois qu'elle venait dans cette partie du Ministère. Jamais elle ne savait ce que son ravisseur y faisait. Chaque fois qu'on l'emmenait, c'était uniquement pour une question de sécurité et non pour la promener. Et comme à chaque fois, on la rendait muette et aveugle. Cela lui rappelait sa première venue ici.

Sirius était aux côtés d'Harry, se battant contre Lucius Malfoy et un autre homme. Le reste des membres de l'ordre du Phénix se bataillaient contre les mangemorts, tandis que le petit groupe d'élèves était resté derrière le rocher sur lequel se trouvait l'arcade. Voyant Sirius et Harry perdre la bataille, Hermione décida de venir à leur secours. Malgré leurs cris, ses amis ne purent la retenir. Quand Hermione a une idée en tête, on ne peut pas l'arrêter. Ainsi, elle courue vers son ami et son parrain et combattue avec eux. Ils commençaient à reprendre le dessus. Mais, alors que Lucius Malefoy allait récupérer la prophétie, un de ses comparses arriva derrière eux et stupéfixia Hermione avant de lui prendre sa baguette. Le blond s'empressa d'attraper la brune par le bras et de pointer son arme sous sa gorge.

Pensais-tu que des enfants avaient la moindre chance de gagner face à nous ? Regarde… Ta misérable sang-de-bourbe risque de perdre la vie d'une minute à l'autre si tu ne me donne pas la prophétie. N'as-tu pas envie de connaitre la raison de ta légendaire cicatrice ? Pourquoi as-tu survécu alors que n'étais qu'un nourrisson ?

Harry regarda la sphère embuée, puis son amie. Sirius semblait tout aussi anxieux. Il ne voulait ni perdre son amie, ni voir Voldemort découvrir le secret qui lui permettrait de l'anéantir.

Ne lui donne pas ! hurla Hermione.

Tais-toi, infâme moldu ! susurra Lucius à sa prisonnière. Très bien. Je suppose que ce silence dénonce ton choix. Granger, prépare-toi à mourir.

Hermione ferma les yeux et une larme coula le long de sa joue. Elle ne s'était pas préparée à mourir, mais si cela devait être nécessaire pour sauver Harry, elle n'opposerait pas de résistance. Elle sentit le bout de la baguette de son agresseur se déposer dans son cou. Puis, plus rien. Elle entendit juste ses amis crier son nom. Une douleur lui empoigna alors l'estomac, comme si elle on la forçait à passer dans des tuyaux extrêmement étroits. Lorsque ses paupières se rouvrirent, elle s'étonna de se trouver dans une pièce qui lui était inconnue. Des murs de pierre l'entouraient, ainsi qu'un sol en damier et des colonnes de marbres. Elle regarda son corps et le toucha. Elle se sentait encore vivante. Pourtant, l'était-elle vraiment ? Et quel était cet endroit où elle se trouvait ? Elle se releva et marcha dans la salle, cherchant une quelconque sortie, un simple indice qui l'aiderait à sortir d'ici. Il faisait sombre, et elle ne put distinguer quelque chose. Il n'y avait pas une fenêtre, pas même une lumière. Elle se résolue alors à s'asseoir et attendre. Qu'était-il advenu d'Harry et des autres ? Étaient-ils encore vivants ? Avaient-ils réussis à s'en sortir ? Tant de questions sans réponses. Au bout d'un certain temps, un cliquetis de serrure se fit entendre. Hermione, s'étant assoupie, ne réagit pas tout de suite. C'est seulement lorsqu'une porte s'ouvrit qu'elle se réveilla en sursaut.

Qui est là ?

Pour toute réponse, elle obtint des bruits de pas. Son corps se mit à trembler lorsqu'elle aperçut quelqu'un, une cape recouvrant entièrement son corps, un masque sur le visage, et un poignard à la main. Mais elle ne recula pas. Elle n'était pas une Gryffondor pour rien. Au lieu de ça, elle se leva et défia du regard le mystérieux homme.

Qui êtes-vous ?

As-tu peur, infâme sang-de-bourbe ?

Elle ne cilla pas à l'attente de l'insulte. A force de l'entendre pendant de nombreuses années, elle avait pris l'habitude et cela ne la touchait plus.

Non, mentit-elle. Je ne vois pas pourquoi, puisque je suis déjà morte !

Qu'est-ce que tu racontes, espèce d'idiote ? Tu as juste transplané !

Quoi ?

Tu ne sais même pas faire la différence entre la mort et le transplanage… Tu ne mérites pas d'être dans le monde magique, sale moldu !

Son cœur fit un bon dans sa poitrine et sa peur redoubla d'intensité. Maintenant, elle risquait réellement de mourir. Cet homme n'allait sûrement pas être clément avec elle. Soudain, son dos heurta le mur. Il n'y avait plus d'issue. Complètement désarmée, elle ne pouvait rien faire. L'homme enleva son masque qu'Hermione reconnu comme étant celui d'un mangemort et s'avança vers elle. Ses cheveux blonds, ce teint pâle, ces yeux bleus-gris, ce nez pointu. Tout lui était détestable. Tout ce qui caractérisait un Malfoy. Et ici, il s'agissait de Lucius Malfoy.

Que me voulez-vous ? Où sont Harry et les autres ?!

Ton ami Potter et les autres idiots s'en sont malheureusement sortis. Mais toi… Tu es à ma merci…

Le blond s'approcha de plus en plus d'une Hermione terrorisée. Qu'allait-il lui faire ? La tuer ? La torturer ? Ou bien les deux ? Mais Hermione n'était pas du genre à se laisser faire. Malefoy n'eut pas le temps de dire Quidditch qu'elle était partie en courant vers la sortie. La brune n'était plus qu'à quelques centimètres de la porte quand celle-ci se referma. Elle était bel et bien piégée, prisonnière du bourreau. « Non… Non, ce n'est pas la fin. » pensa-t-elle. La mine déconfite et le regard humide, elle releva la tête pour faire face à l'homme qui s'avança lentement vers elle, prenant un malin plaisir à la voir s'angoisser.

Tu comptais t'échapper si facilement ?

Elle ne répondit rien et se contenta de garder la tête haute. Il se rapprocha dangereusement d'elle. Et près. Beaucoup trop près à son goût. Attendant le verdict, elle ferma les yeux le plus fort qu'elle le put, essayant de partir loin de cette triste réalité.

Endoloris!

La lionne tomba à terre en hurlant de douleur. Alors ça faisait cet effet la d'être torturé ? Avoir l'impression que quelqu'un vous déchire la peau, vous broie vos entrailles et brûle votre tête ? Préférer mourir plutôt que de subir ne serait-ce qu'une seconde de plus cet abominable sortilège ? Après ce qui sembla être des heures de souffrance, Hermione reprit son souffle. Le bourreau venait de lever le sort. Mais son calvaire était loin d'être terminé. Il recommença une dizaine de fois son acte de torture. Elle le supplia de la tuer. Mais il ne l'écouta pas et continua de la faire souffrir le plus longtemps possible. Commença alors pour Hermione la plus horrible de toutes les vies.