Salut! Alors voilà, après des mois d'hésitation, j'ai décidé de poster ma fanfiction! Histoire que tout le monde soit prévenu à l'avance, il s'agit d'une fic seblaine et qui ne sera pas kurt-friendly. J'ai donc maintenant perdu la moitié d'entre vous, mais pour ceux qui restent, j'espère que ça vous plaira!

Enjoy!

Elle commence après cette scène : watch?v=yUju3R19_ps (03x15)

disclaimer : hélas, rien de l'univers de glee ne m'appartient!


Allongé sur son lit, Sebastian glissa sa main entre la couverture et le drap, cherchant son téléphone à tâtons lorsqu'il se mit à vibrer, l'extirpant brutalement de ses pensées.

Blaine

Comment tu réagis quand ton copain te dit que ton frère est le "plus beau mec de tout le pays'' ?

C'était la première fois en trois jours que Blaine lui envoyait un message. Mais ça n'avait pas d'importance : ils étaient tout deux occupés et il lui avait expliqué qu'il le recontacterait lorsque Kurt serait moins méfiant. Parce que oui, Blaine voyait Sebastian dans son dos. Non pas qu'il le trompait. Le truc, c'est que Kurt lui avait clairement posé le tant redouté ultimatum : lui, ou Sebastian. Et bien entendu, Blaine avait choisi Kurt. Il était son petit ami, quand même. Cela dit, il ne se voyait pas couper les ponts avec le capitaine des Warblers, d'autant plus que ça n'était pas comme si quelque chose se passait lorsqu'ils s'envoyaient des messages, s'appelaient ou se voyaient.

Évidemment, Sebastian le draguait sans répit, et accumulait un nombre inquiétant de tactiques en tout genre pour gagner davantage d'affection, mais ils n'avaient jamais dépassé ce stade, pour la plus grande frustration du châtain. Alors, recevoir ce message lui fit plaisir, bien qu'il ne l'admettrait jamais. Après tout, mis à part l'alcool et une bonne dose de sexe, personne n'était sensé faire sourire Sebastian Smythe. Certainement pas Blaine Anderson qui se plaignait de son copain débile.

Il s'accouda à son oreiller, et lui répondit :

Sebastian

Je suis fils unique et j'ai pas de copain donc… j'en sais rien?

Même s'ils ne s'étaient rencontrés que cinq mois plus tôt, et en dépit de chaque stratégies que Kurt avait mises en place pour les empêcher de rester en contact, ils avaient toujours trouvé un moyen de se joindre, et Blaine avait naturellement mentionné son frère une fois ou deux. Il était vraiment beau, certes, Blaine avait quelque chose en plus. De ce fait, sachant très bien à quoi ressemblait Monsieur Cooper Anderson, Sebastian était loin d'être surpris par l'attitude de Kurt. Après sept minutes de silence et comprenant que ça n'était pas la réponse que l'ex-Warbler attendait de lui, il lui envoya un second message.

Sebastian

Kurt, hein? Je ne comprendrais jamais pourquoi tu t'obstines à rester avec lui.

Blaine

Ah, te voilà.

Sebastian

Sois pas comme ça. T'es énervé contre lui, pas contre moi. J'y peux rien s'il te prive de sexe.

Blaine

N'importe quoi.

Sebastian

Oh, arrêtes.

Blaine

...C'est normal de se sentir mal?

Sebastian

A propos du sexe?

Blaine

Non! A propos de mon copain qui n'a aucune gêne pour dire que mon frère est plus beau que moi.

Sebastian

Ben… ouais, j'imagine. Je ne pense pas que ça soit quelque chose que tu aurais pu lui dire. Même si tu devrais. Il est tout sauf sexy.

Blaine

Sebastian.

Malgré les nombreux kilomètres qui les séparaient, il pouvait véritablement entendre la voix de Blaine prononcer son nom de la sorte. Il la connaissait par cœur.

Sebastian

Oui? O:)

Blaine

Ne me fais pas de O:). Ce smiley ne te va pas.

Sebastian

Si. Mais hey, si ça peut t'aider, moi je te trouve beau. Un des plus beau mec que j'ai pu rencontrer.

Blaine

T'aimes juste mes fesses. :(

Sebastian

Aimer? Je les adore! Et non, j'apprécie tout de toi. Je veux dire, t'es joli. J'aime bien tes cheveux bouclés et ton sourire timide que t'as quand on est ensemble. Et tes hanches…

Blaine

C'était mignon au début et… t'as tout gâché.

Sebastian

Arrêtes de faire comme si tu n'aimais pas mes compliments et que t'étais pas à fond sur moi.

Blaine

Tu rêves.

Sebastian se leva de son lit et enfila son pull à l'effigie de Dalton avant d'attraper ses clés. Il savait ce que Blaine voulait, au fond. Pas quelqu'un qui lui dise "Mais Blaine, il faut que tu comprennes Kurt, ton frère est VRAIMENT VRAIMENT beau.", mais quelqu'un pour effacer ses insécurités, les recouvrir comme un marqueur noir indélébile super épais. Et Sebastian savait très bien à quel point la relation klaine – comme certains l'appelait- était tendue en ce moment. Enfin, sauf au lit, apparemment. Donc ça ne le dérangeait pas de faire tout le chemin jusqu'à chez lui pour lui remonter le moral. Ou peut-être simplement pour le voir. Et c'était indéniablement la raison pour laquelle Kurt le détestait autant : il savait l'impact que Sebastian avait sur Blaine, comment il était aisé pour lui de le faire rire et la vitesse à laquelle il pouvait faire renaître son sourire sur ses lèvres.

Sebastian

T'es où?

Blaine

A la maison.

Sebastian

Tu veux que je vienne?

Blaine

T'es déjà en chemin, non?

Sebastian

Smart boy. Je serais là dans 45 minutes si y'a pas d'embouteillages.

Un fin sourire étira les lèvres du bouclé, qui reposa son téléphone sur la table de chevet. 45 minutes lui laissait grandement le temps de prendre une douche, se changer, ranger ses affaires et préparer du café, étant donné que Sebastian en était tout aussi accro que lui.


Le bruit du crissement des pneus de son ami suffit à le prévenir de son arrivée. Les cheveux encore mouillés et vêtu d'un simple t-shirt et de sweatpants gris, Blaine descendit les marches quatre à quatre. Le châtain se tenait d'ors et déjà dans l'encadrement de la porte, attendant patiemment sous la pluie. Il aurait été mentir de dire qu'il n'était pas du tout adorable dans ce pull et malgré le peu d'effort qu'il faisait pour se préparer, il restait toujours aussi attirant. Si Sebastian était l'incarnation d'un mot, c'était assurément « problème ».

- Salut, toi, chuchota t-il lorsque Blaine ouvrit enfin la porte.

Le sourire narquois sur son visage fit rire légèrement le bouclé, qui le laissa entrer. Sans grande gêne, Sebastian retira ses chaussures et passa une main rapide dans ses cheveux où quelques gouttes de pluie perlaient.

- Café ? demanda Blaine.

- Café, répondit simplement l'autre en faisant son chemin vers le salon.

Il s'arrêta net en entendant quelque chose miauler à ses pieds.

- Depuis quand t'as un chat ?

- Cooper l'a offert à ma mère pour son anniversaire, expliqua Blaine en lui tendant son mug.

- Ah. J'ose même pas demander son prénom alors.

L'animal miaula à nouveau et se frotta contre ses jambes. Sebastian n'était pas très chat et préférait largement la compagnie des chiens : alors, quand le félin leva la queue pour lui montrer ses fesses, il fronça les sourcils, confus, et s'extirpa de son emprise avant d'aller vivement s'asseoir sur le canapé.

- Il est bizarre, ton... animal.

- Mais non, Cooper dit que c'est un signe d'affection.

- Je préférerais que ce soit toi qui me fasse ce genre de choses…

Blaine sourit bêtement et le rejoignit sur le sofa, décidant d'ignorer sa dernière réplique.

- Il s'appelle Balthazar.

- Comme le Roi Mage ? Super, le prénom…

- C'est Cooper…

- M'enfin, ça peut pas être pire que Kurt. Faut vraiment être sans cœur pour appeler son fils comme ça.

- Sebastian.

- C'est la vérité !

Blaine, à nouveau, préféra changer de sujet.

- C'était comment les répét' aujourd'hui ? Et ça avance, entre Nick et Jeff ?

Sebastian prit une longue gorgée de café avant de lui donner une réponse.

- C'est moyen. A vrai dire, personne ne parvient à se mettre d'accord sur le choix des chansons et c'est lassant. Quant à Niff, comme dirait Trent, c'est le calme plat. Jeff est le seul du groupe à ne pas capter les regards débordant d'amour et de désir que Nick lui lance à longueur de journée.

- Le pauvre…

Sebastian haussa les épaules. Il observa Blaine pendant quelques instants, détaillant chaque trait de son visage. Malgré les quelques messages échangés la semaine passée, cela faisait bien deux ou trois semaines qu'ils ne s'étaient pas vus à proprement parler. Son regard passa de ses cheveux bouclés à ses yeux noisettes, descendant l'arête de son nez jusqu'à ses lèvres pleines, qu'il mordillait parfois, quand son attention sur lui se faisait trop insistante, comme maintenant. Non sans un sourire confiant, il lui demanda à son tour :

- Et toi ? Je en t'ai pas manqué, pendant tout ce temps ?

Blaine rit un peu et secoua la tête.

- Si, c'était terrible. Je ne sais pas comment j'ai pu tenir sans toi jusqu'à aujourd'hui, souffla t-il ironiquement.

- Tu aurais pu m'appeler, tu sais.

Une pointe de regret pouvait être décelée dans ses paroles, même malgré son sourire en coin. Ce sourire-là était sa plus belle arme, d'autant plus qu'il n'était pas du genre à dévoiler ses sentiments.

- Je sais mais… quand j'étais pas occupé avec les contrôles, soit je dormais, soit je répétais, soit j'étais avec Kurt alors…

Il ne termina pas son explication, mais Sebastian savait. Blaine ne voulait juste pas prendre de risques et en quelques sortes, cela voulait dire qu'il tenait un tant soit peu à leur amitié, puisque si Kurt l'apprenait, tout se terminait. Enfin, pour lui.

- Tu sais, je...

Il fut coupé en plein élan par la sonnerie du portable de Blaine.

- Désolé, c'est Kurt...

Sebastian hocha simplement la tête et reprit une gorgé de son café. Cela se voyait jusqu'à l'autre bout de la planète que Blaine n'était pas du tout enchanté à l'idée de parler à son copain, surtout vue la situation actuelle.

- Salut, dit Blaine d'une façon qui laissait bien transparaître son manque d'enthousiasme.

La voix de Kurt était si stridente que Sebastian était en mesure d'entendre toute la conversation. Voilà qui allait être intéressant.

- T'as l'air bizarre… t'es occupé ?

Première excuse bidon ? Les devoirs, ça marchait à tout les coups.

- Non, non, ça va. J'étais en train de faire le DM d'histoire. Tu sais, celui qu'est super dur...

- Mais on a encore deux semaines pour le rendre.

- Ouais, mais je préfère m'y mettre maintenant pour éviter de passer mon week-end dessus.

La voix aiguë de Kurt prit une si grande ampleur que Blaine dû écarter le téléphone de son oreille. Le châtain osait à peine imaginer le désastre que ça devait être au lit. Pauvre Blaine.

- Ça veut dire qu'on pourra faire du shopping!

- Si tu veux, ça pourrait être cool, murmura le bouclé, bien moins enjoué.

- Bref, j'ai quelque chose à te demander.

Sebastian sourit en coin. Il n'avait aucune idée de ce qui allait tomber sur Blaine, mais ce dernier pâlit à l'idée.

- Vas-y?

- Je peux avoir le numéro de Cooper?

La surprise et l'incompréhension se lisaient sur le visage de Blaine, et Sebastian se senti presque mal au rire moqueur qu'il retenait de toutes ses forces. Non mais, sérieusement ? Alors que Blaine restait silencieux, Sebastian s'approcha davantage de lui et commença à caresser sa jambe de son pied. Ce geste inattendu le fit rigoler bizarrement, et Kurt l'entendit très bien.

- En quoi c'est drôle ?

- Euh… non, c'est le chat, il est tombé du fauteuil...

Sebastian articula silencieusement un "plaque le!".

- C'était quoi, ça?

- Il... a des problèmes respiratoires, en ce moment.

- Oh. Bon, je peux avoir son numéro ou pas?

Blaine soupira, et secoua la tête, comme si Kurt pouvait le voir.

- Je… écoute, je ne pense pas qu'il serait d'accord avec ça. Il va être super occupé avec son prochain film. Mais si tu as des questions à lui poser, je peux les lui transmettre.

- Non. Blaine, je le veux vraiment. Je suis ton petit-ami, tu ne peux pas faire une exception?

- Je suis désolé, mais non. Ça ne plairait pas à Cooper...

Et juste comme ça, Kurt lui raccrocha au nez. Blaine fronça les sourcils et laissa son téléphone tomber sur le bord du canapé, visiblement blasé. Non seulement Kurt lui avait répété à quel point Cooper était génial toute la journée, mais en plus il exigeait son numéro. Il n'était pas assez bête pour penser que son petit ami avait un crush sur son frère : il comprenait que l'on puisse être fasciné et vouloir des conseils pour réussir… Mais il connaissait Kurt, qui spammerait Cooper jusqu'à ce qu'il réponde. C'était une des choses qu'il aimait chez lui : sa détermination, et le fait de ne jamais abandonner quand il voulait vraiment quelque chose, mais ça pouvait aussi poser problème. En plus de tout ça, Cooper lui avait bien répété qu'il ne souhaitait pas que Blaine passe son numéro, à qui que ce soit. Mais Kurt ne voulait manifestement pas comprendre.

- B, relax. Il ne va quand même pas être en colère après toi pour ça.

- Tu ne le connais pas, Seb. Il peut se montrer super capricieux.

- C'est ridicule. Je sais que t'aimes pas quand je critique ton copain, mais il est gênant. Tu te souviens du meme que je t'ai envoyé l'autre jour? Ça pourrait être lui. La gênance incarnée.

Il aperçut un début de sourire sur le visage du bouclé et se dit qu'après tout, il n'avait rien à perdre. Et même si Blaine pouvait prétendre ne pas le trouver drôle, les expressions de son visage ne le laissait pas dupe.

- Ce moment gênant quand Kurt Hummel demande le numéro du frère de son copain...

- Sebastian...

- Ce moment gênant quand Kurt a fait crevé un oiseau...

Blaine leva les yeux au ciel et Sebastian continua.

- Ce moment gênant quand Kurt a essayé d'être un Warbler...

- Arrête, c'est pas cool...

- Et alors? Il est loin d'être cool avec toi. Je ne comprends pas pourquoi tu ne lui dis pas qu'il est gênant. Quand tu fais des trucs gênants, je te le dis, et quand c'est moi, tu me le dis.

- Mais c'est différent.

- En quoi?

- Parce que c'est mon copain.

- Et t'es pas censé dire la vérité à ton copain? A ton âme-sœur?

Blaine y réfléchit quelques secondes.

- Il y a des choses qu'on ne peut pas dire. Genre, je ne peux pas lui dire que je suis avec toi, maintenant. Il te tuerait...

- Ben voyons.

- Il a effacé ton numéro de mon portable et s'est connecté à mon compte facebook pour te supprimer de ma liste d'amis.

- J'avais bien deviné. Comment t'as fait pour m'envoyer un message, alors?

Blaine ne répondit pas aussitôt, mais Sebastian savait déjà.

- T'as appris mon numéro par cœur, mon café préféré… Continue comme ça et je vais vraiment commencer à penser que t'as un crush sur moi.

- Tait-toi, souffla Blaine, non sans un sourire.

Sebastian prit une nouvelle gorgée, un air satisfait sur son visage.

- Mais sérieusement, Blaine. Arrête d'y penser. Ou plutôt, arrête de penser à lui, comment il se sent, comment il réagit en fonction de ce que tu dis ou fait. Tu dois vivre pour toi seul.

Blaine haussa les épaules et son regard se perdit au fond de sa tasse. Aucun des deux ne prononça un mot pendant un moment. Sebastian savait qu'il ne devait pas pousser son ami de la sorte, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Sa relation avec Kurt était malsaine, et il était déterminé à lui faire ouvrir les yeux.

- Au fait, Nick a organisé un week-end chez lui. Enfin, c'est la maison de vacances de ses grands parents, près du lac St Clair, à côté de Détroit? Le trajet dure trois heures, mais ça vaut vraiment le coup. Tous les Warblers y vont, et toi aussi.

Il lui sortait ça comme s'il disait qu'il avait reçu une carte postale du Pole Nord. Il avait une fois entendu Nick et Jeff en parler, mais n'y avait jamais prêté trop attention.

- Euh… je ne sais pas si je peux.

Sebastian haussa un sourcil parce qu'il n'y croyait pas une seule seconde.

- Sebastian, écoute...

- N'ose même pas me le dire.

- Mais il te déteste. Il va être super énervé si je viens.

- Et alors? Quel genre de copain ça ferait de lui ? Arrête de te trouver des excuses, B. Tu viens, et je ne te laisse pas le choix.

Au fond, Blaine aimait l'idée. La perspective de passer un week-end entier avec ses vieux amis était beaucoup trop plaisante pour qu'il ne la considère pas. Et puis, ça faisait un bail qu'ils n'avaient pas passé du temps ensemble. Ça datait du mois d'août, à l'occasion de l'anniversaire de Trent. Cela étant dit, il savait que Kurt ne serait pas du même avis, à cause de la présence du garçon en face de lui.

- J'y penserais, d'accord?

- Il n'est pas ta mère, Blaine.

C'est précisément à ce moment que la porte s'ouvrit à la volée, les faisant tout deux sursauter. La mère de Blaine fit ainsi son entrée avec ses deux bras chargés de sacs, dont un sur le point de tomber au sol. Sebastian se leva immédiatement et alla l'aider, prenant les sacs en question sans grand effort. Il les déposa alors avec précaution sur la table, et lui lança un grand sourire enjoué.

- Merci Sebastian, dit-elle en retirant son manteau, c'est vraiment très gentil de ta part.

Bien sûr que les parents de Blaine connaissaient Sebastian. Il avait passé en trois mois bien plus de temps ici que Kurt en une année. C'était parce que le Warbler n'hésitait jamais à faire un long trajet alors que Kurt refusait, 9 fois sur 10, de prendre la route pour même une vingtaine de minutes. Mais Blaine comprenait, et ça ne le dérangeait pas de venir à lui à la place.

- Je vais chercher ce qu'il reste dans la voiture, annonça Sebastian avant de sortir.

Une pluie torrentielle avait finit par s'abattre sur toute la ville, mais Sebastian avait toujours été ainsi. Gentleman, serviable et charmant. Le rêve de sa mère, qui, Blaine l'avait deviné, le préférait à Kurt. Elle avait toujours ce sourire béat aux lèvres, et Sebastian en jouait beaucoup aussi. Blaine la rejoignit dans la cuisine pour l'aider à ranger les courses.

- Tu as trouvé des choses intéressantes?

- Non, mais je t'ai acheté le livre dont tu m'as parlé. Il est dans le sac vert.

- Merci!

Il embrassa bruyamment sa joue et referma la porte derrière Sebastian qui venait de rentrer. Ses cheveux étaient encore plus mouillés que lorsqu'il était entré un peu plus tôt, et Blaine trouvait ça mignon, bien qu'il ne lui en fit pas part. Mais la façon dont Sebastian se comportait lorsque sa mère était dans les parages n'était en rien le Sebastian auquel Blaine avait affaire lorsqu'ils n'étaient que tout les deux. Du genre…

- Ce sont des nouvelles bottes que vous portez? Elles sont vraiment jolies et vous vont à merveille.

Cheeky little motherfucker.

Sa mère sourit grandement, ravie de son attention.

- Merci ! Retournez donc faire ce que vous étiez en train de faire, je m'occupe du reste. Sebastian, tu aimerais rester dîner?

- Eh bien, si Blaine est d'accord…

Blaine hocha la tête sans y réfléchir. Doux Jésus, Kurt allait le tuer.

- Cool !

Et les deux jeunes hommes retournèrent s'avachir sur le canapé, dans le salon. Sebastian s'assit un peu plus près qu'il ne l'était il y a quelques minutes et chuchota, non sans son stupide sourire en coin.

- Tu sais, je pourrais juste demander à ta mère pour le week-end prochain.

- Sebastian...

- Je pourrais.

- Juste… Laisse moi en parler avec Kurt, d'accord? Pourquoi veux-tu que je vienne à ce point, de toute façon?

Sebastian haussa les épaules, comme si c'était évident.

- Parce que j'ai envie de connaître le Blaine insouciant et enjoué dont les Warblers parlent tout le temps. Et aussi parce que quoi qu'il arrive, tu es toujours un des nôtres.

Blaine soupira et tenta de ne pas sourire.

- Si je viens, qu'est ce que je dois amener ?

- Mhh… une couverture, un oreiller, du shampoing ? M'enfin, vu qu'on prendra notre douche tous les deux, t'es pas obligé, on partagera.

Le bouclé leva les yeux au ciel et lui donna un petit coup de coude dans les côtes.

- N'apporte pas ton pot de gel. Autrement, je le jette dans le lac dès qu'on arrive.

- Tu sais que je l'apporterais quand même.

- Mais pourquoi? T'es tellement mieux sans.

Blaine secoua la tête. Jamais personne ne le convaincrait d'abdiquer cette habitude, pas même Sebastian.

- Tu vas dormir avec tes cheveux plein de gel?

- Non, répondit Blaine en fronçant les sourcils, je vais emmener une cagoule.

Sebastian rit.

- Bien sûr. Tu sais pêcher?

- Et toi?

- Un petit peu. Je sais comment manier une canne à pêche mais c'est bien plus compliqué d'attraper un poisson en question.

- Je t'apprendrais.

Blaine aimait le fait qu'il puisse apprendre certaines choses à Sebastian, même les plus simples. Le Warbler avait bien plus d'expérience que lui dans de nombreux domaines : il avait habité dans de multiples pays, avait vécu toutes sortes d'aventures et évidemment, avait eu pas mal de garçons dans son lit. Il lui avait appris beaucoup : comment porter correctement une cravate, comment rédiger une problématique d'enfer, comment se remettre d'une désastreuse gueule de bois et tout plein d'autres astuces indispensables.

Ils parlèrent encore pendant une quarantaine de minute, de tout et de rien. Il n'y avait rien de plus simple que de discuter avec lui. Bien qu'il soit bien trop franc, Sebastian restait une personne qui savait écouter et qui avait une opinion bien construite sur chaque sujet de la vie. Quand ce dernier remarqua le départ de Pam dans la salle de bain, il caressa la joue de Blaine de son pouce et murmura à son oreille.

- On va dans ta chambre maintenant ?

- Sebastian.

- Quoi ? Tu sais ce qu'ils disent, Netflix and chill, tenta t-il avec un sourire arrogant.

Et le pire dans tout ça, c'est que Blaine ne pouvait pas lui dire non. Il savait que c'était mal, mais il se répétait qu'il ne trompait pas Kurt… C'était complètement insignifiant, juste une soirée entre deux amis, comme il l'avait fait plusieurs fois avec Jeff et Wes. Blaine se leva alors vivement lorsque sa mère revint dans le salon.

- On va dans ma chambre. Il y a une nouvelle série sur Netflix.

Oui, il se sentait obligé de se justifier sur ce qu'ils allaient faire. Sebastian offrit à sa mère un sourire bien trop mignon, si mignon que Blaine lui donna un petit coup de pied pour le ramener sur terre.

- D'accord. Je reste ici pour préparer à manger, si vous avez besoin de moi.

Sebastian hocha la tête et se dirigea vers l'escalier, attendant à peine Blaine. Il était venu si souvent ici qu'il connaissait la maison par cœur et était parfaitement à l'aise. Une fois dans sa chambre, il retira son hoodie et se retrouva en débardeur, débardeur qui faisait ressortir ses biceps. Blaine ne s'attarda pas sur ce détail. Pas du tout.

- Tu pourrais au moins essayer d'être un peu plus discret. Tu veux toucher?

Blaine rit bizarrement et se laissa tomber sur son lit, d'ors et déjà exténué par les nombreux sous-entendu douteux que Sebastian allait lâcher lors des prochaines heures.

- C'est toi qui prépare.

Sebastian fronça les sourcils et l'imita, se plaçant au côté mur du lit après avoir attrapé son ordinateur.


Blaine aurait aimé que Kurt soit aussi tactile que Sebastian. Il aurait aimé pouvoir recevoir plus qu'un simple baiser sur la joue en guise de bonjour et d'au revoir. Mais Kurt refusait d'être trop démonstratif en public, et Blaine pouvait comprendre, vraiment. Mais, même lorsqu'ils étaient seuls dans une maison, son copain ne semblait pas apprécier tant que cela d'être touché, pour le plus grand malheur de Blaine qui lui, en mourrait sans cesse d'envie. Il savait que Kurt serait sans doute mortifié de le voir laisser Sebastian le toucher ainsi, mais il n'arrivait pas à lui dire d'arrêter. Et puis, ça n'était pas comme s'il était amoureux du Warbler. Il profitait juste de lui pour combler le manque d'affection qu'il ressentait, d'une certaine façon, bien que cela ne soit pas vraiment mieux… Le seul problème avec Sebastian, c'est que lorsque l'on lui donne une main, il prends le bras tout entier. C'est ainsi qu'ils passèrent d'un ''je caresse tes cheveux parce qu'ils sont doux et j'aime bien jouer avec tes boucles'' à un ''j'ai mal au dos, tu me fais un massage ?''

Et comment Blaine pouvait-il refuser ça ?

- Ok, assis toi droit.

Blaine laissa Sebastian se placer entre ses jambes.

- Dis moi où ça fait mal ?

Il sentait le sourire narquois de son ami à travers ses prochains mots :

- Mon corps tout entier, mais tu peux te contenter de mon dos pour aujourd'hui.

Blaine hocha la tête et porta ses mains aux épaules de Sebastian. Évidemment, lui donner un massage par dessus son t-shirt était un peu bizarre, mais lui demander de se déshabiller aurait été too much. Il remercia silencieusement l'intéressé de ne pas l'avoir proposé. Alors oui, Blaine voulait garder ça innocent, mais au bout d'une dizaine de minutes, l'autre garçon gémissait son prénom, et il était à 99 % certain qu'il en faisait exprès.

- Hé, moins fort, ma mère est juste en bas...

- Blaine, on sait tout les deux qu'elle préfère que ce soit moi dans ton lit plutôt que Kurt.

- Mais même… sois sage, d'accord ? Autrement je ne t'invite plus chez moi.

Sebastian haussa les sourcils et ricana.

- Tu rigoles ? Tu pourra appeler qui d'autre sans que Kurt ne le sache ?

Lorsque Blaine ignora sa question et arrêta tout mouvement, Sebastian eut une petite moue déçue et se dégagea doucement de ses jambes avant de s'asseoir à ses côtés. Le fait que Kurt, sur le plan physique, délaissait complètement son ami le rendait un peu triste pour lui, mais ça l'arrangeait malgré tout. Le Warbler se pencha vers lui et embrassa sa joue, le prenant au dépourvu et murmura à son oreille :

- C'était bien. J'ai hâte qu'on le refasse, sans nos vêtements.

Blaine sourit malgré lui et s'allongea, après avoir mit une distance entre leurs deux corps et placé son ordi sur ses genoux.

- Bon, c'est quoi le nom de ta série?

- T'en a jamais entendu parlé? Riverdale?

- Non.

Sebastian n'avait pas l'air de vraiment vouloir regarder. Blaine se doutait qu'il passerait sûrement tout l'épisode à critiquer chaque personnage, et il avait raison. A peine au bout de vingt minutes, il souffla bruyamment et commença son analyse péjorative:

- Donc si je comprends bien, un mec meurt, la blonde est amoureuse de son meilleur ami mais ô grand malheur, son amour n'est pas réciproque car il couche avec sa prof, le second meilleur ami est gay, le plus stéréotypé possible soit dit en passant, la rousse super méchante est en fait la sœur du défunt et l'outsider écrit sur eux. C'est une belle succession de clichés.

Eh bien… c'était une façon de voir les choses.

- Rachel et Kurt ont dit que c'était bien, alors j'ai voulu essayer.

- Pas étonnant que Kurt ait dit ça, il est l'empereur des trucs chiants.

Blaine leva les yeux au ciel et lui donna un petit coup de coude.

- Arrête de dire des méchancetés.

- Venant de moi, c'était gentil.

- Bien sûr.

Sebastian retint un rire et souffla bruyamment, avant de bouger le curseur de la page vers la petite croix rouge.

- Tu veux vraiment continuer ?

- Non.

- Alors, qu'est-ce que tu aimerais faire, Blaine?

Blaine fut tenté de répondre un "toi" taquin digne de Sebastian. C'est ce qu'il aurait dit à Kurt. Hélas, Kurt n'était pas comme Sebastian. La manière dont il prononçait son prénom suffisait à lui donner des frissons, et il n'en aurait pas pu supporter davantage, surtout lorsque le châtain le regardait de la sorte. Comme s'il était unique, comme s'il était la seule chose qu'il voulait… ce qui, si l'on le lui demandait, était probablement le cas. Mais Blaine aimait l'attention qu'il lui donnait, et savait pertinemment que dès que Sebastian aurait ce qu'il attendait de lui, il ne le verrait sans doute plus jamais. Lorsqu'il ne reçu aucune réponse de la part de Blaine, visiblement troublé, Sebastian brisa leur eye-contact et referma l'ordinateur avant de lui faire face.

- Ok, tu veux que je t'aide avec ton DM d'histoire?

Blaine hocha la tête et sourit.

De tout le monde, qui aurait pu penser que Sebastian Smythe n'essayerait rien alors qu'il avait Blaine allongé et vulnérable à ses côtés dans son lit, à part l'aider à faire ses devoirs?


Lorsque Sebastian passa le pas de la porte ce soir là, il embrassa une seconde fois la joue de Blaine et lui susurra un très provoquant : "A la prochaine, sexy''' et le sourire du brun ne quitta pas ses lèvres jusqu'à ce qu'il s'endorme.