Fanfiction :
Blue Godliness
Chapitre 1 :
Cellule
Disclamer : Les persos de sengoku basara ne m'appartiennent pas
Pairing :
Ko/Masa… mais pas dans l'immédiat XD
Dans le noir de la chambre, un enfant tremblait de froid. Déserté par la chaleur du jour que les murs translucides ne laissaient plus passer, le lit blanc sur le sol ne lui avait jamais paru aussi inhospitalier. Les larmes avaient commencé à monter à ses jeunes yeux depuis le coucher du soleil. Son visage le brulait affreusement, il avait envie de s'arracher la peau avec les ongles… Mais ses mains étaient rouges et incandescentes elles aussi signe de l'apparition prochaine des boutons de la petite vérole.
Enfermé dans l'aile nord de la maison sur conseil du médecin, seul, il avait entendu jusque tard dans la nuit les cris de son père et de sa mère contre une voix trop lointaine pour qu'il puisse l'identifier. A présent tout était calme et pourtant…
Un sanglot lui échappa, puis un autre, qui couvrit le bruit du mur coulissant en laissant quelques secondes des trainées blanches sur ses joues et au coin de sa bouche. Un pas retentit sourdement sur le parquet, puis un autre. L'enfant se retourna sur un adolescent à l'air sévère qui s'agenouillait à ses côtés.
« Kagetsuna….. »
Il dut lutter contre l'envie fulgurante de se jeter sur lui et de venir sécher ses larmes contre son Kimono de domestique. Kagetsuna Katakura… Son serviteur… L'homme qui devait s'occuper de lui chaque jour, son père étant toujours à la guerre et sa mère ayant toujours mieux à faire que de s'occuper de ses enfants.
« Pardonnez-moi, Bontenmaru-sama. »
Il s'inclina si bas que son nez frôla le sol.
« Pardon ? »
« Vos parents m'ont interdit de vous rejoindre et m'ont demandé d'élever votre petit frère… Mais… »
La suite de sa phrase ne parvint jamais à sortir. L'idée d'avoir délibérément désobéit au seigneur Date lui serrait le cœur mais ce n'était rien comparé à celle d'abandonner son jeune maître… Lorsqu'il releva la tête pour recevoir les réprimandes qui lui étaient dues, il ne trouva qu'un sourire joyeux sur un visage aux couleurs du couchant. Bontenmaru rayonnait. Kagetsuna n'allait pas l'abandonner, lui aussi, il avait choisi de rester près de lui malgré toutes les heures qu'il avait passé à lui courir après et à anticiper ses bêtises chaque jour que Bouddha faisait… Soudain son sourire s'éteignit et il baissa la tête.
« Si tu restes tu vas attraper la vérole…. C'est ce que le docteur a dit…. »
« Je l'ai déjà contracté, ne vous en faîtes pas pour moi. »
« Mais si tu sors… »
« Je ne sortirai pas tant que vous ne serez pas mort ou guéri. »
La voix de Kagetsuna était ferme dans le noir et ses mains étaient serrées sur le tissu de son pantalon de lin. Un nouveau hoquet lui parvint aux oreilles.
Comme il avait dû se sentir seul, son jeune maître, isolé avec son cheval de guerre en bois taillé au couteau par son père. La journée avait surement été affreusement longue, lui qui sollicitait tant son gardien car il était incapable de s'occuper tout seul. Il n'avait surement pas pu saisir son jouet à cause de ses mains en feu. Les enfants ont tous peur de l'abandon… Mais aucun d'eux n'aurait dû s'y retrouver confronté.
Kagetsuna se pencha vers le petit corps recroquevillé dans la pénombre et le pris dans ses bras. Calé contre le corps déjà solide de son serviteur, le visage enfoui dans son col, brûlant, suffocant contre le tissu rêche, Bontenmaru se laissa aller à pleurer bruyamment. La main qui se perdait dans sa chevelure noire alourdissait encore davantage son petit cœur.
« Bontenmaru-sama… Je vais vous donnez l'autorisation de faire ce que vous faîtes le mieux : Demain, si vous voulez que je reste avec vous… Il va falloir faire un caprice. Un gros caprice. »
Un rire saccadé lui répondit, étouffé contre son torse. Les petits bras de son maitre passèrent autour de lui et serrèrent comme ils purent, de toutes leurs maigres forces. Tout irait bien, il lui en fit la promesse. Bontenmaru allait guérir, Kagetsuna ne laisserait pas la maladie l'emporter si jeune.
Ce gosse était infernal, mais il restait un enfant, profondément gentil avec ça. Les allers et retours au pas de course autour du domaine étaient plus dus à son espièglerie qu'au mauvais fond que sa mère lui prêtait. Kagetsuna servait les Date comme son père avant lui, il n'avait jamais jugé les décisions de ses seigneurs. Sa rébellion de l'après-midi avait surpris et scandalisé toute la maison. Peu importait. Il avait pour devoir de protéger et d'élever Bontenmaru… il le ferait jusqu'au bout.
La respiration de son petit protégé changea. Il s'était endormi. Kagetsuna déposa un baiser dans ses cheveux et l'allongea sur son futon. Une fois les couvertures rabattues sur son petit corps, Bontenmaru cessa de trembler. Katakura resta agenouillé au bord du lit et le veilla le reste de la nuit.
