Disclaimer : cette fanfiction basée sur Highlander prend place en parallèle des évènements de la série TV, il se peut donc que des références s'y cachent de façon régulière et pas du tout fortuites.
Tous les personnages existants déjà, ainsi que l'univers et les mythes d'Highlander, restent évidemment la propriété de Panzer & Davis.
Les autres sont créés par mes soins et donc ma propriété exclusive, dans leur construction comme dans leur histoire propre.
Bonne lecture !
400 Broadway, Santa Monica, Californie, USA, 1999
Le soleil dardait ses rayons sur le rideau de fer de la librairie Omni Tempore, à l'angle de la 4th Street et de Broadway. Au deuxième étage du même immeuble, de curieux reflets dansants se fondaient dans ceux qui tapaient sur les fenêtres. La jeune femme gardait les yeux rivés sur le mur blanc face à elle, indifférente aux rayons qui lui traversaient le visage ou l'éblouissaient, parfois.
Concentrée.
Elle tenait un katana au manche d'un noir de jais. Quiconque aurait pu l'observer de plus près en remarquerait la gravure, tout près de la garde. Une fleur de chardon associée au mot « bravery ».
Sa propriétaire paraissait jeune. Une bonne vingtaine d'années, tout au plus. Sa silhouette athlétique témoignait des nombreuses heures passées à s'entraîner ici. Ou en salle de sport, quand il lui prenait l'envie de sortir de chez elle. Peu souvent, étant donné son caractère casanier et introverti.
Elle leva les bras, fit pivoter la lame par-dessus son épaule.
De longues mèches blondes s'échappaient du chignon formé sur le sommet de son crâne et se balançaient sur ses joues rougies. Sur celle de droite, l'on pouvait distinguer une fine cicatrice, qui partait en diagonale de la naissance du sourcil jusqu'à sa mâchoire. Récente, si l'on se fiait juste à sa couleur rosée.
Ses prunelles vertes, elles, ne bougeaient pas.
Ses mains se resserrèrent sur la soie tressée, sa respiration se modéra. Ses orteils frottèrent avec lenteur le tatami usé, cherchant un appui alors que l'acier frôlait son vieux jogging élimé.
L'arme fendit l'air, puis elle s'immobilisa de nouveau.
Comme en accord avec ses mouvements, le rythme de la musique s'amplifia au moment où elle se jeta en avant, puis esquiva un ennemi invisible. Elle attaqua, para, recula en cadence avec les percussions qui s'échappaient des enceintes.
Son souffle s'accéléra, la sueur colla ses cheveux à son front et ses vêtements à sa peau. Ses genoux glissèrent sur la paille.
Tout s'arrêta.
La piste du CD, comme la jeune femme.
Elle sortit un tissu propre de sa poche, posa le sabre japonais sur le sol et s'installa en tailleur face à lui, pour le nettoyer avec précaution.
Elle aimait passer de longues heures, ici. À bichonner l'un des éléments le plus précieux de son existence. On avait fabriqué celui-ci sur mesure, voilà bien des années. Offert par son plus ancien ami, à l'occasion d'un anniversaire dont elle ne se souvenait plus avec exactitude. Un chiffre rond, sans doute. Tant d'années s'étaient écoulées, depuis sa naissance, qu'elle en perdait le compte, parfois.
Son chiffon caressa les pétales du chardon gravé, symbole de ses origines écossaises. L'inscription, elle, renvoyait à ce qui, d'après William, était l'une de ses plus grandes qualités.
Sa tâche achevée, elle rengaina son katana et cala l'étui sur l'un des nombreux présentoirs alignés sur le mur. Puis elle attrapa la serviette-éponge posée sur le lecteur CD, qu'elle mit sur son épaule avant d'éteindre ce dernier.
Les mains sur les hanches, elle parcourut la pièce du regard. C'était une chambre à l'origine, transformée en dojo au moment de son installation, neuf ans plus tôt. En sanctuaire, aussi. Tout ce qu'elle avait pu accumuler, au fil des siècles, était exposé ici. Derrière des vitrines pour les bibelots les plus fragiles, dans le buffet situé entre deux des quatre immenses fenêtres ou sur les rayonnages des bibliothèques, qui occupaient tout le pan du mur de gauche.
Elle tapota ses joues pour en essuyer la transpiration, ramassa sa petite bouteille d'eau, et la porta à sa bouche.
— Ambre ?
Elle tourna la tête vers la femme aux cheveux grisonnants qui venait d'entrouvrir la porte. Un léger sourire naquit sur ses lèvres.
— Téléphone. J'ai prétendu que tu dormais encore, mais il a insisté.
— William ?
— Non, pire.
Ambre fronça les sourcils, mais vu l'expression amusée sur le visage de son interlocutrice, elle devina sans peine l'identité du mystérieux appelant.
Elle leva les yeux au ciel, puis hocha la tête.
— J'arrive.
