Chapitre 1

Alizea se réveilla en soupirant de bien-être en sentant avec délice le corps chaud de Rhadamanthe lové intimement contre le sien. Le spectre lui embrassa délicatement la nuque et la serra un peu plus contre lui. Elle poussa un gémissement de plaisir en sentant la virilité de son amant contre ses fesses. Elle se colla un peu plus contre lui, puis tourna la tête et l'embrassa passionnément. Rhadamanthe ouvrit doucement les yeux et approfondit le baiser. Elle se tortilla et réussit à faire lui face. Le sombre spectre caressa tendrement le visage de son amante. Alizea poussa un gémissement de plaisir en sentant les mains de son juge caresser son corps brûlant. Malheureusement, ils durent cesser de s'embrasser par manque de souffle. S'ils ne s'embrassaient plus, leurs mains continuaient leur œuvre. Ils allaient s'embrasser de nouveau quand une sonnerie stridente les fit sursauter. Alizea sortit un bras et les enfers furent secoués par une violente explosion.

Rhadamanthe se dressa sur un coude et observa avec perplexité le pauvre réveil qui avait été vaporisé contre le mur.

-Intéressant. Tu arrives à contrôler ton attaque au point de ne toucher qu'un élément sans égratigner le reste de la pièce ?

-Et oui, après deux cent cinquante et un ans de vie, j'ai intérêt à être capable de le faire. Non ?

-Deux cent cinquante et un ans ? Je fais pitié avec mes vingt cinq ans ? rétorqua le jeune homme en lui embrassant l'épaule.

-Et oui. Mais dis-toi que tu es un adorable bambin.

-Tu vas voir le bambin ce qu'il va te faire, rugit le spectre faussement outré.

Il se jeta sur elle et se mit à la chatouiller. Elle explosa de rire en se tordant sur le lit et tentait de ne pas supplier Rhadamanthe pour qu'il arrête. Il adorait l'entendre rire aux éclats et voir ses yeux briller. Enfin, alors qu'elle était à bout de souffle, il cessa sa torture et la regarda avec son sérieux habituel, elle lui rendit son regard puis effleura doucement sa joue de sa main en murmurant :

-Comme ce fait-il que je ressente autant de sentiments pour toi alors que nous ne nous connaissons que depuis peu ?

Le juge eut un sourire devant la question qui prouvait qu'elle était totalement innocente quant aux sentiments humains et à l'amour en particulier.

-C'est ce qu'on appelle le coup de foudre. Ce qu'il y a entre nous pour l'instant, c'est de la passion, un sentiment purement sexuel. Avec le temps cette passion s'essouffle et à ce moment, soit on se sépare, soit l'amour continue entre nous. Je sais que Shion a fait en sorte que tu restes parfaitement pure. Tu ne connais des sentiments que l'amitié et l'amour filial. Je veux te faire découvrir le véritable amour, celui qui dure dans le temps.

Alizea devint écarlate devant son ignorance, puis elle avança le visage pour l'embrasser alors que Rhadamanthe se penchait. Leurs lèvres allaient s'effleurer pour un baiser qui promettait de durer une heure quand on frappa à la porte, brisant net l'atmosphère romantique du moment. Alizea lança un coup d'œil mauvais vers la porte, puis chuchota :

-Faisons comme s'il n'y avait personne, il va se lasser.

Ils allaient reprendre là où ils s'étaient arrêtés, quand une voix masculine retentit :

-CHEVALIER D'OR, LÈVES-TOI !

La jeune femme serra les poings, puis s'écria :

-GRRRRR ! EAQUE ! JE VAIS TE GALAXIAN EXPLOSER LA TRONCHE !

Rhadamanthe cacha son visage dans le cou de son amante et pouffa de rire tandis que cette dernière fulminait contre les juges stupides qui cassaient l'ambiance. L'autre juge, caressa les flancs de la jeune femme qui frémissait de plaisir anticipé quand une voix s'écria :

-ALIZEA !

-EAQUE, TU M'EMMERDES LÀ !

-Sauf que ce n'est pas Eaque ! répliqua calmement la voix de Hadès.

Horrifiés, Rhadamanthe et elle tournèrent la tête vers la porte puis ils bondirent hors de leur lit et filèrent s'habiller. Alizea s'exclama :

-Je... j'arrive, votre majesté.

-C'est simplement pour te dire qu'Athéna souhaiterai te voir et ce le plus vite possible.

-Heu... bi... bien !

La jeune femme voulut filer sous la douche et allait être suivie par Rhadamanthe quand Hadès lança :

-Bien entendu, tu iras avec elle, Rhadamanthe.

Alizea stoppa net, puis hurla :

-JE HAIS LES DIEUX ! POURQUOI SONT-ILS OBLIGÉS DE TOUJOURS TOUT SAVOIR !

Derrière la porte, Hadès éclata de rire, puis repartit pour Guidecca.

Rhadamanthe soupira, puis lui dit :

-Bien, allons prendre une douche.

-Tous... tous les deux ? s'exclama Alizea de plus en plus écarlate.

-Bien sûr.

Le spectre lui fit un sourire sardonique, puis se jeta sur elle. Alizea se mit à courir dans la pièce poursuivit par Rhadamanthe. Trop rapidement à son goût, le juge attrapa la jeune femme puis l'emmena dans la salle de bain et la jeta dans la baignoire pleine. Les deux amants s'amusèrent dans l'eau savonneuse à des jeux interdits aux moins de dix huit ans. Quand ils furent propres et rassasiés de leurs corps, ils se séchèrent mutuellement avant de remettre leurs armures. Il était toujours amusant pour Rhadamanthe de voir une armure d'or près d'un surplis d'Hadès. Maintenant qu'ils étaient prêts, ils quittèrent l'appartement d'Alizea. Rhadamanthe se demandait encore comment la jeune femme pouvait vivre si près d'une chaleur si étouffante et cela sans ressentir la moindre gêne. Il eut la réponse quand Zélos du crapaud arriva et cracha :

-Saleté de chevalier d'or ! Sa Majesté Hadès m'a demandé à moi le Grand Zélos de te dire qu'il veut voir ton horrible carcasse puante devant lui dans dix minutes.

-Grand Zélos ? marmonnaRhadamanthe perplexe.

Rhadamanthe qui détestait cette espèce de larve s'écarta un peu et observa le combat. Sa jeune amante augmenta légèrement son cosmos faisant ainsi bondir sa chaleur corporelle et balança une attaque sur le spectre. Zélos fit un bond de côté en croyant qu'il allait pouvoir s'échapper. Cependant, la jeune femme était vraiment remontée et désirait plus que tout démolir le spectre devant elle malheureusement, elle ne pouvait pas le tuer (dommage). Eaque qui avait ressenti cette augmentation de puissance brute s'approcha et vit cette larve de Zélos face à un chevalier d'or dans toute sa fureur. Déjà que les spectres la traitaient avec mépris mais celui-là c'était encore pire. Brusquement Hadès en personne apparut et demanda :

-Que se passe-t-il ?

-C'est Zélos votre majesté.

-Et qu'a-t-il fait ?

-Il a insulté le Chevalier d'or.

-Appelle-la Alizea. C'est ton collègue que tu le veuilles ou non. Regarde Rhadamanthe, il a fait une tentative d'approche qui a bien avancé. Tu pourrais faire la même chose.

Eaque lança un regard horrifié vers son dieu et s'exclama :

-Mais si je fais cela, Rhadamanthe va me massacrer. Il est jaloux comme un pou.

-C'est vrai que Rhadamanthe est très jaloux. Ce serait amusant.

Eaque observa le juge du Wyvern qui lui lança un regard malveillant disant nettement « regarde la de travers et je te vaporise sans aucun scrupule ». Eaque sifflota nerveusement, puis dit à son dieu :

-Pourquoi ne pas faire un exemple avec Zélos ?

-C'est une excellente idée.

Il appela tous ses spectres y compris Hypnos et Thanatos. Pendant ce temps, Les deux belligérants se regardaient dans le blanc des yeux. La jeune femme regarda Zélos avec un mépris incroyable et cracha :

-Alors voilà donc le crapaud qui n'a même pas été capable de résister plus de deux secondes à un gamin de 14 ans et qui quémande de l'aide après un juge ?

Hadès observa son spectre avec mépris tandis qu'Eaque lançait :

-Ça, c'est ce qu'on appelle se faire casser en beauté.

-Ouais ! C'est sûr, lança Rhadamanthe assez amusé par le franc parlé de son amante.

-Comment elle a pu l'apprendre ? demanda l'autre juge.

-Peut-être grâce aux Bronzes, présuma son collègue du Wyvern.

-C'est vrai qu'ils sont restés tous au même endroit après la guerre donc ils ont dû en parler, répondit Eaque.

Rhadamanthe ne répondit rien, car Zélos fou de rage cracha :

-Moi, le Grand Zélos, je n'ai pas peur de toi, pourriture doré.

-Écrase le nain. Tu pourras tenter de m'impressionner quand tu auras mon âge, ma taille et ma puissance, microbe !

Un bruyant éclat de rire résonna et tous virent Charon arriver. Le passeur s'exclama :

-Et bien ma jolie, tu as toujours aussi mauvais caractère.

-Qu'est-ce que tu veux mon tout beau je déteste les crapauds, ça pue.

Rhadamanthe grondait de rage alors qu'un spectre osait parler de façon aussi désinvolte avec son amante. Alizea serra un instant les poings, prête à trucider Zélos. Elle aurait pu se calmer, mais le crapaud cracha :

-Tu es une pourriture, comme tes parents !

-JE VAIS LE TUER !

Charon, Eaque et Rhadamanthe se jetèrent sur elle et la retinrent. Elle fulminait, rugissait, crachait sa haine, se tortillait dans tous les sens. Hadès observa avec stupeur son spectre se demandant s'il avait toujours été aussi débile ou si c'est sa mort qui l'avait rendu comme cela. Levant les yeux, il vit que toute son armée était présente. Il se tourna vers Rhadamanthe et lui demanda :

-Rhadamanthe ?

-Oui votre majesté ?

-Amène-nous à l'endroit où tu as combattu Kanon du Dragon des mers.

-Bien votre majesté.

Il attrapa Alizea et la jeta sur son épaule faisant fi des hurlements indignés de la jeune femme. Elle était vraiment furieuse. Le souverain lança un coup d'œil vers son armée et lui dit :

-Suivez-moi. Toi aussi Zélos.

-Bien votre majesté, murmura le spectre d'un ton mielleux qui hérissa le dieu.

Tous quittèrent les lieux et suivirent le juge des enfers, son chevalier d'or hurlant sur l'épaule. Ils ne mirent qu'une dizaine de minutes pour aller à l'endroit où le juge et Kanon s'étaient combattus. Alizea qui avait eu le temps de se calmer, un peu, sentit des larmes couler le long de ses joues en voyant l'énorme cratère que leurs puissances conjuguées avaient créé. Kanon était peut-être un passionné d'histoire, plus inoffensif qu'une peluche, mais quand il en était forcé, il devenait un guerrier quasi invincible. Hadès fut choqué quand il vit l'état de la plaine.

-Mais ce n'est pas vrai. Laissez un chevalier d'or en enfer et il vous le rend en forme de gruyère.

Personne ne rit devant l'étendu du désastre. Eaque était stupéfait. Il comprenait maintenant que face à Kanon, il n'aurait eu aucune chance, le général des mers l'aurait vaporisé en quelques secondes. Il secoua un instant la tête et lança :

-Majesté, nous pourrions utiliser ce cratère pour en faire une arène d'entraînement.

-C'est une bonne idée. Mais bon, on le fera plus tard, pour l'instant, nous allons nous amuser. Zélos, tu vas combattre le chevalier d'or.

Le spectre du crapaud eut un grand sourire en pensant que le Kekkai avait un effet sur la jeune femme, il avait déjà eut à faire à elle, mais dans le château qui n'était pas inclus dans la séparation entre la vie et la mort. Il ne l'avait jamais vu combattre et ne connaissait pas ses capacités réelles quand elle était en enfer. Alizea, en travers de l'épaule de Rhadamanthe, eut un sourire sadique en imaginant déjà dans quel état elle allait pouvoir mettre ce sale crapaud. Elle se calma d'un coup et prit de grandes respirations afin de se préparer mentalement à mettre une branlée pas possible au spectre. Quand Zélos fut au centre du cratère, Rhadamanthe la relâcha et lui murmura à l'oreille :

-Fais-lui la peau.

-Pas de problème, je vais bien m'amuser.

Rhadamanthe rejoignit Hadès tandis qu'Alizea allait au centre du cratère. Elle allait faire de la bouillie de crapaud, elle allait le vaporiser, le trucider, l'exploser, l'atomiser. Elle se plaça face à lui et lui dit :

-Tu es prêt, crapaud ?

Si Zélos avait eu des plumes, il les aurait ébouriffées sous l'indignation. Alizea eut un léger sourire méprisant. Le spectre d'Hadès bondit comme une grenouille vers elle et lança son attaque en se jetant sur elle :

-Jumping Smash !

Il était tellement lent qu'elle soupira deux fois avant de lui coller une baffe qui l'envoya valser dans le décors après avoir rebondi sur le sol comme une balle de tennis. Hadès était assez amusé de même que Rhadamanthe. Durant cinq minutes, la jeune femme joua avec le spectre, jusqu'à ce qu'elle se lasse. À ce moment, elle fit exploser son cosmos pétrifiant de terreur le crapaud et cracha :

-PAR LA FUREUR D'ENLIL !

Tous virent un serpent d'énergie pure se jeter sur le spectre et exploser avec la puissance d'une bonne petite Galaxian Explosion. Les spectres de castes inférieurs se rendirent compte que la jeune femme était aussi puissante que les juges des enfers et que s'ils ne voulaient pas avoir à faire à elle, ils allaient devoir filer doux. Alizea observa avec amusement le crapaud qui avait survécu. La jeune femme lui dit avec un sourire malicieux :

-Et encore, je n'ai mis que dix pour cent de ma puissance. Alors un minable dans ton genre ne pourra jamais me vaincre. Les seuls qui auraient une chance sont Eaque et Rhadamanthe. Les dieux, on ne les compte pas. Ça ne sert à rien de se faire mal en imaginant être capable d'arriver à leur niveau. De plus, ils ont la mauvaise habitude de ne jamais vouloir mourir et d'être immortel.

Hadès aurait pu s'énerver, mais elle le faisait rire. Et puis elle reconnaissait clairement qu'elle ne pouvait le vaincre. Il se tourna vers ses spectres et leur dit :

-J'espère que cette petite démonstration vous prouvera qu'il ne vaut mieux pas chercher des noises à votre nouveau collègue. Malgré la couleur de son armure, Alizea d'Asclepios est un spectre comme vous tous, elle œuvre pour les enfers. C'est pour cela que j'exige que vous cessiez de la traiter comme une ennemie.

Tous les spectres acquiescèrent comprenant que s'ils voulaient être tranquilles, ils avaient tout intérêt à ne pas l'énerver. La jeune femme se tourna vers les spectres et vit Charon qui lui faisait un signe de victoire en levant son pouce en l'air. Elle lui fit un grand sourire puis un clin d'œil pour la plus grande jalousie de Rhadamanthe. Le juge avait l'air d'être prêt à massacrer le spectre. Le passeur s'approcha d'Alizea et lui dit :

-Bien joué ma toute belle.

-Merci mon joli.

Rhadamanthe ne comprenait pas, parce que le passeur était vraiment très laid. Mais elle adorait l'homme. Il avait de l'humour et elle était heureuse d'avoir son amitié. Voyant l'air sombre du juge blond, le passeur demanda :

-Tu ne veux toujours pas sortir avec moi ?

-Charon, tu as ma confiance et mon amitié, mais mon cœur appartient à Rhadamanthe.

-Dommage. Si un jour tu changes d'avis, dis-le moi.

-Mais bien sûr et quand je changerai d'avis, tu seras maqué et je te regarderai roucouler avec celle qui fera battre ton petit cœur d'artichaut.

-Qui voudrait sortir avec moi, tu as vu ma tronche ?

-Mon cher ami, en deux cinquante et un ans, j'ai eu le temps de voir bien des humains et je peux te dire que si la plus part ne s'inquiète que du physique des gens, certains sont séduits non pas par le contenant, mais par le contenu et toi Charon, tu es un homme avec beaucoup d'humour et de sensibilité. Certaines femmes seraient complètement folles de toi.

Le passeur devint écarlate et murmura :

-Tu crois ?

-Oui, mais tu dois rester toi-même. Tu dois être naturel, ça fonctionne toujours mieux.

-Tu crois ?

-Si ça a marché pour Rhadamanthe et moi, ça fonctionnera pour toi.

-J'espère que tu as raison.

-J'ai toujours raison. Bon. C'est pas tout ça, mais je dois partir, la petiote veut me voir.

-Qui ? demanda Hadès.

-Athéna. Je l'ai vue bébé, alors je peux l'appeler comme cela, non ?

-Oui, c'est vrai.

Alizea salua Hadès, puis se tourna vers Rhadamanthe et lui dit :

-Bon, on y va ?

-... !

Le regard plus qu'éloquent du spectre prouva à tout le monde qu'il n'était pas chaud à l'idée d'aller au Sanctuaire d'Athéna. Alizea le regarda avec des yeux de chiens battus et lui dit :

-Tu ne laisserais pas une pauvre jeune femme sans défense et innocente se rendre seule dans un monde aussi dangereux.

Les spectres qui savaient maintenant la dangerosité de la jeune femme pouffèrent de rire, car elle était tout sauf sans défense et d'ailleurs, Rhadamanthe le lui dit :

-Toi ? Sans défense ? Dois-je te rappeler que durant la dernière guerre tu nous as tous tués.

-Tout de suite les grands mots. C'est mon petit Kanon et le petit Ikki qui vous ont tués.

-Tsss ! J'appelle pas « petit » un type d'un mètre quatre vingt huit qui balance des attaques comme une petite fille jette des fleurs, bougonna Rhadamanthe qui se rappelait encore nerveusement la dernière confrontation qu'il avait eu avec le « petit » Kanon.

Alizea lui fit un sourire amusé, puis attrapa sa main et avant que le spectre puisse dire quoi que ce soit, elle les téléporta au Sanctuaire d'Athéna.

-Tu aurais pu me prévenir quand même.

-Pour que tu t'enfuies en courant? Hors de question. Allez, viens.

Rhadamanthe lui lança un regard noir, mais il se calma quand elle l'embrassa tendrement. Grrr ! C'est qu'elle savait comment le manipuler. Mais bon, il l'avait cherchée aussi à lui courir après comme cela.

A suivre