Breathless
Genre : Yaoi, ansgt, Point de départ
Source : FMA
Pairing : Pour l'instant ? Normalement aucun mais c'est tellement gros en fait.
Disclaimer : Fullmetal Alchemist est l'exclusive exclusivité de son exclusif auteur… allez savoir lequel maintenant telle est la question.

Notes : On me demande des fics, je crache pas dessus moi. Petit cadeau pour Shakes!

C'était dit. Il avait craché tout ce qu'il avait à lui dire. Et comme un feuille dans une brise d'automne, lui tremblait de tout son corps. Il s'affaissa lentement, se courbant comme un vieillard sous le poids des années. Ses jambes le lâchèrent et il tomba au sol, semblable à une poupée à qui on aurait coupé les fils qui lui donnaient vie.

Il n'arrivait même plus à se souvenir du moment où tout avait commencé à s'effriter. Jamais il ne l'aurait même envisagé. Cette rupture qui maintenant était effective ne lui était jamais venu à l'esprit. Toujours ensemble, jamais séparé, parce qu'ils avaient toujours vécu l'un avec l'autre et l'un pour l'autre.

Mais on avait décidé pour lui de mettre fin à son rêve-réalité.

Ils avaient pourtant reconstruit leur maison. Petit à petit, avec leurs mains et leur sueur. Un nouveau chez eux pour une nouvelle vie. Sans massacre, sans souffrance, loin de ce qui faisait de ce monde une chose imparfaite.

Une seule chambre pour tous les deux. Ca coulait de source. Tout avait toujours été ainsi depuis leur enfance. La journée était bien remplie : un combat chaque matin, un saut dans la rivière. Ils péchaient, lisaient, prenaient l'air, profitaient du beau temps, travaillaient un peu. C'était leur routine. Celle qui recommençait chaque matin dans le village de leur enfance, sur les terres qui leur appartenait de droit.

Ils n'avaient jamais pensé à changer cette vie-là. En tous cas pas lui. Mais Alphonse ne pensait pas la même chose. Il ne voyait pas son paradis. Il avait voulu partir, s'éloignant doucement de lui. Puis sa décision fut effective. Au petit déjeuner, il était descendu en retard, une valise à la main qu'il avait posée tout contre l'escalier. Il n'avait rien dit. Pourquoi aurait-il dû penser à un éventuel départ ?

Puis entre un croissant et une gorgée de café, il l'avait dit.
" Je pars. "
Il avait souri. Encore une idiotie.
" Je prends le train de midi. "
Ed s'était levé de sa chaise avec de grands yeux.
- Partir ? Mais où ? Pourquoi ?
" J'ai besoin d'aller voir autre chose. "
- Voir autre chose ? Je ne comprends pas.
" Je m'en vais c'est tout. "
- Je te l'interdis ! avait-il ordonné, furieux et effrayé.
Ed avait crié. Le regard d'Alphonse s'était obscurci et l'avait fusillé.
" Tu ne m'en empêcheras pas "
- Mais enfin pourquoi ! Tu n'es pas bien ici ? avait-il dit plus doucement, comme pour l'apprivoiser mais avec de la peur dans la voix. Il savait qu'Alphonse ne partait pas que pour deux jours.

Alphonse avait posé sa tasse sur la table et s'était levé en silence. Il avait pris son manteau et l'avait enfilé, sans tenir compte des suppliques contenues dans ses appels. Puis il était allé vers sa valise et en avait saisit la poignée.

"
-AL ! Tu ne peux pas partir ! Si tu n'es pas bien ici, on changera !
" Changer ? Qui te parle de changement. "
Son regard était dur, déterminé et plus sombre que jamais encore.
" Tu ne comprends pas. Tu ne comprends vraiment pas "
Sa voix était rauque et plus grave sous l'effet d'une quelconque colère.
" Tu ne vois donc pas que j'en ai assez de ça… Pêcher, lire, dormir, pêcher, lire, dormir ! Tu appelles ça un paradis ! Tu ne te rends donc pas compte que j'étouffe ici ! "
Al avait presque crié en se retournant vers lui. Choqué, les yeux grands ouverts, lui avait reculé d'un pas sous la violence retenue dans la voix de son frère.
" Tu ne fais même pas attention ! Tu ne vois même pas que moi je m'éteins plus qu'autre chose ! Je n'arrive plus à respirer ici ! J'ai besoin d'air ! "

Alphonse avait crié, hurlé de colère. Mais lui, n'arrivait même pas à y prêter attention. Il n'arrivait pas à croire à tout ça. Hier encore, Alphonse avait ri avec lui. C'était battu avec lui. Ce n'était pas Al qui le regardait avec une telle fureur. Ca ne pouvait être les yeux d'Alphonse qui brillaient à cause de larmes de colère réprimées. Ce n'était la voix d'Alphonse qui l'accusait de le faire mourir à petits feux. Ses propres larmes s'étaient mises à couler sans qu'il ne les remarque. Et Al s'était tu, peut-être calmé.

Puis, il avait fermé la porte derrière lui. Sans un au revoir. Le laissant maintenant trembler et pleurer seul, sur le plancher en bois de cette maison qui n'avait été qu'un lieu d'utopie éphémère et illusoire.

TBC
Le 05/06 mai 2005