Bonjour à tous,
Après des années, l'inspiration et l'envie sont revenues et me voici pour une nouvelle fanfiction. Les cinq premiers chapitres sont déjà écrits et j'espère que je ne vous ferais jamais trop patienté mais je ne vous promets rien…
N'hésitez pas à me donner votre avis afin que je puisse m'améliorer !
Bonne lecture à tous !
Merci à Cha Darcy pour son avis, ses corrections et son soutien.
Résumé : Pansy aurait préféré mourir sous la baguette de Voldemort, cela aurait été plus simple et moins dangereux pour tout le monde... Elle ne supportait plus les regards sur elle, sur ses cicatrices... Pourtant Potter et Granger ne semblaient pas vouloir la laisser mourir...
The Healing
Prologue
Chère Pansy,
Hermione me dit que je suis fou. Elle le fait avec un petit air triste sur le visage. Je crois qu'elle a peur pour moi. Tu devrais essayer d'apprendre à connaître Hermione, je suis sûr que vous vous entendriez bien.
Ah oui mais non, bien sûr que non. C'est une Sang-de-Bourbe et c'est connu les Sang-de-Bourbe n'ont pas de place dans ton monde. Tout comme tu ne devrais pas avoir ta place dans le mien.
Je ne sais pas comment on en est arrivé là, Parkinson. Peut-être parce qu'on avait des airs de chiens tous les deux, toi de pékinois et moi de colley. Tout le monde aime nous rappeler ce défaut chez nous. Enfin comme tous les autres défauts que nous avons. Nous sommes les bonnes têtes de turcs de l'histoire : les gens à abattre. Tu es dans leur ligne de mire. Je ne te dirais pas de faire attention. En fait, j'attends de voir si ça me fera du mal de te voir tomber. Peut-être que oui, peut-être que, comme un chevalier servant, je viendrai te sauver. Mais peut-être que je te laisserai sombrer et que je m'en sentirais soulagé, que j'irai vers Ginny, celle qui est « faite » pour moi.
Cette blague, quand même, quand on y pense. Tout le monde s'attend à ce qu'on se marie. Comme si j'avais envie de me marier avec une rousse qui ressemble à ma propre mère. Leurs idées sont tellement étranges que parfois je me demande s'ils n'ont pas perdu la raison. Je sais que leur cause est juste mais leurs actions sont si incohérentes. Qu'ont-ils donc à vouloir prévoir l'avenir quand je n'arrive pas à savoir quelles paires de chaussettes mettre le matin !
J'entends ton rire sarcastique. Tu te dis : « Mais qu'est-ce que tu fous avec eux, alors ?! ». C'est une question à laquelle répond Mione, ça. C'est elle, qui répond à mes questions et aux doutes que tu mets dans mon esprit. Bien sûr qu'elle sait pour nous : je pensais que tu l'avais deviné. Elle sait tout de moi, certainement plus que toi d'ailleurs. Je me bats aussi pour elle. Elle me rappelle que c'est moi qui ai décidé d'aller vers le bon côté, que j'ai ignoré la main de Malfoy, puis de Voldemort pour tendre la main aux Weasley et aux gens comme elle. Rien que dire « les gens comme elle », je trouve cela discriminatoire. Pourquoi ne pourrait-on pas juste être pareil ?
Et qu'est-ce que je fous avec toi alors que tu aurais envie de tuer ma petite sœur ? Qu'est-ce qui fait que je reste près de toi, quand tu me le demandes ? Qu'est-ce qui me pousse à accepter tes rendez-vous en cachette ? Le sexe ? Je ne pense pas, je pourrais l'avoir avec d'autres filles que toi. Ta gentillesse ? N'en parlons pas. Ton intelligence ? Je parlerais plutôt de sournoiserie. Ton humour ? Ce sont mes amis qui en font les frais. Alors quoi ? Pourquoi ai-je besoin de venir te voir ?
Ne me prends pas pour un idiot. Je sais que c'est Voldemort qui t'a demandé de me surveiller. Je sais que tu es obligée d'être avec moi et que tu dois me soutirer des informations. Quand on est ensemble, je n'éloigne jamais ma baguette : je suis sur mes gardes. Est-ce cette adrénaline que j'aime ? Est-ce que j'ai, vraiment, au fond de moi, envie de mourir ? On pourrait se poser la question, alors que je vais toujours au-devant du danger. Je sais que tu me prends pour un fou d'affronter ton… « Maître ». Tu me hais. Mais ne fais-tu vraiment que me haïr ? Excuse-moi mais parfois quand je te serre dans mes bras, il m'arrive de douter. Quand tu me tends les lèvres pour que je t'embrasse ou que tu prends ma main inconsciemment pour me la serrer fort. L'autre jour, tu es venue me voir à l'infirmerie, après le match de Quidditch. Alors quoi ? Ce n'est vraiment que du jeu ou c'est un peu vrai ? Est-ce que tu portes une quelconque attache à ma personne ? Je l'espère, oui. J'espère que je ne baise pas la pute de Voldemort mais plutôt que je fais l'amour à une jeune femme belle, bien plus folle et courageuse que moi.
On ne m'a pas trop enseigné ce qu'était l'amour. Je pensais que ce n'était fait que de doux sentiments. Peut-on vraiment apprendre à connaître quelqu'un avec le sexe ? Toi, j'ai réussi à te connaître comme ça, je pense. Tu n'es pas l'insensible que tu montres aux gens, Parkinson. Tu n'es pas un bulldog. Tu sais être tendre, moi, je le sais.
Pourtant, tu n'aimes pas le sentimentalisme. Alors, pourquoi regardes-tu les couples amoureux et heureux avec tant de haine ? N'est-ce pas la jalousie qui te rend aussi mauvaise ? Je te crois rageuse de ne pas être comme eux. Pourtant, c'est une décision que tu prends. Tu es la seule qui décide de ton destin, Pansy. La seule.
Tu me fais rire. Tu es la seule fille qui rit aux mêmes blagues que moi. Ce n'est pas rien ça. Je voudrais te demander quelque chose. Je ne devrais pas le faire mais j'en ai besoin.
Je voulais savoir si tu acceptais de venir boire un verre au Chemin de Traverse, avec moi, pendant ces vacances. Un après-midi, un matin, un soir qu'importe. Je voudrais juste passer un moment avec toi, où je ne serais plus Potter et toi Parkinson. On ne serait plus deux adolescents qui baisent pour l'amour du risque. On ne serait même plus ennemis. Je voudrais juste parler avec Pansy, un moment, pour savoir.
Je t'embrasse parce que je ne trouve pas d'autres formules adéquates. Je pourrais dire « Ne m'oublie pas » mais tu côtoies trop de gens obsédés par l'idée de me tuer pour que cela arrive. Alors, juste :
A bientôt dans un sombre couloir,
Harry James Potter
Potter,
La première chose que j'ai ressentie en lisant ta lettre a été le sentiment avec lequel je vis depuis ma plus tendre enfance.
La rage.
J'étais en colère. J'ai toujours été en colère. Déjà enfant, j'avais cette moue agressive qui disait que si vous vous approchiez de moi, j'allais vous faire souffrir.
Je crois que ça a commencé quand on m'a interdit de courir parce que je ne devais pas salir mes robes. J'avais cinq ans, j'adorais courir et marcher dans la boue. Puis on m'a demandé de ne pas rire trop fort parce que cela ne se faisait pas pour une jeune fille digne de ce nom. Je crois que j'ai haï le monde quand je me suis rendue compte que le fait d'être une fille m'empêcherait à jamais de faire mille et une petite chose que j'adorais et surtout d'être libre. Libre. Que je serais toujours prisonnière d'un mari ou d'un père.
Peut-être est-ce ma mère qui m'a transmis sa colère. Peu de gens le voyaient mais elle existait bien cette colère refoulée quand elle parlait à mon père, quand il la forçait à se soumettre, quand il l'humiliait. Et elle qui tentait d'étouffer toutes mes tentatives désespérées pour être libre. Elle tuait tous mes espoirs, les uns après les autres. Elle disait que c'était pour que je ne sois pas déçue et je lui en voulais parce que je croyais que c'était par vengeance. Aujourd'hui quand je la surprends à me fixer, je comprends mieux peut-être. Je crois que j'aperçois dans ses yeux la douleur de me voir être devenue si cruelle et si froide. Essayait-elle vraiment de me sauver ? Si un jour, elle y a pensé, j'ai dû lui en faire passer l'envie depuis.
Tu crois que je me comporte comme une garce juste avec toi et tes amis. Mais c'est faux. C'est ma nature. Je blesse autant les Serpentards, que les Gryffondors, que ma propre famille. Je me montre juste plus sournoise avec eux. Je suis cruelle et je l'assume parce que la vie n'est pas bien mieux. La sournoiserie et la cruauté sont les seuls traits de caractère que mon père apprécie chez moi. Tous les autres, il les déteste. Je suis trop laide, trop intelligente, trop revêche. Je suis toujours trop mais jamais lorsqu'il s'agit de blesser les autres.
Pourquoi je t'écris ça ? Pourquoi je te dis ça ? Peut-être à cause de toi, peut-être à cause de ta lettre. Que crois-tu donc espérer Potter ? Pourquoi penses-tu qu'il y aurait une autre Pansy ? Pourquoi crois-tu un seul instant que je pourrais être quelque chose d'autre que ce que je montre ? Crois-tu que je vais t'épargner toi ? Moi tu me trouves tendre ? Tu es comme Dumbledore, un pauvre fou !
Si on m'a choisi pour aller vers toi, c'est parce que toute l'aristocratie sorcière sait que Pansy Parkinson ne sait que blesser les êtres vivants. Qui mieux que cette garce de Pansy pouvait faire souffrir le pauvre petit cœur de Saint Potter ? Et si elle devait donner de sa personne, tant pis de toute façon personne ne veut épouser une telle furie !
Arrête de croire au miracle. Bien sûr que je ne tiendrai jamais à toi. Je ne deviendrai pas amie avec Dent-de-Lapin. Jamais, nous ne serons autre chose que deux adolescents qui tentons d'oublier que nous n'avons pas le choix de ni de notre identité, ni de notre destin.
Mais tu as raison sur un point, Potter. Il y a peut-être une chose qui fait que je reviens vers toi peut-être plus que je ne le devrais. Tu ne m'obliges pas. Tu me laisses toujours le choix. Tu ne me forces à rien. C'est toi qui es tendre, pas moi. Tu es pire qu'une fille, Potter, un vrai romantique mais oui je l'avoue c'est agréable. Je n'ai pas choisi de venir vers toi, mais tu ne m'as jamais forcé à rester. Tu acceptes toutes mes décisions en silence. Tu es la première personne à faire ça et tu seras certainement la seule à le faire. Alors non tu n'as pas intérêt à te laisser blesser par un stupide cognard. Il n'y a que moi qui ai le droit de te faire tomber plus bas que terre, que moi qui ai le droit de te blesser.
J'ai été en colère, rageuse même parce que pour la première fois, tu as pris une initiative à laquelle je ne m'attendais pas. Tu me surprends Potter et ça, ce n'était pas prévu. Sur le moment, je me suis sentie encore une fois piégée, forcée. Mais en relisant ta lettre, je me suis rendue compte qu'encore une fois tu me laissais le choix.
Alors j'accepte ton rendez-vous. Je suis moi-même surprise de cette décision et je suis certaine que tu le seras aussi en lisant ces mots. Mais attention, Potter. Ceci n'est en rien, un début d'idylle ou je ne sais quoi. Je te propose un moment, où nous serons libres l'un et l'autre d'être la personne que nous avons envie d'être.
Alors au Chaudron Baveur, jeudi prochain à 14h tapante. Je ne tolérerais aucun retard.
Pansy Parkinson
Potter,
On n'oblige pas Pansy Parkinson à obéir, on ne la fait pas plier. Ça c'est que ce que je croyais avant. Je pensais que, nous, les Sang-Purs, personne ne nous ferait nous agenouiller. Certes, les femmes n'avaient pas le luxe de désobéir à leur mari, mais en s'y prenant bien elles n'étaient pas obligées de rester mariée longtemps. Moi, j'avais décidé que je ne resterai pas mariée longtemps.
Pourtant, je les vois là tous, y compris mon père… Ce père qui a bridé ma mère et moi afin que nous collions à cette image de Sang-Pur parfaites, fières, pleines d'honneur… Quel honneur y a-t-il à s'agenouiller devant un homme ? Quelle fierté à attaquer un seul homme, un enfant, à vingt mangemorts ?
C'est ce qu'ils veulent faire avec toi. Les mangemorts veulent te tomber dessus à Pré-au-Lard à vingt contre un et ce n'est que lorsque tu seras suffisant affaibli que Voldemort viendra t'achever.
Quels idiots nous sommes… Croire que nos lettres ne seraient pas interceptées...
Je ne peux pas laisser faire ça, Potter. Je te l'ai déjà dit. Je suis la seule personne qui a le droit de te frapper ou de menacer ta vie. Je suis la seule à pouvoir briser ton petit cœur de Griffon.
Mais ne crois pas pour autant que je rejoindrai ta petite armée. Je ne me reconnais nullement en vous et je préfère vous laisser entre Gryffondors. J'ai organisé ma fuite et à l'heure où mon elfe t'apporte cette lettre je suis déjà loin de l'Angleterre. Pour la première fois de ma vie, je suis libre. Mais ne crois pas que ce soit si facile, une fois que tu auras gagné la Guerre, je reviendrai vers toi pour ce rendez-vous alors ne mets pas trop longtemps Potter. Tu sais bien que je ne suis pas patiente.
Quel dommage que nous n'ayons pas eu le temps de nous retrouver une dernière fois au détour d'un couloir sombre,
Parkinson
Pansy ?
Pansy, tu n'as répondu à aucune de mes lettres. Que t'est-il arrivé ? Et pourquoi je suis aussi inquiet ? Pourquoi est-ce que je panique autant, pourquoi est-ce que je ne dors plus, que je ne mange plus ? Hermione cherche avec moi, elle te recherche parce qu'elle voit ma détresse, ma tristesse même. Elle apaise mes angoisses, tente de me rassurer mais j'ai toujours peur. Une peur persistante qui s'immisce en moi avec une grande lenteur mais qui est là. Au départ, j'ai vraiment essayé de la contrôler. Je suis un Gryffondor, je suis censé dépasser mes peurs. Mais plus le temps passait plus elle m'envahissait. Aujourd'hui, lorsque je ferme les yeux, je te vois hurlant sous la baguette de Voldemort.
Mais peut-être que je panique pour rien, peut-être que tu vas bien, que je suis fou et que tu as simplement décidée que je n'étais plus digne d'intérêt... Tu en aurais le droit et pourtant cela aussi m'inquiète. Je me demande comment je vais continuer ma vie, sans toi et sans tes piques.
J'ai essayé d'aller voir Dumbledore mais il ne comprend pas et te prend à peine en considération. J'ai même demandé à Malfoy s'il savait quelque chose. Son regard m'a terrorisé. Je l'avais déjà vu avoir peur mais jamais je n'avais vu ce mélange de honte et d'horreur dans ses yeux. Quand j'ai compris qu'il ne me dirait rien, j'ai voulu le tuer mais il m'a échappé. Je tuerai pour toi, Pansy, n'en doute pas.
Es-tu devenue une morte vivante ? Est-ce qu'ils t'ont jetée en prison pour m'avoir aidé ? Est-ce qu'ils te font souffrir ? Ou est-ce que je parle simplement à une morte ? Est-ce que c'est trop tard ?
Je n'ose pas y croire. Je ne veux pas à croire. J'entends la voix d'Hermione essayer de m'amener cette idée avec douceur pour que je ne tombe pas de trop haut. Elle me dit des choses terribles sur un ton maternant qui m'insupporte. Hier, je lui ai crié dessus, si fort qu'elle a plissé les yeux. Je l'ai vue respirer profondément ; je crois qu'elle s'est retenue de me gifler. Il faut dire que tu aurais été fière de ma tirade si tu avais été là : je n'avais jamais été aussi cruel de ma vie. J'ai regretté pourtant d'avoir craché ma colère sur la seule personne qui me comprend et cherche à t'aider. Mais Hermione ne m'en veut pas, bien sûr. Elle ne m'en voudra jamais...
Mais où es-tu ? Je dois… Je dois me concentrer sur Voldemort, sur sa destruction mais je dois te retrouver d'abord.
Parce que toi et moi, c'était peut-être beaucoup de sexe et peu de mots, mais chaque regard que nous avons échangé était passionnant.
Harry
To be continued
