Genre : yaoi, aventure

Disclamer : ces personnages ne sont pas à moi, sauf Ichi. Mais attendez que je réussisse un braquage de banque et je les rachèterai à prix d'or !

J'avais déjà plusieurs histoires en cours et voilà que j'en remet une…. Je suis incorrigible ! J'ai faite celle-là il y a longtemps et je la reprends maintenant, j'ai envie de la finir parce que finalement je l'aime bien. Bon, je trouve que je l'ai raté, mal écrit etc.. mais je vous la donne quand même en espérant qu'elle vous fera passer un bon moment !

De nouveau, on retrouve mon couple préféré Hakkai x Gojyo, je peux pas m'en séparer, c'est plus fort que moi !

Promis, après j'arrête ! (Mais je vous préviens, je ne tiens jamais mes résolutions !lol)

p.s pour Kyochan95 : ne t'inquiètes pas pour ma fic L'Ombre d'Hakkai, je suis en train de la continuer, elle me prends juste un peu plus de temps que les autres ! Peut-être parce que j'y fais plus attention…. Mais la suite ne devrait plus tarder ! Biz !

Plus que quelques heures

Prologue :

Il avait l'impression d'étouffer, comme s'il se retrouvait enterré sous un amoncellement de lave…

Il se réveilla en sursaut et envoya à terre la grosse couette qui le recouvrait entièrement. Il était en sueur et haletait tellement il avait chaud.

Gojyo se leva et alla ouvrir la fenêtre de la chambre qu'il partageait avec Hakkai.

Une agréable brise nocturne vint rafraîchir son visage tandis qu'il observait la profondeur de la nuit et la clarté magnifique des étoiles. La lune était pleine cette nuit, ce qui devait expliquer en partie son énervement du moment, et la lumière qu'elle renvoyait sur le monde d'en bas était sublime. Chaque objet prenait des reflets argentés sous les caresses de ses rayons. C'était une belle nuit, comme on en voyait peu. Gojyo savoura ce moment…

Il avait eu si chaud qu'il n'avait plus tellement envie d'aller se recoucher. Maudite couette… Pourtant, il ne se souvenait pas l'avoir mise sur lui la veille au coucher… Ca devait être Hakkai qui l'en avait recouvert… Hakkai, avec ses petites attentions permanentes… Ce que ça pouvait l'énerver à force ! Merde, pourquoi ce type faisait aussi attention à lui ?

Au début, il avait bien aimé le comportement d'Hakkai, il avait trouvé amusant et sympathique qu'il veille sur lui comme une mère poule, mais avec le temps, il le supportait de moins en moins… Peut-être parce qu'il trouvait cela disproportionné par rapport à sa propre personne, puisqu'il avait toujours pensé qu'il n'était pas grand chose et donc ne valait pas la peine qu'on s'occupe ainsi de lui. On l'avait toujours rejeté, méprisé, et voilà qu'un type surgissait de nulle part et se mettait à le couver ! Merde, à force, cela ressemblait trop à de la pitié, et Gojyo haïssait la pitié plus que toute autre chose au monde.

Mais ce qui le minait réellement, en plus d'imaginer qu'Hakkai ne ressente que de la pitié pour lui, c'était de se dire qu'en échange de ces attentions quotidiennes, Gojyo n'avait jamais rien fait pour Hakkai. Certes, il l'avait sauvé une nuit de pluie, mais qui ne l'aurait pas fait ? A côté, Gojyo n'avait jamais eu à protéger Hakkai, jamais eu à veiller sur lui… Hakkai en quelque sorte lui renvoyait son amitié, ou sa pitié, mais lui n'avait jamais renvoyé quoi que ce soit à l'ancien humain et il s'en voulait intérieurement. Bêtement aussi. Quel con je fais, se disait-il. Mais en plus, il se sentait incapable de renvoyer quoi que ce soit, comme s'il s'était interdit de ressentir quelque chose depuis la mort de sa mère, depuis ce rejet absolu de lui-même qu'elle avait représenté…

Bah, mieux valait ne pas y penser, il y a des choses que le passé doit garder enfouies à tout jamais.

N'empêche que Hakkai commençait à sérieusement lui taper sur les nerfs ! Et comme il n'osait pas le lui dire en face de peur du ridicule, et aussi parce qu'il ne savait jamais bien exprimer ces choses-là, le demi-youkai s'énervait un peu plus chaque jour, rongeait son frein, s'enfermait dans ses pensées sombres…

Et maintenant la couette ! Il aurait voulu lui faire passer une mauvaise nuit qu'il ne s'y serait pas mieux pris !

L'obscurité reprenant ses droits, le sommeil gagna peu à peu Gojyo, ses paupières se fermèrent doucement pour l'attirer dans les doux pièges des rêves..

OoOoOoOoOoO

Il faisait noir, si noir qu'il en frissonna… Il se sentait étouffer là-dedans, mais aucune issue ne semblait possible. A moins que… Oui, de la lumière plus loin…

Il s'y précipita comme on court assoiffé à l'eau de la source.

La lumière provenait d'un corps allongé par terre, une plaie béante lui barrant le ventre.

Hakkai.

Comme ce soir-là.

Lui tendant les bras, réclamant quelque chose qu'il n'entendait pas…

Et ce mur se dressant entre eux, immense, en verre transparent, si bien qu'il voyait son ami agoniser mais était incapable de lui porter une quelconque aide.

- HAKKAI !

Lui qui avait toujours été là pour lui, lui qui le veillait comme un véritable ami, il était incapable de lui porter secours ! Il se sentit si misérable qu'il hurla de toutes ses forces…

OoOoOoOoOoO

Il se réveilla pour la deuxième fois en sursaut. Il s'était assoupi sur le rebord de la fenêtre et son sommeil agité l'avait fait tomber par terre. Lentement, Gojyo se releva et repartit dans son lit, poussant la couette au loin, par mesure de sécurité.

Maudit rêve… Il devait déjà l'avoir fait, et cela l'énervait encore plus. Un rêve qui venait préciser ce à quoi il avait réfléchi tout à l'heure.

Il se sentait si nul face à Hakkai ! Il se démenait pour lui et lui n'était capable de rien… Même pas de le sauver dans ses rêves ! Finalement, Hakkai avait peut-être raison d'avoir pitié de lui… Il se faisait pitié à lui-même…

- Gojyo… Tu as fait un cauchemar ? Ca va ?

Deux pupilles vertes le fixaient intensément, malgré le voile de fatigue qui les recouvrait.

Hakkai…

Qui s'inquiétait à nouveau pour lui…

- Ca va.

Gojyo se retourna et offrit son dos à la vue d' Hakkai.

Gros soupir.

- Je suis nul, songea-t-il. Hakkai, arrête avec ta gentillesse à mon égard, tu me tues.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

La forêt était son refuge, leur refuge, depuis cette terrible nuit et toutes celles qui avaient suivi. Il en connaissait chaque recoin, chaque arbre, chaque ruisseau, chaque animal, chaque bruit… or le son qui parvenait à ses oreilles ne correspondait à rien en quoi il avait l'habitude ! On aurait dit le cri d'un petit animal, mais en même temps cela avait utilisait le langage humain ! Et quelque chose lui répondait…. Il fallait qu'il aille voir cela de plus prés, une intuition lui disait qu'il s'agissait peut-être de la solution qu'il recherchait depuis si longtemps.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

La voix en question provenait effectivement d'un petit animal, assis à l'arrière d'une voiture, à côté d'un homme aux cheveux rouges. Les deux gesticulaient particulièrement fort, apparemment à cause d'une cuisse de poulet…

- C'est à moi, c'est moi qui l'ai mis dans le panier !

- Evidemment puisque c'est toi qui a fait le casse-croûte, singe stupide ! Fous-moi la paix, j'ai faim !

- Non, Sanzo, dis-lui que c'est pour moi !

Le moine qui était devant se retourna et leur balança un splendide coup de baffeur qui les réduisit tous les deux au silence.

- Le prochain qui gueule, je le bute !

Le conducteur rit, apparemment peu stupéfait des menaces de mort qui planaient sur ses deux compagnons.

La journée était belle, et la forêt dans laquelle ils étaient entrés depuis quelques heures peu menaçante. A vrai dire, c'était la première fois qu'ils traversaient un lieu si paisible. La nature respirait la paix et le bonheur, et comme aucune menace n'était ressentie, le groupe voyageait en toute tranquillité, goûtant un peu de repos bien mérité. Les attaques de youkais n'en finissaient plus et devenaient à la longue lassantes. Entrer dans un lieu inconnu était une véritable épreuve pour les nerfs ces derniers temps et le moral de la troupe était devenu au fil des jours de plus en plus morose. C'est pourquoi un peu de paix ranimait leur joie et par là-même l'énergie des deux énergumènes situés à l'arrière, qui s'en donnaient à cœur joie, au plus grand déplaisir de Sanzo.

Cette fois-ci, le moine sortit carrément son flingue et la balle passa à un cheveu de Gojyo, qui se mit à gueuler :

- Putain, mais y en a marre que tu nous prennes pour des pigeons là ! Y a une cible dessinée sur ma tête ou quoi ?

- J'ai pas besoin de cible, rassure-toi !

-Allons, du calme, dit calmement Hakkai. Goku, ça serait sympa que tu nous gardes un peu de nourriture pour ce soir, parce que je sens qu'on va devoir dormir à la belle étoile…

- Encore ! maugréa le kappa. T'es sûr qu'il y a pas de village dans le coin ?

- J'ai regardé la carte avant de prendre la route, et il n'y a aucun village sur notre chemin. Désolé, répondit Hakkai avec son sourire habituel. Le seul village est trop éloigné de nous et perdu en pleine forêt…

- C'est pas grave, on a qu'à faire un…

Le flingue pointé sur son visage dissuada Gojyo d'en dire plus.

- Si tu dis le mot « détour », je te fais exploser la cervelle ! Vous nous avez fait perdre assez de temps comme ça !

- C'est vrai, reconnut l'ancien humain, il nous a fallut plus d'une journée pour vous retrouver quand même !

Les deux à l'arrière baissèrent la tête silencieusement, préférant éviter le sujet.

La scène avait eu lieu deux jours plus tôt : alors qu'Hakkai et Sanzo étaient partis se coucher, fatigués par la route, Goku avait soudainement voulu goûter cet alcool que Gojyo aimait tant. Il faut dire que s'il en buvait autant, c'est que cela devait être bon, et comme tout ce qui est bon à avaler intéressait le singe, il avait goûté à l'alcool ce soir-là. Beaucoup. Pour être sûr du goût. Beaucoup trop, après un pari avec le kappa qui avait promis d'en boire plus que lui. Les bouteilles s'étaient amoncelées sur la table jusqu'à ce qu'ils décident qu'il devait faire moins chaud dehors. Ils étaient donc sortis et avaient continué leur beuverie dans la rue, puis un peu plus loin, puis en dehors du village, puis encore plus loin…. Bref, Sanzo et Hakkai les avaient cherché toute la journée du lendemain jusqu'à ce qu'ils les retrouvent dans un champ éloigné du village, dormant comme des marmottes, cuvant gentiment leur vin.

Goku et Gojyo gardaient encore des marques des coups de baffeur de Sanzo de ce jour-là. Mais c'est surtout lorsque le moine et l'ancien humain durent se battre tous seuls contre une bande de youkais enragés, simplement parce que la gueule de bois empêchait les deux autres de se battre que Sanzo fut vraiment en rogne… Ce qui ajouta des marques de baffeur supplémentaires et une mauvaise humeur durant tout le reste du trajet.

Depuis qu'ils étaient entrés dans la forêt, le ton avait baissé et tous se sentaient mieux, plus à l'aise, ce qui satisfaisait Hakkai. La tension qu'il y avait eu ces derniers jours l'avait un peu énervé. Il se détendait tellement qu'il ne vit ni le regard que lui lançait Gojyo à l'arrière, ni la présence discrète qui les observait depuis la cime des arbres…

POV Gojyo :

Quel rêve con cette nuit ! Plus j'y pense et plus je suis en rogne ! Merde alors, ça m'énerve et je sais pas pourquoi…

Pourquoi je lui en veux, pourquoi je m'en veux surtout ?

Je dois pas tourner rond en ce moment, ça m'énerve !

Mais je crois que je ne pourrais plus supporter une de ces perpétuelles attentions !

Qu'est-ce qui m'arrive, qu'est-ce que j'ai ? Pourquoi un tel dégoût de moi-même ?

FIN POV Gojyo

Hakkai remarqua soudain l'air sombre de son ami, quelque chose n'allait pas, il le sentait.

- Qu'est-ce qu'il y a, Gojyo ? Tu ne te sens pas bien ?

- Fous-moi la paix ! s'écria brutalement Gojyo.

Surpris et peiné, l'ancien humain tourna son regard vers la route et ne dit pas un mot. Sanzo lui lança un regard furtif, maudissant la connerie du kappa.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoO

La silhouette dissimulée en haut des arbres n'avait rien perdu des échanges entre les compagnons de route. Il lui semblait connaître ce groupe et en même temps,il ne les avait jamais rencontré… Pourtant, il était sûr de…

Un souvenir lui revint brusquement en mémoire, chassant ses doutes.

- Le groupe du moine Sanzo, évidemment ! murmura-t-il pour lui-même.

Un inconnu de passage dans la forêt, inoffensif, lui avait un jour raconté qu'il avait croisé la route d'hommes forts et valeureux, pour lesquels les youkais et toutes sortes de monstres n'étaient en aucun cas une menace. Alors que son village connaissait la peur des youkais, ces hommes-là étaient venus et les en avaient débarrasser une bonne fois pour toute. Leur réputation était si grande que les monstres fuyaient à leur seule approche. Il les lui avait décrit trait pour trait, avait recherché dans ses souvenirs chaque détails de leur caractère, comme on aime à se souvenir d'une personne chère.

- Ils ont le cœur bon, avait déclaré l'inconnu, un vieillard.

Depuis, il en avait rêvé, des dizaines de fois… A chaque fois, ils venaient et les délivraient de leur malheur, leur apportant enfin une paix méritée…

Mais tout ceci n'était que des rêves. Et il les avait attendu, espérant leur venue. Puis il avait finalement baissé les bras, revenant à une réalité plus préoccupante.

Et ils venaient d'arriver dans sa forêt ! Quelle chance ! S'ils étaient vraiment comme le vieillard l'avait dit… Le doute lui vint. Et s'ils refusaient de l'aider, s'ils repartaient, laissant les choses telles quelles ? Si finalement, ils n'étaient pas les grands hommes décrits par l'inconnu ?

Tant pis. Il fallait qu'ils l'aident, coûte que coûte ! C'était son seul espoir maintenant…

OoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Comme annoncé par Hakkai, le groupe dut s'organiser cette nuit-là pour dormir à la belle étoile, au beau milieu des arbres. Le soir tombait lorsqu'ils s'arrêtèrent et descendirent de voiture. Goku partit chercher du bois mort pour le feu, tandis qu'Hakkai déchargeait Hakuryu, lui permettant de redevenir un dragon, et s'occupait de préparer les affaires pour le repas. Gojyo disposa les couvertures autour du feu qu'il avait allumé avec Goku revenu de sa quête de bois mort et s'assit sur l'une d'elle, un peu à l'écart des trois autres.

Tandis qu'Hakkai préparait le repas, dont le fumet promettait déjà, Goku tentait vainement de persuader Sanzo d'accepter qu'ils dorment l'un à côté de l'autre cette nuit-là. Pour ce faire, il utilisait la technique du mec collant, technique qui consistait à coller le plus possible son adversaire afin que celui-ci baisse les armes. Mais il avait rencontré une forte tête avec le moine.

- Fous-moi la paix, j'ai dit non !

- Mais Sanzo, j'ai peur de dormir seul la nuit dans les bois, tu le sais bien !

- Si je le savais pas, c'est que j'étais sourd ! C'est non !

Cela continua jusqu'à ce que Hakkai dise que le repas était prêt, seul fait qui puisse faire oublier la nuit à venir à Goku. Ce dernier se précipita sur l'assiette qui lui tendit l'ancien humain et la dévora en un instant, avant de la retendre au cuisinier.

- Délicieux ! Encore !

Hakkai émit un petit rire, tandis que Sanzo donnait un grand coup de baffeur au singe :

- On dit s'il te plaît ! Combien de fois je te l'ai déjà dit !

Hakkai remplit une autre assiette et se dirigea vers Gojyo, toujours perdu dans ses pensées . Il s'assit à côté de lui.

- Tiens, j'ai pensé que tu aurais faim.

Gojyo le regarda surpris. Il avait envie de l'envoyer bouler, de lui faire du mal, qu'il arrête une bonne fois pour toutes de s'occuper de lui, mais il ne put rien faire de tout cela. Il se contenta de le regarder, étrangement songeur, prit l'assiette et lui lança un vague merci.

La soirée fut un peu morose : si Goku n'avait pas déployé toute son énergie à convaincre Sanzo, ce qu'il réussit, peu de mots se seraient échangés entre le reste de la troupe. Gojyo semblait faire la tête, ce qui ennuyait visiblement Hakkai, et Sanzo était trop occupé par le singe pour tenter de comprendre le pourquoi des choses.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Tout le monde était couché lorsqu'il pénétra dans le camp improvisé par le groupe. Goku fut le premier à l'entendre, et immédiatement réveillé, il se chargea de faire comprendre aux autres qu'ils n'étaient plus seuls par un formidable :

- DEBOUT, ON A DE LA VISITE !

Sanzo qui était juste à côté de lui, lui fit comprendre que cela ne se faisait pas de gueuler aussi fort en pleine nuit par un coup de baffeur mérité.

- Mais, aïe, fallait bien que je vous prévienne, non ?

Effectivement, Sanzo remarqua une présence et se releva immédiatement.

- Qui est là ?

Ils aperçurent soudain un jeune garçon étrangement habillé qui les regardait, attendant qu'ils soient bien réveillés. Ce qui ne tarda guère. Les quatre amis se levèrent aussitôt et se préparèrent à une éventuelle attaque, bien que le garçon paraisse inoffensif.

Il devait avoir dans les 13-14 ans, possédait une véritable tignasse digne d'un lion couleur de jais, des yeux très foncés, et même s'il possédait un visage d'ange, il renvoyait une telle expression de sauvagerie qu'on n'aurait guère voulu s'y frotter.

Il était seul, ce qui rabaissa l'inquiétude des quatre amis sur le fait qu'il soit venu les attaquer.

Non, ce garçon devait être là pour autre chose, et rien qu'à la manière dont il les fixait, on aurait dit qu'il attendait même quelque chose d'eux.

Hakkai s'approcha doucement de lui, sans gestes brusques :

- Qui es-tu ?

Le jeune garçon le fixa un instant comme un animal sauvage, prêt à prendre la fuite tout en restant intrigué par ceux qui lui faisaient face. Puis il ouvrit enfin la bouche :

- J'ai besoin de votre aide.

Hakkai regarda Sanzo, étonné. Leur aide ?

- Pardon mon garçon, j'ai peur de ne pas comprendre…

- Vous êtes bouchés ou quoi ? J'ai besoin de votre aide !

- Ouais, ben pour quelqu'un qui a besoin d'aide, t'es vachement impoli je trouve ! s'exclama Sanzo. Fous-moi le camp d'ici, on veut dormir nous !

- Sanzo, on pourrait écouter ce qu'il veut nous dire avant, tu ne crois pas ?

C'était Goku qui venait de parler. Il se sentait bizarrement attiré par le jeune garçon, comme on est attiré par quelqu'un que l'on semble connaître depuis longtemps sans même l'avoir vu un jour. Peut-être était-ce dû au fait qu'ils se ressemblaient : ils semblaient tous aussi sauvages l'un que l'autre, quoique Goku ait été apprivoisé il y avait longtemps de cela par un moine peu ordinaire. Mais la même lueur indéfinissable brillait dans leurs yeux, ce qui poussait Goku à se rapprocher de l'étrange garçon, voire pourquoi pas à l'aider.

- Sanzo, s'il te plaît!

Mais le moine ne se laissa pas démonter pour si peu, Goku pouvait lui adresser toutes les suppliques du monde, il y avait bien quelque chose que Sanzo ne voulait jamais devenir: un justicier!

- Non, j'en ai rien à foutre de ses petits problèmes ! On a autre chose à faire figure-toi ! Et j'ai sommeil ! Alors qu'il déguerpisse d'ici avant que je ne m'énerve pour de bon !

Le jeune garçon se recula un peu, surpris du ton qu'adoptait le moine. Finalement, ces hommes n'étaient pas si bons que cela apparemment, ce qui le peinait. Il aurait tant voulu qu'ils acceptent sereinement sa proposition… Il tenta une dernière fois de les convaincre.

- Ecoutez, j'ai réellement besoin de votre aide, et pas que pour des « petits problèmes » comme vous dites ! Il n'y a que vous qui soyez en mesure de faire quelque chose !

- C'est non, hurla Sanzo. Ras-le-bol de jouer aux super-héros, on a autre chose à faire ! Fous-nous la paix maintenant !

- Puisque c'est comme ça, vous ne me laissez pas le choix… !

Puis il se recula complètement, s'éloignant d'Hakkai afin d'avoir le champ libre et découvert. L'ancien humain comprit immédiatement ce qu'il voulait faire et au moment où la petite flèche partit, visant le cœur du moine, Hakkai se jeta sur son chemin.

- HAKKAI ! hurla Goku, totalement paniqué.

Sanzo vit l'ancien humain tomber et réagit au quart de tour. Sortant son flingue, il visa le jeune garçon, qui était resté un instant pétrifié par l'intervention du jeune homme brun. Il se ressaisit au premier coup de feu, l'évitant de peu, fixa pendant un court instant le moine, et disparut dans la nature sans que Sanzo ait eu le temps de tirer une autre balle.

- Vous reviendrez m'aider…

- Pauvre fou, fut la seule réponse de Sanzo avant qu'il ne rejoigne ses compagnons qui s'étaient assemblés autour d'Hakkai.

- Comment va-t-il ? demanda-t-il au demi-youkai.

Ce fut Hakkai lui-même qui lui répondit en se relevant :

- Je vais très bien, ne vous en faites pas !

- Mais, comment est-ce possible, s'étonna Gojyo, encore sous le choc d'avoir vu son ami tomber.

Hakkai leur montra sa manche gauche, déchirée là où l'avait éraflé la flèche.

- C'est juste une égratignure, mais ça a fait dévier la flèche de son principal objectif. C'est mon élan qui m'a fait tomber.

Il se releva rapidement, afin de prouver à tous que tout allait bien pour lui. Ses compagnons en furent soulagés mais l'incident les avait secoué, c'est pourquoi Sanzo décida de reprendre la route immédiatement.

- Mais j'ai encore sommeil moi, couina le singe.

- T'as qu'à dormir debout, ricana Gojyo, qui lui aussi souhaitait quitter l'endroit au plus vite.

- Je préfère rester loin de cet abruti avec ses fléchettes pour gamin ! déclara Sanzo. Qui sait ce dont il est capable… Besoin d'aide, pffff, je t'en foutrais de l'aide moi !

A suivre…..