Le vent s'engouffre dans le long manteau de Quinn alors qu'elle ouvre la porte d'entrée du café starbuck qui se trouve au coin de la rue. Ses cheveux blonds s'envolent dans tous les sens, l'aveuglant, l'agaçant et la faisant rire tout à la fois. Elle repousse une mèche de cheveux, qui se colle à sa bouche, d'un geste négligeant et se dirige vers le comptoir afin de passer sa commande.
La jeune femme, qui travaille à la caisse, lève un regard blasé vers elle et, tout en appuyant son menton dans sa main d'un air ennuyé, lui demande ce qu'elle désir. Quinn détache son manteau, ses yeux posés sur le menu situé au-dessus de la tête de l'employée peu sympathique qui se trouve face à elle. Elle arrête son choix sur un café à la citrouille, car le nom l'intrigue. Lorsqu'elle penche la tête afin de le dire à la caissière, elle remarque que cette dernière a l'incroyable indécence de lui fixer la poitrine.
Quinn se racle la gorge dans le but d'attirer l'attention de la jeune femme et afin de lui faire réaliser que son petit manège a été surpris. Son sourcil droit haussé de manière accusatrice, elle attend de voir sa réaction.
«Bon, t'as finalement décidé de passer ta commande? » s'exclame l'employée du starbuck sur un ton légèrement agacé. Ses manières sont tellement mauvaises qu'elle ne semble pas afficher la moindre honte.
Quinn ouvre la bouche et la referme, béate. Elle est sous le choc de constater que cette femme puisse être aussi impertinente. Ses yeux se posent sur le nom de l'employée épinglé de travers sur son habit de travail.
Santana Lopez, lit-elle. Tu peux être certaine que je ne laisserai aucun pourboire pour ce serv…
«Alors? Tu la passes cette commande ou tu planifies me regarder avec des yeux de poisson toute la journée? »
Sous l'effet de la colère, le rouge monte aux joues de Quinn et elle laisse un soupir de frustration s'échapper de sa bouche.
«Un café à la citrouille s'il te plait.
-Quelle taille?
-Moyen.»
Santana hoche la tête, lui indique le prix et tend la main d'un geste impatient. Quinn roule des yeux et sort de l'argent de son porte-monnaie. Après leur transaction, l'impertinente employée lui indique le bout du comptoir et marmonne : « Ça ne devrait pas être trop long. »
Elle se retourne alors vers l'arrière et s'affaire à la préparation du café. Appuyée contre une chaise haute, Quinn l'observe à l'œuvre, surprise de constater qu'elle semble beaucoup plus efficace à la préparation de breuvages qu'au service à la clientèle. Elle est jolie aussi, à sa façon, c'est-à-dire qu'elle pourrait être considérée comme attirante par une personne qui ferait outre de son manque de classe évident. Elle a également la manie étrange de se balancer inconsciemment sur un pied et sur l'autre comme si elle ne pouvait s'empêcher de suivre le rythme d'une musique silencieuse. Quinn doit avouer qu'elle trouve cela attendrissant, car la fille qu'elle fréquente, Rachel Berry, fait exactement la même chose lorsqu'elle cuisine.
Comme si elle est capable de sentir le regard de Quinn sur elle, Santana jette un coup d'œil au-dessus de son épaule. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres; un sourire, qui terrifie un peu la personne à qui elle l'adresse par sa connotation visiblement séductrice. Lorsqu'elle revient vers sa cliente, café en main, ses hanches roulent dangereusement.
Quinn roule les yeux face au manque de subtilité de la jeune femme. Elle en rit presque tant celle-ci est ridicule. Elle a le sentiment d'être confondu avec un jeune adolescent en rut et cela l'amuse un peu.
« Tiens, dit Santana d'une voix un peu plus douce que précédemment, j'y ai ajouté une petite touche personnelle juste pour toi. Goûtes-y et dis-moi ce que tu en penses!»
Elle lui tend le café ses doigts frôlant ceux de Quinn de façon délibérée. Puis, elle se penche vers l'avant d'un geste faussement innocent lui laissant une vue en plongée sur son décolleté. Elle la regarde d'un air inquisiteur. Un sourire prétentieux danse sur ses lèvres. Quinn trempe ses lèvres dans sa tasse, frôlant à peine le liquide brulant, afin de mettre un terme à cette situation saugrenue.
«C'est bon.
-C'est tout? »
Quinn se passe la langue sur les lèvres. Tout en réfléchissant aux diverses saveurs qu'elle y trouve, elle tente de formuler une réponse qui pourrait la libérer de cette conversation.
«Chérie, je suis désolée du retard! » entend-elle Rachel murmurer dans son oreille, la réconfortante odeur de son parfum venant l'envelopper tendrement.
Quinn ne peut pas s'empêcher de se sentir coupable d'avoir été surprise à converser avec une femme qui semble lui porter un certain intérêt et ses joues deviennent, très rapidement, d'un rouge cramoisi.
«Ce n'est pas grave. » réplique-t-elle avant de se pencher vers l'avant pour embrasser sa copine sur les lèvres.
Lorsqu'elle interrompt le baiser, elle se retourne et remarque que Santana est de nouveau à la caisse où elle sert d'autres clients. Pour une raison qui l'échappe, elle se sent un peu déçue d'avoir perdu l'attention de la jeune femme. Elle n'est sans doute qu'une parmi tant d'autres femmes avec lesquelles Santana s'amuse à flirter lorsqu'elle travaille.
«Tu as l'air bien pensive Quinn. À quoi songes-tu? » Rachel lui demande de sa voix mélodieuse.
« Rien d'important. »
Rachel commence à être habituée à ce type de réplique et, plutôt que de d'insister, elle lui prend la main et l'entraîne vers une table. Ses yeux sont démesurément brillants, elle est incroyablement belle et Quinn se sent terriblement chanceuse d'avoir une amoureuse aussi parfaite.
