Coucou ! ^^
Petite histoire qu'on écrit pendant les pauses de midi sur un cahier qui tient encore par la force du Saint-Esprit. J'espère que ça vous plaira même si c'est tout fluffy mignon. J'écrirai un épilogue si j'ai la force. (comme Luke)
-Sergent ?
-Mmh ?
-Quelles sont mes qualités d'après vous ?
Chesterfield recracha la moitié de l'eau qu'il buvait et s'étouffa avec le reste. Il toussa de longues minutes durant sous le regard désintéressé de son subalterne qui attendait sa réponse sans se soucier des quintes de toux du sergent. Lorsque ce dernier se reprit, il se racla la gorge et dit d'un ton tout à fait professionnel:
-Pourquoi voudriez-vous que je vante les qualités que vous n'avez même pas ?
-Vous et votre stupide demi neurone. Arrêtez de dire des imbécilités et répondez-moi un peu qu'on en finisse.
Le roux soupira et regarda avec lassitude le caporal qui taillait un petit bout de bois à côté de lui, assis sur un tronc. Il lui avait craché assez de venin pour toute une vie, pourquoi devait-il encore continuer avec le ton sec de sa voix. Vraiment, il ne comprenait jamais rien à sa personnalité ou à son mode de pensées…
-Vous m'en voulez encore pour Arabesque ?
-Bien joué le détective.
-Vous ne pouvez vraiment pas oublier toute cette histoire ? Merde à la fin !
-Non, je ne peux pas oublier et je veux encore moins le faire. On en reparlera quand j'aurai drogué votre mère, sergent.
-Blutch, vous ne pouvez décemment pas comparer ma mère à cette vieille carne.
-Arabesque n'est pas une vieille carne contrairement à elle.
-Ah Blutch, cette fois-ci je ne vous permet pas !
-Essayez donc de m'arrêter pour voir.
-Ne me forcez pas à user de la force Blutch ! Et vous savez tout comme moi qui sortira vainqueur d'une quelconque bataille physique entre nous deux.
-Vous me faites royalement chier sergent ! Et sachez-le: je n'ai rien à faire de vos stupides menaces, surtout lorsque vous les proférez car vous êtes jaloux de tout l'amour que je porte à Arabesque !
Chesterfield sentit sa gorge s'assécher sous le coup de la colère et une rage indescriptible prit le contrôle de ses mouvements. Son regard se fit glacial ou bien peut-être brûlant de haine et ses muscles se crispèrent. Il sentit sa mâchoire lentement craquer mais se retint de faire tout geste brusque.
-Blutch, siffla-t-il entre ses dents, ne dites pas de conneries à tout-va.
-Des conneries ? Pour vous la vérité c'est des conneries ? Oh mais oui, vous ne devez sûrement pas faire la différence avec votre intelligence d'huître ! Vous pensez avec vos bras et les seules fois où vous utilisez votre tête, c'est pour frapper avec ! Et puis vous vous voyez lorsque vous pensez avoir raison ?! Votre grade ne veut pas dire que vous avez raison ! Vous l'avez littéralement eu dans une pochette surprise votre rang de sergent !
-Blutch !
-Alors si c'est pour ensuite me dire que vous avez fait du mal à ma jument pour mon bien ou pour une raison justifiée, vous pouvez aller vous faire voir ! Vous êtes aussi jaloux que le serait une femme qui découvre que son mari la trompe ! Vous voulez vous débarrasser de mon cheval dans l'espoir que toute l'attention que je lui donne se reporte sur vous ! Alors arrêtez de me faire perdre mon temps, arrêtez d'être une maladie infectieuse dans ma vie, arrêtez juste de me faire chier !
La tension qui s'opérait dans le corps de Chesterfield se libéra d'un coup et il fondit sur le caporal tel un animal assoiffé de sang. Il lui sauta dessus de telle façon à ce que tous deux se retrouvèrent sur le sol, emporté par la fougue et la force de l'élan du rouquin qui surplomba alors le corps de cet homme qu'il haïssait tant à cet instant.
Couché sur le dos sur l'herbe, Blutch ne se départait pas de son regard empli d'un calme olympien où régnait tout de même une lueur de colère. Malgré ses poignets fermement tenus au-dessus de sa tête et ses jambes écrasées, il soutenait les yeux meurtriers de son supérieur qui le fixait sans savoir quelle réplique cinglante lui lancer.
Ils restèrent ainsi en faction de longues minutes en se lançant des éclairs de haine. Mais Chesterfield se décida finalement à ne rien dire, sachant pertinemment qu'il ne récoltait seulement ce qu'il avait semé et que, de toute façon, il perdrait face à une bagarre verbale avec son vis-à-vis. Il se releva alors en étouffant un juron dans sa barbe et alla ramasser sa gourde qui était restés près du tronc où il avait été assis auparavant. Blutch se redressa sur l'herbe sans accorder un seul regard à son supérieur qui lâcha d'un ton acerbe et coléreux:
-J'en ai marre. Je ne sais même plus pourquoi j'ai un jour apprécié me tenir à vos côtés. Je m'en vais, j'ai perdu trop de temps ici.
-Chacun son métier et les vaches seront bien gardées, espèce de péquenaud !
-Fermez votre gueule sombre crétin !
-Et que je ne vous revoie plus !
Le sergent descendit de la colline où se trouvait encore le caporal à grands pas. Le visage fermé, les yeux meurtriers et la mâchoire découverte, il s'en allait le plus loin possible. Il avait absolument besoin de s'éloigner de cet imbécile fini. Cela faisait trop longtemps qu'il le supportait pour pas grand chose. Sérieusement, s'il désertait, c'était à présent son problème, et tant pis s'il se faisait fusiller !
Chesterfield buta dans plusieurs soldats tandis qu'il tentait de se calmer à grande aide de jurons qui ponctuaient sa marche. Il fit rapidement de parcourir tout le camp pour arriver à l'enclos à chevaux où il enfourcha d'un geste d'expert Volt, un nouvel étalon qu'on lui avait donné après avoir perdu Prince, décédé au cours d'une épidémie de fièvre chez les animaux.
Rapidement, Volt comprit que son imbécile de cavalier aussi con qu'un balai voulait faire de grandes cabrioles pour oublier un tant soit peu le maître d'Arabesque. Sous les yeux implorants de la jument, le cheval réalisa quelques violents rodéos et de rapides courses qui eurent pour effet de faire rire le roux perché sur son dos. Il oubliait peu à peu Blutch et cela lui faisait un bien fou.
