Avertissements : Les personnages utilisés dans cette fiction ne m'appartiennent pas, aucune atteinte aux droits de propriété intellectuelle n'est d'ailleurs intentée ici. Veuillez noter le classement M indiqué en en-tête, en raison du caractère graphique violent ou sexuel de certains chapitres. Cette fiction s'adresse donc à un public averti.

N/A : Coucou evilregals !

Me revoici pour cette fiction qui doit prendre son cours quelque part à l'intérieur de la saison 6 (ceux et celles qui ne seraient pas arrivés à ce point de la série pourraient avoir des moments de confusion). Ce texte est radicalement différent des textes précédents, né à l'intérieur de ma tête justement pendant leur écriture où peut-être le défaut d'adrénaline a pu faire imaginer des trucs un peu dingues. J'en suis là, à un stade assez avancé de la rédaction où j'ai besoin d'être en communication avec vos chakras pour savoir si oui ou non, le « clic » s'est produit, si je l'ai raté, dans ce genre où je sais que le « flop » est un risque. Et en fait, où je ne suis pas super à l'aise. Donc, je préfère prévenir que si tout se passe bien, ça risque de décoiffer, de décoiffer méchamment même, en terme d'angoisse surtout cette fois.

Up for the ride ?

J'en profite pour remercier tous les reviewers de mon texte précédent. MERCI. Je vous aime.

Et pour ceux qui s'embarquent dans cette nouvelle aventure :

Bonne lecture ! :)

Never meet me

« Bonjouuuuuuur Boston... nous somme 21 octobre 2011, et il est 8h00 ! bonne fête aux Elodie et aux Salomé qui nous écoutent . Il est temps de se réveiller ! La météo annonce une journée pluvieuse dans la matinée mais ensoleillée dans l'après-midi . »

La main violente coupa la parole à l'animateur, s'écrasant sur le radio réveil. Un grognement presqu'animal s'échappa de la blonde. Comment 3h de sommeil avaient-pu passer aussi vite ? Au moment où la jeune femme se retourna encore groggy, l'alarme de son téléphone se mit a retentir, aigüe.

«Merde ! » vociféra-t-elle en se penchant vers la table de chevet pour faire cesser cette torture. Dans sa stupeur, elle fixa le plafond, respira une ou deux fois.

Je veux vivre au foutu Bengladesh... dans une grotte...et passer le reste de ma vie à faire l'arbre.

Résignée sur le fait que cela n'arriverait pas aujourd'hui, la blonde s'extirpa de ses draps. Péniblement. Observa en soupirant le jean qu'elle n'avait eu le temps que de jeter avant de s'écrouler sur son lit la veille au soir.

A peine bailla-t-elle que de nouveau son téléphone sonna.

Mais c'est pas vrai !

Les yeux encore embués, elle regarda l'écran et roula les yeux avant de décrocher :

« Qu'est-ce que tu veux Richie ? Soupira-t-elle, déjà exaspérée

-Hey Em... je... hum... je voulais juste vérifier que tu n'avais pas oublié ton rendez-vous avec...

- Martinez à 9h15 je sais !

-Oh ? Parfait princesse... »

A ce surnom la mauvaise humeur de la garante de caution monta en pic.

« J'ai dormi 3h en 2 jours Rich... épargne moi tes surnoms misogynes »

Un rire s'éleva à l'autre bout de la ligne.

«Susceptible ce matin hein ?

-Il va falloir que tu trouves quelqu'un d'autres, je ne peux pas m'occuper de TOUS les contrats de la ville !

-Ces mecs... sont des pointures Em. Ils veulent la meilleure.

-Alors, bouge tes fesses... et allonge la liste de tes références!

-Mais même si j'avais une telle liste poupée...ils voudraient le nom qui en tête... »

Emma ferma les yeux et parla mâchoire serrée.

« Si tu m'appelles encore dans les prochaines 24h...pour une autre affaire je te jure que mon nom, sera un souvenir dans ta mémoire, juste à côté de toi encore accroché à tes testicules est-ce que c'est clair ? »

Richie déglutit puis rit nerveusement.

« Limpide »

Sans plus de mot la blonde raccrocha, soupirant en sous-vêtements avant de tituber vers la machine à café. L'odeur d'abord, puis quelques minutes plus tard, la sensation du liquide âcre mordant sa gorge la fit gémir. Clore les paupières.

Des trucs, dans cette vie, valaient presque la peine de travailler chaque jour avec des escrocs. Poursuivant d'autres escrocs.

En faisant valoir la valeur d'une parole donnée.

L'argent plus que correct qu'elle se faisait était la seule raison pour laquelle elle n'avait pas déjà quitter Boston. Pour une autre ville, n'importe laquelle.

Où les foutus fenêtres de son appartement auraient une autre forme, les murs... les rues, d'autres couleurs. L'air, une autre odeur peut-être que celle des échappements et de la mer toute proche. Et du passé.

La demi heure qu'elle passa sous la douche, lava à peine la fatigue. Et l'envie de rentrer ce soir là en pliant bagages avec un « Hasta la vista » épinglé sur la porte, comme seul message à son propriétaire.

Un débardeur, un jean, sur elle comme une seconde peau. Et des bottes, au cas où les choses ne se compliquent.

Et...

Driiiiiiiiiiiinnnnnnnnnng.

Les sourcils blonds se froncèrent.

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnng.

Non, définitivement, la sonnette de la porte n'était pas prévue au programme. Machinalement, elle ouvrit le second tiroir du buffet, prit son arme, enleva la sécurité et s'approcha.

Driiiiiiiiiiiiiinnnnng.

Le bruit résonna dans sa tête.

Putain pesta-t-elle en fermant les yeux en essayant de contenir l'explosion de ses neurones. Elle se pencha vers le judas. Sentit un drôle de sentiments envahir son corps avant de voir encore une fois, le doigt se lever vers le bouton de la sonnette.

Emma ouvrit la porte avec un « Stop ! Je suis pas sourde ! » aux bords des lèvres. Mais elle ne put rien dire, finalement. Seulement déglutir, son arme cachée derrière elle.

Un silence s'installa.

« Miss Swan... »

Et les mots arrivèrent.

Passant des lèvres parfaitement rouges.

Rauques, avec cette inflexion distinguée qui rappelait à Emma, les juges qu'elle avait vu trop souvent et qui avaient décidé, rythmé, la mesure et la direction du bordel de sa vie.

Elle pouvait trop bien reconnaître le genre de politesse, polissée, qui pouvait annoncer des foutus cataclysmes sans vaciller une seconde plus tard. Il y avait aussi ce velours, qu'Emma avait pu entendre à des endroits où jamais un juge, dans l'Histoire, n'avait dû mettre les pieds.

« On se connaît ? » demanda-t-elle, méfiante. La femme qui se tenait devant elle, ne rentrait dans aucun des profils pré-établis, aucune des cases construites pour ranger le monde. Elle ne rentrait dans aucune, ou dans toutes, ce qui n'était pas franchement meilleur signe.

Le regard perçant parut s'ouvrir, se figer, puis se reprendre.

« On ne s'est jamais rencontré... Mais j'aurais néanmoins aimé vous parler d'un sujet important...en privé » précisa-t-elle, comme on place la dernière note sur une partition. Parfaite.

Emma, tendue, plaça un bras provocateur sur le battant de la porte entrouverte. Comme une barrière, faite de son propre corps.

« Ma mère m'a appris à ne pas parler aux inconnus, et encore moins à les laisser rentrer chez moi » répondit-elle, ses yeux bleus droits dans les autres, fauves, sombres. Amusés tout à coup.

« Si je vous dis que que je viens d'emménager dans l'immeuble et que je viens pour une simple...et chaleureuse visite de courtoisie... est-ce que ça aiderait ? »

La blonde observa la posture, le charisme. Le manteau et le tailleur parfaitement ajustés et les talons qui à eux seuls devait valoir le loyer cumulé du palier entier. Elle rit.

«Non pas vraiment »

L'inconnue inspira, le regard aiguisé, hésitant une seconde. Puis avec calme :

« Et si je vous parlais du fils que vous avez mis au monde en prison il y a 11 ans puis donné à l' adoption et que je vous annonce qu'il sera là, demain soir, à votre porte pour votre anniversaire... »

Une seconde passa.

« Est-ce que j'ai de meilleures chances ? »

Emma écarquilla les yeux. Comme après ces coups au plexus qui suffoquent d'abord et irradient ensuite. Elle serra la mâchoire, fusilla l'inconnue du regard et baissa les yeux. Plia vraiment, intérieurement, en reculant d'un pas et en lui laissant un passage dans l'embrasure. Muette.

L'inconnue, acquiesça à l'invitation rudimentaire puis entra lentement. Ses talons imprimant un rythme qui n'avait certainement jamais résonné de cette manière entre ces murs. Elle balaya la pièce du regard, assez courtoise pour se garder de tout commentaire, pour ne même pas les laisser lire sur son visage puis se tourna vers Emma.

« Vous n'aurez pas besoin de ça Miss Swan » dit-elle, en pointant son arme. « Je ne vous veux aucun mal. Ce que je porte de plus menaçant pour votre existence ? Est la vérité. Et j'ai bien peur qu'aucune balle de 9mm ne la rendra plus agréable à entendre »

Emma, plus calme, sécurisa son arme et la posa, hors de portée de la brune, avant de s'avancer vers elle.

« Comment avez-vous eu mon adresse ? Demanda-t-elle, directe.

-Henry l'a obtenue lui même. Comment ? Je ne suis toujours pas tout à fait sûre... »

Emma murmura.

Henry...

« J'ai accouché sous X … souleva-t-elle.

-D'un fils au quotient intellectuel atrocement incontrôlable » rétorqua l'autre, un sourire très crispé sur les lèvres.

Du genre à raconter une histoire, toute une histoire, sans le vouloir.

Emma fronça un regard pensif plusieurs seconde.

« Vous êtes sa mère »

Son cerveau enregistra les sillons qui se tracèrent sur la mâchoire saillante. Les doigts qui se joignirent dans un geste nerveux. Et le calme, pourtant au fond des yeux intenses. Magnétiques.

Qu'est-ce qui ne l'était pas chez cette femme ?

« Je suis effectivement sa tutrice légale »

« Tutrice légale » Ces mots eurent l'effet de l'acide sous la peau de la blonde.

« Là, pour me prévenir que votre fils me cherche ? Qu'il m'a vraisemblablement trouvé ? Et qu'il s'apprête à apparaître à ma porte demain soir ? »

Le silence de la brune confirma toutes les suppositions.

« Seul ? » essaya la blonde, encore.

-Oui seul...Henry n'a pas cru bon de me tenir informer de son... escapade... » expliqua la brune, passant pour la première fois, ses mains dans sa chevelure de jais.

Emma observa, la lumière se reflétant sur les mèches lisses. Ajoutant le geste à sa liste, ajoutant un indice de plus dans l'espoir incongru de résoudre l'énigme.

« Est-ce que vous ne devriez pas être en train de l'empêcher de fuguer ?

-L'empêcher n'est pas la bonne solution, j'ai mis du temps, mais j'ai fini par comprendre.

-Alors quoi ?

-Il ne devra trouver personne demain soir. Il devra venir... frapper... et penser qu'il a fait erreur »

La blonde écarquilla des yeux ahuris.

« Et repartir ? Seul ? Au milieu de la nuit ? Dans Boston ? A 11 ANS ? »

La brune soupira.

« Henry a plus de ressources qu'on ne le croit. Il... il n'est pas comme les autres enfants de son âge »

La blonde parut outrée.

« Est-ce que vous êtes dingues ? On a choisi la femme avec le taux d'instinct maternel le plus bas de la pile c'est ça ? »

La colère. Emma l'enregistra sur le visage de la brune.

« Vous n'avez pas la moindre idée de quoi vous parler Miss Swan ! PAS LA MOINDRE !

-Ce que risque un enfant, seul dans la rue à son âge ? SI j'en ai une idée. Plus que ça même ! »

« Ce qu'on se demande, sur nos parents biologiques ? Sur d'où on vient et sur pourquoi...Pourquoi on y est plus ? Ca aussi JE SAIS ! ALORS... »

Au ton de sa propre voix, Emma ferma les paupières, inspira.

« Alors s'il a besoin de savoir, besoin de poser des questions... je répondrai»

La honte. Tapie depuis si longtemps, remonta comme de la bile au fond de la gorge d'Emma.

« S'il veut des réponses, je lui donnerai » répéta-t-elle.

« C'est trop tôt ! » contredit la brune.

-Pour qui ? » Rétorqua Emma, presque agressive.

Et l'autre femme, dans sa colère, n'esquiva pas. Malgré la fêlure de sa voix, et son regard toujours calme, inerte et orageux.

« Pour moi !... La moi que je suis aujourd'hui n'est pas prête ! Elle n'est pas prête à...à... »

« Elle ne comprend pas que si elle aime Henry... elle doit l'aimer LIBRE. Et qu'il peut choisir... choisir vraiment...de l'aimer en retour »

Emma fixa la femme qui lui faisait face, avec cette sensation d'avoir l'âme nue. Découverte, dépouillée, en moins d'une demi heure.

Elle recula d'un pas par réflexe, se laissa s'asseoir sur le sofa.

« Plus tard... je vous donne ma parole, que plus tard Henry reviendra vous chercher »

Un vrai sourire, éblouissant déjà, malgré les larmes que la brunes semblait retenir se dessina sur son visage. Elle s'assit à côté de la blonde, approcha une de ses main vers la sienne, pour se raviser la crisper le long de son corps.

«Ce que vous avez à partager, est bien plus que de simples réponses »

« La relation qui est amené à vous unir est puissante. »

« Et belle»

A ce stade, les yeux d'Emma suintèrent de larmes. Elle plongea le visage entre ses mains pour se reprendre.

« Si vous êtes venue pour me demander du temps... vraiment. Vous n'avez pas besoin... vous n'avez pas à faire ça. Vous êtes sa tutri..vous êtes sa mère. Je n'ai pas mon mot à dire...

-Je ne suis pas venu jusque là pour lui Emma. Ni pour moi. »

La blonde eu du mal à comprendre.

« Si demain soir, vous ouvrez à Henry... »

« 1889 jours plus tard, vous mourez et tout s'écroule. »