One-Shot: Plus tu réfléchiras, moins tu comprendras! C'est ça, d'être dans Gintama…
PARTIE I
Gintoki ne pouvait que cligner des yeux. Dans une telle situation, que vouliez-vous qu'il fasse d'autre? Après tout, personne ne voulait jamais avoir à vivre de genre de chose - que ce soit du point de vue permanenté…que de celui de Toushirou. Le policier semblait lui-aussi incapable de réagir, planté à quelques mètres du Yorozuya, sa cigarette se consumant sans qu'il ne le remarque.
Nous étions en milieu de soirée dans une des nombreuses rues de Kabukichou. Comme partout ailleurs dans le quartier, l'ambiance était à son beau fixe dans chacune des échoppes. Des salaryman qui viennent décompresser après de longues heures de travail, des groupes d'étudiants en goukon, des âmes solitaires en quête de compagnie pour la nuit…et se mélangeant à ce folklore de joyeux ivrognes, viols pouvez trouvé un samurai argenté au regard de poisson mort. Un Sakata Gintoki qui appréciait son sale après une journée pour une fois pro-active. Il n'avait invité personne à le rejoindre - ni son partenaire de beuverie le MADAO national, ni son petit-ami mayora. Il se sentait d'humeur ce soir là à descendre les verres sans s'embêter de compagnie, voulant juste se laisser légèrement aller à la chaleur intoxicante de l'alcool. Cet isolement voulu eut vite fait de se retourner contre lui!
Après tout, qui disait « absence de compagnie », disait « personne pour l'arrêter ». C'est donc parti bien plus loin sur la route de l'ivresse que prévu que le permanenté quitta l'izakaya qui l'avait accueilli, déjà en quête de son prochain pub. Mais avant même de pouvoir descendre la rue de quelques pas, l'argenté intoxiqué avait eut vite fait de perdre le fils de ses pensées et de partir ailleurs. C'est-à-dire vers une jeune fille debout près d'un mur qui s'était laissée piéger sans trop rechigner. Une main posée sur l'enceinte et penché vers la demoiselle déjà rougie par l'alcool, Gintoki lui avait sorti ses habituelles répliques qui en temps normal lui valait un bon passage à tabac - autant de la part de la gente féminine que de celle d'un certain policier souvent rouge jusqu'aux oreilles. Mais voilà! L'alcool avait un bon effet sur ce genre de situation - non seulement le parti adverse n'avait plus toute sa tête mais en plus, cela rendait la voix du Yorozuya légèrement plus profonde, plus mystérieuse.
C'est avec un sourire en coin que Gintoki avait prit en note cette dernière information, songeant déjà à quant il pourrait s'en servir avec son vice-commandant personnel. Le permanenté avait eut vite fait de perdre toutes ses couleurs de dé-saouler littéralement d'un seul coup quand il avait remarqué la présence de nulle autre que l'homme qui occupé ses pensées. C'est donc comme cela que nous arrivés dans cette situation. Un Gintoki penché vers une jeune fille à moitié endormie contre un mur; et un Hijikata planté au-milieu de la rue, yeux fixés sur l'argenté. De longues secondes passèrent sans que ni l'un ni l'autre ne bouge - la fille s'était écoulée, partie pour le pays des rêves…
⁃ Mais ça tout le monde s'en fiche royalement! hurla mentalement Gintoki, soudain recouvert de sueurs froides. Ce qui est important est ce que moi, Sakata Gintoki, personne principal, doit faire pour garder ma tête - et mon entre-jambe! - en un seul morceau! Vite, quelque chose, n'importe quoi! paniqua le permanenté en sentant ses pupilles presque danser dans leurs orbites. Il faut que je dise quelque chose avant que Oogushi-kun ne se fasse de fausses idées! Parce que je ne faisais rien, je le jure! On pourrait le croire mais non, vraiment! Je lui ai juste un peu parlé, à cette fille - c'est pas interdit, si?
⁃ Alors pourquoi est-ce que tu étais penché sur elle comme ça?
⁃ Eh? Zura? Qu'est-ce que tu fiches dans ma tête?
⁃ Zura jaa nai, Katsura da! résonna bien trop fort la voix du Jouishishi. Réponds à la question, kono-bakachin!
⁃ Rien, mai pour rien je te dis! Le mur avait l'air seul alors sans y penser, naturellement…
⁃ Rien est naturel chez toi à part ta permanente raté. Tu pensais à des choses pas nettes, avoue-le, Gintoki.
⁃ La seule chose pas nette ici c'est toi, Bakasugi! Pourquoi tu débarques toujours quand on a pas besoin de toi? Pas qu'on ait jamais besoin de toi de toute façon!
⁃ Kisamaー!
⁃ Et tu l'as lut toi-même! Je ne pensais à rien d'autre que Oogushi-kun!
⁃ Huh…Des choses pas nettes avec un chien du bakufu…, tiquèrent autant Katsura que Takasugi.
⁃ Oh! Un chien? Kintoki! Tu as adopté un chien? Tu as bien raison, surtout en ces temps si…!
⁃ Urusai!
Et alors que Tatsuma se faisait rembarrer par les voix dans sa tête, Gintoki trouva finalement la force de se redresser pour faire correctement face à son compagnon. Hijikata n'avait toujours pas bougé - pas même pour jeter son mégot maintenant éteint. Il portait son yukata noir, ce qui voulait dire qu'il était là en sortie privée - s'était-il aventuré dans Kabukichou dans l'espoir de croiser un certain permanenté? ou peut-être qu'il était en direction du bureau du Yorozuya, tout simplement? Ce genre de phrases pleines d'espoir dansaient quelque peu dans l'esprit de l'argenté - mais son cerveau étai tellement occupé à essayer de le sortir de ce mauvais pas qu'il n'arrivait pas vraiment à les assimiler. Plusieurs secondes…une minute…C'est finalement alors que Toushirou baissait son bras qui tenait sa cigarette et que son cerveau était vraiment au bord du court-circuité que le samurai décida finalement d'agir - simple et direct, il ne lui restait que ça!
⁃ Toushir…
Un pas en avant, une main levée…Gintoki ne put pas terminer. Parce que le policier venait littéralement de lui tourner le dos pour disparaître dans le raz-de-marée de gens qui avaient inondé la rue. Le permanenté ne put même pas réagir - son cerveau venait vraiment de griller, de la fumée sortant de ses oreilles alors que la réalisation lui tombait dessus…Il était condamné…
Quelques jours après cette rencontre fatale…Gintoki n'avait pas eut le courage de faire le premier pas et d'aller trouver Toushirou pour dissiper le malentendu. Comment vouliez-vous qu'il le fasse après une telle réaction? Hijikata l'avait juste ignorée - tout bonnement ignoré, comme-ci il ne le connaissait pas, comme-ci il n'existait pas. Le Yorozuya avait apprit à connaître le policier avec le temps - il le connaissait mieux que quiconque! Il s'était donc prépare ce soir là à essuyer toutes sortes d'attaques - coups de poings, coups de pieds, insultes, katana…
Il s'était conditionné pour tout encaisser pour ensuite donner plus de poids à ses explications. Mais ça…jamais encore Toushirou ne l'avait tout simplement éjecté de son monde conscient! On dit souvent que le fait d^'être ignoré est la pire des punitions. Qui que ce soit qui ait dit cette phrase, Gintoki avait bien envie d'aller lui en mettre une pour la véracité de ses dires.
⁃ Huh…
Soupirant pour lui-même, le Yorozuya continua à marcher sans but précis, essayant de trouver une solution à ses problèmes…ou juste le courage nécessaire pour affronter Toushirou. Un courage dont il aurait besoin…dans la seconde si possible!
⁃ C'est quoi ce timing?! explosa mentalement l'argenté. Quoi? Maintenant il me suffit de penser à oogushi-kun pour qu'il apparaisse, c'est ça? C'est quoi ce pouvoir bien trop pratique?!
Parce que oui! De toutes les personnes que Gin aurait put croiser dans les rues d'Edo, il avait fallut qu'il tombe sur le seul et l'unique Hijikata Toushirou - encore une fois habillé de son yukata de jours de congés.
⁃ L'enfoiré…, gronda pour lui-même le samurai. Et il ose dire après que son travail est le plus important pour lui - il a pas l'air de se sentir bien coupable de prendre des jours de repos à la suite! Si tu as autant de temps libre, tu devrais juste venir passer du temps avec mois, espèce de-ah.
L'argenté venait de se déprimer tout seul en se rappelant pourquoi est-ce que le vice-commandant ne l'avait pas contacté. Et alors qu'il était bien parti pour retomber dans une spirale de désespérée, Gintoki remarqua finalement devant quoi Hijikata se tenait.
⁃ Huh…Une agence de voyage? murmura l'argenté en laissant son regard parcourir la vitrine recouverte d'affiches. Est-ce qu'il prévoit un voya-ah…AAAAAAAH!
Ce cri mental fut accompagné d'une petite danse sur place avant que le permanenté ne se fige, blanc jusqu'aux lignes de son pantalon. Là, tout en bas de la glace devant laquelle Toushirou se tenait d'un air bien trop décidé, une certaine publicité qui fit s'hérisser tous les poils du corps du Yorozuya:
« Envie de laisser une forte dernière impression? Marquez le coup avec un enterrement dans l'espace! Tout se fait en un click! »
⁃ Je suis mooooorrt !
C'était fini pour lui - dans tous les sens du terme…Toushirou ne voulait plus le voir, plus l'entendre, plus avoir à respirer le même air que lui - si le Death Note venait soudain à tomber dans les mains du vice-commandant, Gintoki était certain qu'il serait déjà mort dans d'atroces souffrances il y a longtemps. Et il ne fut que confortait dans ce destin néfaste qu'était le sien dès le lendemain de sa découverte.
⁃ Oi, Sougo, tonna soudain une voix quelque peu grognant que le permanenté aurait reconnut entre mille.
C'est bien malgré lui que le samurai réagit à l'entente de ce timbre qui le faisait toujours autant vibrer. Se redressant d'un coup sur le banc où il était entrain de s'apitoyer sur son sort, il paniqua quelque peu en voyant les deux officiers entrer dans le parc. C'est sans réfléchir qu'il plongeât derrière un arbre - hors de vue mais toujours à portée de voix.
⁃ Hijikata-san? appela le capitaine de la première division après un petit silence
⁃ Dit, Sougo…, commença finalement Toushirou. Où est-ce qu'on peut trouver un bazooka dans le coin?
Le blondinet ne put que s'arrêter pour regarder son supérieur en clignant des yeux - alors que derrière son arbre, Gintoki transpirait comme jamais.
⁃ Bazooka?! Iyaah! Je ne veux pas me faire exploser par un bazooka - y-a plus sûr comme mort!
⁃ Hijikata-san…, souffla finalement Okita, ramenant l'argenté au moment présent. Vous n'avez pas besoin de demander voyant! répondit-il bien trop légèrement. J'ai toujours un bazooka de prêt pour…vous exploser la tête…
⁃ On parle pas de moi là, espèce de prince des sadique! rugit immédiatement Hijikata, s'étant attendu à une réponse comme celle-là.
⁃ Non…? Alors est-ce que ce serait à propos de Danna peut-être?
Entendant sa personne apparaître dans la conversation, Gintoki ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil au deux hommes - le regrettant bien vite! Il serait à jamais traumatisé par ce regard assoiffé de sang que Toushirou offrait à voir…
⁃ Huhuhu…Arrêtez Hijikata-san, vous allez faire peur à tout le monde avec une telle expression…, ricana le capitaine, pas du tout affecté.
Et c'est toujours sous le choc de l'invincibilité d'Okita et de la détermination meurtrière du vice-commandant que le Yorozuya erra tout l'après-midi dans Kabukichou, tel un fantôme en quête de paix de l'âme. Paix que l'argenté pensait pouvoir trouver chez lui malgré l'estomac sur pattes, les lunettes porteuses d'Otaku et le monstre blanc qui s'y trouvaient. Il n'aurait jamais cru qu'en cette fin de journée, il y trouverait aussi un démon nicotineux.
⁃ Huh? Le bokuto de Gin-san? s'exclama Shinpachi alors qu'il descendait les dernières marches pour être à la hauteur de Hijikata, debout devant chez Otose. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Hijikata-san…
Le samurai n'entendit pas la suite de sa phrase, une voiture ayant obstrué son champ de vision et couvert les mots de l'adolescent. Quand Gin put à nouveau voir les deux samurai, il fut accueilli par l'image d'un Hijikata Toushirou particulièrement remonté - il montrait même les dents!
⁃ Maa…Gin-san a toujours son bokuto sur lui alors vous risquez d'avoir du mal à-ah! se coupa soudain Shinpachi en regardant clairement son patron. Quand on parle du loup - Gin-san!
C'est à la vitesse de la lumière que Hijikata fit volte-face, soudain sur ses gardes. Et quand le regard des deux hommes s'accrocha, Gintoki aurait put jurer que le coup de jus qui lui avait remonté la colonne vertébrale…avait frappé tout aussi violemment le vice-commandant. Mais c'est sans un mot que le brun se détourna en amenant sa cigarette à sa bouche, disparaissant au loin - comme ce soir là…
⁃ Toushirou…, souffla l'argenté, le coeur serré.
C'est donc le coeur lourd que deux jours plus tard, Gintoki se présenta au QG du Shinsengumi. Ça ne pouvait juste pas continuer comme ça! Le Yorozuya était en tord - tout le monde savait qu'il était en tord! Qu'il méritait le traitement que Tpushirou lui faisait subir, que ce serait tout à fait normal qu'il disparaisse de la surface…Oui, il l'acceptait - mais pas avant d'avoir put s'expliquer et s'excuser auprès de son partenaire! Il n'en pouvait juste plus de cette situation qui lui tordait les entrailles…
⁃ Ah! Danna! s'exclama Yamazaki au détour d'un couloir. Qu'est-ce que vous-mais comment vous êtes entrés?
⁃ Jimmy…Tu n'en as pas assez de me demander ça à chaque fois? Tu sais pourtant bien que je suis un habitué.
⁃ Ne parlez pas du QG comme d'un bar, vous voulez? le réprimanda Sagaru. Moo, Okita-taichou…C'est encore sur moi que ça va tomber quand Fukuchou l'apprendra…
⁃ En parlant d'Oogushi-kun…, transita habillement le permanenté. Je viens de passer par sa chambre mais y-avait personne. Okita-kun m'a pourtant assuré qu'il était là.
⁃ Ah! Hijikata-san s'est enfermé dans la cuisine depuis ce matin. Je ne sais pas trop ce qu'il fait mais si j'étais vous, j'éviterai de m'approcher. Les cris qui sortent de la pièce sont mêmes pires que ceux de Kondou-san le jour de la Saint-Valentin…
Et sur cet avertissement, Yamazaki reprit simplement son chemin, laissant un Yorozuya un peu perplexe. Perplexe mais décidé! C'est pourquoi c'est à grands pas qu'il partit pour la cuisine, se perdant deux-trois fois avant d'arriver à destination. Et bien oui, techniquement, il ne connaissait que la chambre de Toushirou dans la baraque…Quoi qu'il en soit - c'est après plusieurs détours que Gintoki arriva finalement devant la cuisine. Silencieuse…Il avait pensé se guider au pire aux cris mais non, pas un bruit ne s'échappait de la pièce, c'était à se demander s'il y avait vraiment quelqu'un dedans. Mais le permanenté était quasiment sûr que si - si son nez était une quelconque garantit. Il n'insinuait pas qu'il pouvait tracer Hijikata qu'à son odeur - pas encore! - mais un parfum sucré s'échappait de derrière les portes. Des effluves toutes chaudes et pleines de douceur, comme un…
⁃ Gâteau, souffla précipitamment Gin.
Et sa partie roi du sucre prenant le dessus, c'est sans attendre qu'il ouvrit la porte pour voir sa théorie confirmée…quand un gâteau s'écrasa soudain sur son visage, accompagné d'un cri de rage.
⁃ Huh?!
Gintoki entendit l'exclamation de Hijikata mais ne put pas en assimiler plus. Les larmes aux yeux, il ricana doucement derrière la pâtisserie toujours encastrée dans son visage - un rire résigné et amer…comme la mayonnaise qui recouvrait le pauvre gâteau.
⁃ Aha…maintenant c'est sûr…, pensa doucement Gintoki. Toushirou me hait…
Et sur cette pensée, le Yorozuya tourna de l'oeil, véritablement achevé par la mayonnaise.
⁃ Huh…Huh-Guh…Sniff…
⁃ Gin-san! Arrête de faire pousser des champignons dans le placard et va te débarbouiller!
⁃ …yada…
Et sur ce simple mot, le permanenté ferma la porte du placard de sa chambre au nez de Shinpachi. Il tint fermement le battant du fusuma durant quelques secondes pour s'assurer que le lunetteux n'essaye pas de la ré-ouvrir. Quand rien ne se passa, le samurai retourna à sa pose du dépressif - tourné vers le mur, genoux ramenés à sa poitrine et bras serrés autour, geignant doucement dans ses jambes.
⁃ Moo, Gin-san… soupira Shinpachi de l'autre côté du placard.
L'argenté était comme ça depuis qu'il était revenu du QG du Shinsengumi quelques jours plus tôt. L'adolescent ne savait pas trop ce qui s'était passé mais pour que Yamazaki soit obligé de ramener en voiture un Gintoki à moitié assommé et recouvert de mayonnaise, ça n'avait pas dut être un après-midi bien joyeux.
⁃ Mais quand même, c'était il y a trois jours! Il est temps de t'en remettre, Gin-san! pesta quelque peu l'Otaku, mains sur les hanches comme une mère fâchée.
⁃ Veux pas…, fut la réponse bougonne de Gintoki. Ça te concerne pas alors va sauter d'un pond et voir si cette chose qui te sers de porteur flotte, Damegane!
⁃ C'est sensé vouloir dire quoi ça?! gronda le lunetteux. Si aujourd'hui n'était pas spécial, je te jure que…
⁃ Laisse tomber, Shinpachi, intervint Kagura en entrant dans la chambre. Les garçons ont parfois besoin d'être seul avec leurs champignons, tu ne peux pas comprendre…
⁃ Euh…Kagura-chan, je te rappelle que je suis un garçon moi-aussi. Et ce que tu viens de dire peut être interprété de trop de façons alors ne le redis plus jamais.
⁃ Quoi qu'il en soit…Gin-chan! Shinpachi, Sadaharu et moi, on va chez Anego. Une fois que vous aurez fini, dépêchez-vous de nous rejoindre, okay!
⁃ Et n'oublie pas d'au-moins te changer avant que ton invité n'arrive!
Sur ces derniers mots, les enfants quittèrent la chambre. Du bruit parvint au samurai du salon avant que les pas de Sadaharu ne résonnent dans tout l'appartement. La porte d'entrée s'ouvrit et le bourdonnement d'une conversation se devina avant que le fusuma ne soit finalement fermé. Le silence se fit alors dans l'appartement des Yorozuya. Et Gintoki se retrouva donc avec plus rien sur quoi se concentrer. Ce qui lui permit de finalement assimiler ce que Shinpachi avait dit.
⁃ Invité…? Vous…? murmura-t-il. Quel invit…?
Mais il ne termina pas sa phrase. Ses sens aiguisés par toutes ces années de combats avaient repéré quelque chose - une présence…juste devant son placard. Le permanenté avait l'impression de reconnaître cette aura mais il n'osait se l'imaginer - se laisser aller à espérer…Tout doucement, le samurai se retourna en ouvrant la porte de son refuge, tous ses sens en éveille. Il ne s'était pas trompé.
⁃ A quoi tu joues la dedans?
⁃ T-Toushirou…
Car c'était bien lui - Hijikata Toushirou en chair et en os dans sa chambre, une cigarette à la bouche et une main dans son yukata noir. Gintoki ne sut juste pas comment réagir, gardant les yeux rivés sur le visage de son partenaire. Et alors que celui-ci levait la main pour prendre sa cigarette, l'argenté déglutit bruyamment malgré lui.
⁃ Yorozuya…, reprit alors le vice-commandant,…il faut qu'on parle.
Gintoki sentit son coeur s'arrêter dans sa poitrine - c'était la fin…
Si le silence pouvait tuer…Gintoki serait mort et ressuscité plus de fois que Son Goku dans Dragon Ball Z! C'était sur des jambes tremblantes que le samurai s'était extirpé de son placard, se mettant à la hauteur du policier. C'est sans un mot que celui-ci s'était installé à genoux au milieu de la pièce, invitant l'argenté à faire de même. Seulement l'argenté était tellement nerveux qu'il ne pouvait s'asseoir normalement - jambes serrées et mains sur les genoux, il était droit comme un piquet malgré sa tête baissée. En face de lui, Hijikata avait l'air moins remonté mais quelque peu prit par ses pensées. De longues secondes passèrent…une minute…le policier termina sa cigarette et jeta son mégot dans son cendrier portatif…et finalement, toute son attention fut sur Gintoki qui se mit à transpirer malgré lui, sentant le regard d'acier le vriller sur place. Déglutissant à nouveau, c'est en prenant tout son courage que le Yorozuya releva finalement la tête…pour voir quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas: un Hijikata Toushirou profondément incliné devant lui.
⁃ Toushir…
⁃ Je suis désolé, Gintoki! s'excusa vivement Toushirou, scotchant le permanenté sur place. Je t'assure que j'ai cherché partout, que j'y ai pensé pendant des jours, mais au final, je n'ai rien trouvé…Je suis désolé…
⁃ De…quoi? balbutia finalement l'argenté, totalement perdu. De quoi tu parles?
⁃ De…de ton cadeau d'anniversaire…, souffla à mi-voix le vice-commandant, soudain courge.
⁃ Ca…deau…?
Et comme prit d'une soudaine réalisation, le permanenté tourna la tête vers le calendrier - oui, ils étaient bien le 10 octobre…c'était vraiment son anniversaire…Les yeux écarquillés par l'émotion, Gintoki sentit ses lèvres trembler, le forçant à se les mordre pour essayer de garder un certain contrôle sur son coeur qui semblait sur le point d'exploser.
⁃ Je suis vraiment désolé! répéta encore une fois Hijikata sans se redresser. En contre-partie, tu peux me demander tout ce que tu veux! Si c'est dans mes moyens, je te promets de le…
Mais Hijikata ne put pas terminer sa phrase, soudain plaqué au sol par un poids mort. Il tenta par habitude de se défaire de la prise de son compagnon mais celui-ci ne resserra que plus ses bras autour de son torse, enfonçant sa tête dans son cou.
⁃ G-Gintoki!
⁃ Promets-moi…
⁃ Pardon?
⁃ Je veux juste que tu me promettes que quoi qu'il arrive, que quoi je fasse, tu ne me quitteras jamais - qu'un jour on soit enterré côte à côte, ce serait le plus beau des cadeaux!
Toushirou put sentir même ses doigts de pieds rougir devant une telle déclaration du Yorozuya. Son instinct lui criait de repousser l'imbécile pour lui en coller une, en désespoir de cause pour cacher son embarras - mais la masse presque tremblante au-dessus de lui le força à être honnête.
⁃ Si c'est tout ce qu'il faut pour te rendre heureux…, souffla Toushirou en passant ses mains dans les cheveux du samurai,…je te promets sans problème mon éternité, Gintoki.
La Partie II arrive ce soir pour clôturer ce jour à célébrer avec du chocolat, de la chantilly, et encore plus de chocolat ! *^*
