Auteur : Nat, qui dédie cette histoire à Alia. J'espère qu'elle te plaira !
Disclaimer : Les personnages, comme on peut s'en douter, ne sont absolument pas ma propriété. Ils sont à Tolkien et, malheureusement, le resteront.
Spoiler : Cette fic pourrait être placé quelques siècles après les Mémoires d'un jeune Elfe rangé, entre le mariage d'Elrond et Celebrían et la naissance des jumeaux. Elle fait référence à des éléments des Mémoires mais ne saurait être considéré comme une suite à part entière. Plutôt un genre d'appendice optionnel.
Warning : Personnages OOC, pour ne pas changer. Et attention, léger yaoi. Alerte niveau 1, on va dire. Quoique 0,5 serait plus exact. Enfin. Homophobes, je vous guiderai ! Jusqu'à la petite croix rouge en haut à droite de votre écran.
Résumé : Le sombre Erestor n'est pas de nature joyeuse. Et encore moins lorsque Thranduil s'invite à Fondcombe, que Celebrían distrait Elrond, lequel en néglige ses devoirs et obligations de seigneur de cité, et que Glorfindel… Bah, c'est Glorfindel, quoi. Lindir ? Il regarde et il rigole.
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Agacer un conseiller en quinze points
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Extraits du journal d'Erestor, chef des conseillers de la maison d'Elrond.
Fondcombe, le 12 septembre de l'an 111 du Troisième Age.
8h. Le temps est clair et la température agréable, c'est un jour idéal pour la cueillette des pommes. J'ai envoyé les serviteurs dans les vergers. Glorfindel est calme et assure le remaniement des tours de garde pour sécuriser les frontières. Rien à signaler. Conseil dans une heure, thème : revue annuelle des conditions de vie des Elfes de la cité. Cela ne devrait pas poser de problème. Tout devrait être réglé en une heure, une heure et demi grand maximum.
10h30. Un message des guetteurs de la frontière Est vient d'arriver à la cité. Il nous informe que l'ambassade de Vertbois-le-Grand que nous attendions la semaine prochaine vient de pénétrer dans la combe. Elle sera là dans deux jours. Celebrían est ravie. Elrond un peu moins. Il est parti superviser le ravitaillement de la cité et m'a chargé d'organiser la répartition des Maisons d'Accueil pour l'ambassade. Tout doit être prêt pour demain midi dernier délai. Je sens que je vais m'amuser.
19h15. J'ai terminé la répartition des chambres et des appartements. Ceux réservés à Thranduil se trouvent non loin des chambres d'Elrond. J'espère qu'ils pourront cohabiter sans trop de dégâts. Les femmes de chambres nettoieront les pièces et prépareront les lits demain.
21h. Lindir vient d'achever une de ses nouvelles compositions. Il me la fera écouter demain. Glorfindel a été étonnamment tranquille, aujourd'hui. Pourvu que cela dure.
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Fondcombe, le 13 septembre de l'an 111 du Troisième Age
9h. Les femmes de chambres ont commencé le nettoyage des Maisons d'Accueil réservées pour l'ambassade. J'ai fait part de ma répartition à Elrond, il n'a rien trouvé à redire. Il avait l'air un peu ailleurs et n'a eu de cesse que de regarder Celebrían qui lui souriait. J'ose espérer qu'il ne pensait pas à ce que je pense qu'il pensait, et qu'il ne va pas disparaître dans la journée en me laissant gérer la cité seul. Comme d'habitude.
11h15. Glorfindel vient de partir pour le Gué de la Bruinen à la tête d'une patrouille. Il devrait rentrer d'ici une semaine. Sans l'arrivée imminente de Thranduil, nous aurions pu espérer une semaine de tranquillité. Dommage.
11h45. Je viens de parler au maître coq. Cet après-midi, il faudra qu'Elrond et moi mettions en place les menus des repas prévus pendant le séjour de Thranduil et des siens. Et il nous faudra inspecter les caves à vins.
14h. Elrond devait penser à ce que je craignais qu'il pensait. Il est porté disparu depuis ce midi. Je suis prêt à parier que la dame Celebrían le tient une fois de plus éloigné de ses fonctions de seigneur de Fondcombe. Il faudra que je lui en touche deux mots dès que je le verrai. Mais cela attendra : je n'ai pas plus envie que cela de le chercher et de l'interrompre dans ses présentes… activités. Plutôt demander Thranduil en mariage.
14h03. …Quoique.
17h. Je viens de finir l'inspection des caves. Seul. Je pense que nous avons là de quoi tenir un siège, et donc de quoi satisfaire l'ambassade de Vertbois durant son séjour. Elrond n'est pas réapparu. Je vais voir ce que je peux faire concernant les menus malgré son absence.
20h. Je n'ai pas terminé les menus. Je verrai le reste demain. En revanche, je suis allé jeter un rapide coup d'œil dans les Maisons d'Accueil. Il va falloir que je félicite les femmes de chambres qui s'en sont chargées. Lindir vient de me faire écouter sa composition. Très jolie. Elrond et Celebrían ne se sont pas présentés au dîner. Je me suis plains de leur comportement à notre ménestrel, qui s'est contenté d'hausser une épaule désabusée.
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Fondcombe, le 14 septembre de l'an 111 du Troisième Age
11h. J'ai enfin réussi à mettre la main sur Elrond. Il a à peine daigné s'excuser pour son absence imprévue d'hier, mais il a promis de s'occuper des menus. Ce qui me laisse tout le loisir de gérer les innombrables papiers en provenance du Gondor et d'Arnor que nous avons reçus ce matin. Ô joie.
15h30. Thranduil vient d'arriver. Comme il fallait s'y attendre, il s'est aussitôt plaint que ses chambres se trouvaient trop près de celles d'Elrond. Il n'a en effet pas envie d'être contaminé dans son sommeil par les ondes négatives émanant de notre hybride officiel, pour reprendre ses propres mots. Je lui ai répondu que je n'avais pas eu le choix. Et j'ai ajouté quelques commentaires acides sur la conduite tout à fait indigne d'un seigneur elfe pluricentenaire d'Elrond. Ce dernier a tout de même eu la décence de rougir. Lindir a souri, Celebrían a ri et Thranduil n'a pas compris. C'est aussi bien.
20h50. Glorfindel n'étant pas là pour écouter mes sermons, c'est Lindir qui en a fait les frais au cours du repas. Il m'a écouté déplorer les attitudes puériles d'Elrond et de Thranduil sans prononcer un mot et a secoué la tête en se retenant de sourire lorsque j'ai eu fini mon monologue. Si je ne le connaissais pas aussi bien que je le connais, je pourrais presque penser que cela l'amuse.
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Fondcombe, le 15 septembre de l'an 111 du Troisième Age
7h. Ça y est, Thranduil a compris. Du moins, si j'en crois les éclats de voix et les claquements de portes qui me parviennent. Lorsque les choses seront calmées, j'irai voir si Elrond est toujours vivant.
8h30. Elrond est toujours en vie. Par contre, il est d'une humeur massacrante. Je vais donc m'abstenir de lui demander de m'aider à classer les archives de la deuxième bibliothèque et, comme d'ordinaire, le faire seul.
19h. Cette journée a été épouvantable. En résumé : Thranduil a fait tout ce qui est en son pouvoir pour pourrir la vie d'Elrond (et dans ces cas-là, il est étonnant de voir combien son pouvoir peut être grand), Celebrían a fait son possible pour l'en empêcher (et dans ces cas-là, il est étonnant de voir combien son pouvoir à elle peut être réduit), Elrond a passé son temps à se lamenter et à se demander quelle mouche avait bien pu le piquer le jour où il avait invité Thranduil à venir passer quelques jours à Fondcombe (à un certain stade, on appelle ça du masochisme), Lindir a observé le tout en souriant, partitions à la main, et j'ai dû gérer la cité de mon mieux. Tout seul. Heureusement que Glorfindel était au loin. Sans cela, la catastrophe aurait été complète.
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Fondcombe, le 16 septembre de l'an 111 du Troisième Age
9h. La journée a l'air partie pour être bien plus calme que celle d'hier. Celebrían s'est enfermée dans ses appartements pour écrire une lettre à Haldir et Lindir fredonne dans son coin. Je crois qu'il cherche un nouvel air pour accompagner sa dernière poésie. Elrond et Thranduil n'ont pas encore essayé de s'entretuer. Pas de nouvelles de Glorfindel.
12h07. Le calme matinal a l'air bien parti pour durer. Elrond et Thranduil ont décidé qu'ils n'étaient plus amis, qu'ils ne se connaissaient plus et qu'ils s'ignoreraient délibérément pour le reste du séjour du roi. Ils n'ont pas échangé une parole depuis hier soir. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.
12h10. Ce n'est pas normal. Il doit y avoir une arnaque quelque part. Je vais ouvrir l'œil.
13h. La situation était trop parfaite pour durer. Glorfindel vient de revenir de patrouille à l'improviste avec l'excuse bidon la plus incroyable des Terres-du-Milieu. Même un Orc ivre aurait trouvé une excuse plus crédible que la sienne. Franchement, est-ce qu'il s'attendait vraiment à ce que je le crois lorsqu'il m'a dit que douze Nains ont descendu le cours de la Bruinen dans des tonneaux et lui ont dit que la cité avait été attaquée par un dragon ailé ? Même Elrond et Thranduil n'ont pas pu s'empêcher de rire aux éclats en entendant ça. Enfin. Cela aura au moins eu le mérite de les réconcilier… jusqu'à leur prochaine dispute. J'espère seulement que le retour de Glorfindel n'empêchera pas d'effectuer mon travail correctement. Tant que l'ambassade de Vertbois sera là, il faudra que tout soit encore plus parfait que d'habitude.
15h38. C'est impossible. Je ne peux pas travailler dans des conditions aussi déplorables. JE. NE. PEUX. PAS. Il faut que cela cesse. Immédiatement. Vous comprenez, Glorfindel ? Cessez de lire par-dessus mon épaule et débrouillez-vous pour traîner dans les jambes de qui vous voudrez, Celebrían même s'il le faut, mais pas dans les miennes ! Ou je vais sévir. Je vous assure. D'ailleurs, je vais dès à présent en toucher un mot à Elrond. Vous êtes prévenu.
15h53. Je suis allé me plaindre du comportement collant de Glorfindel à Elrond. Il était en train de se disputer avec Thranduil. Ils ont dit qu'ils ne se disputaient pas et qu'ils discutaient de l'utilité des cordes elfiques mais, à moins que "discuter" ne signifie "hurler à pleins poumons sur son éternel rival en lui promettant une mort lente et douloureuse", je me permettrais d'émettre quelques réserves sur ce terme. Je les ai donc interrompus dans leur discussion au moment où Thranduil allait se jeter sur Elrond pour l'étrangler avec ladite corde elfique et je leur ai expliqué à quel point Glorfindel était insupportable. Ils ont eu le culot de me répondre que ce n'était pas la première fois que le tueur de Balrog me faisait le coup et que, depuis le temps, je devais être habitué. Et ils sont partis, bras dessus bras dessous, en ajoutant que cela faisait déjà quelques années qu'ils l'avaient remarqué. En insistant bien sur ce dernier mot et en échangeant un sourire complice. Je n'ai pas compris et je n'en ai aucune envie. Les délires de ces deux encordés ne peuvent être compris que d'eux seuls.
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Il y a quinze jours en tout, j'ai coupé ça en trois fois cinq jours (c'était un peu long pour être mis en une fois et trop court pour faire un chapitre par jour). Je posterai la suite la semaine prochaine. Alia, même si ce n'est probablement pas ce que tu attendais, j'espère que ça te plaira !
