Noël au Manoir, anniversaire au plumard...
Auteur : AnteDaemonia
Disclaiming : OK, tout est à J.K.Rowling, je ne me fais pas d'argent, mais je me fais plaisir en écrivant. Mais l'intrigue est quand même sortie de ma ch'tite cervelle.
Genre : Fic Slash / Yaoi
Couple : HP / DM
Rating : définitivement R / NC17
Résumé : Une quasi-noyade et une séance de bouche à bouche vont entraîner Harry et Draco dans une relation complexe, où chacun va apprendre ce que signifie le mot confiance.
Message : RHHAAAA !! Ce cri vient du cœur ! De mon pauvre petit cœur torturé qui ne sait plus quoi faire... Quelle fic mettre en ligne ? Si j'écoute vos avis, c'est Noël au Manoir qui a la priorité, mais pour être franche, c'est sur Entre 4 murs que je bosse le plus en ce moment... Allez, c'est décidé, je choisis Noël au Manoir, anniversaire au plumard...
Le titre vous plait ? J'espère que le reste sera à l'avenant... Petite spécificité de cette fic, elle est écrite entièrement au présent. Cela donne une sonorité différente, je trouve. Pour le reste, bonjour à toutes et tous, merci de venir me lire, et soyez prévenus, le langage est un peu cru, ainsi que certaines situations décrites.
Chapitre 01 : Réflexions nocturnes
Dans son rêve, il est assis seul dans la salle commune des Serpentard, dans l'un des profonds fauteuils de cuir installé devant la cheminée. Un feu vif brûle en projetant sur les murs des ombres dansantes, et les flammes se reflètent dans ses yeux gris pailletés d'éclats bleutés. Potter est agenouillé devant lui. Il pourrait allonger ses jambes et se servir des épaules de Potter comme repose pied ; ou bien il pourrait le forcer à se traîner devant lui, l'humilier et le dominer.
Au lieu de ça, il cherche le regard du garçon et, quand il croise l'or vert de ses yeux, il lui intime d'un petit signe du doigt de s'approcher. Harry Potter obéit et vient coller son torse contre les genoux de son amant, glissant ses mains le long des cuisses qui s'ouvrent devant lui. Potter qui obéit !! Quel pied ! Ca dépasse en plaisir toutes les fois où il a failli le faire renvoyer de Poudlard, où il lui a joué de sales tours. Le célèbre Harry Potter qui obéit à ses commandements, ça lui donne l'impression d'être plus puissant que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom lui-même.
Il relève sa robe de sorcier, et Potter colle son visage entre ses cuisses. Cette fois, les sensations sont trop fortes. Les flammes qui s'étirent lascivement dans la cheminée, Potter qui, de sa langue, parcourt son membre durci par le plaisir, leurs respirations à tous les deux qui s'accélèrent... Brutalement, une vague puissante monte de ses entrailles, faisant frissonner tout son être, et une chaleur intense se répand hors de son corps.
Draco Malfoy se réveille, haletant, le corps recouvert d'une mince pellicule de sueur, dans le lit qu'il occupe dans le dortoir des Serpentard. C'est la nuit, et dans la chambre obscure, on n'entend que le grattement discret des pattes de souris sur les dalles froides du souterrain.
Malfoy rejette ses draps loin de lui. Encore une fois, il a inondé son pyjama de sa semence. Et encore une fois, c'est à ce bâtard de Potter qu'il le doit ! Potter qui s'immisce jusque dans ses rêves, et qui trouble son sommeil ! Potter le survivant qui hante ses nuits d'actes obscènes ! Harry JeSuisUnAnge Potter, dont la moralité et l'honneur sont portés en étendard par toute la maison Gryffondor, mais qui suce comme un pro !!
Dans tes rêves, Draco, seulement dans tes rêves...
« Il n'a rien à foutre dans mes rêves », grommelle Malfoy à voix basse, en se redressant sur son lit.
Quelqu'un dans le dortoir tousse, et Malfoy se tait, l'oreille aux aguets. Il espère au moins que ses rêves sont silencieux. Il n'a pas besoin que l'on vienne à savoir que môssieur Harry Potter, le héros sans peur et sans reproche qui pourrait se lever n'importe quelle gourdasse s'il n'était pas aussi niais, fait aussi fantasmer son pire ennemi au point de laisser dans son lit la trace avilissante de ses débordements nocturnes. Non, vraiment, Malfoy ne souhaite pas que son infortune devienne le sujet de conversation numéro un de l'école.
« Eh, vous savez que cette nuit, Malfoy embrassait son oreiller en l'appelant Harry ? »
« Hé vous avez vu la tache sombre sur la robe de Malfoy ? Il a encore du apercevoir Potter... »
« Hé, Malfoy a encore battu le record du monde de l'éjac' la plus haute ! Son sperme est encore collé au plafond sculpté des Serpentard. La hauteur sous plafond ? 4 mètres 30, pourquoi ? »
Non, vraiment. S'il pouvait éviter la cuisante humiliation de devenir le fan numéro un de Potter-Le-Magnifique...
Il retombe lourdement sur son matelas, et se tourne pour enfouir son visage dans l'oreiller. Les yeux fermés, il se concentre et cherche à se souvenir des détails de son rêve, qui déjà s'estompe.
Pas de doute, c'était bien Potter, avec ses yeux verts immenses et sa tignasse désordonnée... Tiens, il n'avait pas de lunettes, remarque Malfoy, sinon je les aurais senti cogner contre ma...
Malfoy manque de s'étouffer ! Qu'est ce qu'il raconte ? Non mais ça va pas bien ?!? Il essaie tant bien que mal de refouler cette dernière pensée, et les images parasites qui l'accompagnent, au plus profond de sa cervelle dérangée.
Comment ce type insupportable peut-il m'obséder à ce point ? pense t-il avec amertume en cachant son visage dans ses mains. Il a encore chaud, mais sa sueur forme maintenant une pellicule fraîche sur sa peau diaphane. Potter, misérable larve, vas-tu enfin me laisser en repos ? Je n'en peux plus de ces rêves, ça me... ça me tue. Il serre les dents. Il voudrait crier de rage.
Ca dure depuis trop longtemps. Malfoy n'a jamais cru que ça irait aussi loin. Ca a commencé l'année précédente, par un ou deux rêves étranges dont il ne gardait qu'une impression diffuse de jouissance au réveil.
Lorsqu'il croisait Potter dans la journée, lors du cours de potions par exemple, des images et des bribes de sensations revenaient à lui comme des flashs, et il se sentait rougir d'avoir des pensées pareilles. Les doigts de ce bâtard, quand il les passait dans ses boucles brunes en bataille, sa langue, qui glissait sur ses lèvres pour humecter sa bouche lorsqu'il était plongé dans ses pensées, et même cette foutue habitude qu'il avait, parfois, de venir caresser sa cicatrice en forme d'éclair du bout de son pouce...Draco avait fini par connaître par cœur ces dizaines de détails insignifiants qui étaient devenus pour lui autant de gestes érotiques.
Alors, il s'arrangeait pour punir Potter de ces sensations qui l'envahissaient, et soyons honnête (même si c'est dur pour un Serpentard), avec Severus Rogue comme professeur, il n'était pas difficile de trouver motif à punition. Les regards haineux que Harry lui lançait en retour lui permettaient de retrouver son bon vieux mépris : après tout, si Potter était si malin, il aurait compris, non ?
Compris quoi ?! Que tu te masturbes en pensant à lui ? Bon sang, il faudrait être plus versé en divination que Trelawney et Firenze réunis pour deviner un truc pareil...
C'est pendant l'été, qu'il a passé au Manoir familial, que Draco a commencé à perdre le contrôle de ses rêves.
Maintenant, avec le retour à Poudlard et le début d'une nouvelle année, les choses s'accélèrent, et presque toutes ses nuits se finissent par le même réveil honteux, haletant et transpirant sous le coup des émotions qui l'étreignent. Malfoy n'est plus que l'ombre de lui-même dans ces moments là, et il se déteste pour cela.
Non, c'est Potter que je déteste, nuance ! C'est à cause de lui, bon sang !
Draco Malfoy se fige brusquement dans son lit. Son instinct de prédateur s'est éveillé, et il est soudain attentif, tous ses sens en alerte... Quelque chose bouge dans la pièce. Malfoy se concentre. Ca vient de sa gauche, il entend un craquement, puis un autre, puis quelque chose frôle les rideaux tirés de son lit, avançant dans un silence pesant.
Malfoy retient sa respiration, mais il sait ce que signifient ces allées et venues. Cela fait un an que ça dure maintenant, et c'est à VincentCrabbe que le dortoir des sixième année de Serpentard doit son animation nocturne.
D'ailleurs, remarque le garçon insomniaque, il fait preuve de bien plus de discrétion que ses camarades de chambre ne l'auraient cru.
Crabbelonge le pied du lit de Draco Malfoy, en se repérant dans l'obscurité aux montants du lit, puis il avance à l'aveuglette, en faisant bien attention de ne trébucher sur rien, pour aller finalement buter contre les rideaux qui ferment le lit de Théodore Nott.
Un autre frôlement, quelques chuchotements bas que l'oreille de Malfoy capte sans difficulté dans le silence qui règne, le lit qui craque un peu lorsque le corps du deuxième garçon y monte...
Ouais, y faut dire queVincent n'est pas précisément un poids plume.
Et puis plus rien.
Au moins ils n'oublient jamais de lancer un sort d'insonorisation, c'est déjà ça. Les Serpentard ont beau être réputés pour la perversité de leurs goûts (on se demande d'ailleurs pourquoi), personne dans le dortoir n'a envie de tenir la chandelle aux deux tourtereaux qui se bécotent dans leur lit.
Presque une année queCrabbe et Nott sont ensemble...Vince et Teddy... Malfoy secoue la tête, et montre ses dents dans un rire silencieux. Si ces deux là n'étaient pas des Serpentard, Malfoy aurait eu un tel plaisir à les enterrer sous les quolibets et les remarques trempées d'acide. Il faut dire que c'est ma spécialité, remarque Draco avec fierté, mais je préfère quand ce sont les Gryffondor qui en sont victime... ou les Poufsouffle, à la limite...
Le couple serpentard est donc protégé par toute sa maison, et pendant longtemps, le secret a tenu. Mais maintenant, ces deux idiots perdent toute discrétion, et la rumeur de leur aventure circule déjà dans les couloirs de Poudlard.
Avant hier, ce sont trois élèves de première année de notre maison qui ont été traumatisés à vie en traversant la salle commune à trois heures du matin. Ils voulaient faire le mur et jouer les grands, ils espéraient aller dans la forêt interdite et voir des monstres... et ils ont vu pire sur le canapé devant la cheminée... Bon sang, le préfet en chef était furax ! Il a fallu que j'aille moi-même menacer ces petits crétins pour qu'ils ne bavassent pas tout à leurs parents dans leur prochain courrier !!
Et hier matin, un Serdaigle de septième année leur a lancé un regard de... Hum, de pure dégoût je dirais, en les frôlant dans la Grande Salle.
On n'est pas dans la merde, songe le jeune blond en soupirant.
A propos de soupirs, ils doivent être en train de se caresser en ce moment, note Malfoy avec froideur. Vincent la brute en train de caresser le joli Théo ? Quel drôle d'idée ! Mais après tout, pas plus étrange que d'imaginer Potter...
Potter, les cheveux en bataille, le regard traversé d'un désir inassouvi, Potter torse nu, sa peau claire et douce luisante de sueur, le souffle court et la bouche entrouverte...
Ah non pas ça ! Malfoy ne l'a pas senti arriver. Il s'est abandonné à ses pensées un court instant, et le voilà de nouveau excité.
Maudit Potter, si seulement je pouvais te... te caresser, te lécher, poser mes lèvres sur les tiennes, te mordre, respirer ton odeur, parsemer ton torse de baisers passionnés...
Oulala non ! Nonnonnonnon, ça va pas non ?!! Potter mérite des baffes, des coups de pied bien placés, du mépris et des sarcasmes. Rien de plus ! Ou alors... ou alors il mérite peut être de devenir l'esclave soumis de Draco, son objet sexuel, sa chose rampante et obéissante. Mouais, c'est bien mieux comme ça.
Malfoy glisse sa main gauche dans son pantalon de pyjama. Il ne saurait trouver le repos avec une érection comme ça... De sa main droite, à l'aveuglette, il cherche contre le montant de son lit le contact froid du tube d'argent qui y est fixé. C'est un cadeau de son père lors de sa première année à Poudlard : encore une antiquité de la glorieuse famille Malfoy, un repose baguette en argent massif, gravé de motifs compliqués et de runes protectrices. Draco y range sa baguette tous les soirs avant de dormir, et lorsqu'il sent le contact du bois au bout de ses doigts brûlants, il saisit sa baguette entre l'index et le majeur, la ramenant vers lui en soupirant d'aise. Dans un souffle, il prononce un sort d'intimité, puis la repose sans attendre. Maintenant, ses deux mains sont libres pour s'adonner au plaisir, et c'est sans complexe qu'il laisse des râles monter dans sa gorge et franchir la barrière de ses lèvres fines. Un Malfoy ne gémit pas devant les autres, mais dans le secret de son lit, Draco ne connaît aucun tabou.
A 16 ans, il ne manque pas d'expérience, et même sa virginité n'est plus qu'un lointain souvenir.
Ne pense pas à ça... Inutile de remuer la merde. L'oubli est parfois un cadeau.
Pourtant, il faut avouer que l'organisation très stricte de Poudlard ne favorise pas l'épanouissement sexuel de ses élèves.
Ce qui n'est guère étonnant quand on connaît ceux qui ont crée l'école. Après tout, c'étaient des sorciers de sang pur, et de noble famille. Oui, même Godric Gryffondor et Helga Poufsouffle... Il ne fut jamais dans leur intention de laisser leur précieux lieu d'enseignement devenir un lupanar.
Dortoirs des filles et des garçons sont hermétiquement séparés, et Draco soupçonne que des sortilèges d'alerte et des enchantements d'alarme retentissent dans la salle des profs ou dans le bureau de Dumbledore dès que les limites sont franchies, permettant aux professeurs responsables d'être avertis quand les règles sont bafouées. C'est ce qui s'est passé, parait-il, pour une fille de Poufsouffle qui avait laissé rentrer l'un des insupportables jumeaux Weasley dans son dortoir deux ou trois ans auparavant. Ils se sont fait surprendre en pleine action, et ont du regretter amèrement leur enthousiasme.
Ce qui ne signifie pas, bien sûr, qu'il est impossible d'apprendre ! Après tout, une école est faite pour ça... Draco rit silencieusement. Nott etCrabbe ont trouvé le bon moyen d'apprendre sans risque...
Pour les autres, il vaut mieux profiter des après midi à Pré-Au-Lard, ou bien choisir des endroits neutres : salles de classe, jardins, forêt interdite, les lieux ne manquent pas.
C'est ce qu'a fait Draco Malfoy. Et une bonne partie des filles de Serpentard ont contribué à sa formation, ainsi qu'un certain nombre des autres maisons. Sa langue et ses mains sont devenues expertes aux jeux de la séduction et de la sensualité, et à Poudlard, chacun reconnaît sa réputation et son habileté à donner du plaisir. Seule ombre au tableau, aucune de ces filles n'a été capable de déclencher chez lui l'étincelle de passion et d'extase qu'il recherche. Alors pourquoi aller plus loin que de simples caresses ?
Malfoy grogne, se tord et se cambre, cherchant la meilleure position. Il connaît bien son corps et ses possibilités. Mais son esprit ne le laisse pas en paix : Saint Potter revient à la charge, et Draco s'imagine en train de le déshabiller. Potter, les joues rosies par le trouble, ses beaux yeux fermés, les paupières closes ayant éteint l'étincelle de ces deux billes d'agates, sa bouche laissant échapper mille soupirs... Potter qui se débat et qui essaie d'éloigner de lui les mains caressantes de Malfoy... Potter qui cède peu à peu, et qui ouvre sa bouche aux baisers de Malfoy, mêlant sa langue à la sienne dans une orgie des sens et une bataille effrénée !
Draco jouit. Il crie le nom de Harry, puis se mort les lèvres, soudain honteux.
Qua se serait-il passé entre eux si Harry Potter avait partagé le dortoir des Serpentard ? En s'allongeant sur le dos pour reprendre son souffle, Draco se repose pour la centième fois cette question troublante.
Depuis la Cérémonie de la Répartition de première année, Malfoy est persuadé que le Choipeau magique a fait erreur concernant Potter. Potter était fait pour rejoindre Serpentard, c'est une évidence ! Il ne respecte aucune règle, il passe son temps à bafouer celles qui existent... Il parle Fourchelangue, bon sang !! Comme Salazar Serpentard lui-même, comme Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, il peut parler aux serpents ! Est-ce que ce n'est pas là le signe évident de son appartenance aux Serpentard ? Ca crève les yeux pourtant !!
Draco fulmine. Bien sûr, tout est de la faute de l'insoutenable Weasley. C'est à cause de cette ordure rampante que lui et Harry se sont haï aussi fort lors de leur premier voyage à bord du Poudlard Express !
Bon, pense Malfoy, c'est aussi à cause de la foutue coupe de cheveux de Potter. Après tout, Draco a été le premier à le rencontrer. Il l'a vu avant tout le monde, dans la boutique de Prêt-à-porter de madame Guipure, sur le Chemin de Traverse. Si Potter n'avait pas eu cette coiffure de sauvage, Draco aurait vu la cicatrice, et alors...
Et bien alors, il se serait mis le petit pote Potter dans la poche, tout simplement, Draco n'a aucun doute la dessus. Son charme et son visage d'ange blond ne laissent personne indifférent. De sa mère lui viennent sa peau diaphane et ses traits fins, et une certaine langueur aristocratique dans les mouvements, mais c'est de son père, Lucius Malfoy, qu'il tient son charisme et son étonnant regard.
J'aurais pu le convaincre que Serpentard est la meilleure maison sur le chemin de la grandeur, que nous ne sommes pas mauvais, juste plus ambitieux que la plupart ! Les Serpentard sont de puissants sorciers et d'habiles manipulateurs, j'aurais su trouver les mots pour le convaincre, et il aurait partagé mon dortoir ces six dernières années.
Draco Malfoy s'interrompt. Il n'est pas bon de penser à cela. L'idée de partager le dortoir des Serpentard avec Harry lui procure des sentiments trop contradictoires : la nausée et l'excitation vont rarement ensemble.
Son esprit est trop confus, et il éprouve le besoin d'oublier, de revenir à des sensations plus simples, et il y a un moyen bien sûr...
Draco s'agenouille dans son lit, au milieu de ses draps mouillés de sueur. Il ne porte que son pantalon de pyjama, en satin noir rehaussé d'un liseré vert foncé. Il ferme les yeux et calme sa respiration.
Se concentrer.
Sentir chaque parcelle de son corps.
Se concentrer encore.
Laisser venir les courants de magie.
Apprivoiser sa peur.
Laisser grandir le changement.
Fermer les yeux quand les premiers frissons naissent dans sa colonne vertébrale.
Se concentrer totalement... Oublier le reste... Oublier...
Son corps change rapidement, et Draco Malfoy tombe à quatre pattes tandis que son corps se couvre d'écailles et que de longues griffes recourbées naissent sous ses ongles qui s'estompent. Sa transformation n'est pas encore instantanée, elle lui prend encore quelques secondes, et reste légèrement douloureuse.
Deux années... Deux années entières d'un travail acharné depuis que sa route a croisée celle de Rita Sketter, la journaliste qui était venue couvrir le tournoi des Trois Sorciers.
Elle était un Animagus non déclaré, et ses capacités avaient littéralement bluffé Draco. Ce qu'elle pouvait faire, il pouvait le faire aussi !! C'était à coup sûr une question de volonté. Rita Sketter lui avait appris les bases, il avait cherché le reste dans les livres de la bibliothèque, celle de l'école, mais surtout celle du Manoir Malfoy, l'une des plus impressionnantes collections privées d'Angleterre.
Et finalement, deux années y avaient suffi. Les yeux de Malfoy s'illuminent de fierté.
Sa transformation en Animagus le laisse encore éreinté et vidé de toute substance, mais il tient de plus en plus longtemps. Il ne l'a dit à personne, et ça a été un véritable supplice de cacher aux autres l'exploit qu'il a réalisé seul !
A bien y réfléchir, c'est l'unique chose que j'ai faite seul... Mon entrée dans l'équipe de Quidditch, je la dois plus aux balais que mon père a acheté à toute l'équipe qu'à mon propre talent... Et pourtant je sais que j'ai du talent, j'aurais pu être recruté sans aide, j'en suis persuadé. Quant à ma nomination comme préfet, hum... Eh bien, merci père encore une fois.
Découvrir en quoi il se transformait avait été l'un des moments les plus éprouvant pour son incommensurable arrogance : Draco Malfoy craignait le ridicule autant que les souris craignent les chats.
Il n'aurait pas supporté de devenir une créature faible ou sans intérêt, un insecte, comme Rita, et aurait vécu comme une humiliation de devenir un animal mignon... Ca non, il aurait préféré renoncer à être un Animagus plutôt que de supporter l'infamie d'une transformation honteuse.
Mais il n'avait pas à se plaindre finalement... Sur le lit de Draco, un iguane de bonne taille avait maintenant pris sa place. Du bout du museau à l'extrémité de sa queue puissante, il devait faire plus d'un mètre 20. Sa peau rugueuse était recouverte d'écailles grises dont les liserés se teintaient de vert. Ses pattes puissantes étaient munies de griffes recourbées, et sa gueule s'ouvrait sur une rangée de petites dents pointues et acérées, tandis que ses yeux gris s'irisaient de flammes jaunes.
Malfoy l'Animagus descend de son lit en silence, et traverse le dortoir des Serpentard à pas lent, pour ne pas faire claquer ses griffes sur le sol. Il n'est pas pressé, après tout il est un animal à sang froid maintenant. Son rythme a changé. Il apprend la patience à chaque transformation.
L'iguane se glisse hors du dortoir, prend des couloirs sombres qui s'enfoncent sous Poudlard, puis trouve en haut d'un escalier la lucarne qu'il cherche. Si un Serpentard venait à le rencontrer, il croirait sans doute avoir affaire à un petit dragon. Malfoy est content. L'iguane est puissant, repoussant et froid, tout à fait lui donc... Et être une sorte de mini dragon ne lui déplait pas.
Ses griffes trouvent sans peine à s'accrocher sur les murs humides des tréfonds de Poudlard, et il atteint facilement le soupirail au travers duquel il se glisse. Malfoy se laisse tomber dehors, deux ou trois mètres plus bas, et il atterrit avec un bruit sourd sur la pelouse qui entoure l'école. D'une course rapide et silencieuse, il commence à traverser le parc en direction du lac.
Je vous laisse seuls juge... A l'occasion, dites moi si ça vous a plu...
